Dominique A
Vie Etrange |
Label :
Cinq7 |
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Voici un album qui n'aurait pas existé sans les circonstances de crise que nous connaissons. Dans Solide, livre d'entretiens paru en mai 2020 mais préparé en 2019, Dominique A déclarait ne rien désirer sortir avant 2021 ; la coronacrise est passée par là. Vie Étrange a été composé en plein confinement entre mars et mai 2020. Le hasard fait qu'il paraît alors que nous sommes à nouveau confinés.
Cet album reprend les quatre titres du EP Le Silence Ou Tout Comme paru en juillet 2020, en ajoutant six autres chansons.
La musique jouée est synthétique, plus qu'électronique, des sons allongés, étirés, quelques guitares, les boîtes à rythmes classiques chez lui : mécaniques, horlogères.
Vie Etrange est comme un miroir musical avec La Fossette et Un Disque Sourd. Un La Musique calme. Ce disque se situe à une croisée de plusieurs chemins pris par Dominique A. Ici point d'agressivité comme dans Remué, ou d'arrangements trop riches tels ceux de Vers Les Lueurs. Ce qui caractérise Vie Etrange, c'est son humilité, sa simplicité artisanale.
Si l'album est clairement de circonstances, il évite totalement l'emploi de ce nouveau vocabulaire apparu depuis quelques mois : pas d'attestation, de (re)confinement, de geste barrières, ou même de covid ou virus, j'en passe et j'en oublie. Et pourtant jamais ses paroles n'ont été aussi concrètes, claires, transparentes.
"Quand je rentre" raconte l'histoire de ceux qui travaillaient alors que la majorité restait cloîtrée. Avec toute la lassitude qu'on imagine mal.
Un discret, mais poignant hommage à Christophe : "Vie Etrange" est un tunnel sonore, qui évoque le ronflement des machines de réanimation.
Autre hommage à un autre disparu, Philippe Pascal décédé en septembre 2019, "L'Eclaircie" de Marc Seberg (en 1985 sur Le Chant Des Terres) est lumineusement reprise.
Une grosse boîte à rythmes qui cogne comme il danse sur scène, "Les Éveillés". Que ce soit les paroles ou la vidéo, elles me font penser au roman de Yana Vagner Vongozero, une histoire de fuite éperdue vers le nord à partir de Moscou en pleine épidémie.
Fort heureusement, il y a également un peu de bonheur, "Un endroit mystérieux" reprend ces histoires de retrouvailles clandestines d'amants séparés, la tendresse est ici infinie.
La photo de pochette, prise par Laetitia Bégou (aka Laetitia Velma, chanteuse), paraît si simple, mais elle est tellement évocatrice du confinement avec ce ciel bleu immense, ce dehors inatteignable autrement que par le reflet.
C'est un disque qu'un jour peut-être on écoutera sans penser à cette funeste période.
Cet album reprend les quatre titres du EP Le Silence Ou Tout Comme paru en juillet 2020, en ajoutant six autres chansons.
La musique jouée est synthétique, plus qu'électronique, des sons allongés, étirés, quelques guitares, les boîtes à rythmes classiques chez lui : mécaniques, horlogères.
Vie Etrange est comme un miroir musical avec La Fossette et Un Disque Sourd. Un La Musique calme. Ce disque se situe à une croisée de plusieurs chemins pris par Dominique A. Ici point d'agressivité comme dans Remué, ou d'arrangements trop riches tels ceux de Vers Les Lueurs. Ce qui caractérise Vie Etrange, c'est son humilité, sa simplicité artisanale.
Si l'album est clairement de circonstances, il évite totalement l'emploi de ce nouveau vocabulaire apparu depuis quelques mois : pas d'attestation, de (re)confinement, de geste barrières, ou même de covid ou virus, j'en passe et j'en oublie. Et pourtant jamais ses paroles n'ont été aussi concrètes, claires, transparentes.
"Quand je rentre" raconte l'histoire de ceux qui travaillaient alors que la majorité restait cloîtrée. Avec toute la lassitude qu'on imagine mal.
Un discret, mais poignant hommage à Christophe : "Vie Etrange" est un tunnel sonore, qui évoque le ronflement des machines de réanimation.
Autre hommage à un autre disparu, Philippe Pascal décédé en septembre 2019, "L'Eclaircie" de Marc Seberg (en 1985 sur Le Chant Des Terres) est lumineusement reprise.
Une grosse boîte à rythmes qui cogne comme il danse sur scène, "Les Éveillés". Que ce soit les paroles ou la vidéo, elles me font penser au roman de Yana Vagner Vongozero, une histoire de fuite éperdue vers le nord à partir de Moscou en pleine épidémie.
Fort heureusement, il y a également un peu de bonheur, "Un endroit mystérieux" reprend ces histoires de retrouvailles clandestines d'amants séparés, la tendresse est ici infinie.
La photo de pochette, prise par Laetitia Bégou (aka Laetitia Velma, chanteuse), paraît si simple, mais elle est tellement évocatrice du confinement avec ce ciel bleu immense, ce dehors inatteignable autrement que par le reflet.
C'est un disque qu'un jour peut-être on écoutera sans penser à cette funeste période.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par NicoTag |
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