Melvins

Tres Cabrones

Tres Cabrones

 Label :     Ipecac 
 Sortie :    mardi 05 novembre 2013 
 Format :  Album / CD   

Je ne me suis jamais penché sur le cas des Melvins. Bon, ok, j'ai bien écouté Houdini une ou deux fois, mais ça s'arrête là. Il existe quelques groupes comme ça, vers lesquels je n'ai jamais ressenti la moindre curiosité, sachant très bien que ça pourrait me plaire, mais non. On voit un album parfois chez un pote, plus souvent rangé dans l'étagère que sur la platine faut bien l'avouer, chez un autre c'est un dossier mp3 long comme le bras contenant toutes les dérives du groupe, histoire de pouvoir dire qu'il a tout, ça y est, il peut rayer ça de sa liste.

Faut dire que la bande à Buzzo ne nous aide pas trop, en alternant les formations & les noms qui vont avec (Melvins, Melvins Lite, The Melvins 1983, j'en passe) ça embrouille.

Tres Cabrones me tombe sous la main, avec sa jolie biquette. Une bonne occasion. Le groupe s'appelle ici Los Melvins (ou The Melvins 1983 au dos du cd), et regroupe le trio King Buzzo, Dale Crover & Mike Dillard, batteur originel du groupe (d'où le Melvins 1983, tout devient limpide n'est ce pas).

Ce Tres Cabrones vous prend dès le premier titre, son riff vous restera dans les oreilles un bon moment... Au moins jusqu'à "City Dump", lourd comme jamais, à vous péter gentiment les cervicales. Le disque assène les titres comme autant de directs au foie, émaillant tout de même ce stoner (j'imagine qu'on peut qualifier ça de stoner, les puristes rectifieront d'eux même) de petits interludes, trois courtes reprises de chansons traditionnelles issues du folk américain "Tie My Pecker To A Tree", "99 Bottles Of Beer" & "In The Army Now" (rien à voir avec Status Quo, quoique...), telles des bouffées d'air frais, limite de gaz hilarant façon Monty Python. Je suis certain que plusieurs d'entre vous jugeront ça très accessoire, voire même qu'elles desservent cet album. Mais les enchaînements se font tellement rugueux que les autres titres paraissent bien plus violents qu'ils ne le sont réellement. Même si bon, on sait bien pas qu'on est pas avec les Mamas & Papas là hein. "Dogs & Cattle Prods" surprend par ses multiples références, (Beck & Led Zep par exemple sont les noms qui me viennent en tête) pour un titre fleuve de plus de huit minutes. Connaissant mal le groupe je le répète, je suis surpris par les multiples facettes du chant du King Buzzo, on a presque l'impression qu'il peut tout chanter cet épouvantail.

Tres Cabrones est très intelligemment tracklisté, comme un disque comportant quatre faces. Un Toy Piano, un stylophone et même un omnichord désuet (l'ominchord est le pendant électronique de l'autoharp, autre instrument étrange sur lequel PJ Harvey composa son Let England Shake) par moment, comme sur le bien nommé "I Told You I Was Crazy". Le contraste entre les interludes et les titres marche à merveille, l'artwork du livret est d'ailleurs à cette image, proposant des carcasses de vieilles américaines d'un coté, et des chèvres de l'autre (à regarder sans treillis). Un bon vieux "Stick'Em Up Bitch" sentant bon les 90's en guise de conclusion, et nous pouvons refermer cette parenthèse à base de chèvres, de voitures rouillées, et de potes qui font de la musique depuis plus de 30 ans, qui gardent cette envie des débuts, et surtout sans regarder dans le rétro. De toute façon ça fait longtemps qu'elle en a plus cette vieille Buick qu'on appelle Melvins.


Bon   15/20
par X_Lok


  Album écoutable ici : https://melvinsofficial.bandcamp.com/album/tres-cabrones


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