Mogwai
The Hawk Is Howling |
Label :
Wall Of Sound |
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Pour vous parler du nouvel album de Mogwai, je pourrais vous parler du vent. Vous dire qu'il peut, comme le vent, faire trembler les volets, vous arracher des larmes et déraciner les arbres. Je pourrais. Je serai plus prosaïque.
La sortie aujourd'hui même, lundi 22 septembre 2008, du nouvel album de Mogwai, réunit tous les ingrédients nécessaires à la relance d'un débat vieux comme la veille annoncée de la fin du monde : un ou des artistes reproduisant peu ou prou les mêmes schémas sont ils en manque d'inspiration ou tout simplement honnêtes envers eux-mêmes et envers leur public ?
Vous vous en doutez, je pencherais plutôt pour la première hypothèse. Car à bien écouter le nouvel album de Mogwai, The Hawk Is Howling, et je ne fais que ça depuis environ trois semaines, on navigue assez clairement en terrain connu. Le son, l'ambiance, les montées d'adrénaline, tout ce qui fait la force de Mogwai depuis leurs débuts est au rendez-vous. D'autant que les faramineux Ecossais ont décidé d'un retour aux sources total, 100 % instrumental, avec des morceaux plus longs que ceux de leurs précédentes livraisons, dans lesquelles leur sens de la tension s'était resserré, gagnant en efficacité pure ce qu'il avait peut-être perdu en émotion. Je dis bien peut-être.
Revenons-en tout de suite à ce fameux débat. Il oppose sans surprise ceux qui seront ravis de retrouver Mogwai comme aux premiers jours et les autres. Ceux qui attendent d'un groupe qu'il se renouvelle sans cesse. Mais posons une hypothèse. Et si les artistes qui se renouvellent à chaque fois étaient les moins inspirés de tous ? Et si leur volonté de changer de son n'était qu'une ruse pour dissimuler, justement, leur manque d'inspiration ?
Il est a priori plus aisé de conserver ses habitudes de composition en les assortissant d'arrangements différents que l'inverse. Quand David Bowie, au creux de années 90, s'essayait à la dance, à la jungle ou à la musique industrielle, ce n'était qu'un habillage. Quand Paul McCartney s'offre les services de Nigel Godrich à la production sur Chaos And Creation In The Backyard, il n'est pas soudainement plus inspiré qu'à l'accoutumée, juste mis en scène un peu différemment.
En retrouvant aujourd'hui leurs fondamentaux, les Mogwai n'opèrent aucun retour en arrière. Ils prouvent tout simplement que leur inspiration est intacte. Qu'ils sont toujours capables de nous surprendre sans se renier. Toujours capables de nous faire sauter en plafond. Toujours capables d'accélérer les pulsations de notre cœur. Toujours capables de faire fondre de tristesse ce même cœur. Toujours capables de nous embarquer loin, très loin. Si loin qu'on ne sait même plus où l'on se trouve, quelle heure il est ou qui nous sommes.
Ils prouvent également qu'ils sont, désormais, capables de nous faire attendre une explosion pour finalement nous en priver. Sans nous frustrer mais en parvenant, bien au contraire, à nous bouleverser. Ecoutez donc le premier titre de l'album, "I'm Jim Morrisson, I'm Dead". Vous comprendrez. Ils prouvent, enfin, qu'ils sont désormais capables de rivaliser avec leur album préféré de David Bowie, et surtout sa deuxième partie, le génialissime Low. Il suffit de pleurer à l'écoute du magnifique "Scotland's Shame" pour s'en convaincre.
Bref, The Hawk Is Howling est un grand disque. Une sorte d'équivalent musical au Twin Peaks de David Lynch. Un disque aussi émouvant qu'effrayant. Aussi rassurant que déstabilisant. Un grand disque, ouais. Un très grand disque.
La sortie aujourd'hui même, lundi 22 septembre 2008, du nouvel album de Mogwai, réunit tous les ingrédients nécessaires à la relance d'un débat vieux comme la veille annoncée de la fin du monde : un ou des artistes reproduisant peu ou prou les mêmes schémas sont ils en manque d'inspiration ou tout simplement honnêtes envers eux-mêmes et envers leur public ?
Vous vous en doutez, je pencherais plutôt pour la première hypothèse. Car à bien écouter le nouvel album de Mogwai, The Hawk Is Howling, et je ne fais que ça depuis environ trois semaines, on navigue assez clairement en terrain connu. Le son, l'ambiance, les montées d'adrénaline, tout ce qui fait la force de Mogwai depuis leurs débuts est au rendez-vous. D'autant que les faramineux Ecossais ont décidé d'un retour aux sources total, 100 % instrumental, avec des morceaux plus longs que ceux de leurs précédentes livraisons, dans lesquelles leur sens de la tension s'était resserré, gagnant en efficacité pure ce qu'il avait peut-être perdu en émotion. Je dis bien peut-être.
Revenons-en tout de suite à ce fameux débat. Il oppose sans surprise ceux qui seront ravis de retrouver Mogwai comme aux premiers jours et les autres. Ceux qui attendent d'un groupe qu'il se renouvelle sans cesse. Mais posons une hypothèse. Et si les artistes qui se renouvellent à chaque fois étaient les moins inspirés de tous ? Et si leur volonté de changer de son n'était qu'une ruse pour dissimuler, justement, leur manque d'inspiration ?
Il est a priori plus aisé de conserver ses habitudes de composition en les assortissant d'arrangements différents que l'inverse. Quand David Bowie, au creux de années 90, s'essayait à la dance, à la jungle ou à la musique industrielle, ce n'était qu'un habillage. Quand Paul McCartney s'offre les services de Nigel Godrich à la production sur Chaos And Creation In The Backyard, il n'est pas soudainement plus inspiré qu'à l'accoutumée, juste mis en scène un peu différemment.
En retrouvant aujourd'hui leurs fondamentaux, les Mogwai n'opèrent aucun retour en arrière. Ils prouvent tout simplement que leur inspiration est intacte. Qu'ils sont toujours capables de nous surprendre sans se renier. Toujours capables de nous faire sauter en plafond. Toujours capables d'accélérer les pulsations de notre cœur. Toujours capables de faire fondre de tristesse ce même cœur. Toujours capables de nous embarquer loin, très loin. Si loin qu'on ne sait même plus où l'on se trouve, quelle heure il est ou qui nous sommes.
Ils prouvent également qu'ils sont, désormais, capables de nous faire attendre une explosion pour finalement nous en priver. Sans nous frustrer mais en parvenant, bien au contraire, à nous bouleverser. Ecoutez donc le premier titre de l'album, "I'm Jim Morrisson, I'm Dead". Vous comprendrez. Ils prouvent, enfin, qu'ils sont désormais capables de rivaliser avec leur album préféré de David Bowie, et surtout sa deuxième partie, le génialissime Low. Il suffit de pleurer à l'écoute du magnifique "Scotland's Shame" pour s'en convaincre.
Bref, The Hawk Is Howling est un grand disque. Une sorte d'équivalent musical au Twin Peaks de David Lynch. Un disque aussi émouvant qu'effrayant. Aussi rassurant que déstabilisant. Un grand disque, ouais. Un très grand disque.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Ibicus |
Posté le 30 septembre 2008 à 18 h 00 |
La première fois que l'on est déçu par des artistes que l'on aime, la pilule est difficile à avaler. Surtout quand ils ont marqué un pas décisif dans notre évolution musicale ! D'abord on n'accepte pas l'évidence : on écoute, réécoute, en se persuadant qu'un certain charme opère, sans admettre que le plaisir est moindre.
Et c'est quand on a réussi à se détacher de toute analyse pour ne garder que les sensations que l'on commence à prendre du recul, et que les choses apparaissent clairement.
The Hawk Is Howling est en ce sens ma première vraie déception venant de la part de Mogwai. Pourtant, Rock Action, en son temps, avait un petit peu calmé mes ardeurs (interludes pénibles, final soporifique)... Mais encore sous le choc de Come On Die Young et Young Team, je ne m'y étais pas attardé pour immédiatement me faire reconquérir par la puissance dévastatrice d'un My Father My King en forme de lot de consolation.
La sobriété payante de Happy Songs For Happy People et les nouvelles directions prises par Mr. Beast, petite gifle infligée aux codes évidents et prévisibles du post rock, n'avaient fait que me conforter dans l'idée que Mogwai était un groupe important.
Ce qu'il est sans doute encore aujourd'hui. Mais ce dernier opus marque un premier vrai frein dans l'évolution de la brillante carrière des écossais. Car, curieusement, ces derniers tombent dans des pièges qu'ils avaient jusqu'alors parfaitement évités !
D'abord, les morceaux s'étirent ainsi en longueur quand les meilleures idées sont toutes jetées dans les premières minutes ( "The Sun Smells Too Loud" aurait été brillant s'il avait duré deux fois moins longtemps, "Danphe And The Brain" s'encombre d'un final interminable et prévisible).
Ensuite, le talent mélodique de Braithwaite et cie, qui suffisait avant à rendre un album magnifique sans quasiment le moindre effet (cf. la BO de Zidane) se perd ici dans le conventionnel ou le déjà vu ("Local Authority", "Kings Meadow").
Comment ne pas évoquer aussi leur maîtrise du bruit, ici caricaturée dans le pénible "Batcat", (évident et) pâle petit frère du génial "Glasgow Megasnake", pure démonstration mélodique, à l'intensité dramatique hallucinante ?
The Hawk Is Howling se serait apparenté à un véritable échec sans la présence d'un énorme "Scotland's Shame", qui se rêve et s'accomplit en vrai futur classique. Reconnaissons aussi que les beaux "I'm Jim Morisson, I'm Dead" et "Thank You Space Expert", comme le bouillonnant final de "The Precipice" nous laissent espérer un futur meilleur pour Mogwai, qui vaut bien mieux que cette vraie fausse compilation de leurs dix ans de carrière.
Et c'est quand on a réussi à se détacher de toute analyse pour ne garder que les sensations que l'on commence à prendre du recul, et que les choses apparaissent clairement.
The Hawk Is Howling est en ce sens ma première vraie déception venant de la part de Mogwai. Pourtant, Rock Action, en son temps, avait un petit peu calmé mes ardeurs (interludes pénibles, final soporifique)... Mais encore sous le choc de Come On Die Young et Young Team, je ne m'y étais pas attardé pour immédiatement me faire reconquérir par la puissance dévastatrice d'un My Father My King en forme de lot de consolation.
La sobriété payante de Happy Songs For Happy People et les nouvelles directions prises par Mr. Beast, petite gifle infligée aux codes évidents et prévisibles du post rock, n'avaient fait que me conforter dans l'idée que Mogwai était un groupe important.
Ce qu'il est sans doute encore aujourd'hui. Mais ce dernier opus marque un premier vrai frein dans l'évolution de la brillante carrière des écossais. Car, curieusement, ces derniers tombent dans des pièges qu'ils avaient jusqu'alors parfaitement évités !
D'abord, les morceaux s'étirent ainsi en longueur quand les meilleures idées sont toutes jetées dans les premières minutes ( "The Sun Smells Too Loud" aurait été brillant s'il avait duré deux fois moins longtemps, "Danphe And The Brain" s'encombre d'un final interminable et prévisible).
Ensuite, le talent mélodique de Braithwaite et cie, qui suffisait avant à rendre un album magnifique sans quasiment le moindre effet (cf. la BO de Zidane) se perd ici dans le conventionnel ou le déjà vu ("Local Authority", "Kings Meadow").
Comment ne pas évoquer aussi leur maîtrise du bruit, ici caricaturée dans le pénible "Batcat", (évident et) pâle petit frère du génial "Glasgow Megasnake", pure démonstration mélodique, à l'intensité dramatique hallucinante ?
The Hawk Is Howling se serait apparenté à un véritable échec sans la présence d'un énorme "Scotland's Shame", qui se rêve et s'accomplit en vrai futur classique. Reconnaissons aussi que les beaux "I'm Jim Morisson, I'm Dead" et "Thank You Space Expert", comme le bouillonnant final de "The Precipice" nous laissent espérer un futur meilleur pour Mogwai, qui vaut bien mieux que cette vraie fausse compilation de leurs dix ans de carrière.
Moyen 10/20
Posté le 23 octobre 2008 à 16 h 35 |
La relation que j'entretiens avec la musique de Mogwai est étrange. Amateur du style "Post-rock" dont les écossais sont les instigateurs, j'ai parfois le sentiment de les délaisser et même parfois de les trahir !
J'adore Young Team, premier album d'un genre en plein essor, je me délecte de Cody chef-d'œuvre post-rock inépuisable et je savoure les grands moments de Rock Action. Pourtant depuis Happy Songs... mon appétit insatiable de mélomane reste insatisfait. Mr. Beast étant, à mon sens, l'exemple parfait du disque bâclé synonyme d'ennui. Même en essayant de sortir des carcans du genre, Mogwai tâtonne.
Les morceaux, que certains pensent plus concis, sont surtout plus conventionnels. Certaines critiques évoquent un groupe "nouveau" qui parvient à synthétiser ses idées, ses orientations. Je n'y vois au contraire qu'une bande de musicien abandonnée par le souffle créatif. L'exception Zidane confirmant mon point de vue.
Voilà pourquoi la venue du nouveau The Hawk Is Howilng m'inquiétait. Tout en espérant "le retour aux sources", je redoutais la énième tentative d'outrepassement des codes post-rock.
De bonnes critiques mais une pochette immonde, des morceaux plus longs et un "Batcat" ennuyeux, je décide pourtant d'acheter le disque. Plus précisément, je décide de me faire le faire offrir par mon amie.
Plusieurs écoutes plus tard et un constat s'impose : je m'ennuie !
Le CD me parait long, répétitif et la musique fastidieuse. Un seul titre me semble original c'est "The Sun Smells Too Loud" et encore...
J'ai le sentiment, une nouvelle fois que Mogwai a échoué. Cette dernière tentative est à elle seule pathétique. En effet, l'auditeur peut y déceler une volonté de retrouver les sonorités d'antan (période Cody) mais associées aux nouvelles orientations du groupe bref un coup "dans l'eau".
Les écossais se trompent, se dispersent tout en essayant de recadrer leur travail. De ce fait l'auditeur ressent une forme de trahison et même d'abandon tant les émotions suggérées sont éphémères! Comme quoi parfois, les rôles s'inversent...
...Quand on ne s'aime plus on se quitte... me disait une vieille amie... Adieu !
J'adore Young Team, premier album d'un genre en plein essor, je me délecte de Cody chef-d'œuvre post-rock inépuisable et je savoure les grands moments de Rock Action. Pourtant depuis Happy Songs... mon appétit insatiable de mélomane reste insatisfait. Mr. Beast étant, à mon sens, l'exemple parfait du disque bâclé synonyme d'ennui. Même en essayant de sortir des carcans du genre, Mogwai tâtonne.
Les morceaux, que certains pensent plus concis, sont surtout plus conventionnels. Certaines critiques évoquent un groupe "nouveau" qui parvient à synthétiser ses idées, ses orientations. Je n'y vois au contraire qu'une bande de musicien abandonnée par le souffle créatif. L'exception Zidane confirmant mon point de vue.
Voilà pourquoi la venue du nouveau The Hawk Is Howilng m'inquiétait. Tout en espérant "le retour aux sources", je redoutais la énième tentative d'outrepassement des codes post-rock.
De bonnes critiques mais une pochette immonde, des morceaux plus longs et un "Batcat" ennuyeux, je décide pourtant d'acheter le disque. Plus précisément, je décide de me faire le faire offrir par mon amie.
Plusieurs écoutes plus tard et un constat s'impose : je m'ennuie !
Le CD me parait long, répétitif et la musique fastidieuse. Un seul titre me semble original c'est "The Sun Smells Too Loud" et encore...
J'ai le sentiment, une nouvelle fois que Mogwai a échoué. Cette dernière tentative est à elle seule pathétique. En effet, l'auditeur peut y déceler une volonté de retrouver les sonorités d'antan (période Cody) mais associées aux nouvelles orientations du groupe bref un coup "dans l'eau".
Les écossais se trompent, se dispersent tout en essayant de recadrer leur travail. De ce fait l'auditeur ressent une forme de trahison et même d'abandon tant les émotions suggérées sont éphémères! Comme quoi parfois, les rôles s'inversent...
...Quand on ne s'aime plus on se quitte... me disait une vieille amie... Adieu !
Sans intérêt 8/20
Posté le 02 avril 2009 à 20 h 25 |
Après l'excellent Mr. Beast qui m'a fait découvrir ce groupe dont je suis depuis fan, j'en attendais beaucoup de The Hawk Is Howling.
J'irai droit au but. J'ai été déçu après mes premières écoutes. Aucun album de Mogwaï ne m'avait déçu auparavant, et s'il y avait toujours un ou deux morceau me plaisant éventuellement moins que les autres, je finissais toujours par les apprécier. Malgré de nombreuses réécoutes de leur dernier opus, deux morceaux ne m'ont toujours pas convaincu.
Le premier est "Batcat", ersatz raté du très bon "Glasgow Mega Snake". Le morceau ne décolle pas, reste bruyant sans émouvoir, là où l'original était un vrai tour de force : la même matière première (des sons violents), à partir de laquelle était modelée une oeuvre agréable à l'oreille. Le second, c'est "The Sun Smells Too Loud". Radicalement différent de ce à quoi le groupe nous avait habitué. J'aime pourtant leurs morceaux longs et répétitifs ("Burn Girl Prom Queen" est une merveille), mais là, le charme n'agit pas. Le morceau est trop long, et la mélodie répétée mauvaise. Ajoutez-y à côté deux-trois morceaux loin d'être géniaux, et on frôle le drame.
Heureusement, l'album en comporte dix et s'ouvre sur le très bon "I'm Jim Morrison, I'm Dead". Lui font malheureusement suite successivement l'excécrable "Batcat", un "Danphe And The Brain" et un "Local Authority" corrects mais pas transcendants, puis "The Sun Smells Too Loud". C'est fait, nous en sommes à la moitié de l'album, qui a sombré dans l'ombre de ses prédécesseurs malgré un début très prometteur.
Notre patience va enfin être récompensée. Le plus dur est passé. La triste douceur d'un "Kings Meadow" nous accueille, avant que l'on ne retrouve le génie du groupe avec ce futur classique qu'est "I Love You, I'm Going to Blow Up Your School", rien que ça. Lui succèdent "Scotland's Shame", "Thank You Space Expert", et l'album se ferme sur "The Precipice". En quatre morceaux, les écossais nous démontrent qu'ils n'ont rien perdu de leur superbe. Quelques faux pas cette fois-ci, mais le talent est toujours là. Si bien que nous ne pouvons que leur pardonner leurs écarts.
Au final, la composition n'est pas parfaite, mais elle comporte suffisamment de perles pour l'apprécier. Il est d'ailleurs vivement conseiller de n'écouter que ces dernières : après "I'm Jim Morisson..." passez directement à "I Love You, ...", et fermez les yeux. Ca y est, vous la retrouvez, cette ville sous la pluie, ses drames et ses espoirs.
Pour info, le dvd de l'édition limitée vaut le coup : si l'on se serait volontiers passé des films d'animation dédiés au mauvais "Batcat", le documentaire "Adelia, I Want To Love" est quant à lui vraiment sympathique. C'est simple, davantage contemplatif qu'informatif, et très touchant.
J'irai droit au but. J'ai été déçu après mes premières écoutes. Aucun album de Mogwaï ne m'avait déçu auparavant, et s'il y avait toujours un ou deux morceau me plaisant éventuellement moins que les autres, je finissais toujours par les apprécier. Malgré de nombreuses réécoutes de leur dernier opus, deux morceaux ne m'ont toujours pas convaincu.
Le premier est "Batcat", ersatz raté du très bon "Glasgow Mega Snake". Le morceau ne décolle pas, reste bruyant sans émouvoir, là où l'original était un vrai tour de force : la même matière première (des sons violents), à partir de laquelle était modelée une oeuvre agréable à l'oreille. Le second, c'est "The Sun Smells Too Loud". Radicalement différent de ce à quoi le groupe nous avait habitué. J'aime pourtant leurs morceaux longs et répétitifs ("Burn Girl Prom Queen" est une merveille), mais là, le charme n'agit pas. Le morceau est trop long, et la mélodie répétée mauvaise. Ajoutez-y à côté deux-trois morceaux loin d'être géniaux, et on frôle le drame.
Heureusement, l'album en comporte dix et s'ouvre sur le très bon "I'm Jim Morrison, I'm Dead". Lui font malheureusement suite successivement l'excécrable "Batcat", un "Danphe And The Brain" et un "Local Authority" corrects mais pas transcendants, puis "The Sun Smells Too Loud". C'est fait, nous en sommes à la moitié de l'album, qui a sombré dans l'ombre de ses prédécesseurs malgré un début très prometteur.
Notre patience va enfin être récompensée. Le plus dur est passé. La triste douceur d'un "Kings Meadow" nous accueille, avant que l'on ne retrouve le génie du groupe avec ce futur classique qu'est "I Love You, I'm Going to Blow Up Your School", rien que ça. Lui succèdent "Scotland's Shame", "Thank You Space Expert", et l'album se ferme sur "The Precipice". En quatre morceaux, les écossais nous démontrent qu'ils n'ont rien perdu de leur superbe. Quelques faux pas cette fois-ci, mais le talent est toujours là. Si bien que nous ne pouvons que leur pardonner leurs écarts.
Au final, la composition n'est pas parfaite, mais elle comporte suffisamment de perles pour l'apprécier. Il est d'ailleurs vivement conseiller de n'écouter que ces dernières : après "I'm Jim Morisson..." passez directement à "I Love You, ...", et fermez les yeux. Ca y est, vous la retrouvez, cette ville sous la pluie, ses drames et ses espoirs.
Pour info, le dvd de l'édition limitée vaut le coup : si l'on se serait volontiers passé des films d'animation dédiés au mauvais "Batcat", le documentaire "Adelia, I Want To Love" est quant à lui vraiment sympathique. C'est simple, davantage contemplatif qu'informatif, et très touchant.
Très bon 16/20
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