Sonic Youth

Belfort [Les Eurockéennes De Belfort / Grande Scène] - dimanche 03 juillet 2005

 Sonic Youth
S'il est un avantage à aller voir un concert de Sonic Youth, c'est que l'on peut s'adonner au jeu des pronostics sur la setlist à chaque fois.

Même si ce concert se déroule en festival et que le timing est serré, il n'échappe pas à la règle. Bien évidemment, lorsque l'on a autant d'albums dans les jambes, on n'a que l'embarras du choix pour les titres. On se doutait bien que Sonic Nurse (dernier en date du désormais quintuor) prendrait une place considérable sur le set ; mais on sait également que Thurston, Lee, Kim, Jim et Steve nous gratifient toujours de quelques titres mythiques piochés au hasard des célèbres Daydream Nation, Sister ou autre Dirty.
Le second pronostic se fait sur la tenue de Kim, toujours très attendue ! Ce jour là, elle nous gratifiera d'une petite robe aux couleurs très flashy.

Bon venons en au fait : quasiment une heure de concert (juste de quoi ne pas rester trop sur sa faim) suffit à se rendre compte que Sonic Nurse prend toute sa dimension en live ! Un Thurston très en forme, et un Lee qui nous annonce la couleur en arborant ostensiblement son autocollant 'Noise' sur le dos de sa guitare, on se doute déjà que les passages très rock vont aboutir quasi systématiquement à des passages très noise.
Fait et dit, dès les premiers morceaux, Lee, Jim et Thurston s'adonnent à leurs sports favoris, le larsen-guitare-dans-le-dos pour Mr Moore, les deux-mains-dans-les-pédales pour Mr Ranaldo, et la-tête-dans-l'ampli pour Mr O-Rourke. Tout se déroule donc comme prévu, les titres s'enchaînent très bien sous le coucher de soleil Belfortain, on notera particulièrement un magnifique "I Love You Golden Blue".
Voici enfin l'heure des résultats du petit pronostic concernant les anciens titres ; comme cela était prévisible, Kim nous gratifiera du fameux "Drunken Butterfly" de Dirty, et "Teenage Riot" fera suite au rappel du public.
Enfin pour clôturer le concert, Lee et Thurston seuls sur scène, nous remettent une petite couche de noise.
Fin des festivités avec un Thurston étalé sur scène, un micro dans la bouche, véritable scène d'agonie avec cris et gémissements à l'appui.
Du grand Sonic.


Parfait   17/20
par Iplegot


 Moyenne 18.50/20 

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Posté le 12 juillet 2005 à 23 h 26

Je suis d'accord avec le précédent article; je rajouterais qu'avec Kaizers Orchestra, nous avons assisté aux meilleurs concerts des eurocks 2005.

Malheureusement trop court (timing festival oblige), le concert était néanmoins percutant, et les Sonic Youth, enfants terribles du Rock, se permirent de prolonger leur set de 15 minutes supplémentaires.
Ceux qui quelque part sont déçus par un "Sonic Nurse" trop propre, et pas toujours tres 'sonic', devraient aller faire un tour à la rencontre des new-yorkais en live, ils oublieraient dès lors la production trop douce, pour se rendre compte qu'ils n'ont pas vieilli d'un poil (je connais peu de groupes dont les membres quinquagénaires -ou preque- qui ont une telle pêche sur scène, à part peut-être Iggy ou Lemmy) et qu'ils transportent toujours.

Setlist parfaite, compte tenu du temps trop court (leurs morceaux ne durent pas comme ceux des Locust), les compos ont été triées sur le volet.
Bien évidemment, grande place aux plages de Sonic Nurse.
Avec une entrée sur un "I Love You Golden Blue" tout en accélération, nous devoilant la voie rauque de Kim Gordon, face au duo de Fender envoûtantes, de Moore et Ranaldo, comme revenant a la vie, pour finalement exploser a nouveau.
"Peace Attack", autre track de Sonic Nurse, sera encore mieux réussie, la chanson se retrouve pratiquement doublée temporellement, avec une longue plage atmosphérique se clôturant sur une aurore parsemée de larsens éblouissants. Heureusement que des groupes comme nos quinquagenaires ou encore les Queens Of The Stone Age n'eurent pas peur d'improviser et de rallonger leurs morceaux, loin des sets trop froids et carrés comme ceux de Garbage ou d'Interpol par exemple.
Les chansons ce succèdent parfaitement, rarement sans impros (mis à part le tout de même magnifique "Plastic Sun" tout en rage et rapidité), avec des excursions dans divers anciens albums, comme Dirty ("Drunken Butterfly"), Murray Street ("The Empty Page" ou "Disconnection Notice"), sans oublier Daydream Nation avec "Teenage Riot" qui en rappel final clôture ce concert avec une version de 13 minute environ.
Dans un chaos final indescriptible, délaissant et ayant surpassé les barrières du rock, le set s'achève avec Ranaldo et Moore (les trois autres partent pour laisser place au noise du duo, Kim Gordon quitte la scène en caressant son mari sur le dos, alors en train de maltraiter le manche de sa Jazzmaster contre la grille de son Fender twin reverbe) sur larsens, experiences diverses, tremolo artificiel, et autre cris d'un Thurston Moore, totalement en transe, dans un micro double directement arraché de sa guitare destroy.
Veritable experience intemporelle, seul ceux qui ont vu "Sister Ray" du Velvet en live, auront approchés d'aussi près la beauté, amère et infinie, du bruit et des murs de son chaotiques.
Intemporel ! ! !   20/20





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