Neil Young
Tuscaloosa |
Label :
Reprise |
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Tuscaloosa est le premier des deux disques de Neil Young sorti en 2019, le second étant l'oubliable Colorado. Il s'agit de son vingt-sixième album live tout groupes confondus.
Sur Tuscaloosa sont gravés presque tous les morceaux joués le 5 février 1973 à Tuscaloosa (guerrier noir en langue choctaw), ville universitaire située dans l'Alabama, au bord de la Black Warrior.
Il manque en effet quatre morceaux, le tout premier, "On The Way Home" en solo, "The Loner" en plein milieu, le dernier titre, "Southern Man", et le titre de rappel, "Are You Ready For The Country". Les motifs de ces absences sont divers. Les deux derniers titres n'auraient pas été enregistrés, pour les deux premiers c'est plus mystérieux puisque Neil Young a déclaré qu'il les publierait éventuellement sur son site d'archives. Sur cette tournée Neil Young utilise, parmi d'autres, une guitare électrique Gibson Flying V, réputée pour se désaccorder assez rapidement, il apparaît que ce pourrait être la raison de l'absence de "The Loner".
Les Stray Gators qui accompagnent Neil Young sur cette tournée sont constitués d'excellents musiciens.
L'ami fidèle et multi-instrumentiste Ben Keith. Le bassiste Tim Drummond qui a joué sur plusieurs albums de Neil Young, de Harvest à Harvest Moon. Le détestable Jack Nitzsche qui contribuera allègrement au climat délétère de la tournée, et ne reverra plus Neil Young avant longtemps. Pour quelques jours encore sur la tournée avant de claquer la porte, l'illustre batteur Kenny Buttrey, musicien pour Bob Dylan et Eddy Mitchell parmi d'autres, qu'on entendra sur Time Fades Away avec son remplaçant Johnny Barbata.
Time Fades Away et Tuscloosa, bien qu'enregistrés à environ un mois d'écart n'ont que les chansons "Time Fades Away" et "Don't Be Denied" en commun, dans des interprétations similaires.
Harvest se taille la part du lion sur cet album, cinq titres et pas des moindres en sortent.
Il n'y a aucun titres du Buffalo Springfield ou enregistrés avec CSN.
"Time Fades Away" est inédit, sortira sur l'album éponyme vite épuisé et réédité de mauvaise grâce en 2015, et ne réapparaîtra que sur ce disque. Idem pour "Don't Be Denied", qui sortira aussi sur CSNY 1974 en 2014.
"New Mama" sortira en 1975 sur Tonight's The Night. Tout comme "Lookout Joe" bien que celui-ci ait été enregistré pendant les sessions Harvest en 1972.
Tuscaloosa débute par deux titres en solo, "Here We Are In The Years" tiré du premier album, puis "After The Gold Rush" au piano. Les deux titres joués impeccablement.
Les Stray Gators arrivent, on embraye avec le coolissime "Out On The Weekend", suivi par les grands titres de Harvest. D'abord "Harvest", toujours pépère, on fait les présentations de chacun sur scène, ensuite un "Old Man" où Neil Young appuie fort sur la voix, puis "Heart Of Gold", tendu, mémorable.
"Time Fades Away" apporte un peu plus de rock grâce au jeu de Kenny Buttrey, l'arrivée de l'électricité chauffe les amplis.
Le suivant et débutant "New Mama", trop répétitif, est le morceau le plus faible du disque.
Heureusement, le "Alabama" à suivre est rugissant, le morceau est joué avec beaucoup de ferveur et d'entrain, à un rythme soutenu, toutes guitares sorties.
"Don't Be Denied" termine l'album et fait redescendre la tension apparue avec "Alabama".
Chanter "Alabama" relève presque de l'acte de guerre dans cette ville où en juin 1963 l'accès à l'université a été refusé à des étudiants noirs par le gouverneur démocrate de l'époque. La Garde Nationale est restée plusieurs jours sur le campus afin de protéger ces étudiants d'un regroupement du Klu Klux Klan à proximité.
Les premiers vers de la troisième strophe de "The Times They Are A Changin'" font référence à cet événement.
Un article local écrit peu après le concert parle des "controversés" "Alabama" et "Southern Man".
S'il est évident que Neil Young en 1973 est déjà un fantastique compositeur, il n'est pas encore cet incroyable et furieux improvisateur, ce John Coltrane guitariste qui arrivera plus tard, après les excès, et avec le soutien d'un Crazy Horse adulte.
Toutes les photos de pochette sont de Joel Bernstein, un habitué des couvertures de Neil Young, Bob Dylan, CSN, Joni Mitchell, etc.
Celle de couverture est aussi superbe qu'étonnante, un Neil Young sautant, cheveux en l'air. Presqu'Eddie Vedder !
Pour se documenter un peu plus sur cette tournée, il existe en CD, chez Zip City, à prix raisonnable, un enregistrement du concert du 15 janvier 1973 à Toronto au Maple Leaf Gardens, avec deux raretés sur la setlist, vendu sous le nom de Toronto 1973 The Classic Canadian Broadcast.
Sur Youtube, le concert de Detroit au Cobo Hall du 8 janvier 1973. Il existe aussi en vinyl, en CD peut-être, très onéreux.
Dans les deux cas, le son est bon pour des pirates de cette époque, les setlists sont surtout beaucoup plus longues, dix-sept titres pour Toronto, et vingt pour Detroit.
Et bien évidemment Time Fades Away, réédité en 2015, inséré en coffret vinyl ou CD à prix prohibitifs, ou en vinyl de la première édition en 1973, facilement trouvable sur n'importe quel site de vente d'occasion, ou gratuitement sur Youtube. Mais attention, la légende de l'album maudit a largement surclassé la musique. Plusieurs titres de l'album ne sont jamais ressortis ailleurs, ce qui le rend quand même indispensable et complémentaire de ce très bon Tuscaloosa.
Sur Tuscaloosa sont gravés presque tous les morceaux joués le 5 février 1973 à Tuscaloosa (guerrier noir en langue choctaw), ville universitaire située dans l'Alabama, au bord de la Black Warrior.
Il manque en effet quatre morceaux, le tout premier, "On The Way Home" en solo, "The Loner" en plein milieu, le dernier titre, "Southern Man", et le titre de rappel, "Are You Ready For The Country". Les motifs de ces absences sont divers. Les deux derniers titres n'auraient pas été enregistrés, pour les deux premiers c'est plus mystérieux puisque Neil Young a déclaré qu'il les publierait éventuellement sur son site d'archives. Sur cette tournée Neil Young utilise, parmi d'autres, une guitare électrique Gibson Flying V, réputée pour se désaccorder assez rapidement, il apparaît que ce pourrait être la raison de l'absence de "The Loner".
Les Stray Gators qui accompagnent Neil Young sur cette tournée sont constitués d'excellents musiciens.
L'ami fidèle et multi-instrumentiste Ben Keith. Le bassiste Tim Drummond qui a joué sur plusieurs albums de Neil Young, de Harvest à Harvest Moon. Le détestable Jack Nitzsche qui contribuera allègrement au climat délétère de la tournée, et ne reverra plus Neil Young avant longtemps. Pour quelques jours encore sur la tournée avant de claquer la porte, l'illustre batteur Kenny Buttrey, musicien pour Bob Dylan et Eddy Mitchell parmi d'autres, qu'on entendra sur Time Fades Away avec son remplaçant Johnny Barbata.
Time Fades Away et Tuscloosa, bien qu'enregistrés à environ un mois d'écart n'ont que les chansons "Time Fades Away" et "Don't Be Denied" en commun, dans des interprétations similaires.
Harvest se taille la part du lion sur cet album, cinq titres et pas des moindres en sortent.
Il n'y a aucun titres du Buffalo Springfield ou enregistrés avec CSN.
"Time Fades Away" est inédit, sortira sur l'album éponyme vite épuisé et réédité de mauvaise grâce en 2015, et ne réapparaîtra que sur ce disque. Idem pour "Don't Be Denied", qui sortira aussi sur CSNY 1974 en 2014.
"New Mama" sortira en 1975 sur Tonight's The Night. Tout comme "Lookout Joe" bien que celui-ci ait été enregistré pendant les sessions Harvest en 1972.
Tuscaloosa débute par deux titres en solo, "Here We Are In The Years" tiré du premier album, puis "After The Gold Rush" au piano. Les deux titres joués impeccablement.
Les Stray Gators arrivent, on embraye avec le coolissime "Out On The Weekend", suivi par les grands titres de Harvest. D'abord "Harvest", toujours pépère, on fait les présentations de chacun sur scène, ensuite un "Old Man" où Neil Young appuie fort sur la voix, puis "Heart Of Gold", tendu, mémorable.
"Time Fades Away" apporte un peu plus de rock grâce au jeu de Kenny Buttrey, l'arrivée de l'électricité chauffe les amplis.
Le suivant et débutant "New Mama", trop répétitif, est le morceau le plus faible du disque.
Heureusement, le "Alabama" à suivre est rugissant, le morceau est joué avec beaucoup de ferveur et d'entrain, à un rythme soutenu, toutes guitares sorties.
"Don't Be Denied" termine l'album et fait redescendre la tension apparue avec "Alabama".
Chanter "Alabama" relève presque de l'acte de guerre dans cette ville où en juin 1963 l'accès à l'université a été refusé à des étudiants noirs par le gouverneur démocrate de l'époque. La Garde Nationale est restée plusieurs jours sur le campus afin de protéger ces étudiants d'un regroupement du Klu Klux Klan à proximité.
Les premiers vers de la troisième strophe de "The Times They Are A Changin'" font référence à cet événement.
Un article local écrit peu après le concert parle des "controversés" "Alabama" et "Southern Man".
S'il est évident que Neil Young en 1973 est déjà un fantastique compositeur, il n'est pas encore cet incroyable et furieux improvisateur, ce John Coltrane guitariste qui arrivera plus tard, après les excès, et avec le soutien d'un Crazy Horse adulte.
Toutes les photos de pochette sont de Joel Bernstein, un habitué des couvertures de Neil Young, Bob Dylan, CSN, Joni Mitchell, etc.
Celle de couverture est aussi superbe qu'étonnante, un Neil Young sautant, cheveux en l'air. Presqu'Eddie Vedder !
Pour se documenter un peu plus sur cette tournée, il existe en CD, chez Zip City, à prix raisonnable, un enregistrement du concert du 15 janvier 1973 à Toronto au Maple Leaf Gardens, avec deux raretés sur la setlist, vendu sous le nom de Toronto 1973 The Classic Canadian Broadcast.
Sur Youtube, le concert de Detroit au Cobo Hall du 8 janvier 1973. Il existe aussi en vinyl, en CD peut-être, très onéreux.
Dans les deux cas, le son est bon pour des pirates de cette époque, les setlists sont surtout beaucoup plus longues, dix-sept titres pour Toronto, et vingt pour Detroit.
Et bien évidemment Time Fades Away, réédité en 2015, inséré en coffret vinyl ou CD à prix prohibitifs, ou en vinyl de la première édition en 1973, facilement trouvable sur n'importe quel site de vente d'occasion, ou gratuitement sur Youtube. Mais attention, la légende de l'album maudit a largement surclassé la musique. Plusieurs titres de l'album ne sont jamais ressortis ailleurs, ce qui le rend quand même indispensable et complémentaire de ce très bon Tuscaloosa.
Parfait 17/20 | par NicoTag |
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