Pearl Jam

Yield

Yield

 Label :     Epic 
 Sortie :    mardi 03 février 1998 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Cinquième album du gang de Seattle, Yield est certainement le plus ouvert des disques de Pearl Jam. Après les sombres et mélancoliques Vitalogy et No Code, Vedder & co ouvrent les fenêtres, et se font plus accessibles, sans pour autant renier leur originalité, et en continuant d'innover et d'explorer des nouveaux territoires musicaux.

Yield s'ouvre fort avec un "Brain Of J" titanesque proche de "Spin The Black Circle", où les guitares font feu de tout bord. Vient ensuite la magique "Faithfull" au refrain irrésistible et au final grandiose. Une chanson inhabituelle pour Pearl Jam, dans la mesure où elle sent bon la joie de vivre et la légèreté.
"No Way" est elle aussi absolument magnifique du début à la fin. L'intro guitare/batterie, le chant sacré d'Eddie Vedder, l'arrivée toute en subtilité de la basse d'Ament, et le final qui monte crescendo ... tout est parfait !!! Ici, Pearl Jam revient à une atmosphère plus angoissée, pour peut-être mieux annoncer "Given To Fly" qui, comme son titre le laisse supposer, donne envie de voler. Composée par Mike McCready, cette chanson est un 'must' en live, par sa grandiloquence et par la puissance de la voix d'Eddie. Elle déborde d'énergie.
"Wishlist" est quant à elle plus calme. Une petite chanson fort séduisante, à l'atmosphère douce et mélancolique. La suivante, "Pilate", est malheureusement très en dessous de ce que Pearl Jam a l'habitude de faire. C'est une chanson sans grand intérêt, déjà entendue chez des groupes moins bons. Heureusement arrive "Do The Evolution" et son riff de punk Stoogien. Elle a fait l'objet du plus beau clip de Pearl Jam à ce jour (un dessin animé réalisé par Todd Mc Farlane). C'est une des meilleures chansons du disque.
Vient ensuite l'interlude composé par le batteur de l'époque, Jack Irons. Il s'agit d'un petit délire expérimental d'une minute. "MFC" est un autre morceau se rapprochant du punk, où les guitares de Stone et de Mike se répondent dans un chassé-croisé rageur ... La voix de Vedder plane au dessus de la musique, et la batterie de Jack est redoutable. Enfin arrive la magnifique balade "Low Light". L'ambiance se fait plus intime, plus romantique, et la mélodie est sublime. "In Hidding" reprend les choses là où "Given To Fly" les avait laissées. Comme cette dernière, c'est une chanson au refrain grandiose qui monte en puissance au fur et à mesure que le morceau s'écoule. C'est une grosse bouffée d'air frais, et là aussi c'est assez surprenant chez Pearl Jam.
Plus surprenant encore, "Push Me Pull Me" fait figure d'ovni dans la discographie de Pearl Jam. Jamais ils n'ont poussé l'expérimentation aussi loin que sur ce morceau. Il n'en reste pas moins un morceau très agréable à écouter, et Eddie nous dévoile encore une fois son incroyable talent d'interprète. La dernière chanson, "All Those Yesterday" sonne comme un hommage non dissimulé aux Beatles. C'est une merveille de douceur, parfaite pour les soirées d'été entre amis !!

Avec Yield? Pearl Jam se fait définitivement plus fédérateur que par le passé. En bonus tracks, n'oublions pas l'instrumental caché qui lorgne du côté de la Place Rouge et nous montre, si on en doutait encore, que Pearl Jam va mieux et a, enfin, vaincu ses démons.
Pourtant, Yield continue de diviser les fans hardcore du combo. Beaucoup lui reprochent sa légèreté, et peu ont compris à quel point il représentait une évolution importante et nécessaire dans la carrière de Pearl Jam. Il est pourtant dommage de se priver de ce grand disque, qui, s' il n'est pas le meilleur album de Pearl Jam, est néanmoins un très grand disque de rock.


Très bon   16/20
par Max


 Moyenne 16.75/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 10 décembre 2005 à 21 h 21

Paru en 1998, Yield constitue le cinquième album de Pearl Jam. Si ce disque possède des titres plus marquants que No Code, il se révèle assez bizarrement moins cohérent que ce dernier. Il s'agit d'un album varié, c'est là une des nombreuses forces du disque, mais aussi son principal défaut. Les atmosphères portées par les différents titres étant parfois trop éloignées les unes des autres. L'analyse des chansons nous démontre cependant que Pearl Jam est toujours un groupe majeur. "Brain Of J", morceau dur et presque métal, ravira les fans de "Spin The Black Circle". "Given to Fly" et "Wishlist" bénéficient de belles mélodies, tandis que "No Way" et "Push Me Pull Me" lorgnent avec succès vers des sonorités industrielles. Quant à "Low Light", c'est une superbe balade acoustique alors que "Do The Evolution" rappelle les influences punk du groupe. L'album se termine étonnamment par du blues ("All Those Yesterdays") suivi d'un morceau fantôme assez indéfinissable. Doté d'une production de grande qualité, Yield se révèle dans l'ensemble un album fort inspiré, à l'exception de "Pilate", titre médiocre et peu représentatif du talent des américains.
Très bon   16/20



Posté le 29 août 2006 à 18 h 33

Après avoir poussé le concept folk/rock à son maximum avec l'album No Code, Pearl Jam revient en 1998 avec un album plus ‘pot pourri' de leurs talents divers et immenses. Malgré un ton général évoluant au cours de l'album le tout forme un ensemble de morceaux assez cohérent. Le son évolue également: il n'est plus feutré comme l'était No Code, les guitares sonnent crades à nouveau, comme sur Vitalogy, la basse ronfle et la batterie claque. Le rock'n'roll a repris ses droits.

Cela s'entend très clairement dès l'intro de "Brain Of J": gros riff, rythmique ‘dans ta face', le groupe ressort des atmosphères calmes de No Code et assène d'entrée de jeu un uppercut afin d'attraper l'auditeur. Malgré un petit break plus posé de toute beauté, ce morceau reste un des plus barbare du groupe.
On change tout de suite d'atmosphère avec "Faithful", intro calme avant un refrain asséné à coup de gros riffs. La voix d'Eddie Vedder fait à nouveau des merveilles, la ligne de chant se fait oratrice pendant le refrain comme pouvait l'être celle de "In My Tree". Premier chef-d'oeuvre de l'album, ce morceau en remontre à ceux qui pensaient que le groupe était révolu.
Le morceau suivant, "No Way", est l'occasion d'expérimenter un peu au niveau du son. Il commence légèrement bluesy et se poursuit rapidement par des entrelacs McCready - Gossard avec leurs guitares noyées sous des effets. Le chant suit cette montée crescendo jusqu'à ce que la voix de Vedder soit soutenue par des backing vocals de Stone Gossard. Le tout forme à nouveau un morceau d'une fraîcheur inédite.
Deuxième chef d'oeuvre: "Given To Fly". On retrouve ici le génie de composition de Mike McCready. Le morceau fait évoluer une petite mélodie simple et complexe à la fois. Elle commence à la note avant d'être jouée plus durement. La voix fait à nouveau des miracles et suit les guitares: douce et feutrée au départ puis des envolées lyriques hallucinantes et inédites pour un Eddie Vedder décidément plus en forme que jamais !! Ce morceau fera fureur en live grâce à ses envolées fédératrices.
Après un morceau complexe et lyrique, une petite interlude simple et calme: "Wishlist". Guitares feutrées et voix douce déclamant des paroles très originales. Elles composent une espèce d'inventaire à la Prévert où Eddie Vedder passe en revue des souhaits: être une bombe nucléaire pour se désamorcer une fois pour toute, être un facteur et n'apporter de des bonnes nouvelles... D'une naïveté confondante et rassurante !!
Premier (et dernier) faux pas de cet album: "Pilate". Un morceau vraiment décevant pour un groupe de cette teneur. Un riff entendu mille fois, un chant banal... Vraiment rien à sauver, dommage !!
Heureusement un des meilleurs morceaux arrive ensuite: "Do The Evolution". Une structure peu commune tout d'abord, le morceau évolue musicalement en suivant les paroles: on présente le sujet (un bon gros yuppie ricain) qui se glorifie d'être un gros con puis quand il explique pourquoi il pense être si important (grosse maison, gosse modèle, habite dans un pays puissant...), on change d'ambiance: le morceau devient plus sombre et martial pour montrer l'égoïsme énorme du personnage et le fait qu'il vit dans une bulle sans voir ce qui se passe ailleurs. Et finalement, le morceau évolue vers une chorale qui représente l'ensemble de cette masse capitaliste dirigeant le monde d'une même voix. Encore une révolution musicale venant de Pearl Jam, une manière inédite de structurer, jouer et chanter un morceau. Ce chef-d'oeuvre donnera lieu à un clip animé hallucinant et très intelligemment scénarisé et conçu du génial Todd MacFarlane (dessinateur et scénariste du comic Spawn).
Vient ensuite, un petit intermède sans titre sous forme de percussions rappelant un peu les changements d'ambiance de Vitalogy.
"MFC" lorgne lui par contre vers les premiers albums du groupe. En effet, les riffs et lignes de chant nous ramènent à l'époque de Ten ou Vs. Mais le groupe a énormément évolué depuis et truffe ce morceau d'effets bizarres. Le chant marque nettement lui aussi la différence.
"Low Light" est un pur morceau dans la lignée de No Code: guitares acoustiques, ambiance folk, quelques notes de clavier ainsi que des superbes backing vocals de Jeff Aments viennent soutenir l'ambiance douce et calme. Ce morceau fera lui aussi des merveilles en live.
Un des meilleurs morceaux du groupe ensuite: "In Hiding". Morceau évoluant à chacune de ses parties. Les instruments s'ajoutent les uns derrière les autres guitare, basse, batterie, deuxième guitare puis du piano. Ils jouent d'abord de manière calme puis le morceau se durcit pour arriver à une montée émotionnelle. L'occasion pour Eddie Vedder de pousser sa voix au maximum dans un refrain d'anthologie. Il atteint, comme à chaque album, une nouvelle étape dans sa manière de chanter. Il aura d'ailleurs parfois du mal à pousser à nouveau sa voix au maximum sur ce titre à cause de la fatigue. Ce morceau préfigure la direction que prendra le groupe sur l'album Binaural.
Encore des expérimentations avec le morceau suivant "Push Me, Pull Me". Cette fois, c'est du côté des bidouillages électroniques que le groupe se tourne. Une ligne de basse et la batterie tournent en rond alors que résonnent des bruits divers (samples de klaxons, d'interrupteurs électriques, d'explosion...). Eddie Vedder chante de manière posée et lointaine. Le tout forme une ambiance joyeusement chaotique inédite pour Pearl Jam.
Pour terminer, le groupe nous offre à nouveau une ballade dans le style No Code. Le morceau fait penser à une comptine. Il commence simplement puis plusieurs voix viennent s'ajouter. L'album se termine donc sur une note optimiste et enjouée.

Cet album est souvent décrié ou adulé par les fans. Il peut effectivement sembler un peu inconsistant pour certains car il ne possède pas de ligne directrice comme leurs albums précédents. Mais d'un autre côté, d'autres lui préfèrent sa diversité qui le rend très plaisant et frais. Le groupe a à nouveau développé ses points forts tout en tentant de nouvelles expériences. Ils ne se contentent pas comme certains de dormir sur leurs lauriers mais osent se remettre en question à chaque album. Encore un coup de maître !!
Parfait   17/20



Posté le 21 avril 2007 à 22 h 30

Yield, cinquième album de ce fabuleux groupe qu'est Pearl Jam... Depuis Ten, ils ont toujours la pêche. L'album démarre sur une violente et excellente "Brain Of J.", actuellement une des meilleures du disque, "Faithfull" et "No Way" sont toujours aussi bourrées d'énergie et les deux gros tubes de l'album se pointent ensuite : "Given To Fly", très accrochante et violente puis "Wishlist" quant à lui un ovni de l'album, très nostalgique et émouvant. Après les trois minutes d'une belle "Pilate" au refrein super accrocheur, voici le morceau le plus important de l'album : "Do The Evolution", qui demeure une de mes favorites du groupe (le clip vidéo est aussi excellent que la chanson), excitante à souhait. Après l'interlude du point rouge, nous avons droit à "MFC", "Low Light" et "In Hiding", trois superbes chansons qui ne font que nous prouver de plus en plus la beauté que Pearl Jam apporte dans chaque chanson. L'intrigante "Push Me, Pull Me" précède une jolie balade "All Those Yesterdays" et un bonus track déjantée. En conclusion, Yield est un album très complet et aucun disque ne ressemble à un autre du groupe, Yield en est la quatrième preuve, l'originalité marque encore un point cette fois-ci !
Excellent !   18/20







Recherche avancée
En ligne
560 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Finalement, au vu des projets nés après leur désunion, vous êtes très content qu'ils aient splité:


At The Drive-In
Atari Teenage Riot
Big Black
Black Flag
Diabologum
Faith No More
Fu Manchu
The God Machine
The Murder City Devils
Refused