M83

M83

M83

 Label :     Gooom 
 Sortie :    2001 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Imaginez une grande forêt, la nuit : c'est tranquille, mais un peu inquiétant aussi. Et vous errez dans ce bois, perdu dans vos pensées... Nicolas Fromageau et Anthony Gonzales aka M83 ont composé, à tout juste 21 ans, une musique élégiaque, légère mais profonde. Un disque d'une cohérence absolue, linéaire et mélodique, qui n'est pas sans rappeler la crème de l'electronica allemande.

Et c'est surtout cela qui impressionne dans ce premier effort des antibois : ce parcours d'une soixantaine de minutes, avec un début, une fin, des interludes en clair-obscur, des sons variés mais complémentaires. On a souvent l'impression qu'une histoire nous est contée, et cela apporte une richesse indéniable à la façon d'appréhender l'album.
Après une seule écoute, il semble inconcevable d'écouter M83 autrement que dans l'ordre des titres qui nous est imposé. Au départ tourmenté, presque violent parfois, le chemin qu'emprunte le disque mène inexorablement vers une forme de repos salutaire, d'apaisement total.

Ainsi, c'est presque cette évolution, étape par étape, des sensations et du ressenti de l'auditeur qui émerveille, plus que la qualité intrinsèque des pistes. C'est la grande force mais aussi la limite de ce premier essai : certains morceaux pris à part ne présentent pas d'intérêt particulier, quand ils semblent indispensables remis dans le contexte de l'album.

Résultat, la musique de M83 (sur ce disque) doit finalement plus à l'ambient qu'à l'électronique bruyante ; cela en dépit de saturations multiples ("Night", "Kelly" ou l'échappée dancefloor (?) qu'est "Sitting") et de beats parfois martiaux ("Facing That", "Staring At Me", "I'm Happy She Said). Eléments que l'on retrouvera largement sur leur deuxième album, (et probablement leur chef d'oeuvre), Dead Cities, Red Seas And Lost Ghosts...

En écoutant ce premier album aujourd'hui, on mesure l'ampleur du chemin parcouru jusqu'à la dream-pop du M83 d'aujourd'hui ; et cela en seulement 7 ans ! Peu d'artistes peuvent se targuer d'avoir eu une telle évolution musicale en si peu de temps ; Anthony Gonzales, désormais seul à bord de sa chose, en fait partie. Ce n'est pas un gage de qualité, soit, mais cette éternelle remise en question force le respect. Alors longue vie à lui, en espérant, qu'il saura toujours nous surprendre comme il le fait depuis ses premiers pas !


Parfait   17/20
par Jekyll


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