Mudhoney

Superfuzz Bigmuff

Superfuzz Bigmuff

 Label :     Sub Pop 
 Sortie :    octobre 1988 
 Format :  Mini Album / Vinyle   

Réédition oblige, je me suis retrouvé à écouter ce disque de Mudhoney sur ma platine tel qu'il avait été conçu à l'origine, à l'exception peut-être d'un beau vinyle gris marbré qui ajoute le plaisir des yeux à celui des oreilles. Et en allant regarder sur X-silence, je me rends compte qu'on ne trouve rien sur le seul Superfuzz Bigmuff. Et que les chroniques de la réédition font surtout la part belle aux morceaux supplémentaires.

Dépouillé de ses Early Singles, ça donne quoi, Superfuzz Bigmuff?

Déjà, on constate que l'ordre des chansons n'est pas le même. Les deux faces ont été inversées, ce qui fait que les 3 premières chansons sont les 3 dernières de la réédition et vice-versa. Concrètement, ça ne change pas grand chose, mais bon.

Assez logiquement, la fuzz est toujours là. Et bien là, même. En fait tout ce qui fait le son de Mudhoney est déjà là.

Les morceaux, s'ils sont peu nombreux, sont tous excellents. "Need" ouvre le bal avec un riff imparable et un refrain accrocheur. "Chain That Door" et "No One Has" définissent parfaitement ce que Nirvana essaiera l'année suivante sur son Bleach. "If I Think" montre que même Mudhoney est capable d'écrire des ballades qui fonctionnent, même si l'appellation est relative. Quant à "In'n Out Of Grace" et "Mudride", elles ont chacune à leur manière donné leurs lettres de noblesse au genre et figurent encore aujourd'hui parmi les meilleurs morceaux du groupe.

Au risque de passer pour un péteux élitiste sur le thème "tout ce qui est connu est forcément mauvais", je me permets la formule. Pas besoin de "Touch me I'm Sick" ou autres "Sweet Young Thing (Ain't Sweet No More)", Superfuzz Bigmuff se suffit à lui-même. Alors oui, j'aime ces morceaux, oui, ce sont d'excellents singles et ils méritent de continuer à être joués. Mais ce sont les (très bons) arbres qui cachent (l'excellente) forêt. Placer ce genre de morceaux au début d'un disque, c'est prendre le risque que l'auditeur délaisse le reste. Et passe à côté de "Mudride". Bon, moi, j'adore "Mudride", mais vous pouvez remplacer ce titre par n'importe lequel des 6.

Donc finalement, s'offrir la réédition, ou réécouter l'originale quand on est assez chanceux pour l'avoir, c'est un peu offrir une cure de jouvence à Superfuzz Bigmuff, l'épurer un peu pour se concentrer sur les diamants purs qu'on a parfois laissé de côté.

Dire qu'il s'agit du meilleur album de Mudhoney, ce serait oublier beaucoup d'autres pépites. Néanmoins, je justifie ma note pour deux choses :
- C'est certainement le travail le plus représentatif du groupe, d'autant plus que c'est le premier. Tout est là, et rien n'est superflu. Même l'(excellent) album éponyme qui suit n'est qu'un Superfuzz Bigmuff en plus long, donc moins essentiel au sens propre du terme.
- Green River (avec la moitié de Mudhoney, donc), les Melvins (avec un quart de Mudhoney, donc), Soundgarden et autres étaient là avant mais il s'agit selon moi de la pierre angulaire du rock de Seattle (ou grunge, appelez ça comme vous voulez), de la vague Sub Pop et de tout ce qui a tourné les projecteurs vers le rock alternatif au début des années 90. Il s'agit d'un album historique. Même si ce n'est qu'un EP.

Quant à la note, vous l'aurez devinée...


Intemporel ! ! !   20/20
par Blackcondorguy


  Ecoutable sur : https://mudhoney.bandcamp.com/album/superfuzz-bigmuff


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