Neil Young
Everybody Knows This Is Nowhere |
Label :
Reprise |
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En cette année érotique, notre bûcheron canadien, échappé du psychédélique Buffalo Springfield, se choppe une bande de barjos qu'il rebaptise Crazy Horse. Les gaillards s'apprêtent à faire un bon bout de chemin ensemble, et placent d'entrée la barre très haut: les 2'59" de Cinnamon Girl, qui ouvrent l'album, tiennent leur rang dans la grande histoire du rock, avec un riff taillé au cordeau et un cultissime solo sur une note.
Des ballades country lancinantes qui arracheraient des larmes à un trappeur ("Round & Round", "Running Dry") aux longues chevauchées électrisées ("Down By The River", "Cowgirl In The Sand"), le style Crazy Horse est en place au premier essai: une voix plaintive d'ange déchu soutenue par des chœurs geignards et des guitares tour à tour tranchantes, berçantes, déjantées. Cette équipe-là offrira l'un des fonds musicaux les plus mélancoliques à ces années d'érosion des utopies.
Des ballades country lancinantes qui arracheraient des larmes à un trappeur ("Round & Round", "Running Dry") aux longues chevauchées électrisées ("Down By The River", "Cowgirl In The Sand"), le style Crazy Horse est en place au premier essai: une voix plaintive d'ange déchu soutenue par des chœurs geignards et des guitares tour à tour tranchantes, berçantes, déjantées. Cette équipe-là offrira l'un des fonds musicaux les plus mélancoliques à ces années d'érosion des utopies.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Myfriendgoo |
Posté le 28 mai 2005 à 22 h 32 |
Après avoir quitté le Buffalo Springfield et nous avoir offert un premier album tout à fait honorable, Neil Young continue son chemin et inaugure avec "Everybody Knows...", une collaboration avec un groupe hors normes, le Crazy Horse (anciennement The Rockets). C'est avec eux que Neil signe son premier chef-d'oeuvre.
D'entrée de jeu, on est happé dans l'univers du Loner, avec un magnifique "Cinnamon Girl". Puis, on se laisse bercer par la douceur de la chanson titre et de "Round & Round", avant que la machine ne se remette en route avec le sublime "Down By The River".
Elle se déchainera une troisième fois dans un ultime effort final, "Cowgirl In The Sand", morceau aussi épique qu'une chevauchée en plein désert.
Et c'est ici que le voyage prend fin, dans une grande étendu située, comme tout le monde le sait, au milieu de nulle part.
D'entrée de jeu, on est happé dans l'univers du Loner, avec un magnifique "Cinnamon Girl". Puis, on se laisse bercer par la douceur de la chanson titre et de "Round & Round", avant que la machine ne se remette en route avec le sublime "Down By The River".
Elle se déchainera une troisième fois dans un ultime effort final, "Cowgirl In The Sand", morceau aussi épique qu'une chevauchée en plein désert.
Et c'est ici que le voyage prend fin, dans une grande étendu située, comme tout le monde le sait, au milieu de nulle part.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 11 septembre 2005 à 01 h 01 |
Si on devait résumer la carrière de Neil Young, Everybody Knows This Is Nowhere figurerait en bonne place, simplement parce qu'il est un album de référence, peut-être celui que l'on recommande le plus souvent à celui ou celle qui n'a pas eu la chance d'entendre parler de cet artiste exceptionnel.
Un album de référence, façonné de manière admirable par le maître enchanteur canadien. Un voyage entrepris à travers les sentiments, avec cette intime conviction qu'une fois parti, on ne s'arrêtera pas avant destination, même s'il se révélait tumultueux.
Un voyage, qui débute par ce mythique "Cinnamon Girl", préfigurant le magnétisme indéniable que l'on retrouvera durant les 40 prochaines minutes.
Ainsi, si "Everybody Knows This Is Nowhere" nous emporte plus loin dans une atmosphère presque insouciante, "Round And Round" nous touche profondément avec des textes sublimes. Des chants tout simplement beaux et émouvants.
Cette étape acoustique se poursuit par l'extraordinaire et électrique "Down By The River", une de ces chansons qu'on n'oublie pas, qu'on a envie de reprendre en choeur, qu'on a envie de ne jamais voir s'arrêter. D'ailleurs, a-t-on vraiment envie de voir ce voyage prendre fin ? qui voudrait s'arrêter en bas de cette rivière ?
Puis deux chansons qui vous rappellent tant de choses, d'abord "The Losing End" au refrain empli de nostalgie, puis le "Running Dry" aux sons grinçants, une douce mélancolie, au son étouffé, qui pendant plus de cinq minutes va nous transporter comme un agréable malaise. Un son étouffé, une chanson douce, oui mais tellement puissante qu'on pourrait la considérer comme une ultime épreuve au fond de nous-mêmes.
Puis voilà "Cowgirl In The Sand", qui nous fait respirer, sortir de la mélancolie, rien à dire de particulier, sinon que c'est magnifique, exceptionnel, les superlatifs manquent pour cette sublime "toune" -comme dirait le compatriote canadien.
Cet album ne peut pas vraiment se résumer; une sorte de paradoxe ? Comme la plupart des autres albums ? Tous autant de voyages, de découvertes, de nostalgie... un maëlstrom de sentiments, dans lequel on est happés, et où on ne sait s'il faut rire ou pleurer, c'est beau, c'est sincère, c'est magique.
Tout simplement intemporel.
Un album de référence, façonné de manière admirable par le maître enchanteur canadien. Un voyage entrepris à travers les sentiments, avec cette intime conviction qu'une fois parti, on ne s'arrêtera pas avant destination, même s'il se révélait tumultueux.
Un voyage, qui débute par ce mythique "Cinnamon Girl", préfigurant le magnétisme indéniable que l'on retrouvera durant les 40 prochaines minutes.
Ainsi, si "Everybody Knows This Is Nowhere" nous emporte plus loin dans une atmosphère presque insouciante, "Round And Round" nous touche profondément avec des textes sublimes. Des chants tout simplement beaux et émouvants.
Cette étape acoustique se poursuit par l'extraordinaire et électrique "Down By The River", une de ces chansons qu'on n'oublie pas, qu'on a envie de reprendre en choeur, qu'on a envie de ne jamais voir s'arrêter. D'ailleurs, a-t-on vraiment envie de voir ce voyage prendre fin ? qui voudrait s'arrêter en bas de cette rivière ?
Puis deux chansons qui vous rappellent tant de choses, d'abord "The Losing End" au refrain empli de nostalgie, puis le "Running Dry" aux sons grinçants, une douce mélancolie, au son étouffé, qui pendant plus de cinq minutes va nous transporter comme un agréable malaise. Un son étouffé, une chanson douce, oui mais tellement puissante qu'on pourrait la considérer comme une ultime épreuve au fond de nous-mêmes.
Puis voilà "Cowgirl In The Sand", qui nous fait respirer, sortir de la mélancolie, rien à dire de particulier, sinon que c'est magnifique, exceptionnel, les superlatifs manquent pour cette sublime "toune" -comme dirait le compatriote canadien.
Cet album ne peut pas vraiment se résumer; une sorte de paradoxe ? Comme la plupart des autres albums ? Tous autant de voyages, de découvertes, de nostalgie... un maëlstrom de sentiments, dans lequel on est happés, et où on ne sait s'il faut rire ou pleurer, c'est beau, c'est sincère, c'est magique.
Tout simplement intemporel.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 20 juillet 2008 à 00 h 44 |
S'il y a un souvenir marquant de mon enfance dont je peux encore humer l'atmosphère, c'est bien celui de ces interminables virées nocturnes en voiture pour rejoindre la Bretagne au petit matin. Tout excité de partir en vacances je ne pouvais m'endormir et traversais les yeux grand ouverts des villes fantômes, des forêts aux grand arbres, pendant des heures jusqu'à être envahi par le silence de la voiture arrêtée, attendant que le feu passe au vert. Tout se suivait avec naturel, tout était évident comme plein de mystère. L'incise de la route dans le réel s'applique à la pensée qui peut slalomer sans se perdre vraiment. Et mon imagination tournait à plein régime au côté de mon père qui lui restait silencieux, sans doute dans des pensées auxquelles l'enfance échappe. Les routes et leurs aspects altérés par la nuit s'échelonnaient dans un rythme qui teintait tout d'un air magique, et c'est la voix de Neil Young qui donnait toute l'épaisseur au phénomène, parce que comme tous les voyageurs le savent, le plus important c'est d'être au milieu de nulle part. Everybody Knows This Is Nowhere est un album de voyage, presque un outil puisqu'il alimente toutes les circonvolutions de notre pensée. Neil Young y prend des solos où il se perd sans s'oublier totalement, un juste milieu à l'image de la route sur laquelle les idées glissent à toute allure.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 23 mai 2010 à 16 h 03 |
Mais quel monument du rock que ce Everybody Knows This Is Nowhere ! Je sais, ce genre de formule est complètement galvaudé, mais si je devais choisir un monument, ce serait bien celui-là... Ok, ça aussi c'est galvaudé. Pourtant, rien à faire, de cet album transpire cet aspect à chaque seconde. Il y a d'abord ce tube immense qu'est "Cinnamon Girl". Quand un de ses morceaux est repris par Peter Steele (LE mort de l'année, et ne me parlez pas de Ronnie James Dio), on sait qu'on a atteint un certain niveau. Mais Neil Young n'a même pas dû attendre le October Rust de Type O Negative pour ça, dès sa sortie Everybody Knows This Is Nowhere s'est imposé comme un chef-d'œuvre aussi génial qu'évident. Sa production, fantastique, complètement pourrie, avec sa batterie poussiéreuse, ses guitares métalliques, rouillées même, et ses lignes de chants faiblardes et trop aigües... Son dépouillement : seulement sept titres, pour une durée classique de quarante minutes. Deux morceaux tournent en effet autour des dix minutes, et quels morceaux ! Avant le final "Cowgirl In The Sand", épique et proprement traversé par l'esprit du rock, tout comme l'est "Cinnamon Girl" dans sa fraîcheur juvénile et campagnarde, on est gratifié de cinq perles plus ou moins folk d'une mélancolie renversante. Quand on découvre l'album, elles n'ont l'air de rien, mais au fil des inévitables et inlassables écoutes, leurs refrains s'impriment, développent une nostalgie troublante parce qu'artificielle, mais dont il est malgré tout impossible de se défaire. Et alors, on reprend ces paroles, qui deviennent déchirantes, douloureuses, mais si familières et quelque part, réconfortantes. Neil Young nous balance ces phrases de manière si désarmante, reprises par des chœurs si angéliques, qu'il est impossible de ne pas s'abandonner dans ces voix, de ne pas s'accrocher aux rengaines mélancoliques que sont "Round & Round (It Won't Be Long)", "Losing End (When You're On)" et "Running Dry (Requiem For The Rockets)" (ces violons d'une tristesse à mourir !). Il y a une telle alchimie entre le Canadien et son groupe américain fraîchement découvert, une telle évidence et une telle limpidité dans l'alliance batterie / basse / double guitare que c'en est presque vertigineux. Et le son garage au possible n'entache en rien cette perfection. Et alors, quand viennent les solos... Trop souvent recyclé en artifice stérile, le solo, chez Neil Young et son Crazy Horse, c'est quelque chose. Pas de vitesse, pas de technique impressionnante, mais un son, et des émotions à ras-bord. Sans éluder la vanité de l'exercice, le Loner semble incapable de rester en place et ne rate pas une occasion de faire une envolée électrique toujours plus magistrale et nonchalante. La musique de toute une vie, où l'on ne sait pas très bien ce qu'on vient y chercher, du réconfort ou le cafard, mais dont on ne ressort jamais inchangé.
Excellent ! 18/20
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