Tom Waits
The Early Years - Volume One |
Label :
Manifesto |
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On pensait tout connaître de Tom Waits, du piano bar somme toute assez classique au blues le plus bancal, du premier album jusqu'à ses dernières productions, a priori, rien ne peut nous surprendre.
Et pourtant... Pourtant, le prolifique Américain peut encore nous surprendre, à travers 2 disques regroupant ses toutes premières chansons. Certaines alimenteront ses 2 premiers albums (essentiellement Closing Time, et un peu de Heart Of Saturday Night), les autres étaient amenées à disparaître jusqu'à cette réédition.
Intéressons-nous donc au premier volume. On y trouve un Tom Waits de 21 ans, avec une voix presque "normale". C'en est presque choquant. Pas de panique, elle est déjà chancelante, mais on découvre aussi et surtout un versant folk et épuré auquel il nous avait peu habitué. Le titre de l'ouvrage sonne très "démos de la première heure qu'on ressort pour l'occasion". On ne va pas se mentir, c'est le cas. Mais ne voir là-dedans qu'une entreprise à but mercantile fera passer l'auditeur à côté de bien belles choses.
Commençons par les 4 chansons qu'on retrouvera plus tard sur l'album Closing Time, soient des versions lentes de "Ice Cream Man" et "Little Trip To Heaven", d'autres seul au piano de "Virginia Avenue" ou "Midnight Lullabye". On ne peut que constater que ces premiers essais sont plus que de simples curiosités, et auraient très bien pu directement se retrouver sur l'album sans donner l'impression d'avoir été enregistrées à la va-vite.
Le plus intéressant réside bien sûr dans les 9 inédits. La plupart sont joués avec pour accompagnement une simple guitare ou un piano (magnifique "Late Night Evening Prostitute"). On pense parfois au Dylan des débuts qui ne voudrait pas changer le monde et écrirait sur ses dernières conquêtes ("Had Me A Girl", "Rockin' Chair", "Poncho's Lament") ou pour son pote en pleine détresse sentimentale ("Frank's Song", peut-être la meilleure du lot) plutôt que pour la colombe de la paix qui doit arrêter les canons de la guerre. Mais ces chansons peuvent aussi parfois évoquer Tim Buckley ou encore le grand Jackson C Frank, la voix en moins certes, mais cette impression dans les 2 cas d'avoir un gars qui en cas de coup de cafard vient vous taper sur l'épaule pour vous dire "allez, t'en fais pas, j'ai connu ça moi aussi". Ca ne fait pas avancer, mais on se sent moins seul. Et je ne sais plus qui de Guy Roux ou des Chanteurs Sans Frontières a dit un jour "C'est beaucoup et c'est bien peu", mais il(s) avai(en)t raison.
Bien sûr, faire découvrir Tom Waits à quelqu'un avec ce disque revient à la publicité mensongère : trop facile d'accès. Trop loin de toutes les bizarreries de tous genres qu'il sèmera tout au long de sa carrière, une voix trop loin elle aussi de l'imitation d'ours qu'elle deviendra très vite. Un disque qui surprend par son classicisme, mais dans le bon sens du terme, un disque comme on en possède déjà tous chez soit, une valeur refuge. Pour les amateurs du bonhomme dans un premier temps, pour leurs amis dans un second, et après pour tous ceux qui ne veulent pas passer à côté d'un bon moment.
Et pourtant... Pourtant, le prolifique Américain peut encore nous surprendre, à travers 2 disques regroupant ses toutes premières chansons. Certaines alimenteront ses 2 premiers albums (essentiellement Closing Time, et un peu de Heart Of Saturday Night), les autres étaient amenées à disparaître jusqu'à cette réédition.
Intéressons-nous donc au premier volume. On y trouve un Tom Waits de 21 ans, avec une voix presque "normale". C'en est presque choquant. Pas de panique, elle est déjà chancelante, mais on découvre aussi et surtout un versant folk et épuré auquel il nous avait peu habitué. Le titre de l'ouvrage sonne très "démos de la première heure qu'on ressort pour l'occasion". On ne va pas se mentir, c'est le cas. Mais ne voir là-dedans qu'une entreprise à but mercantile fera passer l'auditeur à côté de bien belles choses.
Commençons par les 4 chansons qu'on retrouvera plus tard sur l'album Closing Time, soient des versions lentes de "Ice Cream Man" et "Little Trip To Heaven", d'autres seul au piano de "Virginia Avenue" ou "Midnight Lullabye". On ne peut que constater que ces premiers essais sont plus que de simples curiosités, et auraient très bien pu directement se retrouver sur l'album sans donner l'impression d'avoir été enregistrées à la va-vite.
Le plus intéressant réside bien sûr dans les 9 inédits. La plupart sont joués avec pour accompagnement une simple guitare ou un piano (magnifique "Late Night Evening Prostitute"). On pense parfois au Dylan des débuts qui ne voudrait pas changer le monde et écrirait sur ses dernières conquêtes ("Had Me A Girl", "Rockin' Chair", "Poncho's Lament") ou pour son pote en pleine détresse sentimentale ("Frank's Song", peut-être la meilleure du lot) plutôt que pour la colombe de la paix qui doit arrêter les canons de la guerre. Mais ces chansons peuvent aussi parfois évoquer Tim Buckley ou encore le grand Jackson C Frank, la voix en moins certes, mais cette impression dans les 2 cas d'avoir un gars qui en cas de coup de cafard vient vous taper sur l'épaule pour vous dire "allez, t'en fais pas, j'ai connu ça moi aussi". Ca ne fait pas avancer, mais on se sent moins seul. Et je ne sais plus qui de Guy Roux ou des Chanteurs Sans Frontières a dit un jour "C'est beaucoup et c'est bien peu", mais il(s) avai(en)t raison.
Bien sûr, faire découvrir Tom Waits à quelqu'un avec ce disque revient à la publicité mensongère : trop facile d'accès. Trop loin de toutes les bizarreries de tous genres qu'il sèmera tout au long de sa carrière, une voix trop loin elle aussi de l'imitation d'ours qu'elle deviendra très vite. Un disque qui surprend par son classicisme, mais dans le bon sens du terme, un disque comme on en possède déjà tous chez soit, une valeur refuge. Pour les amateurs du bonhomme dans un premier temps, pour leurs amis dans un second, et après pour tous ceux qui ne veulent pas passer à côté d'un bon moment.
Parfait 17/20 | par Francislalanne |
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