Bob Dylan
Planet Waves |
Label :
Asylum |
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Soyons francs : à part avoir sorti un bon album pépère qui sent bon la campagne (New Morning en 1970) et avoir joué les cow-boys dans Pat Garrett & Billy the Kid, Dylan n'a pas fait de merveille depuis qu'il a revisité la country en 1969 sur Nashville Skyline. Self Portrait fut un tas de fumier où ne poussa que de rares jolies fleurs, tandis que Dylan était un ramassis d'ordures qui n'avait d'autre place que dans la poubelle, bien entendu. Alors quand sort Planet Waves en janvier 1974, on l'attend au tournant, mister Dylan.
L'album est enregistré alors que Dylan vient tout juste de recommencer la folie des tournées, en compagnie du Band cette fois, une tournée que l'on peut découvrir à travers l'excellent Before The Flood, sorti la même année. Robbie Roberston est fidèle à la guitare, et toute la clique vient prêter main forte à l'ami Dylan, comme un commando prêt à combattre une presse qui n'a pas l'intention de leur faire de cadeau.
Voilà pour le contexte. La musique maintenant.
Dylan ayant voulu laisser libre pas mal de liberté à son groupe durant les séances d'enregistrement, on a l'impression de se trouver devant des Basement Tapes miniatures. Des chansons un peu brouillonnes, un peu bancales, très roots, mais diablement attachantes.
On se réconcilie avec la voix de Dylan, qui râle avec bien plus de conviction que sur Self Portrait (pour ne pas le citer). À nouveau, ses mots frappent, pénètrent. Des textes qui évoquent le quotidien, l'amour... tout un monde de contradictions dans lequel Dylan refuse de se laisser enfermer.
La plus connue, "Forever Young", est un morceau de bravoure, un véritable hymne, mais contrairement aux hymnes dylaniens des sixties, celui-ci est doux comme une caresse. Mais l'orage gronde et sur la piste suivante, l'hymne sonne comme une charge de cavalerie. On peut dès alors anticiper la manie qu'aura par la suite Dylan à toujours remanier ses chansons, ne leur laissant jamais de repos (ce qui donne des merveilles dans ses récents concerts).
Peut-être le morceau le plus réussi, "Dirge" est hantée. Une splendeur dangereuse : "Je me hais de t'avoir aimé, mais je devrais surmonter ça".
À noter également l'enjouée "On a Night Like This" (un peu bancale néammoins), ainsi que "Something There is About You", une composition magnifique, où l'harmonie de The Band prend toute son ampleur, et enveloppe à merveille la voix du Zim.
Sans oublier "Never Say Goodbye" comme l'ultime sérénade amoureuse, qui nous offre de douces images.
"Les vagues assourdissantes roulent sur moi
Et je reste debout sur le sable
Attendant que tu viennes
Et que tu me prennes la main."
Un album qui parle donc d'amour et de douleur, d'une manière faussement apaisée. Car on sent bien que derrière ce retour en douceur, tout à fait réussi, se cache un feu nouveau qui ne tardera pas à faire de nouvelles étincelles. Blood On The Tracks, selon moi le plus grand des albums de Dylan, sortira l'année suivante.
Planet Waves. Le calme avant la tempête.
L'album est enregistré alors que Dylan vient tout juste de recommencer la folie des tournées, en compagnie du Band cette fois, une tournée que l'on peut découvrir à travers l'excellent Before The Flood, sorti la même année. Robbie Roberston est fidèle à la guitare, et toute la clique vient prêter main forte à l'ami Dylan, comme un commando prêt à combattre une presse qui n'a pas l'intention de leur faire de cadeau.
Voilà pour le contexte. La musique maintenant.
Dylan ayant voulu laisser libre pas mal de liberté à son groupe durant les séances d'enregistrement, on a l'impression de se trouver devant des Basement Tapes miniatures. Des chansons un peu brouillonnes, un peu bancales, très roots, mais diablement attachantes.
On se réconcilie avec la voix de Dylan, qui râle avec bien plus de conviction que sur Self Portrait (pour ne pas le citer). À nouveau, ses mots frappent, pénètrent. Des textes qui évoquent le quotidien, l'amour... tout un monde de contradictions dans lequel Dylan refuse de se laisser enfermer.
La plus connue, "Forever Young", est un morceau de bravoure, un véritable hymne, mais contrairement aux hymnes dylaniens des sixties, celui-ci est doux comme une caresse. Mais l'orage gronde et sur la piste suivante, l'hymne sonne comme une charge de cavalerie. On peut dès alors anticiper la manie qu'aura par la suite Dylan à toujours remanier ses chansons, ne leur laissant jamais de repos (ce qui donne des merveilles dans ses récents concerts).
Peut-être le morceau le plus réussi, "Dirge" est hantée. Une splendeur dangereuse : "Je me hais de t'avoir aimé, mais je devrais surmonter ça".
À noter également l'enjouée "On a Night Like This" (un peu bancale néammoins), ainsi que "Something There is About You", une composition magnifique, où l'harmonie de The Band prend toute son ampleur, et enveloppe à merveille la voix du Zim.
Sans oublier "Never Say Goodbye" comme l'ultime sérénade amoureuse, qui nous offre de douces images.
"Les vagues assourdissantes roulent sur moi
Et je reste debout sur le sable
Attendant que tu viennes
Et que tu me prennes la main."
Un album qui parle donc d'amour et de douleur, d'une manière faussement apaisée. Car on sent bien que derrière ce retour en douceur, tout à fait réussi, se cache un feu nouveau qui ne tardera pas à faire de nouvelles étincelles. Blood On The Tracks, selon moi le plus grand des albums de Dylan, sortira l'année suivante.
Planet Waves. Le calme avant la tempête.
Très bon 16/20 | par Dylanesque |
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