The Brian Jonestown Massacre

Thank God For Mental Illness

Thank God For Mental Illness

 Label :     Bomp 
 Sortie :    vendredi 25 octobre 1996 
 Format :  Album / CD   

Selon Anton A. Newcombe, leader de cette bande de furieux, ce disque aurait coûté 17 dollars. Avec un tel budget, il ne faut pas s'attendre à un chef d'oeuvre absolu.
Ce Thank God For Mental Illness pourrait presque être considéré comme un ovni, tant il va à contre-courant. En effet, en conséquence d'un budget aussi ridiculement maigre, le son est cradingue, complètement flingué. Et c'est vraiment ça qui donne du charme à ce disque. Outre le titre génialement barré.

Car musicalement, les BJM sont largement capables de faire mieux. On est ici assez loin des réussites à venir telles que "Take It From The Man" ou "Give It Back". Oh, ce n'est pas qu'il est mauvais, cet album. Il y a d'ailleurs une poignée de très bons titres ("It Girl","Ballad Of Jim Jones", "Stars"). Mais le parti pris folk en formule guitare sèche / harmonica / tambourin quasi systématique et l'aspect général un peu fouillis font qu'on n'assiste pas ici au meilleur du BJM. On a droit par exemple, entre deux ballades plutôt réussies, à un morceau instrumental de 2 minutes ou une errance psychédélique vite oubliable. Cerise sur le gâteau, on trouve deux très bons titres égarés au milieu d'une piste de 33 minutes, coincés entre un délire électrique médiocre et un bruitage autoroutier.

Pour conclure sur ce Thank God For Mental Illness, on dira que c'est un disque difficile d'accès mais pas du tout dénué d'intérêt, que seuls les fans et les puristes seront susceptibles d'apprécier à sa juste valeur. Après tout, ce son vintage, n'est-ce pas tout simplement The White Stripes avant l'heure ?


Sympa   14/20
par Mathieu


 Moyenne 16.33/20 

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Posté le 06 octobre 2006 à 14 h 36

Les Brian Jonestown Massacre ne sont pas seulement les grands frères des Dandy Warhols. Ils sont également un des groupes le plus prolifiques des 10 dernières années et ont été parmi les premiers groupes (avec ces mêmes Dandy) à faire du revival rock. Oui mais voilà, à l'heure où les White Stripes et les Strokes jouissent d'une reconnaissance internationale, les BJM eux sont toujours à l'état de groupe underground soutenus par quelques initiés (un peu plus depuis "DIG" quand même). A qui la faute ? Au talent ? Certainement pas. Il est bien présent. Non c'est à la folie du groupe, et de son chanteur compositeur Anton Newcombe, que l'on doit cette stagnation underground. Réputés incontrôlables, leur carrière peine à s'élancer, et aucune maison de disques importante ne veut les signer. Bref un groupe à part dans les années 90 et 2000. Passons maintenant à Thank God For Mental Illness.

Ce disque est emprunt par le son des années 60. Aux influences évidentes que sont les Beatles ou même Bob Dylan, on peut également ajouter certains aspects expérimentaux du Velvet Underground. Cependant le son reste typique du BJM avec son éventail d'instruments différents et cette voix si typique. Thank God for Mental Illness a coûté 17 dollars à Anton Newcombe et pourtant le cd n'est pas inaudible. Au contraire la production a même un charme particulier qui colle parfaitement à l'esprit de la musique. En vrac, on a des tubes folk-rock ("Ballad Of Jim Jones", "Free And Easy") de la pop à la Beatles ("Cause I Love Her", "It Girl", "True Love"), des morceaux folk d'inspiration Dylan ("Down", "Those Memories"). Et justement si cette comparaison avec les plus grands est nécessaire dans cet album, c'est parce que certains morceaux sont vraiment trop inspirés par les tubes de ces monstres sixties. Je pense à "Cause I Love Her" par exemple (les beatles c'est évident) ou encore "Free And Easy" (écoutez "Blowin In The Wind" de Dylan) qui ressemblent carrément aux tubes des temps anciens.

Un album qui aurait pu être parfait si l'originalité des sons avait été appliquée sur tous les morceaux. Hormis ce détail, cela reste un très bon album que tout fan de musique rock se doit de posséder.
Très bon   16/20



Posté le 25 mai 2009 à 09 h 34

Avoir vu DIG!, c'est être fan des Brian Jonestown Massacre, on est tous d'accord là-dessus. Mais quel est le meilleur de leurs albums ? Mmmh ? Heureusement, SATAN est là pour éclairer ta lanterne cher internaute. Eh oui, un album financé de quelques dollars, brut et sans détour, qui sent l'aire d'autoroute au lieu du crotin de cheval, voilà le modern folk psychédélique de Newcombe à son apogée. Rien que le titre est surpuissant. Et je le reprends sans rire : merci Dieu pour ce malade mental qu'est Anton Newcombe.

On se demande parfois ce qu'est, au juste, le rock'n'roll. Ou plutôt, on se demande si, ça y'est, il est mort ? Ce disque sonne au contraire comme une évidence, un jalon sur le chemin sombre qui suis cette mauvaise étoile to keep music evil. Newcombe n'est pas à l'abris des égarements du rock contemporain. C'est la raison pour laquelle il faut défendre ce disque en particulier : il capture l'essence des BJM.

Les douze premières chansons de l'album se suivent dans une ambiance très homogène caractéristique du groupe. Des harmonies, des arpèges, des mélodies toutes nues caressées par les flammes d'un feu de camp (ou par les phares des voitures, c'est la même chose). Pas une économie de moyen, plutôt une transmission directe et naturelle de la mélancolie de Newcombe dans sa musique. Ce serait banal si on ne sentait pas en même temps la modernité de cette musique. On prétend souvent que les BJM sont "retro". Faux, ils sont post-modernes. Ils font se rencontrer l'intemporel du folklore avec le chaos contemporain. Et c'est le surgissement de cette résonance qui donne à cet album une place au panthéon du rock'n'roll.

"Sound of confusion"

Mais qu'est-ce que c'est que cette piste avec des bruits de voitures ? Dernière track un peu déroutante, qu'il aurait peut-être fallu re-découper pour lui donner son vrai poids dans l'album. Les bruits de voiture sont ceux du "Junkspace", et si tu ne sais pas ce que c'est, va lire ce petit essai en anglais dans le texte extrait du Harvard Guide To Shopping de l'architecte Rem Koolhaas. Et de cette image sonore émergent les dernières génialités de Thank You God For Mental Illness.
La simplicité narrative des arpèges et des riffs répond aux lyrics, mêlant demandes en mariage (d'une fille de 13ans), consolations, odes au voyage, déclarations d'amour... d'une sincérité si profonde à une époque ou le romantisme semble être éculé et détruit pour toujours. Pour y croire encore, il faut bien qu'il y ait un sacré mystère là-dessous...

Peut-être leur précédent album Their Satanic Majestie's Second Request a-t-il satisfait l'Intéressé, peut-être les a-t-il récompensé en leur offrant la force obscure nécessaire à l'élaboration de cet album.

Et ce n'est que SATAN qui vous suggère cette hypothèse !
Exceptionnel ! !   19/20







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