Baby Shambles

Shotter's Nation

Shotter's Nation

 Label :     Parlophone 
 Sortie :    lundi 01 octobre 2007 
 Format :  Album / CD   

Shotter's Nation. Nation de dealers. Le dernier Baby Shambles. Voilà.
C'est connu, les Baby Shambles et son chanteur aux yeux nécrosés sont un sujet de dérision privilégié. "Les scandales ajoutaient un charme, ou du moins de l'intérêt à un homme. Maintenant ils l'écrasent.".Oscar Wilde. Un pied dans la tombe, l'autre en prison, drogué, infidèle, élégant, insolent, bientôt accusé de meurtre, Pete Doherty est la plaie béante de l'Angleterre. Une contradiction vivante que l'on ressent sur cet album, que le monde entier, y compris son auteur, semblait vouloir faire avorter. Mais non. Pochette sombre, titre disons légèrement connoté, et un Chatterton de Wallis plutôt lourd de sens.
Si Down in Albion était glorieusement éclaté, bâclé et parfois trop faible, aujourd'hui le son des Baby Shambles est, avec Mick Whitman à la guitare, énorme et incisif, comme sur "Delivery" par exemple. Un tube, une chanson anglaise au riff totalement kinksien. Mais avant, l'excellent "Carry On Up The Morning", qui ouvre l'album, donne le ton. Toiles d'araignées, chapeaux haut-de-forme..."the only way in is through the window"...
Doherty a encore les mains sales, les doigts verts d'un Verlaine. Doherty se veut poète. Pourquoi pas? Ceux qui ne seraient pas d'accord n'auraient qu'à lire Vigny. "You talk", paroles superbes.

Ensuite, il ya cette fille sans visage dont on devine l'identité, mais qui au fond pourrait être n'importe qui et dont on ne sait pas s'il faudrait la rattraper. Ou claquer la porte. Arrogance et sang d'encre. "We're worse when we are together" dit-il sur "Side Of The Road", ce genre de chansons enlevées, revanchardes comme Heathcliff...
Cependant, le son brit-pop parfois trop lisse de certains titres laisse une impression enlisée. Mais que dire de ces morceaux à la fois exorbités et remplis de mélancolie tels que "Crumb Begging Baghead" ou le touchant "French Dog Blues"? L'âme de Doherty est floue, tourmentée et remplie de contrastes essentiels. Ailleurs, le jazzy "There She Goes " et son ton lymphatique aurait pu être chanté par George Bryan Brummel en personne.

Tout doit mourir un jour. Ensuite vient le remord puis les liqueurs blanches qui rendent aveugles. A la fin, le sublime "Lost Art Of Murder" en duo avec Bert Jansch, ou quand l'acrobate se remet en question...
Mas Shotter's Nation, l'histoire d'un mauvais qui devient bon ("Baddies Boogie"), montre que Pete Doherty est définitivement habité par la Mélodie. Junkie, poète, menteur, voleur, amant, tout ce qu'on voudra, Doherty ne doit pas mourir, car s'il est vu comme un connard fini et un suicidaire imprévisible, sachez qu'il l'est à votre place.


"Oh well I never said it was clever
I just like getting leathered
Looking for the light behind your eyes"


Exceptionnel ! !   19/20
par B.W


 Moyenne 18.50/20 

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Posté le 08 novembre 2007 à 17 h 40

Rien que le début du premier morceau "Carry on up the morning" me donne envie de décoller de mon siège. Un petit avant-goût de ce qui vous attend par la suite. N'évitez pas "Delivery" car c'est celui qui vous rendra de bonne humeur, à écouter à tout moment.
Morceaux après morceaux, vous vous habituerez tout de suite à la présence des Babyshambles chez vous car c'est un gâteau au chocolat : vous ne pourrez vous empêcher d'écouter le morceau suivant, oh et puis allez... encore un morceau, miam.
"Baddy's Boogie", une tuerie pour sa diversité rythmique.
"Lost Art Of Murder", rien que le titre me fait frémir, une chanson comme on les aime, mélancolique, fragile. Dernier morceau de l'album, dernière part de chocolat, bouhouh!
A acheter en édition limitée dans les bacs. Indispensable dans sa discographie.
Excellent !   18/20







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