The Fall
Hex Enduction Hour |
Label :
Kamera |
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Créatif, The Fall l'a toujours été. Enfin, plus ou moins... Mais en ce début des années 80, alors que le grand public se gave quotidiennement de daubes synthétiques plus immondes les unes que les autres, le groupe mancunien réalise une série d'albums grandioses et avant-gardistes, témoins d'une période où leur extrême créativité, sans aucun conpromis, semble combattre de front la médiocrité ambiante. De l'avis de tous, Hex Enduction Hour constitue l'apogée de cette période expérimentale.
Ne trouvant véritablement jamais aucun succès, Mark E Smith a en tête de faire de ce quatrième album studio le dernier de The Fall. Un chant du cygne que le leader goguenard veut, on s'en doute, énorme. Assez énorme pour marquer à jamais la décennie. Pour ce projet, il ajoute un deuxième batteur à la formation. Karl Burns qui connaît bien la maison, vient donc s'asseoir aux côtés de Paul Hanley. L'idée n'est certes pas inédite dans l'histoire du rock, mais confirme une fois pour toute la place privilégié qu'accorde The Fall depuis ses débuts en digne héritier du krautrock, à la rythmique sourde, violente et tribale. Rythmique qui n'est détrônée que très rarement par les guitares discordantes de Craig Scanlon.
Hex Enduction Hour débute par (excusez-moi pour la répétition bien involontaire) la désormais classique "The Classical": Mark E Smith vomit gueule grande ouverte sur la vanité monstrueuse de son époque. Mais la chanson est surtout connue pour avoir fait perdre à The Fall un contrat avec la Motown qui cherchait alors à diversifier son catalogue, pour l'incartade suivante: "Where are the obligatory niggers? Hey There Fuckface !!". Evidemment là... ça l'aurait foutu un peu mal pour la Motown. On dit souvent que Mark E Smith déteste tout le monde mais "The Classical" affirme que '12 personnes dans le monde' comptent à ses yeux. Mais si ces personnes ne sont pas expréssement nommées, il est plutôt évident qu'aucun critic-rock n'en fait parti. Portrait au vitriol d'un échantillon de cette espèce, "Hip Priest" est peut-être LA chanson définitive de The Fall. Tempo au ralenti et aéré qui se métamorphose en montée orgasmique furieuse à chaque fois déclenchée par les 'That's hip hip hip hip hit hit hit Hip Priest' de Mark E Smith. "Hip Priest" fut enregistré lors de séances en Islande. Dans une cave aménagée en studio, The Fall en sortira également "Iceland", longue plage folk supportée par un banjo et un piano qui semble se déglinguer au fur et à mesure qu'elle avance. "Iceland" permettra au groupe de bénéficier d'un culte toujours vivace sur l'île volcanique.
Les 9 autres morceaux de l'album ont été enregistrés dans un cinéma de Hitchin, trou paumé situé au nord de Londres. Parmi eux, une chanson dont le titre est une question que seul Mark E Smith peut se poser, "Who Makes The Nazis ?" et sa batterie marteau-piqueur à la Buzzcocks. N'allez surtout pas chercher une réponse valable. Selon Mark E Smith, des intellos aux cancres, ils sont tous responsables... La pensée de Mark E Smith est de toute façon difficilement cernable par le commun des mortels. Que signifie cette caustique histoire de lapin tueur dans "Jawbone And The Air Rifle" ? Peu importe... Mark E Smith nous raconte ce qu'il veut de toute façon. Et il n'a pas peur d'être excessif. Le rockabilly saturé de "Fortress/Deer Park" compare carrément la BBC à une 'forteresse nazie'. Hex Enduction Hour se termine par 10 minutes de chaos terrifiant, sorte de "L.A. Blues" post-punk rendant la voix de Mark E Smith totalement inaudible. Un dernier coup de massue qui vous broient les os, les derniers qui auront résisté à ce déluge foutraque parfaitement maîtrisé.
Ne cherchez plus, le voilà le chef-d'oeuvre absolu de The Fall. Celui qui récolte tous les suffrages, même celui de Mark E Smith. Il ira même affirmer qu'il ne pouvait plus écouter Hex Enduction Hour parce que cet album était "trop bon"... Ca vous fera le même effet. Relativement peu de choses vous sembleront avoir de la saveur après l'écoute d'Hex Enduction Hour. Mais c'est un risque à prendre pour découvrir le chef-d'oeuvre d'un des plus grands groupes de rock du monde. Oui, un des plus grands. Le drame c'est que peu de gens sont au courant...
Ne trouvant véritablement jamais aucun succès, Mark E Smith a en tête de faire de ce quatrième album studio le dernier de The Fall. Un chant du cygne que le leader goguenard veut, on s'en doute, énorme. Assez énorme pour marquer à jamais la décennie. Pour ce projet, il ajoute un deuxième batteur à la formation. Karl Burns qui connaît bien la maison, vient donc s'asseoir aux côtés de Paul Hanley. L'idée n'est certes pas inédite dans l'histoire du rock, mais confirme une fois pour toute la place privilégié qu'accorde The Fall depuis ses débuts en digne héritier du krautrock, à la rythmique sourde, violente et tribale. Rythmique qui n'est détrônée que très rarement par les guitares discordantes de Craig Scanlon.
Hex Enduction Hour débute par (excusez-moi pour la répétition bien involontaire) la désormais classique "The Classical": Mark E Smith vomit gueule grande ouverte sur la vanité monstrueuse de son époque. Mais la chanson est surtout connue pour avoir fait perdre à The Fall un contrat avec la Motown qui cherchait alors à diversifier son catalogue, pour l'incartade suivante: "Where are the obligatory niggers? Hey There Fuckface !!". Evidemment là... ça l'aurait foutu un peu mal pour la Motown. On dit souvent que Mark E Smith déteste tout le monde mais "The Classical" affirme que '12 personnes dans le monde' comptent à ses yeux. Mais si ces personnes ne sont pas expréssement nommées, il est plutôt évident qu'aucun critic-rock n'en fait parti. Portrait au vitriol d'un échantillon de cette espèce, "Hip Priest" est peut-être LA chanson définitive de The Fall. Tempo au ralenti et aéré qui se métamorphose en montée orgasmique furieuse à chaque fois déclenchée par les 'That's hip hip hip hip hit hit hit Hip Priest' de Mark E Smith. "Hip Priest" fut enregistré lors de séances en Islande. Dans une cave aménagée en studio, The Fall en sortira également "Iceland", longue plage folk supportée par un banjo et un piano qui semble se déglinguer au fur et à mesure qu'elle avance. "Iceland" permettra au groupe de bénéficier d'un culte toujours vivace sur l'île volcanique.
Les 9 autres morceaux de l'album ont été enregistrés dans un cinéma de Hitchin, trou paumé situé au nord de Londres. Parmi eux, une chanson dont le titre est une question que seul Mark E Smith peut se poser, "Who Makes The Nazis ?" et sa batterie marteau-piqueur à la Buzzcocks. N'allez surtout pas chercher une réponse valable. Selon Mark E Smith, des intellos aux cancres, ils sont tous responsables... La pensée de Mark E Smith est de toute façon difficilement cernable par le commun des mortels. Que signifie cette caustique histoire de lapin tueur dans "Jawbone And The Air Rifle" ? Peu importe... Mark E Smith nous raconte ce qu'il veut de toute façon. Et il n'a pas peur d'être excessif. Le rockabilly saturé de "Fortress/Deer Park" compare carrément la BBC à une 'forteresse nazie'. Hex Enduction Hour se termine par 10 minutes de chaos terrifiant, sorte de "L.A. Blues" post-punk rendant la voix de Mark E Smith totalement inaudible. Un dernier coup de massue qui vous broient les os, les derniers qui auront résisté à ce déluge foutraque parfaitement maîtrisé.
Ne cherchez plus, le voilà le chef-d'oeuvre absolu de The Fall. Celui qui récolte tous les suffrages, même celui de Mark E Smith. Il ira même affirmer qu'il ne pouvait plus écouter Hex Enduction Hour parce que cet album était "trop bon"... Ca vous fera le même effet. Relativement peu de choses vous sembleront avoir de la saveur après l'écoute d'Hex Enduction Hour. Mais c'est un risque à prendre pour découvrir le chef-d'oeuvre d'un des plus grands groupes de rock du monde. Oui, un des plus grands. Le drame c'est que peu de gens sont au courant...
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Sirius |
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