John Zorn
Cobra |
Label :
Hat ART |
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Pour ceux qui veulent se donner un petit genre et passer des choses originales en soirées sans pour autant que les convives viennent se plaindre, il y a le Zorn de O'o ou de The Dreamers. Pour les autres, la frange intello dure qui ne jure que par l'inécoutable et la non musicalité, il y a ce double album, Cobra, composé d'une version studio et d'une version live.
Musique concrète ? Musique savante ? Musique contemporaine ? Je ne sais pas sous quelle étiquette il faudrait ranger cette production qui s'écoute une première fois par curiosité, une deuxième parce qu'on n'a rien compris la première fois puis une troisième fois pour bien se persuader que ce disque est destiné à prendre la poussière pour toujours.
Personnellement, je l'avais acquis à une époque où je découvrais Zorn via Naked City et Painkiller, avec pour conséquence de me faire acheter tout ce que je trouvais qui portait son nom, un peu comme pour Mike Patton. La vérité est qu'on s'offre parfois n'importe quoi (Maldoror par exemple), Cobra en l'occurrence et que je conserve encore ce disque parce que je n'arrive pas à me résoudre à me débarrasser d'un Zorn, y voyant une forme de sacrilège.
Pourtant, que penser de ce double disque expérimental qui est en fait une longue improvisation souvent incohérente nécessitant un doctorat en musicologie pour en saisir toute la subtile complexité ? Autant dire que je déconseille d'écouter Cobra à ceux qui considèrent que le riff de "Highway To Hell" est technique. Pour les autres tordus du bocal, il y a là de quoi gloser pendant des années tant c'est un fourre-tout indescriptible.
Je serais un as du solfège, je n'hésiterais pas à vous tartiner sur des pages tout le travail qu'à certainement nécessité Cobra mais je préfère dire que dans le morceau "Capriccio [live]", les mecs jouent "Ce soir on vous met le feu" et que jamais on n'aura eu aussi peu envie d'accompagner de la voix des musiciens qui, tout en étant des génies, se foutent certainement ouvertement de la gueule de l'auditeur.
Cobra me semble donc être un disque fait uniquement pour ceux qui y participent tout en postulant que ceux qui l'écouteront seront suffisamment snobs pour s'émerveiller et y trouver un sens, un peu comme un objet d'art contemporain. L'artiste met trois crottes de nez et une chaussette sale, le critique y voit l'expression du dilemme d'un marathonien partagé entre le désir de se dégager le nez afin de mieux respirer et le respect des convenances : il n'a pas de mouchoir et rechigne à utiliser ses doigts.
Cobra n'est ni un disque, ni de la musique. À chacun de se faire sa propre idée.
Musique concrète ? Musique savante ? Musique contemporaine ? Je ne sais pas sous quelle étiquette il faudrait ranger cette production qui s'écoute une première fois par curiosité, une deuxième parce qu'on n'a rien compris la première fois puis une troisième fois pour bien se persuader que ce disque est destiné à prendre la poussière pour toujours.
Personnellement, je l'avais acquis à une époque où je découvrais Zorn via Naked City et Painkiller, avec pour conséquence de me faire acheter tout ce que je trouvais qui portait son nom, un peu comme pour Mike Patton. La vérité est qu'on s'offre parfois n'importe quoi (Maldoror par exemple), Cobra en l'occurrence et que je conserve encore ce disque parce que je n'arrive pas à me résoudre à me débarrasser d'un Zorn, y voyant une forme de sacrilège.
Pourtant, que penser de ce double disque expérimental qui est en fait une longue improvisation souvent incohérente nécessitant un doctorat en musicologie pour en saisir toute la subtile complexité ? Autant dire que je déconseille d'écouter Cobra à ceux qui considèrent que le riff de "Highway To Hell" est technique. Pour les autres tordus du bocal, il y a là de quoi gloser pendant des années tant c'est un fourre-tout indescriptible.
Je serais un as du solfège, je n'hésiterais pas à vous tartiner sur des pages tout le travail qu'à certainement nécessité Cobra mais je préfère dire que dans le morceau "Capriccio [live]", les mecs jouent "Ce soir on vous met le feu" et que jamais on n'aura eu aussi peu envie d'accompagner de la voix des musiciens qui, tout en étant des génies, se foutent certainement ouvertement de la gueule de l'auditeur.
Cobra me semble donc être un disque fait uniquement pour ceux qui y participent tout en postulant que ceux qui l'écouteront seront suffisamment snobs pour s'émerveiller et y trouver un sens, un peu comme un objet d'art contemporain. L'artiste met trois crottes de nez et une chaussette sale, le critique y voit l'expression du dilemme d'un marathonien partagé entre le désir de se dégager le nez afin de mieux respirer et le respect des convenances : il n'a pas de mouchoir et rechigne à utiliser ses doigts.
Cobra n'est ni un disque, ni de la musique. À chacun de se faire sa propre idée.
Inaudible ! ! ! 0/20 | par Arno Vice |
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