Mudhoney
Under A Billion Suns |
Label :
Sub Pop |
||||
18 ans après leurs débuts, les quatre de Seattle nous reviennent avec un nouvel album sous le bras : Under A Billion Suns. Une fois encore, on retrouve les Mudhoney mordants et agressifs, comme si le temps n'avait pas encore réussi à leur faire baisser les bras.
Dans un premier temps, on constate que ce nouvel album explore davantage certaines des nouvelles directions musicales du groupe entrevues dans leur précédent opus Since We've Become Transluscent, à savoir l'injection ça et là de plusieurs cuivres jazzy et épiques, inédits dans la première partie de leur carrière.
Dans un second temps, on se rend compte que c'est peut-être leur disque le plus sombre à ce jour. Mark Arm y est plus crépusculaire et désabusé que jamais sur des titres comme "I Saw The Light" ou encore la sublime et incontournable "Endless Yesterday". Ici, nous voyons les Mudhoney perpétuellement sur la brèche et au bord du gouffre sur un morceau qui, en substance, dévoile une tristesse et un désespoir décalés, à côté du légendaire esprit potache et de l'autodérision dont le groupe faisait preuve il n'y a pas si longtemps encore. Sur "Hard On For War", une fois de plus les choses sont sérieuses, et l'on regarde Mark Arm s'en prendre à l'administration Bush à grand coups de pédale Fuzz et d'électricité aiguisée comme un cran d'arrêt. Déjà on peut y voir un des meilleurs titres de leur longue carrière !
En onze chansons, jamais la tension ne baisse. Si leur précédent effort accusait quelques pertes de régime dû peut-être au départ de leur bassiste originel Matt Lukin, on constate avec jubilation que son remplaçant, Guy Maddison, a enfin trouvé sa place et qu'il s'avère être un musicien bien meilleur et bien plus présent dans le son du groupe. Les guitares de Steve Turner et Mark Arm (rebaptisées pour le coup Starfire IV et Silverjet) sont plus incisives et inspirées que jamais ("Empty Shell", "In Search Of") et Dan Peters n'a jamais été aussi bon derrière ses fûts.
Ils ne se sont pas laissés aller à la facilité et après tout ce temps, ils sont encore capables de se renouveler, comme on peut le voir sur l'expérimental et lubrique "Let's Drop In" qui n'a pas d'équivalent à ce jour dans leur discographie. On y entend des cuivres absolument magnifiques, épiques, charnels, et indispensables ... un must !
Aujourd'hui, il n'y a pas plus de raisons qu'hier pour que Mudhoney trouve un écho auprès du grand public. Néanmoins, avec Under A Billion Suns, ils ont quand même trouvé le moyen de publier ce qui restera sans l'ombre d'un doute comme un de leurs meilleurs albums. Un disque passionnant de bout en bout qui, quand on connaît Mudhoney, prendra toute sa dimension sur scène. Il me tarde déjà de voir ça.
Dans un premier temps, on constate que ce nouvel album explore davantage certaines des nouvelles directions musicales du groupe entrevues dans leur précédent opus Since We've Become Transluscent, à savoir l'injection ça et là de plusieurs cuivres jazzy et épiques, inédits dans la première partie de leur carrière.
Dans un second temps, on se rend compte que c'est peut-être leur disque le plus sombre à ce jour. Mark Arm y est plus crépusculaire et désabusé que jamais sur des titres comme "I Saw The Light" ou encore la sublime et incontournable "Endless Yesterday". Ici, nous voyons les Mudhoney perpétuellement sur la brèche et au bord du gouffre sur un morceau qui, en substance, dévoile une tristesse et un désespoir décalés, à côté du légendaire esprit potache et de l'autodérision dont le groupe faisait preuve il n'y a pas si longtemps encore. Sur "Hard On For War", une fois de plus les choses sont sérieuses, et l'on regarde Mark Arm s'en prendre à l'administration Bush à grand coups de pédale Fuzz et d'électricité aiguisée comme un cran d'arrêt. Déjà on peut y voir un des meilleurs titres de leur longue carrière !
En onze chansons, jamais la tension ne baisse. Si leur précédent effort accusait quelques pertes de régime dû peut-être au départ de leur bassiste originel Matt Lukin, on constate avec jubilation que son remplaçant, Guy Maddison, a enfin trouvé sa place et qu'il s'avère être un musicien bien meilleur et bien plus présent dans le son du groupe. Les guitares de Steve Turner et Mark Arm (rebaptisées pour le coup Starfire IV et Silverjet) sont plus incisives et inspirées que jamais ("Empty Shell", "In Search Of") et Dan Peters n'a jamais été aussi bon derrière ses fûts.
Ils ne se sont pas laissés aller à la facilité et après tout ce temps, ils sont encore capables de se renouveler, comme on peut le voir sur l'expérimental et lubrique "Let's Drop In" qui n'a pas d'équivalent à ce jour dans leur discographie. On y entend des cuivres absolument magnifiques, épiques, charnels, et indispensables ... un must !
Aujourd'hui, il n'y a pas plus de raisons qu'hier pour que Mudhoney trouve un écho auprès du grand public. Néanmoins, avec Under A Billion Suns, ils ont quand même trouvé le moyen de publier ce qui restera sans l'ombre d'un doute comme un de leurs meilleurs albums. Un disque passionnant de bout en bout qui, quand on connaît Mudhoney, prendra toute sa dimension sur scène. Il me tarde déjà de voir ça.
Excellent ! 18/20 | par Max |
Ecoutable sur : https://mudhoney.bandcamp.com/album/under-a-billion-suns
Posté le 27 juin 2007 à 20 h 18 |
On avait laissé Mudhoney rajeunis et assez aventureux, ils reviennent avec une bombe atomique ! Alors que le groupe reste dans son coin et que plus grand monde s'en soucie, il sort tout de même un des meilleurs (le meilleur ?) album de 2006 avec Under A Billion Sun.
Les essais effectués par le groupe sur Since We've Become Translucent sont ici complètement sublimés. Le groupe réutilise les arrangements sixties pour accoucher d'un album à l'ambiance pessimiste et fortement apocalyptique. Mudhoney a toujours abordé des thèmes assez sombres mais là chaque morceau dégage un pessimisme complètement tétanisant. Guerre, anéantissement des individualités par la société consommatrice et surtout la fin du monde sont traités par un groupe plus que jamais conscient du monde qui l'entoure. Finis la rigolade et les blagues de potaches autrefois marques de fabrique du groupe. Ils ont muri et sont désormais adultes et ça se sent.
Chaque morceau de Under A Billion Sun distille cette ambiance sombre et glauque. Le groupe à composé des morceaux assez tristes dont la noirceur est démultipliée par les arrangements. Claviers, cuivres, choeurs éthérés... tout concours pour plomber l'ambiance comme jamais. L'album n'en est que plus cohérent. On reste fasciné du début à la fin par cette musique fantastique et désabusée. Mudhoney réussi à produire un album parfait. Le rythme est soutenu du début à la fin. Les morceaux lents et mélancoliques ("Endless Yesterday", "In Search Of...") succèdent à des titres plus pêchus ("It Is Us", "On The Move") et on reste scotché devant cette débauche de décibels jouissifs. Les climax étant atteints sur les morceaux les plus apocalyptiques du disque : "I Saw The Light" et "Let's Drop In" plombés par des cassures de rythmes et des choeurs angéliques flippants ou des cuivres sonnants tels les trompettes de la mort. Carrément biblique...
Une nouvelle preuve que la vague de grunge n'était pas qu'un effet de mode. Certains artistes y ayant pris part sont aujourd'hui plus que jamais en pleine possession de leur inspiration. Mudhoney se permet même de sortir la perle rock'n'roll de 2006.
Les essais effectués par le groupe sur Since We've Become Translucent sont ici complètement sublimés. Le groupe réutilise les arrangements sixties pour accoucher d'un album à l'ambiance pessimiste et fortement apocalyptique. Mudhoney a toujours abordé des thèmes assez sombres mais là chaque morceau dégage un pessimisme complètement tétanisant. Guerre, anéantissement des individualités par la société consommatrice et surtout la fin du monde sont traités par un groupe plus que jamais conscient du monde qui l'entoure. Finis la rigolade et les blagues de potaches autrefois marques de fabrique du groupe. Ils ont muri et sont désormais adultes et ça se sent.
Chaque morceau de Under A Billion Sun distille cette ambiance sombre et glauque. Le groupe à composé des morceaux assez tristes dont la noirceur est démultipliée par les arrangements. Claviers, cuivres, choeurs éthérés... tout concours pour plomber l'ambiance comme jamais. L'album n'en est que plus cohérent. On reste fasciné du début à la fin par cette musique fantastique et désabusée. Mudhoney réussi à produire un album parfait. Le rythme est soutenu du début à la fin. Les morceaux lents et mélancoliques ("Endless Yesterday", "In Search Of...") succèdent à des titres plus pêchus ("It Is Us", "On The Move") et on reste scotché devant cette débauche de décibels jouissifs. Les climax étant atteints sur les morceaux les plus apocalyptiques du disque : "I Saw The Light" et "Let's Drop In" plombés par des cassures de rythmes et des choeurs angéliques flippants ou des cuivres sonnants tels les trompettes de la mort. Carrément biblique...
Une nouvelle preuve que la vague de grunge n'était pas qu'un effet de mode. Certains artistes y ayant pris part sont aujourd'hui plus que jamais en pleine possession de leur inspiration. Mudhoney se permet même de sortir la perle rock'n'roll de 2006.
Exceptionnel ! ! 19/20
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