Sigur Rós

Ágætis Byrjun

Ágætis Byrjun

 Label :     FatCat 
 Sortie :    lundi 21 août 2000 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

On les a tous découverts par le phénomène du bouche-à-oreille, la magie d' internet, les éloges de la part de Björk, le fait qu'ils soient en première partie de la tournée post-Kid A de Radiohead ... En gros, ce groupe était déjà 'légendaire' avant même que beaucoup d'entre nous l'aient écouté.

Et un jour, on franchit le pas et on acquiert ce disque pour savoir ce qu'il en est. En plus, le disque tant loué Ágætis byrjun (un bon début en VF), leur deuxième album (le premier s'appelle Von et il a également été remixé façon drum'n bass, par des DJ islandais, malheureusment, ils ne sont pas sortis dans nos contrées) est sorti sur FatCat et la pochette est intrigante (un foetus extraterrestre gris en train de prier ou pleurer sur fond bleu marine).
Je me rappelle l'excitation qui était mienne quand j'ai passé le CD dans mon lecteur après l'achat. Une excitation due à la joie de découvrir un groupe proposant du neuf, mais aussi une certaine peur d'être déçu.
Et là, illumination, on rentre dans un monde de fous qui se construit pas à pas, porté par le chanteur (Jonsi Birgisson) qui, un jour où il avait sûrement mieux à faire, a joué de sa guitare à l'aide d'un ... archet de violoncelle! Le reste du groupe (basse, batterie, claviers) est excellent, et est en parfaite cohésion avec son chanteur (ce qui est très dur à obtenir en musique) ; les morceaux excellents et longs s'enchaînent bien, et entraîné par cette lenteur et cette harmonie, on part se réfugier loin dans son imaginaire.
Au bout de plus d'une heure de voyage, la musique s'arrête (en ayant pris soin de vous faire atterrir tranquillement), et on se sent bien (s'endormir avec, c'est le pied !...).

En tout cas, c'est intense et rythmé malgré le fait que cette musique soit lente et que les chansons soient chantées en Hopelandic(langage créé et usité par Jonsi). Une expérience inédite ... Enjoy !


Exceptionnel ! !   19/20
par Takichan


 Moyenne 15.14/20 

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Posté le 19 octobre 2004 à 18 h 15

A l'écoute de cet album je me suis pris une grosse claque, j'y repense encore, j'ai du mal à m'en remettre.....
J'avoue que j'étais principalement focalisé sur le rock, mais là, je suis sous le charme de cette musique. Je ne sais pas comment la définir, il est impossible de décrire cet album en restant fidèle à ce que l'écoute peut nous procurer...

Franchement si un jour ou un soir (encore mieux), vous n'avez rien à faire, écoutez Sigur Rós, mettez un casque , allongez vous sur votre lit et fermez les yeux, je vous promets vous ne serez pas déçu du voyage....
Sigur Rós est l'un de ces groupes qui arrivent à rendre la tristesse jouissive. Du grand art.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 27 octobre 2004 à 22 h 46

- Très cher PrivateJoker, bonjour ! Je vous ai invité ce jour afin que vous nous parliez d'un UFO qui nous arrive en direct de la voie lactée, de cette dernière sensation venue du froid polaire, de ces extraordinaires elfes cousins germains de Björk, d'une musique vaporeuse qui jaillit des geysers de l'Islande pour nous emmener loin dans l'éther, de ce disque sublime qu'est "Agaetis Byrjun", de ...
- OÏ OÏ !! Hello les kidz, tonton rock'n roll is back : yeah !!
- Heu d'accord ... pas s'énerver, c'est léger has-been le pogo : alors, vous pensez quoi des génies de Sigur Rós ?
- C'est de la grosse daube exécrable.

- Hein ? quoi ? qu'ouïe-je ? Vous n'êtes pas le bon invité ? Je me suis trompé dans mes fiches ? Répétez pour voir !
- C'est de la grosse daube exécrable, de plus prétentieuse et totalement surfaite, qui bénéficie d'un effet de 'hype' assez habituel dans le rock : y'a qu'à voir les Sex Pistols, sauf qu'eux au moins étaient drôles...
- Je vous arrête tout de suite ! Y'a aucun rapport entre les SP et Sigur Rós, vous êtes d'une totale mauvaise foi : les premiers étaient des gros lourdingues nihilistes alors que les seconds nous enchantent l'âme de leur légèreté, rien à voir !
- Merci, j'avais pas remarqué qu'il y avait une différence entre les 2 : les SP furent des spécialistes du cafard écrasé ou de la sodomie sans condom et présentèrent une image dangereuse, là où SR se contente d'assurer une bonne alternative au désodorisant pour WC ou aux anti-dépresseurs, malheureusement c'est un peu cher et non remboursé par la Sécurité Sociale ... Mais je ne causais aucunement ici de ressemblance musicale, mais de l'effet de mode : le simple fait d'avoir été mis sous les projecteurs de la rumeur aura suffi pour ces 2 formations, les uns et les autres se persuadant que c'était des groupes 'géniaux' sans savoir de quoi il retournait musicalement, ce qui fait que nos amis les joyeux consommateurs se sont précipités sur leurs disques les yeux fermés, vous voyez ?

- M'enfin quand même ! Sigur Rós est devenu un pilier du post-rock, avec Mogwaï et Godspeed You! Black Emperor : vous ne pouvez pas le descendre ainsi, yapabon !!
- Héhé, ça me fait bien marrer d'entendre partout ces comparaisons foireuses, vu que SR est plus proche musicalement de Muse ou Radiohead : chanteurs qui en font des tonnes dans l'agaçant, instrumentation bateau clavier guitare basse batterie - GY!BE, c'était 10 musiciens dont 2 batteurs et aucun chanteur, n'est-ce pas - avec rajout de quelques passages jazz ou classique qui sont autant de clichés (au passage, merci à Björk d'avoir remis cette pratique au goût du jour, même si elle prend bien plus de risques), omniprésence d'un romantisme dégoulinant, travail maniaque sur le son avec dans le même temps refus de laisser l'électricité parler toute seule (quand Mogwaï fait un mur du son, c'est un mur infranchissable d'énergie qui fait mal aux oreilles), etc ...

- Je m'insurge : hors de question de vous laissez dire cela !! Car quand bien même Sigur Rós serait à rapprocher des excellents Radiohead et des non moins bons Muse, vous oubliez de dire qu'il s'agit là de pop-music de génie, réhaussée d'orchestrations touchantes et d'arrangements somptueux : haha !?! ça n'est pas rien !!
- Pas vraiment non, pas vraiment de génie ... plutôt prétentieuse au possible, comme si SR avait voulu imiter Cure tout en jouant la carte du lyrisme joyeux au lieu du sombre désenchantement : or, je préfère m'écouter "Disintegration" plutôt que "Agaetis Byrjun", tant il est vrai que l'original est toujours préférable à la copie ; et cette manie qu'ils ont de se la jouer "on vous apporte le paradis sur un plateau plaqué or" en jouant les anges bardés d'ailes de carton, sans oublier les samples clichés de rigueur (marée, avion qui décolle, cœur humain, orage électronique, ce genre de trucs) et les zolis intruments à corde / à vent qui font penser aux pires ballades de Metallica jouées par un ensemble de musique de chambre, à grand renfort de claviers pompeux : l'impression désagréable d'avoir Richard Clayderman à la production, et un max de reverb' un peu partout pour épaissir la sauce, berk ... Quant aux passages jazz, ils sont vraiment étonnants car il semble que SR se soit arrêté dans les années 50 lorsque le véritablement génial Charles Mingus faisait du proto-free-jazz : ils sont au courant que John Zorn existe ? Apparemment pas plus que de l'existence de Sonic Youth, sinon on aurait peut-être droit à de la dissonance vraiment dangereuse, et non à un ersatz ... "Gimme Danger" comme disait l'autre.

- Mais mais, zut enfin !! Et l'invention de leur propre langage pour les lyrics, le Hopelandic, c'est pas un trait de génie ça ? Hein hein ?
- Ca ne garantit aucun talent, le fait de chanter d'une façon que personne ne comprend, ça permet juste de ne déranger personne avec les paroles, et on trouve 100 fois plus d'originalité dans la musique de Nosfell ou Ekova, pour ne citer que des artistes français qui chantent aussi dans leur langage inventé ... bon, y'a quand même un avantage avec le Hopelandic, c'est qu'il est très adapté à la façon de faire du chanteur : vous savez ? cette espèce de voix nasillarde ... Il chante du nez le pauvre, c'est dommage vraiment !
- Certes mais... heu, quand même... L'intro et l'outro qui sont des morceaux du reste de l'album joués à l'envers, c'est une super idée de génie : non ? non ?
- Bin c'est-à-dire que, pour la première démo de mon combo hardcore, il y a plus de 10 ans, on avait eu la même idée, histoire de jouer les intéressants tout en rajoutant du temps d'écoute : ça fait croire qu'il y a 2 titres zarbis de plus sur le skeud, cool ! Je ne sais si Sigur Ròs a pensé de façon aussi cynique : en tout cas y'a aucun génie là-dedans...

- Je suis atterré : on va finir cet interview rapidos, et vous pouvez vous brosser pour que je vous réinvite ... bon, vous donnez quelle note à cet album ? cet incroyable don des dieux ?
- C'est exécrable donc 1 sur 20 : parce que, quand même quand même, le packaging du disque, il est joli tout plein ... et je ne vous en veux pas de m'en vouloir : j'y peux rien, je suis un inrockuptible, je porte ma croix, arf.
- Bah tiens ... comme on est malheureusement en démocratie et que je ne peux vous faire fusiller : un dernier mot pour les fans qui nous suivent, histoire de les adoucir vu qu'ils risquent de vous attendre à la sortie, gnark gnark.
- Oui bien sûr, quelques conseils d'écoute, histoire de partir réellement dans les sphères célestes : "The Köln Concert" de Keith Jarrett, "Chants de l'Extase" de Hildegard Von Bingen et bien sûr "Lift your Skinny Fists like Antennas to Heaven" de Godspeed You Black Emperor ! et enfin, jetez "Kid A" de Radiohead ...

- Là c'en est trop !!! Allez, ouste : dehors, dehors j'ai dit !!! DEHORS !!!
- Ciao les kidz : may the force of Jeff and Tim Buckley be with you, hihi.
Exécrable ! !   1/20



Posté le 08 décembre 2004 à 12 h 31

Pendant bien longtemps, chez mon disquaire je suis passé devant ce disque, intrigué surtout par la pochette sans oser m'approcher.
Et puis toujours chez mon disquaire ma curiosité m'a poussé à l'écouter.
Et j'ai été déçu, intrigué par cette drôle de musique, mais déçu.
Il m'a fallu presque un an avant de retenter l'expérience. Et là un petit quelque chose c'est passé.

Peut-être qu'à cette époque j'étais aussi plus ouvert à d'autres styles musicaux qu'un an auparavant.
Il faut aussi dire que je n'avais pas été submergé par le battage médiatique qui a eu lieu autour du groupe. J'avais donc une écoute vierge.
Il a résulté de cette écoute une sorte de grâce. Je suis rapidement rentré dans cet univers si particulier.
J'ai aimé le traitement des guitares, calmes ou très saturées.
J'ai aimé la voix de ce personnage aussi longiligne que mystérieux tout en étant parfois un peu agacé par trop de manièrisme.
J'ai aimé cette langue nordique et j'ai imaginé le sens des textes sans en comprendre un mot.

Je comprends parfaitement que cette musique puisse agacer voir horrifier certains.
Pour ma part je trouve cet album sincère et exprimant un univers particulier qui me touche.
Très bon   16/20



Posté le 15 octobre 2005 à 15 h 09

Si vous voulez combiner extase, évasion, beauté, mélancolie, sérénité, bref des émotions à l'état pur, et pénétrer un univers unique, errer dans des paysages sonores d'une splendeur à couper le souffle, eh bien ce Agaetis Byrjun vous tend les bras.
Après une intro nuageuse, "Svefn-G-Englar" pose son ambiance feutrée, ouatée, délicate, les sons de la guitare, du piano et de la batterie s'étirant mollement, paresseusement, remplissant l'espace de leur intensité, la voix magique de Jonsi faisant le reste. Premier morceau donc, et premier chef d'oeuvre. "Staralfur" arrive ensuite, introduit par un piano qui laisse des cordes divines ensuite et une voix angélique prendre le relais et nous faire monter plus haut encore. "Flugufrelsarinn", le titre suivant, commence avec une guitare qui, à elle seule, suffit à dresser une toile sonore inédite, magnifique, aidée en cela par une batterie discrète et une voix que je qualifierais d'envoûtante, ce terme étant toutefois, à mon sens, insuffisant à décrire l'effet produit, la splendeur et l'intensité qui émanent de ce chant.
Arrive alors "Ny Batteri" et là encore, les mots me manquent pour décrire ce titre et les sensations qu'il engendre. Intro céleste, aussi belle que floue, relayée par la voix, la batterie se mettant soudain à taper plus fort, l'intensité du chant montant également d'un cran. Petite accalmie à 2 minutes de la fin, avant que la voix ne relance la machine toujours accompagnée de la batterie, pour ralentir le tempo sur la fin, laissant le morceau se finir sereinement et laissant l'auditeur dans les cordes après une telle oeuvre.
"Hjartao Hamast" à l'intro jazzy prend le relais avec brio, le chant d'abord discret prenant une certaine profondeur, les quelques notes de piano suffisant à doter ce morceau d'une atmosphère captivante. Et là, on a droit à ce qui constitue pour moi, au même titre que "Ny Batteri", l'un des plus beaux titres jamais écrits : "Vidrar Vel Til Loftarasa". Longue intro avec piano charmeur et batterie délicate, se posant exactement là ou il le faut, les cordes en fond enjolivant encore le tout, quand arrive Jonsi et son chant qui vous serre la gorge, vous emmene dans les hautes sphères de l'émotion, de l'enchantement surtout, malgré la mélancolie qu'il engendre...mais une mélancolie enchanteresse, salvatrice. Les deux dernieres minutes du titre voient les différents instruments s'imbriquer les uns dans les autres, les cordes et les futs 'surfant' de superbe manière au dessus de ce maelstrom sonique de toute beauté. En parlant de beauté, regardez la vidéo de ce titre et dites-moi si vous êtes parvenus à rester de marbre devant ce qu'elle dégage...
Après ça, c'est "Olsen Olsen" et son intro aux quelques notes de basse et à la batterie doucereuse qui nous berce, lorsqu'arrive Jonsi...puis une flûte sorti d'on ne sait où, le chant brumeux prenant ensuite la place, relayé par la mélodie des cordes qui enfle avec la batterie derrière, engendrant une atmosphère une nouvelle fois unique.
Ensuite, c'est "Agaetis Byrjun" et "Avalon", le premier nous montrant à nouveau le savoir-faire du groupe à partir d'une instrumentation presque minimaliste, dont la moindre note dégage une intensité proprement hallucinante, à l'image de certains morceaux de Radiohead. Et le dernier servant d'outro propice à l'atterissage de l'auditeur.
Mais cet auditeur c'est moi et je ne veux plus redescendre, d'ailleurs je n'y arrive plus. Je vais rester parmi les anges et les elfes et remercier les artistes islandais pour cet album, ce périple sonore qui accompagne chaque instant de ma vie et rend celle-ci meilleure.
La perfection!
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 22 mai 2006 à 17 h 33

J'imagine que comme beaucoup, j'ai découvert Sigur Rós avec cet album. En ce qui me concerne ce fût (et pas seulement de bière !!) sur les conseils d'un pote, qui connaissant mes goûts pour les arpèges cristallins et autres mélodies planantes, que j'ai acheté ce disque les yeux fermés, sans avoir jamais entendu parler de ce groupe. Au final je pense que le pari est relevé : c'est doux, calme, reposant, un disque idéal pour un réveil tranquille, ou pour un sommeil lourd et enfumé... Ce sont uniquement à ces occasions que j'écouterai ce disque ou ce genre de musique qui m'ont beaucoup rappelés en passant la b.o. des Chroniques de la Guerre de Lodoss pour les ambiances féeriques. Après je pense que c'est pas trop le genre de truc que j'irais voir en concert ou que je mettrais dans mon baladeur...
Sympa   14/20



Posté le 24 décembre 2007 à 18 h 47

Un album à écouter d'une traite, dans l'ordre des pistes définies. Ne surtout pas se lancer dans un quelconque élan de prétention en s'essayant au 'random', ou autre 'playlists' improvisées. Cet album est à considérer comme un bloc, un tout, où chaque morceaux est en relation avec le précédent et le succèdent.
C'est ainsi qu'on peut démarrer l'écoute. C'est parti pour un long voyage emplit de sérénité. Flottant, survolant au dessus de ces longues plages musicales sans fin.
Une évasion idéale pour les stressés. Un calme platonique, une lenteur aquatique. On se laisse partir, s'évaporer, dans la plus grande quiétude. Confiant, on se laisse tomber, rattrapé par le chant et les arrangements instrumentaux indéfinissables. Une musique indéfinissable... Mais qui procure un certain bien être, un plaisir détendu. Difficile de poser des mots sur des émotions. Mais quand émotions il y a et qu'elles se libèrent c'est que la musique est bonne, bonne, bonne !!!
Excellent !   18/20







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