Neil Young
Hitchhiker |
Label :
Reprise |
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Première chronique de Neil Young pour moi. Fallait bien que ça arrive un jour, vu le rythme des sorties du Loner. Et j'aime tellement ce mec que je me devais d'en parler à un moment ou à un autre. Et c'est Hichhiker qui me le permet. Grâce soit rendue à ce disque, rien que pour ça, c'est sûr, il aura une bonne note.
Mais qu'en est-il réellement de ce Hitchhiker me direz-vous ? Et bien c'est un Neil de trente ans et sa guitare acoustique par un soir d'août 1976 au studio Indigo Ranch Recording de Malibu (accompagné de son producteur David Briggs, d'un peu de bière, d'herbe et de poudre pour faire bien). Rien que ça. Juste ça. Mais que demander de plus ? Car, en plein cœur de sa décennie la plus qualitativement achevée, Neil écrit des morceaux magiques à la pelle. Rien ne l'arrête. Pas même les pontes de Reprise, son label, qui, régulièrement, renvoient ses enregistrements au placard. Ce qui arrivera finalement à ce Hitchhiker, remisé jusqu'à cette année 2017. Les titres qui le composent sont connus pour avoir été disséminés sur des albums ultérieurs, même si deux inédits y trouvent leur place ("Hawaii" et "Give Me Strength", cette dernière étant parfois jouée sur scène en cette année 1976). On retrouve notamment des versions de "Pocahontas", "Powderfinger" et "Ride My Llama", publiées sur l'immortel Rust Never Sleeps en 1979, de "Human Highway", qui finira sur Comes A Time en 1978, ou encore de la fantastique "Campaigner", aux paroles plutôt caustiques, qui elle trouvera sa place sur la rétrospective Decade en 1977. À noter aussi la teigneuse version de "Hitchhiker", impressionnante de puissance, qui elle ne réapparaîtra qu'en 2010 sur Le Noise, dans une version électrique tout aussi passionnante.
Il est un peu compliqué de qualifier cet album. Enregistrement prêt à être publié à l'origine en l'état ? Oui au final, puisque nous l'avons ici sous cette forme. Et l'on ressent indéniablement un fil conducteur, une âme, un souffle tout le long de l'écoute, puisque tous les morceaux ont été couchés sur bande d'une traite, au cours d'une nuit que l'on devine sans sommeil. Mais, d'un autre côté, ce n'est certainement pas un disque aussi bien coordonné ni uni que les autres que Young a pu produire durant cette période, la meilleure de sa carrière (Time Fades Away, On The Beach, Tonight's The Night, Zuma, Comes A Time, Rust Never Sleeps, je continue ?). Le fait que nous connaissons la majorité des chansons, dans des versions plus ou moins différentes, altère aussi un peu le jugement, puisque nous les remettons inévitablement dans le contexte des albums sur lesquels elles sont d'abord parues. Mais ces versions acoustiques, nues jusqu'à l'os, nous en montrent et rappellent toute la force et la profondeur, l'intensité poignante et la beauté trouble, tout comme l'immense talent de leur auteur, alors au somment de ses capacités. Était-il vraiment nécessaire, en 2017 et alors que Neil a maintenant plus de soixante-dix ans, de le rappeler ? On peut se poser légitimement la question. Mais rien que pour cette démonstration de pureté, tant dans l'interprétation (ce jeu de guitare inimitable, cette voix !) que dans la forme des morceaux, oh oui, cela en valait la peine. Et avec un génie tel que Neil Young, cela en vaudra toujours la peine. Vivement le prochain chapitre de la Malle aux trésors.
Mais qu'en est-il réellement de ce Hitchhiker me direz-vous ? Et bien c'est un Neil de trente ans et sa guitare acoustique par un soir d'août 1976 au studio Indigo Ranch Recording de Malibu (accompagné de son producteur David Briggs, d'un peu de bière, d'herbe et de poudre pour faire bien). Rien que ça. Juste ça. Mais que demander de plus ? Car, en plein cœur de sa décennie la plus qualitativement achevée, Neil écrit des morceaux magiques à la pelle. Rien ne l'arrête. Pas même les pontes de Reprise, son label, qui, régulièrement, renvoient ses enregistrements au placard. Ce qui arrivera finalement à ce Hitchhiker, remisé jusqu'à cette année 2017. Les titres qui le composent sont connus pour avoir été disséminés sur des albums ultérieurs, même si deux inédits y trouvent leur place ("Hawaii" et "Give Me Strength", cette dernière étant parfois jouée sur scène en cette année 1976). On retrouve notamment des versions de "Pocahontas", "Powderfinger" et "Ride My Llama", publiées sur l'immortel Rust Never Sleeps en 1979, de "Human Highway", qui finira sur Comes A Time en 1978, ou encore de la fantastique "Campaigner", aux paroles plutôt caustiques, qui elle trouvera sa place sur la rétrospective Decade en 1977. À noter aussi la teigneuse version de "Hitchhiker", impressionnante de puissance, qui elle ne réapparaîtra qu'en 2010 sur Le Noise, dans une version électrique tout aussi passionnante.
Il est un peu compliqué de qualifier cet album. Enregistrement prêt à être publié à l'origine en l'état ? Oui au final, puisque nous l'avons ici sous cette forme. Et l'on ressent indéniablement un fil conducteur, une âme, un souffle tout le long de l'écoute, puisque tous les morceaux ont été couchés sur bande d'une traite, au cours d'une nuit que l'on devine sans sommeil. Mais, d'un autre côté, ce n'est certainement pas un disque aussi bien coordonné ni uni que les autres que Young a pu produire durant cette période, la meilleure de sa carrière (Time Fades Away, On The Beach, Tonight's The Night, Zuma, Comes A Time, Rust Never Sleeps, je continue ?). Le fait que nous connaissons la majorité des chansons, dans des versions plus ou moins différentes, altère aussi un peu le jugement, puisque nous les remettons inévitablement dans le contexte des albums sur lesquels elles sont d'abord parues. Mais ces versions acoustiques, nues jusqu'à l'os, nous en montrent et rappellent toute la force et la profondeur, l'intensité poignante et la beauté trouble, tout comme l'immense talent de leur auteur, alors au somment de ses capacités. Était-il vraiment nécessaire, en 2017 et alors que Neil a maintenant plus de soixante-dix ans, de le rappeler ? On peut se poser légitimement la question. Mais rien que pour cette démonstration de pureté, tant dans l'interprétation (ce jeu de guitare inimitable, cette voix !) que dans la forme des morceaux, oh oui, cela en valait la peine. Et avec un génie tel que Neil Young, cela en vaudra toujours la peine. Vivement le prochain chapitre de la Malle aux trésors.
Excellent ! 18/20 | par Poukram |
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