Sebadoh
Paris [Le Petit Bain] - lundi 07 octobre 2019 |
Le Petit bain complet une semaine avant un concert de Sebadoh, ça en a surpris plus d'un. Pourtant, ça commençait à faire un moment qu'on n'avait pas vu à Paris le trio des théoriciens du grunge lo-fi. Certes, la figure de Lou Barlow commence à nous être familière, entre les tournées de Dinosaur Jr et ses concerts en solo. Mais c'était bel et bien l'événement de la semaine pour les amoureux de rock bruyant.
Rock et bruyants, les six canadiens de Dearly Beloved qui ouvrent le bal le sont assurément : leur noisy-garage-blues psychédélique a tantôt des faux airs de Stooges voire de Sonic Youth, tantôt des accents de MC5 voire de AC/DC. Celui qui impressionne le plus, c'est ce grand bassiste-chanteur survolté qui multiplie les accords glissés à s'en râper les doigts. On ne sait pas très bien où ils nous emmènent avec leurs chansons sur le LSD, mais leur puissance scénique et le sentiment de chaos qu'elle suscite m'évoque les anglais de Yak, avec deux fois plus de musiciens tout de même. J'étais un peu perplexe à l'entame, mais je me suis pris au jeu au fil des morceaux.
Le retour au minimalisme et à la sobriété scénique est brutal, même si le trio vedette du soir ne lésine ni sur la disto ni le tabassage de fûts. Ce sont d'ailleurs ces lignes de basse à la fois déliées et baveuses qui m'ont fait aimer ce groupe, aussi bien que ce mélange de folksongs écorchées vives jouées à pleine balle (plutôt écrites par Lou Barlow) et de brûlots garage-grunge expéditifs (plutôt balancés par Jason Loewenstein). L'entame tape largement dans la première catégorie, puisque c'est Lou qui se colle à la guitare et au chant. Quelques vieilles scies touchantes du calibre de "Soul & Fire", l'un des plus vieux morceaux de leur setlist du soir, puis un enchaînement d'extraits de leur dernier album Act Surprised.
Maintenant que Bob D'Amico s'est stabilisé derrière la batterie, le turn-over des instruments se limite à échanger basse et guitare entre Lou et Jason. Et je dois dire que si Jason a composé quelques tueries et que sa voix rauque ne me laisse pas insensible, le voir enchaîner quatre ou cinq de ses récents morceaux bourrins d'affilée sur sa telecaster mal accordée finit par me lasser. Heureusement, Lou reprend ensuite la main avec une sorte de ukulélé électrique, pour continuer d'explorer leur dernier album.
Au moment où Jason, après avoir repris le lead pour quelques morceaux (dont l'excellent "Got It"), annonce avec son humour habituel une "Fake end" durant laquelle ils vont aller pisser, je reste un peu sur ma faim. Pas d'inquiétude, le rappel sera dantesque, une sorte de best of de la première moitié des années 90 : "Magnet's Coil", qui occupe une place à part dans mon panthéon personnel, mais aussi "License To Confuse", "Rebound", "Ocean", "Skull" et "Brand New Love". Le public jusque là relativement sage se déchaîne et un slammeur fait même son apparition, comme au bon vieux temps. Je repars satisfait de ma soirée malgré quelques longueurs, surpris qu'un groupe d'apparence aussi bordélique puisse produire une prestation aussi bien rangée.
Rock et bruyants, les six canadiens de Dearly Beloved qui ouvrent le bal le sont assurément : leur noisy-garage-blues psychédélique a tantôt des faux airs de Stooges voire de Sonic Youth, tantôt des accents de MC5 voire de AC/DC. Celui qui impressionne le plus, c'est ce grand bassiste-chanteur survolté qui multiplie les accords glissés à s'en râper les doigts. On ne sait pas très bien où ils nous emmènent avec leurs chansons sur le LSD, mais leur puissance scénique et le sentiment de chaos qu'elle suscite m'évoque les anglais de Yak, avec deux fois plus de musiciens tout de même. J'étais un peu perplexe à l'entame, mais je me suis pris au jeu au fil des morceaux.
Le retour au minimalisme et à la sobriété scénique est brutal, même si le trio vedette du soir ne lésine ni sur la disto ni le tabassage de fûts. Ce sont d'ailleurs ces lignes de basse à la fois déliées et baveuses qui m'ont fait aimer ce groupe, aussi bien que ce mélange de folksongs écorchées vives jouées à pleine balle (plutôt écrites par Lou Barlow) et de brûlots garage-grunge expéditifs (plutôt balancés par Jason Loewenstein). L'entame tape largement dans la première catégorie, puisque c'est Lou qui se colle à la guitare et au chant. Quelques vieilles scies touchantes du calibre de "Soul & Fire", l'un des plus vieux morceaux de leur setlist du soir, puis un enchaînement d'extraits de leur dernier album Act Surprised.
Maintenant que Bob D'Amico s'est stabilisé derrière la batterie, le turn-over des instruments se limite à échanger basse et guitare entre Lou et Jason. Et je dois dire que si Jason a composé quelques tueries et que sa voix rauque ne me laisse pas insensible, le voir enchaîner quatre ou cinq de ses récents morceaux bourrins d'affilée sur sa telecaster mal accordée finit par me lasser. Heureusement, Lou reprend ensuite la main avec une sorte de ukulélé électrique, pour continuer d'explorer leur dernier album.
Au moment où Jason, après avoir repris le lead pour quelques morceaux (dont l'excellent "Got It"), annonce avec son humour habituel une "Fake end" durant laquelle ils vont aller pisser, je reste un peu sur ma faim. Pas d'inquiétude, le rappel sera dantesque, une sorte de best of de la première moitié des années 90 : "Magnet's Coil", qui occupe une place à part dans mon panthéon personnel, mais aussi "License To Confuse", "Rebound", "Ocean", "Skull" et "Brand New Love". Le public jusque là relativement sage se déchaîne et un slammeur fait même son apparition, comme au bon vieux temps. Je repars satisfait de ma soirée malgré quelques longueurs, surpris qu'un groupe d'apparence aussi bordélique puisse produire une prestation aussi bien rangée.
Très bon 16/20 | par Myfriendgoo |
En ligne
631 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages