Placebo

Paris [Olympia] - jeudi 13 mars 2003

Les fans de Placebo sont formidables. Entre les acharné(e?)s qui faisaient le pied de grue devant l'Oympia depuis huit heures du matin et la demi-douzaine de sosie de briaaaaaaaaan qui m'ont fait croire à une hallucination personnelle (plus une courtey love qui apparemment s'était trompée de jour), il y avait de quoi se décourager de mettre un pied dans la queue pour attendre sagement. Passons sur la monstrueuse bousculade à l'ouverture des portes (qui m'aura quand même permis par un heureux concours de circonstances de me retrouver au premier rang, compressée entre deux groupies graves), et sur la première partie, Operator, groupe electro-rock "peut mieux faire" qui aura tout de même réussi à me décoller les tympans.
Placebo arriva donc à l'heure, débutant convenablement par "Bulletproof Cupid" pour réveiller les foules (et les slammers), enchaînant proprement les tubes et les extraits du nouvel album, dont certains bénéficiaient déjà d'un réarrangement pour la scène (ceux qui ont écouté "Sleeping with ghosts" risquent d'être surpris par le changement de tempo...). A noter toutefois le parti pris du groupe pour les anciennes chansons rarement jouées ("Lady of the flowers") et les singles -qui-marchent ("pure morning", "taste in men", "special k", etc.). On remarquera aussi que Placebo prend un malin plaisir à triturer "teenage angst" dans tous les sens, car après la version piano, voici la version acoustique pour ceux qui n'auront pas encore eu le temps d'apprendre les paroles par coeur...
Et puis il y eût cette reprise de "Where is my mind?", ou quand le groupe in (Placebo) rencontre le groupe culte (Pixies), qui confirme un peu plus l'impression laissée par "This picture", à savoir la filiation indirecte de Placebo avec les monstres sacrés, Placebo comme le fils illégitime de Bowie (l'intro de cette dernière chanson interdit le doute). Un set "juste comme il faut", qui durera une heure trente chrono, pas plus pas moins, juste le temps pour brian de glisser entre deux chansons ou lors d'un réglage technique que lui et son groupe sont contre la guerre en Irak. Lui qui voulait échapper aux clichés du fantôme glam rock aura mis les pieds en plein dans un autre : celui de l'engagement gratuit et lourdaud, qui fait balbutier à toutes les rock-pop stars le même lieu commun. Néanmoins, cela restera un bon concert, certes pas mémorable comme celui du 4 octobre 2000 dans la même salle (une pensée tout de même pour les vigiles qui ont risqué leur vie à l'ouverture des portes, et qui doivent maintenant maudire Placebo), mais le genre de concert qui pose les bonnes questions : que peut donc faire un groupe à succès devant les années qui filent et les pousse un peu plus vers le panthéon des has been? Placebo se trouve à présent au carrefour d'une carrière, à la fin d'un décennie triomphante. A eux de ne pas se tromper de chemin...


Sympa   14/20
par Scifi_leni


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