Animal Collective

Spirit They're Gone, Spirit They've Vanished

Spirit They're Gone, Spirit They've Vanished

 Label :     Animal 
 Sortie :    vendredi 25 août 2000 
 Format :  Album / CD   

Spirit They're Gone, Spirit They've Vanished est bien le premier album d'Animal Collective. Il s'agit surtout de la première collaboration entre Avey Tare et Panda Bear. A l'aube du nouveau millénaire, Avey Tare décide d'enregistrer certaines de ses chansons. Impressionné par les parties rythmiques de l'album de Panda Bear sorti quelques mois auparavant, il décide de convier ce dernier pour l'aider. La maison familiale de Tare située dans le Maryland va ainsi être le théâtre durant l'été de sessions d'enregistrements sauvages. Presque dix ans après, Panda Bear reconnait encore maintenant qu'il s'agit de l'un des enregistrements les plus difficiles auxquels il ait participé et dont il est le plus fier.

La totalité des chansons a été écrite par Avey Tare, Panda Bear n'intervenant qu'en tant que musicien. Fortement influencé par le mouvement psychédélique et par des groupes comme Love ou les Beatles (période Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band), Spirit They're Gone, Spirit They've Vanished nous offre des chansons folk déglinguées remplies de trouvailles sonores. A l'aise derrière la six cordes et derrière le piano parental, Avey Tare est aussi un chanteur capable de tout derrière des effets euphorisants. Bien qu'étudiant au moment de l'enregistrement, on retrouve dans sa musique toute l'innocence et la fraîcheur de l'enfance. L'étonnante "Penny Dreadfuls" écrite pendant son adolescence prend ici tout sens. On se retrouve vite en apesanteur au milieu de comptines comme "Someday I'll Grow To Be As Tall As The Giant" ou "Chocolate Girl". "Alvin Row" est une prouesse géniale où la présence de Panda Bear derrière les fûts prend tous son sens. Morceaux fleuves aux rythmes dansants, tous les ingrédients du son d'Animal Collective sont déjà présents.

Au final, cet album devait être un album solo d'Avey Tare. Jugeant la collaboration fructueuse ce dernier décida d'ajouter le nom de Panda Bear sur la pochette. Les têtes pensantes enfin réunies, la carrière des freaks du Maryland ne faisait que commencer...


Parfait   17/20
par Sadboysleep


 Moyenne 17.50/20 

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Posté le 05 avril 2010 à 15 h 04

Ce premier album d'Animal Collective, pensé comme un projet solo d'Avey Tare et sorti comme une collaboration avec Panda Bear (ici simple batteur) est presque entièrement fait d'une folk psychédélique étrange mais le plus souvent douce, enjouée et légèrement mélancolique. Le délicieux "Chocolate Girl" représente sans doute le mieux cet aspect, du long de ses huit minutes. Mais avant de pouvoir s'imaginer batifoler des les herbes parmi des animaux aux couleurs fluo au son des comptines d'Avey Tare, il faudra passer par un début d'album autrement plus éprouvant. "Spirit They've Vanished", le morceau d'introduction, ne repose que sur un gargouillis électronique criard confinant presque à la noise, répété sans variation sur plus de cinq minutes, alors que le chant traînant offre un contraste surprenant. Et la noise, on est en plein dedans sur le début de "April And The Phantom", vingt bonnes secondes de mur de son infranchissable aussi douloureux que succulent aux oreilles de votre serviteur. Et si le reste du morceau s'apparente enfin à une chanson de folk lo-fi avec guitare déglinguée et jeu de batterie tout en fureur contenue, le troisième morceau, instrumental et anonyme, renoue avec le doux capharnaüm d'electronica noisy et psychédélique du tout début, en tout de même moins violent et plus mélodique. Ce début d'album franchement étonnant passé, on débouche alors sur la pièce maîtresse du disque : le sublime "Penny Dreadfuls" est ses quelques notes de piano déchirantes. Ce n'est pas grand-chose, et c'est aussi frustrant que délectable parce qu'on n'y retrouve jamais vraiment ce qu'on avait cru y apercevoir aux premières écoutes, mais jamais une mélodie aussi limitée ne m'avait autant bouleversé. À côté de cette nostalgie écrasante, les deux gaillards se lâchent enfin, s'abandonnant à leur frénésie pour de certes très courts moments, mais avec une naïveté sidérante. On ne retrouvera une telle émotion que sur le dernier morceau, un fantastique "Alvin Row" de douze minutes, renouant avec le bordel musical que les titres cinq à neuf avaient quelque peu atténué, malgré leur côté plus halluciné ("Someday I'll Grow to Be as Tall as the Giant"). Spirit They're Gone, Spirit They've Vanished n'est pas qu'un album de folk à moitié dingue, c'est une bulle qui nous ramène en enfance et fait surgir l'émotion et la fureur pour une seconde et l'enfouir aussitôt sous une douceur et une mélancolie plus mesurées, plus adultes...
Excellent !   18/20







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