Neil Young

Archives Vol.1

Archives Vol.1

 Label :     Reprise 
 Sortie :    mardi 02 juin 2009 
 Format :  Compilation / CD   

2009 sonne la fin d'une arlésienne du rock. Neil Young sort le coffret Archives Vol.1, annoncé et confirmé depuis des années, reporté à plusieurs reprises.
Il existe en version Bluray, DVD et Cd. C'est cette dernière qui est chroniquée ici.
Les amateurs de Neil Young ont tous acquis les Live At Fillmore East sorti en 2006 et Live At Massey Hall en 2007. Pas de chance ils représentent un quart du coffret.
Le disque Early Years propose un parcours archéologique de ses premières œuvres jusqu'aux enregistrements avec Buffalo Springfield. On trouve six titres des Squires, premier groupe avec lequel il a sorti des 45T, dans un genre très proche des Shadows. On entend la voix pour la première fois. C'est pas mal, mais ce ne serait jamais ressorti s'il n'y avait pas Neil Young.
Plusieurs titres de la session Elektra de 1965 sont accessibles pour la première fois officiellement, avec déjà "Sugar Mountain" et "Nowadays Clancy Can't Even Sing", un autre contient un passage du futur "Don't Cry No Tears". Cet enregistrement est intéressant, c'est sa première trace professionnelle, et il a déjà une sacrée assurance.
Il est dommage que les titres des Mynah Birds ne soient pas dans le coffret, Neil Young avec Rick James (futur auteur de "Super Freak") c'est difficile à imaginer. Suivent treize morceaux de l'ère Buffalo Springfield, avec malheureusement dix titres dans leurs versions originales...deux inédits dont un instrumental et une prise alternative c'est pauvre comme compléments.
Topanga est un canyon proche de Los Angeles, Neil Young y a habité pendant plusieurs années. Topanga est aussi le nom des trois disques suivants, ils couvrent la période 1968-1970, soit les trois premiers albums saupoudrés de quelques titres avec David Crosby, Stephen Stills et Graham Nash.
Topanga 1 (1968-1969) concerne le premier album sans nom et sorti deux fois. La première en janvier 1968 avec un mix problématique, la seconde, avec un nouveau mix en novembre. Ce Topanga 1 ne sert à rien. Soit les versions sont les mêmes que sur l'album sans nom, soit il s'agit de versions alternatives sans grand intérêt. Les trois derniers titres sortent directement de l'album Everybody Knows This Is Nowhere. Deux titres live en solo sont ajoutés : pas de chance, ils sont déjà sortis en 2008 sur Sugar Mountain-Live At Canterbury House.
Passons à Topanga 2 1969-1970. Quarante cinq minutes de très bonne musique. Déjà il aurait pu en rajouter une demi-heure. Douze chansons dont six dans les mêmes versions que la discographie officielle, quatre sont des mix différents (ah bon !). "Everybody's Alone" et "It Might Have Been" joués avec Crazy Horse sont les deux inédits du disque, soit six minutes. C'est court.
Avec Topanga 3 1970, c'est un peu pareil malheureusement. Quarante huit minutes seulement sur ce disque de quatorze titres dont onze originaux, en quoi s'agit-il d'archives ? "Only Love Can Break Your Heart" et "Tell Me Why" joués avec Crosby, Stills & Nash viennent compléter le live 4 Way Street. Une très bonne version boogie inédite de "Wonderin'" avec Nils Lofgren au piano et Greg Reeves à la basse apporte un peu de fraîcheur à cet ultime volume de Topanga.
Avant de passer aux trois albums live, il reste un dernier disque consacré à Harvest : North Country 1971-1972. Même topo que pour la série Topanga. Un disque de quatorze chansons sur lequel il reste vingt minutes à remplir. Aucun titre inédit. Une version live en solo de "Heart Of Gold" de janvier 1971, on peut dire une de plus. "War Song" avec Graham Nash qui n'est jamais ressorti depuis le 45t de 1972, et, a priori, n'a jamais été joué sur scène. L'énorme version de "Words" qui figure sur la bande originale du film Journey Through The Past réalisé par Neil Young, et qui n'est pas réédité en Cd. Le reste est constitué d'originaux de Harvest ou de prises alternatives sans grandes différences ni intérêts.
La qualité musicale n'est pas en cause, mais ces cinq compilations n'apportent rien ou presque. Peu d'inédits, quelques live, des prises alternatives ou des mix différents qui pour la plupart sont des versions mono ou stéréo, des titres qui relèvent de l'anecdotique, et quoi de plus ? Rien. Un double album était suffisant. Pas une fois je n'ai eu l'impression de découvrir quelque chose. Tout est bon, ou presque, mais tout est déjà connu. Rien qui ferait de ce coffret une boîte à bijoux.
Les trois live.
Live At Massey Hall et Live at Fillmore East, chacun sur un Cd. Avec ces deux superbes live on finit par admettre l'argument principal de ce disque : l'argent qui part de la poche du fan vers la poche du producteur, de Neil Young donc. Pourquoi mettre ces concerts alors que l'un est sorti en 2006 et l'autre en 2007 ? Personne ne me fera croire qu'il n'y avait pas d'autres concerts pour remplacer ces deux-là. Neil Young les enregistre quasiment tous. Pourquoi ne pas avoir mis celui du 23 février 1971 enregistrée par la BBC à Londres, ou celui du 1er février 1971 à Los Angeles, en solo aussi avec au moins deux inédits, d'autres concerts avec Crazy Horse, c'est pas ce qui manque. Quand on pense au travail que font certains éditeurs de bootlegs, c'est d'une fadeur !
En plus des deux cités, s'ajoute un troisième, Live At The Riverboat, en solo, datant de février 1969, soit quelques jours après la première sortie de son premier album. Beaucoup trop de parlotes dans ce disque sans surprise, la présence d'un titre inédit n'apporte rien : il ne dure que 20 secondes.
Finalement, on se demande un peu pourquoi toutes ces rumeurs, ces reports pendant des années, car c'est quand même " tout ça pour ça ". Est-ce qu'il n'aurait pas mieux valu suivre l'exemple de David Bowie et ses rééditions chez Ryko, enrichies de nombreux inédits ou versions alternatives intéressantes. Ou d'établir de riches compilations comme Bob Dylan.
Un pauvre livret pas plus gros que sur n'importe quel disque, on trouve les crédits pour chaque titre et...c'est tout. Pas une photo, pas un texte de présentation. Rien. Dans le coffret il y un poster : des dossiers suspendus vus de haut, avec les titres sur chaque barrettes.
Si vous possédez les albums de la période, les Live At Fillmore East et Live At Massey Hall complétez avec Live At Cellar Door et une bonne compilation de Buffalo Springfield. Pas besoin d'acheter ce coffret.
Amertume : ce simple mot résume ce qui reste à la fin de ce coffret.
La note n'est pas proportionnelle à la qualité musicale.


Sans intérêt   8/20
par NicoTag


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