New Model Army

Thunder And Consolation

Thunder And Consolation

 Label :     EMI 
 Sortie :    mercredi 15 mars 1989 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Le groupe de Justin Sullivan signe avec ce bien nommé Thunder And Consolation un album complètement accompli, se démarquant quelque peu des influences punk de leur débuts pour intégrer des synthés et violons, diversifiant ainsi leur musique et lui permettant de gagner encore en qualité. Rien à jeter donc , parmi les quinze titres qui composent cet opus. "I Love The World", mené par une batterie rapide, "Stupid Questions" à l'intro à la guitare acoustique, "Inheritance" basée sur une batterie appuyée par quelques notes de synthé et la voix particulière de Justin s'adressant à... ses parents, l'hymne du groupe "Green And Grey" et ses paroles poignantes ("No, not for one second / Did you look behind you / As you were walking away / Never once did you wish any of us well... But you're the one I remember / From these valleys of green and the grey.."), "Vagabonds" et son violon magique, ce "The Charge" révolté, "Chinese Whispers" rock à souhait, et pour finir un "White Coats" emmené par une rythmique up-tempo et une nappe de synthé discrète mais envoûtante. Un grand album à l'image de la discographie de N.M.A.!


Parfait   17/20
par Thurstonwill


 Moyenne 17.00/20 

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Posté le 07 octobre 2006 à 18 h 22

Énorme disque de... "rock héroïque" ? C'est peut-être le seul groupe auquel cette étiquette un peu réductrice pourrait être accolée : le champ lexical, déjà : "The Charge", toutes les paroles de "Green and Grey", "White Coats", j'en passe et des meilleures parce que je n'ai pas le disque sous les yeux et que ça ne se fait pas pour une critique construite, je sais...

Tout le travail de New Model Army, en particulier de Justin Sullivan, bien sûr, parolier inspiré, de la race des véritables poètes de la working class à l'anglaise, est tendu, angoissé, nerveux, lyrique sans affectation, jamais : tout est incroyablement ressenti et colle régulièrement à tout auditeur attentif des frissons, voire de vraies larmes aux yeux ("Green and Grey", "Nothing Touches" et son incroyable pont d'oiseau tombé du nid : "Please take me home/ I am very young/ Please take me home"). Témoin les rythmiques, basse et batterie d'inspiration post-punk et militaire (échos manifestes du U2 de "War"), les guitares à l'attaque avec une virtuose sobriété, le chant, évidemment, primordial, couilles en avant du prolo ébahi, rendu enragé par l'absurdité du monde et nous prenant à témoin à chaque couplet désenchanté. À ce titre, le sublime "225" fait figure de référence quasi-vériste, campant une travailleuse paumée devant son écran d'ordinateur, le ballet de chasseurs de combat en manoeuvre au-dessus de sa tête, et l'incompréhension de Sullivan, ponctuant chaque fin de couplet : "She stares at the screen, at the little words of green/ Tries to do remember what to do next/ There's a trace of frustration that crosses her face/ Searching for the key she should press/ And I would help her if I only knew how/ But these things are a mystery to me too/ And it seems that the Corporate eyes they are watching/ She fears for her job and the moments are passing/ I stare at her nametag and I think to myself/ "Both you and I, we never asked for any of this".

Matt Johnson avait fait inscrire cette année-là sur la pochette d'un autre chef-d'oeuvre d'ambition rock ("Mind Bomb", de The The) ces conseils à l'auditeur : "À écouter très fort, très tard, très seul, et avec les lumières très faibles."

On ne saurait mieux conseiller aux bienheureux qui découvriraient aujourd'hui, un oeil attentif sur le livret, "Thunder and Consolation".
Parfait   17/20







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