The Gathering
How To Measure A Planet ? |
Label :
Century Media |
||||
A l'heure où le metal se complaisait dans une vieille recette ou dans une mutation commerciale nommée neo (ce qui est toujours le cas aujourd'hui), il n'a pas hésité à faire totalement l'impasse sur la nouvelle voie creusée par The Gathering, ou du moins n'a pas réussi à la concurrencer... Le metal prend avec How To Measure A Planet ? une destination qu'il n'avait jamais emprunté auparavant, et c'est bien pour cela que l'album n'a pas été reconnu comme son enfant légitime.
Si le heavy n'avait cessé d'accompagner leurs évolutions depuis Mandylion, cette oeuvre largue complètement l'identité de ce style à guitare pour une musique atmosphérique que beaucoup rapprocheront objectivement du trip-hop. Un trip-hop a dimension gothique: Deux termes appropriés pour l'édifice pourtant bien loin de leurs activistes si on les distingues. Dans le ventre de The Gathering (en français ‘le rassemblement', tout s'explique...), ces deux styles ont donné naissance à un monde aérien arrangé de cordes pincées et non martelées, de batteries cardiaques harmoniques et non muffées, de douces saturations, de machines méticuleusement novatrices mais sobres, et bien entendu de la voix parfaitement mesurée d'Anneke Van Giersbergen apportant la portion de rêve qui fallait pour que la lévitation soit irrémédiable. How To Measure A Planet ?, dont le sujet même est le déplacement statique, est en ce sens une véritable odyssée de l'espace, le titre éponyme de 28 minutes rappelant par moment avec exactitude le voyage halluciné final de l'oeuvre de Kubrick. Un voyage rock symphonique intime libéré de toute contrainte rock, pop, prog ou même expérimentale: un émouvant trajet, facile mais hypnotique, qui s'accepte spontanément et inconsciemment, 143 minutes durant.
De ce chef-d'œuvre se dévoile un étrange oxymore: le heavy en apesanteur. Celui-ci est définitivement à des années lumières...
Si le heavy n'avait cessé d'accompagner leurs évolutions depuis Mandylion, cette oeuvre largue complètement l'identité de ce style à guitare pour une musique atmosphérique que beaucoup rapprocheront objectivement du trip-hop. Un trip-hop a dimension gothique: Deux termes appropriés pour l'édifice pourtant bien loin de leurs activistes si on les distingues. Dans le ventre de The Gathering (en français ‘le rassemblement', tout s'explique...), ces deux styles ont donné naissance à un monde aérien arrangé de cordes pincées et non martelées, de batteries cardiaques harmoniques et non muffées, de douces saturations, de machines méticuleusement novatrices mais sobres, et bien entendu de la voix parfaitement mesurée d'Anneke Van Giersbergen apportant la portion de rêve qui fallait pour que la lévitation soit irrémédiable. How To Measure A Planet ?, dont le sujet même est le déplacement statique, est en ce sens une véritable odyssée de l'espace, le titre éponyme de 28 minutes rappelant par moment avec exactitude le voyage halluciné final de l'oeuvre de Kubrick. Un voyage rock symphonique intime libéré de toute contrainte rock, pop, prog ou même expérimentale: un émouvant trajet, facile mais hypnotique, qui s'accepte spontanément et inconsciemment, 143 minutes durant.
De ce chef-d'œuvre se dévoile un étrange oxymore: le heavy en apesanteur. Celui-ci est définitivement à des années lumières...
Intemporel ! ! ! 20/20 | par X_YoB |
Posté le 26 février 2006 à 17 h 59 |
1998 : Année charnière pour le groupe qui vient de perdre son second guitariste et qui en profite pour une totale remise en question musicale. De métal, il n'est quasiment plus question sur cet opus qui lorgne plus vers Pink Floyd, Radiohead et Archive. Finis les riffs heavy et place aux guitares plus dissonantes, aux programmations et aux claviers. Le groupe a même trouvé un nom pour qualifier sa musique: le trip-rock. Il faut dire qu'ils viennent de subir de plein fouet 2 chocs musicaux : Radiohead et Massive Attack dont ils vont beaucoup s'inspirer. Sur cet album figurent des titres comme "Travel", "Rescue Me", "Red Is A Slow Colour", "Probably Built In The Fifties"... qui vont devenir les plus grands classiques du groupe. Ce registre sied d'ailleurs de la plus belle des manières au timbre de voix d'Anneke qui s'en trouve ici sublimée. Elle est aussi à l'aise sur une ballade atmosphérique comme "Frail" ou "The Big Sleep" que sur de gros pavés comme "Travel", "Rescue Me" ou "Red Is A Slow Colour" : morceaux très puissants aux montées symphoniques épiques et planantes. Ce double album est d'ailleurs une véritable incitation aux rêves et au voyage. Le groupe a franchi un pas de géant et cette tentative réussie de quitter le registre metal atmosphérique va leurs permettre de toucher un autre public même si certains fans de la première heure seront désorientés. A classer entre Mezzanine, You Look Always The Same To Me et OK Computer pour vous situer. Carrément !
Excellent ! 18/20
En ligne
190 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages