Killing Joke
Pylon |
Label :
Spinefarm |
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Killing Joke et Georges Abitbol, c'est un peu le même combat: un combat contre un "monde de merde", leur musique se lançant comme "un cri de révolte à leurs frères opprimés", toujours en résistance. Et cela fait plus de 35 ans que ça dure, une union sacrée qui aura duré plus longtemps que les mariages de certains des membres du groupe, dixit Coleman.
Et ce n'est pas Pylon qui changera cet état de fait : la colère, la volonté de se battre sont toujours là, tout comme le spleen et la mélancolie, incarnés tour à tour par des guitares métal aux riffs sortis d'ailleurs, des mélodies urgentes, des claviers de fin du monde et des effets technoïdes discrets (et toujours bien placés). Au dessus de tout cela se souligne le chant incarné et résolu de Jaz Coleman, toujours aussi déterminé à créer le son de la lutte contre l'apocalypse.
On pourra reprocher à Killing Joke d'utiliser les mêmes ficelles, de résumer leur héritage musical entre Métal et New Wave, de jouer sur les mêmes imageries, mais force est de constater qu'à 55 ans de moyenne d'âge, le combo est très en forme et livre avec Pylon un album fort et solide, et qui peut faire rougir de honte leurs concurrents, tous styles de musiques confondues. Oui, c'est ça rentrez à la maison et écoutez Pylon, histoire d'avoir une leçon.
Ce disque est effectivement une leçon d'efficacité (et ce malgré des titres étirés, d'une moyenne de 6 minutes) et de solidité. Une fessée. Rien que l'ouverture, "Autonomous Zone" pose le cadre: beat technoïde, brouillages indus, coups de de guitare-basse-batterie lourds comme les détonations d'un fusil à pompe, le morceau part au quart de tour à un rythme enlevé, avec une facilité déconcertante. C'est ainsi que Killing Joke fait le ménage dans nos oreilles. Certes, la production tend à grossir quelque peu le trait, mais le groupe sait comment alpaguer ses auditeurs et le fait diablement bien. "Dawn Of The Hive" rentre également dans le lard, ne laissant aucun répit, se fait plus urgent: on est pas là pour déconner.
Ce qui ressort également de cet album, c'est la volonté de faire plaisirs aux fans, de les remercier: ainsi, tel aspect ou autre de la musique du groupe trouvera une incarnation. "Euphoria" fera du bien aux nostalgiques de Night Time, le titre où le synthé désespéré de Coleman est le plus présent, "I Am The Virus" ravira ceux qui ont abordé le groupe avec Extremities, Dirt, And Various Repressed Emotions où le chant de Coleman est toujours incroyablement habité, rageur, convaincu. On pourra arguer que le groupe est dans la redite, mais puisque le combat n'est pas terminé pour eux, il faut donc continuer, continuer à donner tout ce qu'ils ont. En tout cas, on ne pourra leur reprocher leur sincérité. Et puis, on ne peut pas cracher sur un disque aussi fort dans ses contours que dans ses mélodies: si l'on peut effectivement constater que "Big Buzz" est un peu facile, peut-être un peu trop "pop"pour du Killing Joke, le morceau n'en est pas moins agréable. Par ailleurs, comment résister aux tourments rythmiques et apocalyptiques de "New Jerusalem", comment rester de marbre face à la force de "New Cold War" avec les riffs toujours aussi incroyables de Geordie Walker et son refrain de malade? Le détachement résolu de "War On Freedom" est irrésistible, et sa mélodie, quoique simple, est d'une classe absolue. "Delete" et "Into The Unknown" peut-être un peu moins marquants ne vous empêcheront pas de vouloir pogotter, de foncer et constituent avec "I Am The Virus" une fin de disque tout de même jubilatoire.
Les titres bonus sur l'édition Deluxe quoique plus anecdotiques sauront de toute manière satisfaire les fans. On remarquera notamment le bien nommé "Apotheosis", évoquant encore Night Time dans ses pauses et tout aussi supersonique que les morceaux évoqués ici. Seul le remix de "Snakedance", bien qu'Indus, pourra être un peu lourdingue à la longue.
Comme dirait le bon vieux Georges "finissons-en avec la résignation et l'indifférence", écoutons ce disque de Killing Joke, ouvrons nos yeux autant que nos oreilles et ne nous refusons pas ce plaisir d'un très bon album.
Et ce n'est pas Pylon qui changera cet état de fait : la colère, la volonté de se battre sont toujours là, tout comme le spleen et la mélancolie, incarnés tour à tour par des guitares métal aux riffs sortis d'ailleurs, des mélodies urgentes, des claviers de fin du monde et des effets technoïdes discrets (et toujours bien placés). Au dessus de tout cela se souligne le chant incarné et résolu de Jaz Coleman, toujours aussi déterminé à créer le son de la lutte contre l'apocalypse.
On pourra reprocher à Killing Joke d'utiliser les mêmes ficelles, de résumer leur héritage musical entre Métal et New Wave, de jouer sur les mêmes imageries, mais force est de constater qu'à 55 ans de moyenne d'âge, le combo est très en forme et livre avec Pylon un album fort et solide, et qui peut faire rougir de honte leurs concurrents, tous styles de musiques confondues. Oui, c'est ça rentrez à la maison et écoutez Pylon, histoire d'avoir une leçon.
Ce disque est effectivement une leçon d'efficacité (et ce malgré des titres étirés, d'une moyenne de 6 minutes) et de solidité. Une fessée. Rien que l'ouverture, "Autonomous Zone" pose le cadre: beat technoïde, brouillages indus, coups de de guitare-basse-batterie lourds comme les détonations d'un fusil à pompe, le morceau part au quart de tour à un rythme enlevé, avec une facilité déconcertante. C'est ainsi que Killing Joke fait le ménage dans nos oreilles. Certes, la production tend à grossir quelque peu le trait, mais le groupe sait comment alpaguer ses auditeurs et le fait diablement bien. "Dawn Of The Hive" rentre également dans le lard, ne laissant aucun répit, se fait plus urgent: on est pas là pour déconner.
Ce qui ressort également de cet album, c'est la volonté de faire plaisirs aux fans, de les remercier: ainsi, tel aspect ou autre de la musique du groupe trouvera une incarnation. "Euphoria" fera du bien aux nostalgiques de Night Time, le titre où le synthé désespéré de Coleman est le plus présent, "I Am The Virus" ravira ceux qui ont abordé le groupe avec Extremities, Dirt, And Various Repressed Emotions où le chant de Coleman est toujours incroyablement habité, rageur, convaincu. On pourra arguer que le groupe est dans la redite, mais puisque le combat n'est pas terminé pour eux, il faut donc continuer, continuer à donner tout ce qu'ils ont. En tout cas, on ne pourra leur reprocher leur sincérité. Et puis, on ne peut pas cracher sur un disque aussi fort dans ses contours que dans ses mélodies: si l'on peut effectivement constater que "Big Buzz" est un peu facile, peut-être un peu trop "pop"pour du Killing Joke, le morceau n'en est pas moins agréable. Par ailleurs, comment résister aux tourments rythmiques et apocalyptiques de "New Jerusalem", comment rester de marbre face à la force de "New Cold War" avec les riffs toujours aussi incroyables de Geordie Walker et son refrain de malade? Le détachement résolu de "War On Freedom" est irrésistible, et sa mélodie, quoique simple, est d'une classe absolue. "Delete" et "Into The Unknown" peut-être un peu moins marquants ne vous empêcheront pas de vouloir pogotter, de foncer et constituent avec "I Am The Virus" une fin de disque tout de même jubilatoire.
Les titres bonus sur l'édition Deluxe quoique plus anecdotiques sauront de toute manière satisfaire les fans. On remarquera notamment le bien nommé "Apotheosis", évoquant encore Night Time dans ses pauses et tout aussi supersonique que les morceaux évoqués ici. Seul le remix de "Snakedance", bien qu'Indus, pourra être un peu lourdingue à la longue.
Comme dirait le bon vieux Georges "finissons-en avec la résignation et l'indifférence", écoutons ce disque de Killing Joke, ouvrons nos yeux autant que nos oreilles et ne nous refusons pas ce plaisir d'un très bon album.
Très bon 16/20 | par Machete83 |
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