Pixies

Indie Cindy

Indie Cindy

 Label :     Pixiesmusic, PIAS 
 Sortie :    samedi 19 avril 2014 
 Format :  Album / CD   

Exercice difficile que représente cette chronique du tant attendu/redouté/espéré nouvel album des Pixies, lorsque l'on considère avec le recul nécessaire l'arlésienne que celui-ci représente depuis la reformation des lutins en 2004 !
10 ans plus tard, que s'est il passé ? Le groupe a tourné, beaucoup, Black a continué à produire sa musique en solo avec une diversité d'albums toujours aussi impressionnante, Kim Deal a également accouché d'un nouvel album avec ses Breeders (Mountain Battles) et... C'est tout. L'ombre du potentiel successeur à Trompe le Monde semblait planer sur le groupe, glissant ça et là quelques indices dans les interviews (et dévoilant déjà à l'époque la frilosité de Kim à l'égard de ce projet). Mais plus le temps passait, plus le groupe semblait s'éloigner du concept de nouveauté au sein des Pixies, et ce malgré l'unique nouvelle chanson composée par Kim ("Bam Thwok") depuis la reformation originelle.

Coup de théâtre le 20 Juin 2013, lorsque est officiellement annoncé le départ de Kim Deal des Pixies sur le site du groupe. Cette fois ci, l'hypothèse d'une suite à Trompe le Monde semble bien mal barrée ! Et puis nouveau coup de théâtre avec cette curieuse vidéo 8 jours plus tard sur le net, "Bagboy". Un coup d'œil sur le titre, oui c'est bien les Pixies. Stupéfaction. Grattement de tête. Bizzarerie ultime, Kim Deal semble présente aux chœurs, mais on apprendra rapidement qu'il ne s'agit pas d'elle. La saga Pixies 2.0 nous amènera finalement à un deuxième titre également présenté en vidéo, le désormais célèbre "Indie Cindy" puis rapidement à la sortie du premier EP de la nouvelle incarnation du groupe, plus de 20 ans après Trompe le Monde.

Un deuxième puis un troisième EP suivront logiquement dans les mois suivants, préparant la route au "nouvel album" du groupe (en réalité un regroupement des 3 EP avec une tracklist différente), simplement nommé Indie Cindy. Une Kim de remplacement plus tard pour les prestations scéniques (Kim Shattuck pour la citer), elle-même remplacée par Paz Lenchantin (et sachant que les lignes de basse sur l'album ont été assurées par Simon "Ding" Archer après le départ de Deal) et nous voilà ENFIN à la formation actuelle du Pixies version 2014. Alors au final, et après tout ce remue ménage, qu'est ce qu'il donne ce nouvel album me direz vous ?

Il donne du nouveau son avec "Bagboy", et son intro au rythme électro plutôt surprenant au premier abord, rapidement suivie par le son de guitare caractéristique de Joey. Des riffs torturés, le phrasé de Black, pas de doute on est bien entrain d'écouter du Pixies ! Puis vient le refrain avec un son étonnamment lourd, puis ces fameux chœurs Deal-esques. "Bagboy" est pour moi LA plus grosse nouveauté de cet album, prouvant que le groupe est capable de se renouveler tout en incorporant les ingrédients qui ont fait leur succès depuis le début.
Toujours au niveau des nouveautés, et dans la veine de "Bagboy", "Magdalena 318" est également très bonne, avec un son toujours aussi lourd et cette fois ci accompagné par le chant haut perché de Black, la guitare de Joey faisant encore ici des merveilles. L'atmosphère générale de la chanson est vraiment excellente et on se laisse emporter dans ce nouvel univers façonné par nos Lutins. "Silver Snail" complète bien ce trio de nouvelles compos à l'ambiance particulière (et dans l'ordre sur l'album, créant ainsi l'un des meilleurs moments de l'écoute). Sombre et toute en réverbérations, la chanson impose une certaine classe.

Viennent ensuite les chansons qui rappellent la bonne époque, bien qu'ayant un son et un feeling entièrement neuf. Chanson titre de l'album, "Indie Cindy" est une vraie lettre d'amour envoyée aux fans. Tout y est ou presque (Kim Deal, où es tu ?) : Une rythmique sans cesse changeante, un chant schizophrène, tantôt en mode speed tantôt posé, la guitare absolument parfaite de Joey, les roulements de batterie de David Lovering... On se sent en terrain connu, mais qu'est ce que c'est bon ! "Greens And Blues" procure le même effet, le chant de Black y est parfait, les riff de Joey juxtaposés à la perfection sur la partie acoustique, et le tout possède un côté bucolique et un charme indéniable qui donne envie de chanter le refrain a tue tête ! Sans atteindre la perfection d'un "Here Comes Your Man", nous avons ici une petite perle pop digne de l'esprit Pixies !

Le reste de l'album alterne du bon ("Another Toe In The Ocean", titre pop rock très efficace, "Jaime Bravo" et son côté Weezer des plus agréables) comme du plus moyen ("What Goes Boom" peine à convaincre, "Blue Eyed Hexe" est un peu redondante malgré les hurlements toujours impressionnant de Black, "Ring The Bell" est anecdotique).
Reste deux chansons qui ne sonnent pas du tout comme du Pixies mais qui ont le mérite d'être plutôt bonnes : "Andro Queen" et son ambiance planante de toute beauté (avec, une fois n'est pas coutume, une excellente partie chant de la part de Black) ainsi que "Snakes" dont l'écriture est très bien trouvée et l'opposition rythme rapide/paroles lentes est agréable.

Au final les Pixies s'en sortent plutôt bien, surtout après autant d'attente pesant sur leurs épaules. Certes, Indie Cindy ne marquera pas la carrière du groupe ainsi que l'histoire de la musique alternative comme l'ont fait les précédents opus, toutefois cette nouvelle production a le mérite d'oser de nouvelles approches tout en réussissant à garder une partie du son et de l'âme de la formation originelle. Cet album marque un nouveau tournant inédit et inespéré dans la carrière des Lutins qui, bien qu'amputés d'un de leurs membres, semblent plus que jamais déterminés à aller de l'avant.


Très bon   16/20
par Alex Laurentino


 Moyenne 15.00/20 

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Posté le 30 octobre 2016 à 16 h 58

J'ai découvert les Pixies sur le tard... Trop tard !! Ils allaient jeter l'éponge. A l'écoute de ce disque, certains penseront que Kim est partie avec l'étincelle du groupe, (même si sur certains vocaux elle n'est pas créditée...). La pochette me rappelle celle de Green, de REM !
Quoi de neuf ? Au premier abord rien, au bout de deux morceaux volume à fond... Mon voisin râle, puis, le concierge monte et me menace de se plaindre au syndic et ma femme veut divorcer !
Depuis Trompe Le Monde 23 ans (l'âge de ma fille, qui en plus s'appelle Cindy) se sont écoulés, je suis devenu cadre commercial, avec baraque dans un lotissement de la banlieue ouest, Audi Q5 et les traites qui vont avec.

"Un accord, c'est bien. Deux accords, vous poussez un peu. Trois accords, c'est du jazz." Lou Reed.

Quelques harmonies vocales ne les feront pas passer pour les Beach Boys et la guitare acoustique ne se prend pas pour CSN&Y... On parle rock ! Frank et ses potes sont les ancêtres d'un Grunge que plus personne n'écoute, créateurs de l'Indie rock, ils font le job, pour le fric certes, mais qui bosse gratos, on s'extasie bien sur Iggy pop et sa pub Le Bon Coin.
Je me sens comme l'avocat d'un pédophile meurtrier, à défendre l'indéfendable (mais, les Pixies ont-ils besoin d'être défendus, hein ?)... Une compil d'Ep sortis ces dernières années, pas un inédit, pas une démo, rien de neuf à se mettre sous la dent, un truc destiné à des fans avides qui se ruinent en merchandising et achèteraient une mauvaise bière à l'effigie de Frank, ou des poils pubiens de Kim vendus dans une petite boite en plastique transparent.
Paz Lenchantin, la nouvelle bassiste (même si elle ne joue pas sur le disque) avec son col Claudine et ses jupes plissées ne déparerait pas dans un film de Rohmer, Frank black ressemble maintenant à François Hadji-Lazaro des garçons-boucher, David lovering a un faux air de Billy Bob Thornton, et Joe Santiago pourrait jouer le rôle du méchant dans un film de Kung Fu.
Le public ? Ce sont les enfants de ceux qui écoutaient Surfer Rosa et Trompe Le Monde, leurs parents les ont accompagnés, un petit sourire à la fois fier et protecteur aux lèvres, ça permet de brancher des minettes qui voudront bien, elles, s'envoyer en l'air sur "Bagboy".
Les vieux de la vielle se la joueront c'était mieux avant, et les hipsters, se gausseront dans les soirées d'avoir découvert un nouveau groupe so hype... en buvant un gin tonic concombre.

En 2016 les Pixies sont toujours aussi subversif aux yeux de la Corée du Nord et du FN, qu'il y a vingt ans. On s'extasie bien sur les Insus (une bande de quinqua qui fait des extra pour récupérer des trimestres de cotisations) pourquoi pas sur Francis Black qui a su tromper le monde !
Sympa   14/20







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