Eels

Daisies Of The Galaxy

Daisies Of The Galaxy

 Label :     Dreamworks 
 Sortie :    mardi 29 février 2000 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Roulement de tambour, et entre en scène la section de cuivres !
C'est ainsi que débute le troisième album de Eels, Daisies Of The Galaxy. Que les amoureux de la musique de E se rassurent, la suite est plus traditionelle. Beaucoup plus traditionelle même, vu que ici, Mr E abandonne la production excitante et aventureuse des deux premiers opus pour une sonorité plus simple et allégée qui marquera profondément toutes les prochaines sorties du groupe.
Guitares acoustiques au son d'une pureté virginale, cordes et arrangement superbes et pas pompeux et piano discret sont donc les outils de ce disque. La suite de Electro-Shock Blues se veut plus accessible, moins sombre, comme le soleil se levant et apportant l'espoir après une nuit de débauche. Et... c'est exactement ça !
Ce disque est une espèce de rêve éveillé dans un monde enfantin et bien que les 7 premiers titres évoquent encore un peu les traumas et les plaies du précédent disque, ils s'en dégagent néanmoins une sensation de nouveau départ, de bien être presque.
Pas trop à creuser ou réfléchir, Daisies Of The Galaxy s'offre à vous tout simplement. Si Electro-Shock Blues venait d'un hiver sombre et froid, ici c'est le printemps où on entend les oiseaux chanter ("I Like Birds") après avoir été voir un film avec sa copine ("Daisies Of The Galaxy" écrite après avoir vu "Terminator2"... !).
"Flyswatter", excellent single sur les souris, offre une plongée dans un univers à la Tim Burton/Danny Elfman tandis que "Jeannie's Diary" pourrait être la déclaration d'amour de Jack à Sally dans "l'Etrange Noël de Mr Jack". Le ton est souvent mélancolique, mais une mélancolie toute attachante, comme sur "Grace Kelly Blues" qui parle de la princesse du même nom dans un style autrement moins pompeux que, au hasard, "Candle In The Wind" d'Elton John puisqu'on parle de princesses et d'actrices.
Eels ne tarabiscote plus ses chansons et les offre au monde telles qu'elles sont: simples, parfois drôles mais toujours excellentes et de bon gout.
Recommandé.


Très bon   16/20
par Thinwhitejs


 Moyenne 16.50/20 

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Posté le 17 février 2010 à 02 h 37

Des fois, on ressent le besoin de se lancer dans des chroniques, hors d'haleine et tout crocs dehors, de manière presque mathématiques. On essaye de formuler au plus précis les émotions, les notes et autres invariabilités qui nous transpercent au fil des chansons. C'est un peu une lutte en soi, que de sortir un texte cohérent sur des choses qui paraissent énormes ou insondables. Et des fois, la tâche est bien plus aisée. Parfois, on sait qu'on ne se risque ni au chef-d'œuvre, ni à la bouse ou à la médiocrité. Non, des fois on place juste des mots --superflus soient-ils, sur ce qui semble l'évidence, la suite logique. C'est une version réduite de la perfection. Pas celle qui transcende, juste celle qui fait que le même jour, vous ayez gagner 100euros aux jeux de grattages, et que votre aimée vous attend tout bras ouverts --pour rester poli.
Bref, ce n'est pas ce 3ème opus de la longue et encore fluctuante saga de Eels qui nous contredira.

Remarquez, le premier essai des larons et du maître de cérémonie MC Everett a.k.a E n'était pas exempt de tout reproches. En effet, certains, malgré de très très bonnes mélodies ("Beautiful Freak" , "Spunky") et d'un rock lourd et parfois chargé d'émotions vives ("My Beloved Monster") et tristes ("Rags To Rags")... certains donc y ont vu le loup. Certains clament haut et fort que l'album sent le mainsteam, le formatage subtil mais évident, le son plus léché qu'une prostituée sexagénaire... Oui, je méprisais ces certains il y a encore quelques temps. Mais effectivement, c'est non sans une certaine mort dans l'âme que je concède aujourd'hui que ce premier opus, en dépit des qualités nombreuses et indéniables, sent un peu trop le MTV, un peu trop la grosse prod' FM. Chacun porte sa croix.
Ou ses croix.

Car E, meneur du groupe et parfois même unique membre, aura a en porter des croix. Décès d'un bon nombre de proches en tête. La lourdeur et la profonde agonie de ces cercueils familiaux donnera Electro Shock Blues, second opus triste, lourd et un brin expérimental. Rejeté par la première vague de fans sans doute trop occupés à compter le nombre de "i" dans Nirvana, l'album sera acclamé par la critique et les gens de bon aloi quelques années plus tard.
Deux ans passent donc depuis le noir pavé ElectroShock, et nous voici avec Daisies Of The Galaxy. Pochette digne d'un livre d'enfant, titre évocateur et cuivres en place, nous démarrons.

Comme précité, l'album s'ouvre sur une mini-symphonie, compensée de grandiloquence par la minuscule musique acoustique qui la suit. C'est "Grace Kelly Blues". D'ailleurs, si quelqu'un pouvait m'expliquer pourquoi E faut des "blues" partout, j'en serais fort aise. Passons.
Cette introduction, plutôt sympathique s'il en est, est un peu à l'image de l'album. Un peu surprenant pour qui connait son prédécesseur, mais surtout rafraichissant. Une bouffée d'air, un nouvel espoir en somme. La nostalgie est toujours là, comme sur le titre éponyme de l'album, mais on se sent s'envoler. Fini le terreau glauque des cimetières comme on en a entendu dans "Going To Your Funeral" par exemple. Non, ici nous sommes dans la légèreté. Légèreté paradoxale et contemplative. Je m'explique.
Paradoxale, car les arrangements sont parfois lourds et nombreux, et contemplative parce qu'on a l'impression qu'Eels nous livre ici un loupe sur des faits, des états de ce qui est ou n'est pas. Des oiseaux, des histoires d'amours, des trucs presque féériques. Oh, rien de cul-cul la praline, hein! Pensez plutôt à l'univers d'un Burton en écoutant "Flyswatter"; mais en période Big Fish tout de même. Oui, quelque chose d'un peu noir, mais qui baigne dans une atmosphère claire. Et voilà le second paradoxe.

Rudement bien écrit, cet opus est à écouter un après-midi d'ennui. Comme ça. A noter qu'il est sans doute celui qui compte le plus de musiques "heureuses" . Bon, on parle d'Eels hein? Vous attendez pas à du pop rock d'ados boutonneux non plus. Quoique...
Le petit "Mister E Beautiful Blues" (ce titre!) résonne à mes oreilles comme une parfaite musique pour la jeunesse fougueuse. Je ne sais pas, ce grésillement en début de piste, ses cordes, ces riffs... Et puis cette voix débonnaire qui nous insuffle une joie méconnaissable du barbu (à l'époque, endentons nous) , par ce "God Damn Right, It's a beautiful day!". Voilà, bien qu'un peu tristounet et mélancolique, cet album garde une réelle énergie, une sorte de sincérité pop qui manque à la dite pop.
Cet album, encore une fois, transparait parfaitement les émotions de son compositeur. Quand on voit les gens se relever d'une chute, et que qui plus est, c'est fait avec classe et mélodies, on a qu'à saluer bien bas la personne en question.

Cet album, c'est le sourire de l'homme achevé. Vous savez, cette petite période qui, après une grosse déprime, vous ouvre les yeux sur le monde dans son plus simple appareil. On a quelques bas encore bien sur, mais on relève assez la tête pour pouvoir se réjouir de petites simplicités ("I Like Birds").
Cet opus est parfait. Parfait tout d'abord par sa cohérence complète (rien à jeter quasiment). Parfait pour E, qui trouve certainement là une "sortie de secours" dans sa vie dramatique. Parfait pour l'oreille qui se laisse entrainer, avec facilité c'est vrai, par ces petits rythmes qui seront la signature de notre barbouze préféré les années suivantes. Oui, mais à ce moment là, c'est le déclic. En 2000, date de sortie, on découvre mine de rien un son assez folkisant, assez frais, quelques cuivres... La simplicité dans ce qu'elle a de plus beau.

Alors, on s'assoit, on tapote le bouton lecture de l'index, et l'on contemple. Les yeux fermés cette fois.
Parfait   17/20







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