Neil Young

Harvest

Harvest

 Label :     WEA 
 Sortie :    vendredi 18 février 1972 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

L'épopée sixties a pris fin, les météorites sont passées.
Il faut imaginer l'Amérique encore sous le choc, le corps secoué de rock'n'roll - les derniers frissons sont les plus émouvants. Il faut imaginer, pour le décor, quelques gratte-ciels qui commencent à perforer les nuages. Des averses. Des champs dorés jusqu'à perte de vue.
Début 1972, Neil Young a 26 ans. Le Canadien s'est déjà fait connaître au sein du mythique Buffalo Springfield. Et enfin, Young créa "Harvest".
"Harvest" : c'est encore des chemins qui se perdent à l'horizon, des crépuscules poussiéreux. De la lumière orange. Les chansons viennent de la terre, extraites du sol, les chansons contiennent les frémissements de la vie souterraine, les racines et les pépites d'or. C'est merveilleux de se dire : cette voix-là, rocailleuse, est emprisonnée dans les microsillons. Dans mille ans peut-être, le vinyle témoignera. La guitare acoustique tisse des mélodies folk-rock, agrémentées souvent d'un harmonica triste ou d'un piano. L'aiguille du tourne-disque se pose sur le vinyle, " Out of the weekend " grésille. Auditeur, tu es piégé. Les choses brillent différemment, plus neuves. La pluie déferle et lave tout. " I wanna live I wanna give / I've been a miner for a heart of gold ". Les mots se collent au son. " Heart Of Gold ", " The Needle and The Damage Done ", " Words (Between The Lines Of Age) " : les mélodies sont évidentes. Face A face B, aucun titre n'est superflu. Le premier matin, dans un soleil blanc, déverse ses essences. Ce disque n'en est pas un. Il est trop dangereux.
Le CD existe aussi, évidemment. Mais "Harvest" s'écoute sur une vieille platine, allongé sur la moquette, quand dehors tout est gris. La pochette cartonnée, épaisse, entre les mains ; on déchiffre les paroles, les lettres enlacées de Neil Young, presque magiques.
Cet album a été enregistré entre Nashville, Londres et la Californie. Cela s'entend : le soleil est mangé de fog. Les morceaux sont tellement lumineux que les sens s'aveuglent. C'est joyeux et c'est triste. " Are you ready for the country because it's time to go... "


Intemporel ! ! !   20/20
par Pixy


 Moyenne 18.67/20 

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Posté le 21 mars 2004 à 17 h 41

Album génial... Mec idem !!!!
C'est un des seuls qui continue sur la voie qu'il a empruntée depuis le début.
Bonne ambiance sur le disque, avec quelques petites perles qui font rêver... C'est le genre d'album qu'on embarquerait pour faire la route 66...
Excellent !   18/20



Posté le 23 avril 2006 à 12 h 33

Voilà un disque bien étrange ; son charme ne se déploie qu'avec le temps, sa beauté ne se révèle que pour qui sait attendre.
Chaque morceau peut sembler superficiel, ou du moins simple, léger, sans prétention et en même temps profond, poignant, lumineux. Harvest est un soleil d'une chaleur qui dure, qui brûle moins par sa puissance que par sa persistance, d'une lumière qui aveugle plus par son caractère diffus que soudain.
Un trésor de mélodies et de sensibilité, une mine esthétique, d'un charme quelque peu en retrait, en discrétion, et d'une beauté d'autant plus éternelle qu'elle se préserve.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 12 octobre 2006 à 17 h 34

La vie est faite de petits moments qui en valent des centaines d'autres. Sans qu'on sache vraiment pourquoi d'ailleurs. Ca arrive et on n'y peut rien.
Harvest, il me semble, s'approche de cette perfection, c'est un trip extatique.

Aériennes et légères, les compositions du loner sont un enchantement absolu ("Harvest", "Old Man"). Folk-rock jamais poussérieux, mais toujours émouvant, ce disque est une bonne façon d'aborder l'univers de ce grand songwriter qu'est Neil Young, qui, avec son jeu de guitare assez particulier; sa voix suraigüe, toujours à la limite de la justesse (évoquant celle de Jason Lytlle -feu Grandaddy-) mais au potentiel émotionnel énorme ; et des textes d'une qualité impressionante ("The Needle And The Damage Done"), en a inspiré plus d'un: parrain du grunge, dans son approche âpre du rock et gourou de la lo-fi pour son côté "bricolo-rigolo".
L'oeuve et l'homme, sans surprises, sont d'ores et déjà passés à la postérité du rock.

Malgré tout, l'ensemble souffre quelques baisse de niveau trop importantes ("A Man Needs A Maid") pour atteindre le niveau d'un On The Beach ou encore After The Gold Rush.
L'époque est au vintage. Très bien. On dresse des monuments à la gloire de ces héros qu'on regrette de ne pas avoir connu plus tôt -Johnny Cash en tête- alors n'attendons pas que le Canadien soit enterré pour se plonger dans son oeuvre.
Parfait   17/20



Posté le 03 décembre 2007 à 18 h 57

Neil Young, considéré par beaucoup comme l'inventeur du grunge, est certainement l'un des artistes qui a exploré le plus de styles musicaux. En cette année de 1972, il nous balance un album époustouflant, bluffant de par son immense justesse. Je ne sais pas s'il était conscient, à cette époque, que cet album allait être l'un des plus grands et l'une des références les plus citées de toute l'histoire de la musique. Dans un style très folk surtout, Young enchaîne les chansons accompagnées de sa guitare, d'un harmonica et de quelques musiciens.

Déjà la chanson d'ouverture "Out On The Weekend" nous dévoile exactement ce qui va suivre. De grands morceaux tous très louable mais dans tous ceux-ci, on en retiendra surtout deux qui seront très précurseurs dans la carrière solo du canadien, à savoir "Old Man" et bien entendu "Heart Of Gold". Une autre chanson assez marquante est "Needle And The Damage Done" et aussi "Words (Between The Lines Of Age)". Young sortira par la suite d'autres très grands albums mais celui-ci se trouve dans 5 des plus marquants de tous ceux que le chanteur nous livrera tout au long de son immense carrière riche et très diverse. En effet, avec pas moins d'environ 30 albums studios, le chanteur aura, tout au long de sa carrière rencontré un succès médiatique assez intense bien qu'il ait toujours tenté de refuser celui-ci notamment en s'essayant à plusieurs reprises, à des projets expérimentaux.

En bref, Harvest nous dévoile un grand talent qui avait déjà sorti 3 albums auparavant (dont son premier album éponyme dans lequel se trouve le légendaire 'Loner') mais celui-ci est celui qui lança réellement la longue et diversifiée carrière de cet artiste hors pair et possédant un talent et un potentiel énormes qu'il ne cache pas à son public.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 13 octobre 2008 à 21 h 50

Harvest a ceci d'assez particulier qu'il se retrouve dans la plupart des discothèques, que son propriétaire soit amateur ou non de Neil Young ou du folk rock en général. Et si l'album en lui-même est clairement calibré pour être grand public, il n'empêche qu'il est véritablement excellent.
Le loner canadien y distille un folk rock légèrement country délicieusement mélancolique. Les forts accents symphoniques de quelques titres (qui en deviennent épiques) n'empêchent pas le disque dans sa globalité d'être très intimiste et doux. Ça sent bon la campagne nord-américaine, dans tout ce qu'elle a de sublime. Réminiscences de l'aventure du far west, chaudes soirées au pied de la botte de foin, ballades dans les prairies... Hmmm, c'est vraiment délicieux.
Ce court album n'a pour défaut que deux titres un peu moins bons que les autres, mais il possède un charme indescriptible qui justifie bien son statut de "disque incontournable".
Parfait   17/20







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