Blur

Modern Life Is Rubbish

Modern Life Is Rubbish

 Label :     Food 
 Sortie :    lundi 10 mai 1993 
 Format :  Album / CD  K7 Audio   

Je m'étonne.
Je m'étonne de ne pas trouver encore de chronique de cet album ici. Car s'il y a bien un album ultime de Blur, un album qu'on ne peut absolument pas passer sous silence, c'est bien celui-ci. Modern Life Is Rubbish est l'album qui au même titre que Suede ou His & Hers de Pulp intronise la brit-pop (terme contestable, mais pourtant bien réel, et révélateur d'une époque). C'est le premier album où Blur, fait du Blur. Je m'explique. Avant ça ils nous avaient concocté un gentil petit album Leisure, très bien foutu, mais aux influences opportunistes plus que voyantes. En pleine explosion de la scène dite "shoegazing", Blur s'amuse à imiter lourdement My Bloody Valentine. La copie est bien faite, mais ça reste de la contrefaçon. A ce moment là, les parieurs en tout genre de la perfide Albion n'aurait pas misé gros sur la vie de ce petit groupe prétentieux (surtout Damon Albarn, gueule d'ange et tête à claque), et instable. On les avait donc laissé jeune groupe, post-adolescent encore en crise d'identité, un peu morveux sur les bords.
On les retrouve jeunes adultes, et dorénavant détenteur d'une pop maîtrisée et terriblement séduisante. Car cet album est un véritable écrin pour de petites pop songs étincellantes. Damon Albarn et ses copains sur cet album sont anglais jusqu'au bout des ongles et le font savoir. Tour à tour on nous emmène faire un tour chez Ray Davis, les Who ou XTC: "Chemical World", "Star Shaped". Mais si les classiques ici sont revisités, on est pas forcément pour autant chez Mme Tussaud ! Blur a de la personnalité et à la différence d'Oasis (futur grand rival de supermarché) il n'étale pas ses références comme ça à tous vents.
Il serait fâcheux de passer à côté du merveilleux "For Tomorrow", les arrangements ici faisant déjà présager de ce que sera un peu plus tard Parklife avec des chansons incontournable comme "To The End". De ne pas entendre le pittoresque et très Kinksien "Sunday Sunday" ou l'inénarrable "Colin Zeal" où Damon Albarn s'amuse déjà à décrire les petits triomphes et les grands travers de ses contemporains. Cependant, au fil de l'album, un espèce de sentiment nous envahi. L'impression d'avoir toujours connue cette Angleterre ici chantée et célébrée,et pourtant être sûr qu'elle n'existe pas. Par touche impressionniste, Blur nous livre ici la vision d'une Angleterre, rêvée et fantasmée,mais déjà perdu. Une parenthèse éphémère, brumeuse mais pourtant si prégnante. C'était l'époque où ces garçons bien habillés, les pantalons retroussés sur les Dock Martens, mangeaient des Fish & Ships et se baladaient sur Trafalgare Square. Aujourd'hui Blur (quand il fait encore semblant d'exister), fait de la World Music.
N'en déplaise à certains, moi c'est le groupe de cette époque que je regrette. L'époque d'avant la chute Blur, 13 où le groupe s'était vu pris d'une envie soudaine de se débrailler et de se refaire une virginité yankee chez Pavement et Sebadoh
Moi j'aimais l'époque où l'on se promenait à leur bras au bord de la Tamise et qu'on allait traîner toute la nuit dans les pubs enfumés... Ce groupe n'a jamais été aussi extraordinaire que lorsqu'il était anglais.


Excellent !   18/20
par Lolipop


 Moyenne 16.50/20 

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Posté le 04 février 2007 à 19 h 20

Qui n'a jamais voyagé à Londres ne peut sentir réellement ce que procure ce Modern Life Is Rubish. Le "London style" si chère aux formations sixties du genre Kinks, se retrouve ici bien mélangé à des influences plus récentes comme XTC ou Madness.

Le génie Albarn avant l'explosion médiatique que l'on connait, lance ces mélodies comme des hymnes à la fête, à la nonchalance et au bordel quoi... Cet album, est celui de la maturité pour Blur, là où Leisure était encore trop shoegazing ou baggy, ce Modern Life ne ressemble qu'à Blur. Les voilà entrés dans la cour des grands avec ce "For Tomorrow" génial, ce "Star Shaped" incollable, ce "Sunday Sunday" diabolique... Blur fait de la pop un laboratoire où toutes les idées à venir du groupe se retrouve ici et là. Malgré quelques passages ou morceaux un peu obsolètes à mon goût, Blur a le mérite de taper dans les charts indépendants avec cet album qui reste un des meilleurs exemples du talent de cette formation à part.
Bon   15/20







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