Pearl Jam

Lost Dogs

Lost Dogs

 Label :     Epic 
 Sortie :    mardi 11 novembre 2003 
 Format :  Compilation d'inédits / CD  Vinyle   

Après treize ans d'existence, le moins que l'on puisse dire est que Pearl Jam a fait du chemin. Adulés autant que detestés dans leur pays, ignorés chez nous, ils continuent de faire une musique très personnelle loin de toutes modes et de toutes étiquettes. Et donc voici Lost Dogs, recueil de face B et d'inédits en tout genres, retraçant la carrière du groupe de Seattle. Trente et un morceaux répartis sur deux CD. Si quelques-uns des titres sont connus du fan moyen, la plupart sont des découvertes. Comme d'habitude avec ce genre de disque (j'entend compil de faces B), on est en droit de craindre un déballement de démos au son pourrave et des morceaux passables pour ne pas dire franchement mauvais. C'est mal connaître les gars de Pearl Jam chez qui la médiocrité n'existe pas (ou presque).
Au fil des écoutes, une question se pose. Comment se fait t-il que ces morceaux n'aient jamais étés publié auparavant ? Prenons l'exemple de "Sad", "Education" et "Fatal". Chacune d'elle a été enregistrées pour Binaural et aucune en fait partie... Aux vue de l'extrême qualité de ces chansons, on peux penser que Binaural aurait été le meilleur opus du groupe si elles y avaient figurées. D'autres morceaux comme "Hitchicker", "Hold on" ou "Other Side" nous montre Pearl Jam au sommet de son art... très difficile d'y résister !! Les nostalgiques y trouverons également leurs compte avec la très belle "Wash" (plusieurs versions existent, celle ci est la meilleure), la bondissante "Alone", l'émouvante "Hard to imagine" et la cultissime "Yellow Ledbetter". Les amateurs de folk ne seront pas non plus déçus du voyage. Que dire à propos de la merveille (honteusement oubliée) "Strangest Tribe" ou la voix d'Eddie est plus bouleversante que jamais ?? Il ne faut pas, non plus, passer à côté de chansons comme "Dead Man", "Footsteps" "Let me Sleep" ou encore "Drifting" (c'est bon comme du Dylan). On le sait, Pearl Jam n'a eu de cesse, albums après albums de se renouveler et d'aller de l'avant, Lost Dogs contient donc son lot de surprises et de bizarrerie ("Sweet Lew" chantée par Jeff Ament ; "Don't Gimme No Lip" chantée par Stone Gossard ; "The Whale Song" chantée par Jack Irons ; "Gremmie Out Of Control" etc.).
Pour autant, il convient d'être honnête, ça manque d'homogénéité tout ça, et c'est le problème avec ce genre de disque. Les chansons sont certes superbes, mais on est un peu perdu au milieu de tant de sons et d'ambiance différentes. De plus il s'agit tout de même d'un disque fait pour les fans. Le néophyte se contentera des albums, et ma foi, il n'aura pas tort. Pour les plus courageux d'entre eux quand même, il serait vraiment dommage de passer à côté de "Sad", "Strangest Tribe", de "Footsteps" et de bien d'autres... C'est ce qui est rageant (et séduisant évidemment) avec ce groupe, la magie se cache derrière chacun de leur morceaux et on a envie de tout avoir et de tout partager.
Surtout qu'encore une fois Pearl Jam nous gâte, et nous donne, en guise de bonus caché, l'incroyable "4/20/2002". Une petite explication s'impose. Le titre de ce morceau fait référence à la date ou l'on a découvert le corps du chanteur d'Alice In Chains: Layne Staley. Cet ami de longue date (il a notamment été le chanteur et le parolier du magnifique side project de Mike McCready: Mad Season) a succombé à une overdose d'héroïne. Le morceau lui rendant hommage a été composé et enregistré par Eddie Vedder la nuit suivant l'annonce de sa mort. D'une tristesse à coupé le souffle et d'une beauté angélique, cette chanson donne des frissons à chaque fois qu'on l'écoute. C'est LA perle de Lost Dogs. A elle seule, elle justifie l'achat du disque.
C'est ainsi que Lost Dogs s'achève. Encore une fois, on est sous le charme d'Eddie Vedder et de sa bande. Pearl Jam est revenu de tout... Seul survivant d'une époque... ce qui ne les a pas tué les a rendu plus forts... et c'est ainsi que même si ce disque souffre de partir un peu dans tout les sens il constitue un témoignage poignant de ce qu'était et de ce qu'est Pearl Jam.


Bon   15/20
par Max


 Moyenne 16.50/20 

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Posté le 07 août 2006 à 11 h 24

Un groupe capable de sortir autant de perles sur une compilation d'inédits force obligatoirement le respect. Décidément, Pearl Jam est géant.

Le très Who dans l'âme "Alone", de la période initiale de Pearl Jam, est extraordinaire (même s'il rend encore mieux en live) ; les évolutions en doublement, voire triplement de voix, sur "Evolution" sont franchement très réussies. Toujours sur le premier disque, on notera la mélodie extrême de "Sad" ou "Hold On", dignes des bonnes chansons des albums officiels du groupe, et le très classique "Yellow Ledbetter".

Le disque 2 est encore plus intéressant, en dévoilant tube sur tube, sans arrêt, avec en plus un goût pour l'expérimentation intéressant : des titres comme "Strangest Tribe" ne sonnent pas du tout comme du Pearl Jam mais sont plutôt séduisants. On y retrouvera "Fatal", fabuleuse chanson folk magnifiée par la voix envoutante de Vedder, "Hard To Imagine", peut-être la plus belle chanson de ce double album, mais aussi "Bee Girl", "Footsteps", "Other Side", etc.

Mon seul regrêt est de ne pas retrouver tous les morceaux indispensables de Pearl Jam, hors albums. Manquent à l'appel les fabuleux titres du single Merkinball, accompagnant le Mirrorball de Neil Young ("I Go ID" ou "I Got Shit" selon les versions et "The Long Road"), les versions studios de "State Of Love And Trust" et "Breath" issues de la B.O. de Singles, "Crazy Mary", magnifique reprise de Victoria Williams, issue de Sweet Relief : A Benefit For Victoria Williams, "The Real Thing", duo avec Cypress Hill sur Judgment Night ou "Girl", le titre fantôme du groupe dont des versions existent sur des compilations de B-Sides plus ou moins pirates, malheureusement avec un son qui ne lui rend pas vraiment justice.

Manquent également quelques reprises fameuses de Pearl Jam, comme "Sonic Reducer" ou "Crown Of Thorns", toutes deux enregistrées en studio au début de la carrière du groupe, ainsi que "Baba O'Riley", entre autres. Egalement, on note l'absence de "Saying' No", "Masters Of War", "Fuckin' Up" ou "Rocking In A Free World" parmi les reprises légendaires du groupe qui auraient mérité une attention sur cette compilation.

Bref, vous l'aurez compris, le seul reproche que je pourrais faire à Pearl Jam pour ce Lost Dogs est de ne pas avoir mis 4 CDs au lieu de deux pour mettre encore mieux en lumière l'étendue de la qualité de leur discographie 'off'. Je mets donc 18, en attendant Lost Dogs 2 : le retour, avec les autres emblèmes du rock de Seattle. Merci pour tout Pearl Jam.
Excellent !   18/20







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