Sonic Youth

Nyc, Ghosts And Flowers

Nyc, Ghosts And Flowers

 Label :     Geffen 
 Sortie :    mardi 16 mai 2000 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Injustement décrié lors de sa sortie, cet album est la première collaboration pour un disque non expérimental de Sonic Youth avec Jim O'Rourke, qui produit et joue sur deux morceaux. Le travail de production est sublime et met en avant ces huit titres aux structures simples, des montées pour l'essentiel. Ici on privilégie les ambiances et l'émotion brute aux structures alambiquées du précédent "A Thousand Leaves" : '"Free City Rhymes" est un morceau poétique, la rage de "Renegade Princess" n'est pas sans rappeler "Death Valley '69", "Small Flower Crack Concrete" est un improbable mélange entre Slint et Sonic Youth, "Side2side" est un retour réussi à la période "Confusion Is Sex". Précédent la plage expérimentale finale ("Lightnin'"), "Nyc, Ghosts And Flowers" est sûrement le plus émouvant morceau écrit sur New York, où la voix de Lee Ranaldo prend toute son ampleur.
Encore un grand disque du groupe pourtant détruit par une certaine presse qui s'intéresse à des œuvres beaucoup plus dispensables.


Parfait   17/20
par X_Elmo


 Moyenne 15.67/20 

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Posté le 25 juillet 2004 à 13 h 59

De l'art à l'état pur !
NYC ghosts & flowers est vraiment un album qui traduit à la perfection ce que peut évoquer le titre de celui-ci.
Balancé entre des chansons percutantes comme "StreamXsonic Subway" et des chansons plus "envoutantes" comme "Side2side".
La magique chanson-titre est un morceau de génie, la voix qui parle au départ décolle parfois pour créer avec la musique qui s'intensifie une atmosphère angoissante. On retrouve le même style d'atmosphère dans "Small Flowers Crack Concrete" par exemple.
Je ne vais pas détailler tous les morceaux mais écoutez aussi des chansons cycliques comme "Nevermind" et "Renegade Princess".
Ne pas oublier bien sûr "Lightnin'" et "Free City Rhymes"...
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 15 novembre 2005 à 20 h 49

Après plus de vingt ans de carrière, on peut considérer NYC, Ghosts & Flowers comme le seul album officiel qui fasse vraiment tâche dans la discographie de Sonic Youth. Après A Thousand Leaves, un album également pas très folichon, un peu mou du genou et assez ennuyeux pour être honnête, Sonic Youth ne s'est pas vraiment rattrapé, loin de là.

Essayant de laisser beaucoup d'espace dans leur son, au niveau de la composition ainsi que de la production, et n'offrant que des 'chansons' dont le but est d'être original par rapport à ce que le groupe a fait précédemment, et tout cela dans une atmosphère de très énervante assurance de soi, Sonic Youth nous livre un album qui parait sympathique au premier abord, mais qui est quand même très vide. "Side 2 Side" tape sur les nerfs, "NYC Ghosts & Flowers" et son côté arty branchouille est bien ennuyeuse, et pas vraiment belle, de loin la moins bonne contribution de Lee sur un album de Sonic Youth, "Nevermind (What Was It Anyway)" est amusante, et à vrai dire la seule chanson avec "Free City Rhymes" à ne pas être d'un ennui sans fin, mais cela reste quand même assez faible venant d'un groupe qui, ne serait-ce que cinq ans avant avait réalisé le sublime Washing Machine, et qui, heureusement était encore capable de pondre Murray Street, un album aussi calme, mais réellement intéressant, deux ans plus tard.

Sonic Youth est bien le plus grand groupe depuis les Beatles, mais cet album... est bien triste.
A éviter   6/20



Posté le 04 décembre 2005 à 16 h 56

NYC Ghosts & Flowers est pour moi un album important, car c'est le tout premier album de Sonic Youth que j'ai écouté... Ce n'est pourtant certainement pas le plus facile à appréhender... En effet, NYC Ghosts & Flowers est certainement l'un des albums les plus expérimentaux de Sonic Youth, et l'un des moins accessibles... Le groupe a ici mis très en avant les dissonances, en plaçant même dans les parties vocales (dans "Renegade Princess" notamment), et nous livre même quelques passages presque sans instruments (notamment dans "Small Flowers Crack Concrete"). Il faut aussi noter que si l'on excepte les SYR, c'est le premier album de Sonic Youth où l'on rencontre Jim O'Rourke : bien que ne faisant pas encore partie du groupe, l'homme s'occupe ici de la production et joue même de quelques instruments ici où là. Dans un sens, NYC Ghosts & Flowers est, à la manière de Washing Machine qui est la suite de Experimental Jet Set..., une suite à A Thousand Leaves : le groupe a juste remonté le tempo, réduit les parties instrumentales et laissé la prédominance aux expérimentations et aux dissonances. L'album est composé de huit pistes, où les dissonances partagent le terrain avec des mélodies tout simplement magnifiques, et le plus bel exemple en est peut-être "Renegade Princess", déjà cité, qui oscille entre une partie où tout est dissonant, des instruments aux voix, quasiment sans vrai rythme ou structure, suivie par une partie rock ravageuse, et se finissant à nouveau dans la dissonance. Étrangement, les deux singles de l'album sont les morceaux les plus différents du reste : "Nevermind (What was it Anyway)" (en fait il semblerait qu'il ait été annulé, mais j'ai déjà vu le clip, alors rien n'est sûr...), bien que composé de quatre parties différentes, est le morceau le moins dissonant de l'album ; il n'en reste pas moins excellent... "Lightnin'" est quand à lui vraiment étrange, étant, contrairement au morceau précédant qui était le moins expérimental, celui qui l'est le plus : un mot prononcé durant tout le long, en fait : "Lightnin", avec une structure ambiante formant la partie instrumentale dans le fond... Mais après réflexion, aucun morceau sur cet album ne s'impose comme vraiment 'singleisable'... Une fois de plus, le meilleur morceau de l'album est chanté par Lee Ranaldo, il s'agit ici du morceau éponyme, le génial "NYC Ghosts & Flowers", alternant entre 'spoken words' et psychédélisme extrême, en passant par chanson un peu plus classique... Troublant, excellent, bref, magnifique, tout simplement... NYC Ghosts & Flowers est, à la manière de ce morceau, un long voyage dans un pays étrange et inconnu... Cette description fait penser à celle d'un morceau de SYR 4, sorti l'année précédente, il s'agit de "Four6", plage d'une trentaine de minutes... Le titre complet du disque était SYR 4 : Goodbye 20th Century. "Goodbye", on quitte ici ce que l'on connait pour visiter l'inconnu... L'album peut rappeler en certains points d'anciens albums : Bad Moon Rising, autre album extrêmement expérimental, Sister dont l'alternance entre pop et punk est ici transformée en alternance entre bruit et silence, tranquillité et énervement... Mais la musique fait rarement penser à quelque chose anciennement exploré par Sonic Youth, et pourtant, et pourtant, on reconnait bien le style du groupe... Un album étrange, bicéphale, oscillant entre classicisme et expérimentalisme, plus encore que dans les autres albums du groupe, et pourtant complètement uni... Il faut du temps pour apprécier cet album à sa juste valeur, mais une fois que l'on y est, difficile de décrocher... Un grand album. Un très grand album, même.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 13 décembre 2005 à 15 h 23

Un album assez posé de Sonic Youth, qui s'efforce de ne pas jouer trop fort même dans les moments plus intenses. Comme s'ils voulaient faire du noise sans réveiller leurs voisins ! Le résultat est vraiment plus qu'intéressant, voire captivant. En plus, tout fiers et contents de découvrir des nouveaux bruits, ainsi que d'autres façons de mixer grâce à Jim O'Rourke, leurs plages soniques habituelles prennent de nouvelles textures parfois inattendues.
Et puis de très beaux moments peuplent NYC Ghosts And Flowers, des instants qui nous font revenir irrésistiblement vers l'album : les harmonies de "Renegade Princess", la conclusion destructurée de "Free City Rhymes", la mélodie entêtante de "Stream X Sonik", la poésie new-yorkaise spoken-words de "Small flowers", les énumérations fantomatiques de "Side 2 Side"... Lee Ranaldo, juste avant "Ligntin'" (une improvisation un peu pédante de Kim Gordon dont on se serait bien passés), nous balance une chanson ultra émouvante dont il a le secret (on remarquera qu'elle a quand même donné le nom à l'album !). La montée en puissance du titre avec son mur de guitares qui arrive en crescendo, et la voix de Lee qui se fraye un chemin par-dess(o)us, demeure le point culminant de l'album ! Autre bon point : les chansons sont pour une fois toutes au bon format, ce qui nous ôte le besoin de regarder sur l'écran de la chaine hi-fi quand se termine le morceau (cf. Murray Street ou Sonic Nurse).

À ce jour, NYC Ghosts And Flowers reste leur meilleur album des années 2000.
Parfait   17/20



Posté le 11 juillet 2007 à 18 h 30

Après quelques albums plus ‘accessibles', Sonic Youth reprend le chemin de l'abstraction avec NYC Ghosts & Flowers. Ils ne reviennent tout de même pas au style de leurs débuts mais mélangent ici petites mélodies et chant feutré à des plages instrumentales dissonantes.

L'influence des albums expérimentaux SYR se ressentait déjà sur A Thousand Leaves, elle fait ici complètement partie de la composition. Les morceaux pouvant se qualifier de ‘rock classique' sont ici absents. Chaque plage recèle son lot d'improvisation. Folie, décalages, petites mélodies perdues au milieu de maelstroms immenses et sales, grouillements, ambiances nocturnes ou abstractions composent cet album. Pas vraiment facile d'accès donc. Il faut vraiment se laisser embarquer par le groupe pour apprécier cette musique complexe et repoussante aux premiers abords. NYC Ghosts & Flowers est d'ailleurs loin de faire l'unanimité. On peut comprendre que les fans ne connaissant Sonic Youth que depuis Goo ou Dirty soient perdus mais les autres ? Ceux qui pensaient que le groupe versait dans de la ‘pop' facile ? Il faudrait quand même savoir...

Par ses composantes multiples et ses constructions labyrinthiques, NYC Ghosts & Flowers répand un sentiment d'aliénation comme le groupe n'en avait pas produit depuis très longtemps. Les chants de Thurston Moore et Kim Gordon semblent complètement habités ("Side2side", "Small Flowers Crack Concrete"). Par là-dessus, la folie de la musique vient accentuer la déclamation hypnotique des textes. Le rendu est assez indescriptible : flippant, angoissant, magique, dégoutant, perché, reposant... On passe d'un extrême à l'autre.
Lee Ranaldo, comme d'habitude, nous propose, avec "NYC Ghosts & Flowers", un morceau mélancolique empreint de nostalgie. Son chant parlé magnifique et calme est complètement envoutant et pose une atmosphère nocturne et veloutée. Un des plus beaux hommages musicaux à New York qu'il m'ait été donné d'entendre. Absolument époustouflant...

C'est l'abstraction de NYC Ghosts & Flowers qui rebute pas mal de personnes. Pourtant sous chaque morceau se cache une âme, une ambiance travaillée. Les ayatollahs de la critique lui reprochent le côté arty prétentieux alors que Sonic Youth laisse, en fait, couler des impros donnant plus de sens et de relief à ses structures de base. Cet album reste, pour le moment complètement à part dans la discographie de Sonic Youth. C'est la preuve que leur inspiration est loin d'être épuisée.
Très bon   16/20







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