Johnny Cash
The Johnny Cash Show |
Label :
Columbia |
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Régulièrement, le fantôme de Johnny Cash me rend visite pour que l'on revisite ensemble son impressionnante discographie.
Dylanesque : On parle tellement de vos deux albums live en prison qu'on oublie souvent de mentionner celui-ci, paru un an après At San Quentin mais disparu de l'inconscient collectif. Alors qu'il s'agit d'un beau témoignage de votre réconciliation avec Nashville.
Johnny Cash : Encore une relation compliquée. J'ai fait mes débuts au Grand Ole Opry en 56. Le genre de soirée qu'on oublie pas. La première fois que j'ai croisé la plupart de mes idoles, à commencer par la famille Carter. Et donc ma future épouse. Les puristes étaient pas forcément excités à l'idée de voir un jeune sauvage étiqueté rock'n'roll monter sur la scène du Ryman Auditorium mais j'ai vite prouvé que la country était en moi depuis l'enfance, que j'étais un disciple authentique d'Hank Williams.
Dylanesque : Et puis dix ans plus tard, une autre soirée qu'on oublie pas : défoncé aux amphétamines, vous défoncez les lumières de la scène et la direction vous demande de ne plus jamais revenir.
Johnny Cash : Disciple de Hank jusqu'au bout ! Lui aussi a fini sa carrière totalement défoncé sur la même scène. Vous vouliez de l'authentique, vous en avez eu les amis ! La country est un business et comme tout business, on vous acclame quand vous êtes au top et on vous lâche comme une vieille chaussette quand vous êtes au plus bas.
Dylanesque : Grâce à June, vous retrouvez vite le droit chemin et en 69, c'est au Grand Ole Opry que vous signez un deal pour enregistrer le Johnny Cash Show, votre émission de variétés. Le premier épisode est diffusé sur ABC en juin 69, avec en guest un Dylan qui cherche à son tour à être adopté par Nashville. Pendant deux saisons et 58 épisodes, vous allez être le maître loyal de cette grande messe cathodique, invitant vos amis pour de beaux duos, déclarant de longs sermons mi-religieux mi-politiques, vous exprimant contre la guerre du Vietnam, contre le mauvais traitement des Indiens d'Amérique, en guerre constante avec les censeurs de la chaîne. Et cette compilation live est une sorte de best-of de vos performances dans l'émission.
Johnny Cash : Qui commence justement avec ma reprise du "Sunday Mornin' Comin' Down" de Kris Kristofferson. Que j'ai rencontré alors qu'il passait le balai dans les couloirs des studios Columbia et dont les talents de songwriter m'ont foutu une grosse claque. Si bien que j'ai insisté pour l'inviter dans l'émission et que je me suis battu avec ABC pour qu'aucune de ses paroles ne soient modifiés. Et que je continuerais de piocher dans son répertoire régulièrement.
Dylanesque : Côté reprises, il y a aussi des emprunts à un catalogue country plus traditionnel, des habitués du Grand Ole Opry comme Mel Tillis, Tex Ritter ou l'autre grand songwriter de Nashville, le légendaire Tom T. Hall.
Johnny Cash : On l'appelait le "storyteller". Et il est toujours parmi vous le salaud. Lui et Kris. Profitez-en avant qu'ils ne me rejoignent !
Dylanesque : En attendant, on peut savourer ce très beau live et parcourir Youtube à la recherche des archives du Johnny Cash Show, le genre de programmes dont on oserait rêver à la télévision aujourd'hui. À compléter avec Country Music, passionnant documentaire de Ken Burns, qui retrace entre autres votre histoire d'amour et de désamour avec l'industrie de Nashville.
Johnny Cash : Passez pas trop de temps devant l'écran, ça vous bousille les yeux ses conneries. Sortez. Prenez l'air. Voyez du pays.
Dylanesque : Ok boomer...
Dylanesque : On parle tellement de vos deux albums live en prison qu'on oublie souvent de mentionner celui-ci, paru un an après At San Quentin mais disparu de l'inconscient collectif. Alors qu'il s'agit d'un beau témoignage de votre réconciliation avec Nashville.
Johnny Cash : Encore une relation compliquée. J'ai fait mes débuts au Grand Ole Opry en 56. Le genre de soirée qu'on oublie pas. La première fois que j'ai croisé la plupart de mes idoles, à commencer par la famille Carter. Et donc ma future épouse. Les puristes étaient pas forcément excités à l'idée de voir un jeune sauvage étiqueté rock'n'roll monter sur la scène du Ryman Auditorium mais j'ai vite prouvé que la country était en moi depuis l'enfance, que j'étais un disciple authentique d'Hank Williams.
Dylanesque : Et puis dix ans plus tard, une autre soirée qu'on oublie pas : défoncé aux amphétamines, vous défoncez les lumières de la scène et la direction vous demande de ne plus jamais revenir.
Johnny Cash : Disciple de Hank jusqu'au bout ! Lui aussi a fini sa carrière totalement défoncé sur la même scène. Vous vouliez de l'authentique, vous en avez eu les amis ! La country est un business et comme tout business, on vous acclame quand vous êtes au top et on vous lâche comme une vieille chaussette quand vous êtes au plus bas.
Dylanesque : Grâce à June, vous retrouvez vite le droit chemin et en 69, c'est au Grand Ole Opry que vous signez un deal pour enregistrer le Johnny Cash Show, votre émission de variétés. Le premier épisode est diffusé sur ABC en juin 69, avec en guest un Dylan qui cherche à son tour à être adopté par Nashville. Pendant deux saisons et 58 épisodes, vous allez être le maître loyal de cette grande messe cathodique, invitant vos amis pour de beaux duos, déclarant de longs sermons mi-religieux mi-politiques, vous exprimant contre la guerre du Vietnam, contre le mauvais traitement des Indiens d'Amérique, en guerre constante avec les censeurs de la chaîne. Et cette compilation live est une sorte de best-of de vos performances dans l'émission.
Johnny Cash : Qui commence justement avec ma reprise du "Sunday Mornin' Comin' Down" de Kris Kristofferson. Que j'ai rencontré alors qu'il passait le balai dans les couloirs des studios Columbia et dont les talents de songwriter m'ont foutu une grosse claque. Si bien que j'ai insisté pour l'inviter dans l'émission et que je me suis battu avec ABC pour qu'aucune de ses paroles ne soient modifiés. Et que je continuerais de piocher dans son répertoire régulièrement.
Dylanesque : Côté reprises, il y a aussi des emprunts à un catalogue country plus traditionnel, des habitués du Grand Ole Opry comme Mel Tillis, Tex Ritter ou l'autre grand songwriter de Nashville, le légendaire Tom T. Hall.
Johnny Cash : On l'appelait le "storyteller". Et il est toujours parmi vous le salaud. Lui et Kris. Profitez-en avant qu'ils ne me rejoignent !
Dylanesque : En attendant, on peut savourer ce très beau live et parcourir Youtube à la recherche des archives du Johnny Cash Show, le genre de programmes dont on oserait rêver à la télévision aujourd'hui. À compléter avec Country Music, passionnant documentaire de Ken Burns, qui retrace entre autres votre histoire d'amour et de désamour avec l'industrie de Nashville.
Johnny Cash : Passez pas trop de temps devant l'écran, ça vous bousille les yeux ses conneries. Sortez. Prenez l'air. Voyez du pays.
Dylanesque : Ok boomer...
Bon 15/20 | par Dylanesque |
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