Lou Reed

Transformer

Transformer

 Label :     RCA 
 Sortie :    vendredi 08 décembre 1972 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

C'est un disque qui voyage à travers les âges sans subir une ride. Produit par David Bowie (qui participe à la réalisation avec Mick Ronson), c'est sans doute le disque de glam le plus abouti. Et également le seul n°1 de Lou, qui truste le sommet des charts avec le très intriguant et ambigue "Walk on the wild side", invitation douce à venir s'enivrer dans les jupons de la désillusion américaine.

Revisitant avec amertume les fantasmes de l'amérique qui commence à s'éffriter en ce debut de seventies, Lou ne prend pas à corps les grands thèmes de l'époque pour se contenter d'exprimer à travers cette poignée de chanson les relations desenchantées d'adultes mal barrés. "New York conversation" rappelle la fausse douceur du velvet, "Perfect Day", d'un lyrisme surané, donne envie de s'allonger dans l'herbe. Plus acide "Vicious" et ses guitares rapées fait grincer des dents.

Ce disque parmi d'autres a oeuvré à mon eveil musical, une cassette tournant et retournant sans cesse dans la plupart de mes voyages. C'est pour moi une brique des fondations de la musique contemporaine, pour le dire dans le style inrocks, et un putain de bon disque à mon point de vue.


Intemporel ! ! !   20/20
par Spasme


 Moyenne 18.11/20 

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Posté le 17 novembre 2004 à 15 h 22

Dès la photo de la pochette, dès le titre de l'album, le ton est donné.
"Transformer" est et restera pour toujours l'album définitif des déviances et des pervertions, un cocktail de sexe, de poudre, de sang et de sperme.
Lou Reed, aidé dans cette entreprise par David Bowie plus visionnaire que jamais, nous offre avec ce chef-d'oeuvre une galerie de portraits désespérés, du mal de vivre urbain
rescapé du pavé new-yorkais, des zombies plus morts que vifs.
Lou Reed nous offre un album qui bien qu'étant devenu aujourd'hui un classique absolu, n'a rencontré à l'époque qu'un mince succés, le learder du Velvet ayant déjà pour beaucoup un pied dans la tombe ...

Beaucoup de titres parmi les onze proposés dans cet album essentiel, sont devenus des chansons cultes ("Satellite Of Love", "Perfect Day", "Vicious"... ), et Lou Reed a obtenu avec "Transformer", son seul et unique véritable 'hit', le célébrissime "Take a Walk On The Wild Side" (chanson universalement connue, davantage encore que son créateur lui-même, et qui dresse une croustillante galerie de portraits des personnages-clés de la Factory warholienne).
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 09 janvier 2005 à 12 h 18

Lou Reed ... Comment écrire objectivement quelques lignes sur cet album inégalable qu'est "Transformer" ?
On ne peut que s'agenouiller devant le génie de cet homme, épaulé par un certain David Bowie dans la construction de cette oeuvre majeure. Le disque est tout simplement parfait, un condensé de titres intemporels.

Résolument pessimistes et non moins remplies d'émotions, les chansons de "Transformer" restent pour la plupart gravées à jamais dans nos esprits ("Walk On The Wild Side"; "Vicious"). L'album varie d'un rock dont s'inspireront plus tard de nombreux atistes, à des mélodies plus lyriques et éternellement envoûtantes ("Perfect Day"; "Satellite Of Love").
Bref, on ne peut qu'aduler ce grand moment de l'Histoire du Rock !
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 07 mars 2005 à 08 h 49

Intemporel... c'est bien le terme. Les morceaux de Transformer ont une saveur particulière, du jamais vu, et du jamais revu.
Lou Reed n'avait jamais réellement goûté au succès auparavant, ni avec le Velvet (pourtant si influent dans le monde musical), ni avec son premier opus éponyme.

Mais l'association à Mick Ronson et à un David Bowie à qui tout réussissait à l'époque, fut une grande chose pour le New-Yorkais. Des titres rock acides comme Vicious, des ballades poignantes comme "Perfect Day" ou des hymnes incontournables comme "Walk On A Wide Side"... voilà tout ce qui fait la puissance de cet album !
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 29 mars 2005 à 09 h 46

En effet, "Transformer" est un bon disque. Oui, il est abouti et subtil, et marque un tournant dans l'histoire du Glam Rock. Effectivement, beaucoup de ses morceaux sont devenus des standards ...
Cependant, vous ne trouvez pas qu'on en fait un peu trop !? Pour le Velvet, je veux bien que cela soit une référence pour beaucoup de rock indé, mais Lou quand même ...
Suis-je le seul à être agacé par sa posture de pseudo-poète sérieux ?
Cependant je vais être honnête, et je reconnais vonlontier que "Transformer" est un bon disque ! Alors je regarde le X-Barême .... bon c'est 15/20 !
Bon   15/20



Posté le 14 juin 2006 à 01 h 05

Cet album est un peu le cousin américain de Ziggy Stardust... (je rappelle que Transformer est produit par David Bowie et son compère Mick Ronson), je voudrais donc axer ma chronique sur cet aspect car c'est ce qui me vient naturellement à l'esprit quand on évoque Transformer. Il serait pourtant difficile à tous points de vue de les comparer car Ziggy... est à certains points de vue meilleur que Transformer et vice versa.
Ce qui prime par rapport à Ziggy Stardust..., c'est peut être le jeu de Mick Ronson. En effet, malgré ses talents indéniables de guitariste, Ronson se montre parfois un peu glacial dans ses parties de guitares sur Ziggy Stardust... (le solo de "Moonage Daydream" par exemple). Sur Transformer, son jeu est carrément plus expressif, l'émotion passe vraiment et c'est quand même franchement appréciable. L'exemple qui me vient tout de suite à l'esprit n'est pas une partie de guitare, c'est la partie de piano que Ronson assure sur "Perfect Day", brillante de bout en bout.
En revanche, le reproche que l'on est en droit de faire à Transformer est de comporter quelques chansons nettement en dessous du niveau des autres comme l'ennuyeux "Make Up" ou le dispensable "New York Telephone Conversation".
Pour ce qui est des chansons phares, impossible de départager, elles sont vraiment toutes merveilleuses. Le single "Walk On The Wild Side" / "Perfect Day" reste l'oeuvre la plus connue de la carrière de Lou Reed. Son succès retentissant à sa sortie a fait de Lou Reed le 'chanteur préféré des kids' mais jamais il n'a pu égaler ces deux perles de toute sa vie.
Cependant mon coup de coeur revient à "Satellite Of Love", ballade spatiale et planante à des kilomètres de la démo du Velvet Underground (aujourd'hui officiellement disponible), cela grâce à la production et aux choeurs assurés par Bowie lui-même pour le plus grand plaisir des fans.
Un album presque immaculé, le chef-d'oeuvre de Lou Reed.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 03 septembre 2007 à 18 h 30

Transformer, l'album de la consécration pour Lou le rocker maudit qui n'a pas encore mué en Rock'n'Roll Animal. En 1972, Lou sort son premier album solo deux ans après avoir claqué la porte du Velvet; le disque est réussi mais ne convainc personne. C'est la dèche pour Lou qui n'a toujours pas connu le succès malgré cinq disques à son actif. Eh oui, en 1972, les quatres albums du Velvet Underground ne sont pas encore synonymes de juteuses royalties (mais ça ne serait tarder) et Lou est toujours inconnu sauf pour quelques esthètes au gout sûr et avant-gardistes: quelques fans éparses, les habitués de la Factory, Lester Bangs, Brian Eno, beaucoup de rock stars parmis lesquelles les Stones, les Stooges (oui je sais, étaient-ils vraiment des rock stars en 1972 ?) et un nouveau venu dans les sommets du Billboard, David Bowie. Ce dernier est un fan de la première heure qui a beaucoup repris sur scène "I'm Waiting For The Man" et "White Light/White Heat" et qui vient d'inventer le glam rock en sortant le disque que tout le monde connait (en résumé). Ah oui, il aime bien se travestir aussi, se maquiller, etc ... (ça aura son importance par la suite). On a donc Lou qui va finir par croire qu'il n'a pas de talent, et David qui est prêt à tout pour venir en aide à son héros, y compris à le trainer en studio pour en faire sortir un chef-d'oeuvre. Lou Reed, plutôt démoralisé, ne rate pas l'occasion, emprunte à Bowie son style de canaille glam, se tartine un peu la gueule, mais ça s'arrête là ! En effet, s'il y a bien marqué au dos de la pochette 'Produced by David Bowie and Mick Ronson (le guitar hero de Bowie)' il y a également marqué juste en dessous 'All songs written by Lou Reed'. Transformer n'est donc pas une copie de Ziggy Stardust, ils n'ont même que très peu de ressemblances. Bien sûr, Lou lui-même dénigrera quelque peu son second album solo par la suite, non pas pour sa qualité mais parce que c'est ce disque qui lui a apporté la reconnaissance et non pas l'une de ces oeuvres précédentes ou même suivantes (Berlin). Ca a suffit pour faire de Transformer le disque détesté par les VRAIS fans de Lou qui ont compris sa complexité et la douleur que ça doit être de rencontrer le succès grace à un disque qui n'est pas vraiment de soi blah blah blah... (dois-je rappeler ce qu'il ya marqué au dos de la pochette ?). Par la même occasion, Bowie devient 'the enemy' pour tout bon fan de Lou, ce qui est idiot quand on sait que les deux sont toujours amis 30 ans plus tard.

Tout ceci n'aurait aucun intérêt si le disque était une daube (si c'est ce que vous pensez, inutile de continuer à lire, le reste de cette chronique se résume à un éloge de l'album). Mais voilà, il s'agit d'un authentique chef-d'oeuvre intemporel !!!

Transformer, c'est avant tout une histoire de contraste; un contraste abyssal entre la perfection et le raffinement de la production et la sauvagerie des thèmes abordés par Lou dans ses textes. Comparer son premier album solo à Transformer, c'est comme comparer Goodfellas à Casino; au premier abord les deux oeuvres se ressemblent dans les thèmes abordés, on retrouves des touches reconnaissables (les choeurs de Transformer sont déjà présent sur Lou Reed), la rage et la douleur anime les deux oeuvres. Mais la première est sale et brute là ou la seconde est ciselée et baroque, rien à voir ! Dans ses textes, Lou aborde l'amour pervers, la tentative d'assassinat de Warhol, l'ironie de la Liberté, pérore sur les trottoirs ravagés de NYC (ceux-là même que Travis Bickle arpentera dans son fier taxi une fois revenu du Vietnam). Le monde de Lou est pathétique, il est beau, parfois dur et parfois facile. Il s'y ballade tel un clown dépressif, se réjouit d'un rien et ignore les insultes des passants méprisants, sourit lorsqu'il est triste et pleure lorsque le bonheur l'envahit. On lit souvent, ici ou là, que Transformer est beau mais futile et superficiel; ce reproche est souvent une critique déguisée faite à la production de Bowie. C'est que trop souvent on ne voit q'un visage de cet album, celui que lui ont donné Bowie et Ronson en le truffant d'arrangements raffinés, de cuivres clownesques et de choeurs venus de l'espace. Il faut plusieurs écoutes pour pénétrer ce chef-d'oeuvre, pour se ravir de la découverte émerveillée des couches successives de joie, de désespoir, de joie à nouveau, d'ironie, et ainsi de suite. Et enfin, on notera ce solo de Ronson devant tout au Lou de "Run, Run, Run", on remarquera la simplicité de l'accompagnement au piano du même Ronson avant que n'arrive des napes de cordes belles à pleurer, on applaudira ces choeurs nous rappelant que Lou et David sont deux grands fans de surf music. Et la voix de Lou, pleine de grandeur sur "Satellite Of Love", épurée sur "Perfect Day", candide sur "New York Telephone Conversation", faussement charmeuse sur "Goodnight Ladies"...

Le chef-d'oeuvre de Lou Reed... Non ! Le premier chef-d'oeuvre de Lou Reed.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 05 octobre 2008 à 18 h 29

J'ai du mal à concevoir qu'il puisse se trouver tant de chroniques dithyrambiques à l'égard du deuxième album solo du grand méchant Lou alors que, précisément, le Lou n'est ici pour ainsi dire plus du tout "méchant" (du moins "à l'écoute" plutôt que "dans le propos", vu que cet artiste est bien incapable de pondre des textes politiquement corrects, même lorsqu'ils sont habillés de bien "jolie" façon...) J'ai cette vague impression que, sur Transformer, Lou Reed ne s'est pas contenté de se farder le faciès afin d'immortaliser le truc sur la (certes célèbre) pochette, mais qu'il a aussi fardé ses compositions d'arrangements grandiloquents comme jamais ("merci" à Bowie et Mick Ronson, les allumés de la planète Mars !) Concernant "Andy's Chest", je dois admettre que je préfère infiniment la version du Velvet (parue plus tard mais enregistrée bien avant celle de Transformer). Quant à la soupe lacrymale qu'est la (surjouée) "Satellite of Love", que dire sinon que la charmante démo (sans prétention) du Velvet enregistrée durant les sessions de Loaded deux ans plus tôt passe immanquablement pour un chef-d'oeuvre comparé à celle de Transformer : Une petite comptine sympathique qui devient au final un "tube" grâce à un effet "backing vocals" chantilly-ketchup. Et que dire de cet autre "tube" qu'est "Perfect Day" ? On se croirait vraiment dans une sorte de mauvais film sentimentalo-mélo-dramatique où Humphrey Bogart s'apprête à embrasser Elisabeth Taylor ou je n'sais quelle autre donzelle à joli chapeau... La dernière édition de Transformer où l'on découvre, à la fin du CD, une démo acoustique de la chanson (uniquement Lou et sa guitare) ne fait que confirmer ce que je ressens sur l'ensemble de ce disque : Lou se suffit à lui-même (excepté lorsqu'il est accompagné des trois autres Velvets...) Bowie lui a peut-être permis d'être (enfin !) reconnu du "grand" public mais est-ce vraiment glorieux de savoir que c'est "Perfect Day" ou "Satellite of Love" qui l'ont rendu célèbre plutôt que "Venus In Furs", "Heroin", 'The Gift", "Some Kinda Love", "Pale Blue Eyes", "Jesus"... (la liste est longue...) ? Bon, je dois quand même reconnaître que je ne suis pas insensible au charme érotique que suscite le ("hit" lui aussi) "Walk On The Wild Side" (avec sa ligne de basse/contrebasse aphrodisiaque et le "never lost her head even when...") mais je trouve que c'est un des rares titres de l'album à ne pas en faire des tonnes pour épater la galerie (je pense aussi à "Make Up", "New York Telephone Conversation" et le langoureux "Goodnight Ladies").
Passable   11/20



Posté le 16 avril 2009 à 23 h 30

Le roi de la pop était partout. Le milieu des 70's appartenait bel et bien à David Bowie, personnage quasi mystique se permettant même de publier des albums sous un pseudonyme : Ziggy Stardust, et omniprésent dans l'inconscient collectif, autant dans les bars new-yorkais que dans les rues de Londres.
Et quelle ne fut la surprise de la critique rock quand celle-ci appris que le maître du glam était parvenu à apprivoiser l'artiste indomptable par définition : Lou Reed. Celui qui avait fait ses armes en tant que leader d'un des groupes les plus influents de l'époque, le regretté Velvet Underground, décidait de s'exprimer en solo, mais pour cela la maison de disque a un impératif, une condition : cet album solo sera produit par David Bowie ou ne sortira pas. Fulminant, complètement accro à l'héro, Lou entre en studio la rage au ventre, et avec la résolution de ne pas se laisser faire par ce soi-disant prince de la pop qui tenterait certainement de détourner sa musique pour un faire de l'horrible pop commerciale. Pour Bowie, c'est une occasion unique de rendre hommage à l'une de ses idoles.
La rencontre n'est pas aussi explosive que prévu, et avec de la patience, Bowie réussira même à amadouer la bête, le rock'n'roll animal, Lou Reed, qui se dira charmé par Bowie qui tente d'être aussi discret que possible, n'imposant pas ses visions à Lou qui restera le maître à bord.
Tout le disque est en fait l'histoire de la rencontre entre cet artiste vénéneux new-yorkais et ce producteur raffiné venu tout droit d'Angleterre. De fait, Bowie capte tout la magie Reedienne, cette poésie urbaine décadente, ces guitares électriques crasseuses, ces mélodies formidables, le tout avec un son très travaillé mais gardant tout de même une part de violence brute Velvetienne. Le premier titre de l'album annonce la couleur : "Vicious". Sur un riff imparable, guitares stridentes à l'appui, Lou dénonce une femme sans scrupules : "Quand je te vois venir, j'ai juste envie de courir... loin d'ici ! Tu n'es pas le genre de personne que j'aimerai rencontrer... Oh bébé, tu es tellement vicieuse" entre autres gentillesses.
Une chanson comme "Perfect Day" présente un Lou Reed apaisé et légèrement grandiloquent dans une belle ballade ensoleillée qui prouve à qui en doutait encore que son auteur est bel et bien l'un des meilleurs paroliers de son époque. Suivent plusieurs saillies rock'n'roll, dont le rockabilly "Hangin' 'Round", continuant son portrait délirant de femmes odieuses, ou le tube potentiel "I'm So Free" dévoilant la dimension stonienne du bad boy.
Lou Reed en vient aussi à jouer au crooner à plusieurs reprises, chantant d'une voix puissante des opérettes jazz, cuivres bien présents, ou des chansons d'amour romantiques, tout cela assez éloigné du Velvet, et plus proche en vérité de... David Bowie.
Reed alterne donc ballades, comme "Satellite Of Love" qui est doté d'une magnifique mélodie, ou "Make Up" (dans le même esprit que "Perfect Day"), mais aussi de grosses blagues dans le style comédie musicale ("New York Telephone Conversation"), ainsi qu'une pure chanson de crooner, tuba et piano au rendez-vous : "Goodnight Ladies". "Wagon Wheel" et "Andy's Chest" (ultime hommage à Warhol) sont entre chien et chat, comme un mélange presque parfait du glamour, de la pop, de la grandiloquence de Bowie et de la poésie décadente et électrique de Reed.
Le tout est d'un esprit très rétro, on sent ici la douce euphorie du New York de la fin du XIXème siècle.
Et enfin, bien sûr, on en vient au tube. C'est LA chanson. "Walk On The Wild Side" reste aujourd'hui encore l'hymne des junkies, des putes, camés, artistes, dealers, homos, tout le New York warholien décadent, tellement rock'n'roll en fin de compte. Sur une mélodie tout simplement sublime, d'une pureté absolue, Lou Reed parvient à nous raconter des horreurs... C'est un tour de force magistral que réussit là Lou Reed, réussissant à combiner sans compromission mais avec une réussite totale sa poésie perverse et décadente avec un succès considérable auprès du grand public. Un peu comme Nirvana au fond, qui deux décennies plus tard parviendra aussi à gagner de l'argent tout en refusant de vendre son âme. Cette chanson reste au final le seul vrai succès commercial de la carrière maudite de Lou Reed. Utilisant les métaphores qu'il avait déjà utilisées avec le Velvet ("Janie" pour l'héroïne, ...), il raconte parmi d'autres l'histoire d'une prostituée, avec qui "tout le monde devait payer et payait". Parlant autant de l'homosexualité que de la drogue, Lou se fait l'avocat de la perversité, de la défonce, comme un prophète chamanique invitant ses auditeurs à "faire un tour du côté sauvage...". The wild side donc, le côté sauvage, obscure de la vie, qui n'a cessé d'obséder Lou Reed toute son existence. Cette chanson est son ultime profession de foi, qu'il nous livre ici sous la forme d'une magnifique confession apaisée, d'un trip intégral qui prend toute son ampleur quand l'auditeur est sous l'influence de quelconque substance, se laissant alors aller en suivant le conseil du maître, et marchant ainsi un peu avec lui du mauvais côté...
Exceptionnel ! !   19/20







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