Neil Young

Tonight's The Night

Tonight's The Night

 Label :     Reprise 
 Sortie :    juin 1975 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Il ne s'est pas écoulé 3 ans entre Harvest et cet album, et déjà à l'époque Neil Young nous avait prévenu: il n'y a rien de pire pour détruire un homme que la drogue. Et ce qu'il redoutait le plus arriva. Son grand ami, Danny Whitten, disparaît à la suite d'une overdose. Le coeur brisé par cette tragédie, le Loner n'a qu'une envie: crier sa rage et son désespoir à la face du monde.

Avec Tonight's The Night, il n'est plus question de ballades illuminées ni de mélodies insouciantes. "Tonight's The Night part 1" qui ouvre l'album annonce la couleur: noir. Ici, tout n'est que ténèbres, car cette nuit est LA nuit. La nuit durant laquelle Neil va dévoiler tout ce qu'il a sur la conscience. Il nous avait déjà donné un aperçu de ses états d'âme sur On The Beach, mais maintenant c'est l'instant de vérité, le moment où tout va se jouer. Tout au long des douzes titres qui parsèment l'album, le Loner déverse sa rage, accompagné de la section rythmique survivante du Cheval Fou et un nouveau guitariste (un certain Nils Lofgren...).

En 1975, Neil Young inventait "la machine à tuer l'amertume et le chagrin". Jamais un été ne fut aussi triste, et à l'automne, Zuma arrivait dans les bacs...


Intemporel ! ! !   20/20
par Loner


 Moyenne 17.33/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 08 mai 2006 à 16 h 28

Dès le début de Tonight's The Night, on sent bien que le Loner est abattu et révolté de l'intérieur. Rongé par la culpabilité de n'avoir pu empêcher la mort de son ami musicien Danny Whitten, Neil Young expie le poison comme il peut. "Borrowed Tune" et "Tired Eyes" accusent les cernes qu'on ose deviner sur les yeux du Canadien, dont sa voix décomposée nous atteint parfois dans une gravité douloureuse ("Mellow My Mind"). Bien sûr, il y a aussi les moments de guitares revanchardes entendu par exemple sur "Come On Baby Let's Go Downtown", revanche tardive mais un dernier adieu au défunt qui y chantait. "New Mama" est le rare instant paisible survolant les tourments noirs de ce disque hautement recommandable de la vaste discographie du vieux loup solitaire.
Parfait   17/20



Posté le 13 juin 2009 à 02 h 24

Tonight's The Night... Alors voilà le premier des quelques albums de Neil Young dont la noirceur est célèbre. Le canadien n'est en effet pas le rockeur le plus déprimant qu'on connaisse. Mélancolique, certainement, mais jamais très cafardeux. Du moins jusqu'à cet album. C'est en tout cas ce que beaucoup s'accordent à dire, et si le joyau noir du Loner restera à jamais son magistral Sleeps With Angels (sorti en 1994), Tonight's The Night a bien quelque chose de fatigué et de désabusé. L'histoire, on la connaît, je ne vais pas la répéter. Neil Young, pas le gars le plus morose du monde, mais pas spécialement le plus gai non plus, a vu des jours meilleurs que ceux de l'année 1973. Le titre de l'album et la pochette annoncent donc une ambiance plutôt oppressante. Pourtant, Tonight's The Night s'avère moins éprouvant à l'écoute que Everybody Knows This Is Nowhere ou On The Beach – ce qui rend d'autant moins compréhensible le choix de la maison de disque de sortir ce dernier avant Tonight's The Night. Parce que si cet album a bien un parfum de déprime, il est moins suffocant que l'est parfois celui de la mélancolie du canadien. La crudité du son et des émotions a quelque chose de libérateur et d'agréable. Il faut également dire que tous les morceaux ne sont pas extrêmement tristes. On trouve des rythmes enjoués, du rock entraînant... Mais apparaît ça et là l'état d'esprit de Neil Young de manière plus directe. Le chant n'est pas toujours juste ("Mellow My Mind", "Tired Eyes"), la voix est fragile. L'album dans son ensemble est assez bordélique et dépareillé, on trouve quelques morceaux enregistrés à des époques différentes (jusqu'à 1970 pour "Come On Baby Let's Go Downtown"), le volume et la qualité de l'enregistrement changent quasiment à chaque piste... Tout ça fait de Tonight's The Night un album un peu doux-amer, qui culmine dans sa face B avec ses morceaux les plus beaux et mélancoliques : "Albuquerque", "New Mama", "Lookout Joe", "Tired Eyes". Un classique du rock que j'ai du mal à trouver aussi excellent qu'il est réputé être, mais qui se déguste à onze heures du soir, un verre à la main.
Bon   15/20







Recherche avancée
En ligne
235 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
En concert, tu n'aimes pas :