Killing Joke
Laugh? I Nearly Bought One! |
Label :
Caroline |
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Les compilations, les best-of, les recueils d'inédits, sont généralement très chiants, les groupes y allant de leurs plus grands succès publics et trouvant là généralement un moyen efficace de terminer un contrat discographique à moindres frais. Pourtant, concernant Killing Joke, on peut quand même difficilement parler de hits et de coup marketing. L'utilité principale de Laugh? I Nearly Bought One sera donc pour l'amateur de se replonger un instant dans les racines du groupe, cet album dressant un panorama de sa première décennie d'existence : 1979 - 1990.
Personnellement, ne connaissant KJ que depuis les années 90, je suis tout d'abord très surpris par les origines du groupe et son dub clinique représenté par "Turn To Red." Moi qui m'attendais à une sorte de punk indus, l'étonnement est de taille. Cela dit, même si le morceau est très classique, c'est un des premiers composés par KJ, il est intéressant car il permet de saisir l'ampleur de l'évolution musicale des Anglais. De plus, on revient sur des territoires plus connus dès "Pssyche", un titre live très tendu et doté d'une excellente énergie. L'approche chronologique permet de suivre pas à pas KJ dans ses pérégrinations, l'intérêt général pouvant à l'occasion prendre le pas sur le particulier, un titre comme "Requiem" me laissant de marbre, peut-être parce que j'y retrouve un feeling punk anglais à la The Clash, groupe que je n'ai jamais apprécié. Je reste davantage séduit par les rythmes plus tribaux de "Wardance" ou les ambiances plus electro-cold wave de "Follow the Leaders" et "Unspeakable", tous dotés de refrains particulièrement accrocheurs en dépit de leur froideur. Les guitares s'y font plus dissonantes, la basse plus prégnante.
Ce sont véritablement les morceaux de cette période qui me font mieux prendre conscience de l'influence qu'a KJ sur la scène metal-indus moderne, "The Hum" par exemple me semblant avoir été écrit pour Kil The Thrill. J'y retrouve un même son, une même façon d'utiliser les machines.
Néanmoins, en dépit de la bonne qualité de cette compilation, j'ai tout du même du mal à adhérer à bon nombre de chansons, trouvant le style bien moins accrocheur que dans les dernières réalisations. Les titres sont trop uniformes et il n'y a guère que "Eighties", auquel Nirvana a piqué sa ligne de basse, qui me tire un peu de la torpeur indifférente dans laquelle je m'enlise. Je dresse enfin l'oreille pour "Darkness Before Dawn" : un riff imparable et une mélodie beaucoup plus désabusée m'évoquant un Cure des grands jours. Cette impression se confirme à l'écoute de "Love Like Blood", sans doute les deux meilleures chansons de cette compilation qui se termine sur un classique de KJ, "Age of Greed", en live.
Loin d'être mauvais ou anecdotique, "Laugh" s'adresse en premier lieu à ceux qui souhaitent découvrir les débuts du groupe sans devoir s'enfiler leur discographie complète. Suffisamment bien construit pour se faire une idée assez nette, je reste cependant définitivement un fan du Killing Joke des 90's.
Personnellement, ne connaissant KJ que depuis les années 90, je suis tout d'abord très surpris par les origines du groupe et son dub clinique représenté par "Turn To Red." Moi qui m'attendais à une sorte de punk indus, l'étonnement est de taille. Cela dit, même si le morceau est très classique, c'est un des premiers composés par KJ, il est intéressant car il permet de saisir l'ampleur de l'évolution musicale des Anglais. De plus, on revient sur des territoires plus connus dès "Pssyche", un titre live très tendu et doté d'une excellente énergie. L'approche chronologique permet de suivre pas à pas KJ dans ses pérégrinations, l'intérêt général pouvant à l'occasion prendre le pas sur le particulier, un titre comme "Requiem" me laissant de marbre, peut-être parce que j'y retrouve un feeling punk anglais à la The Clash, groupe que je n'ai jamais apprécié. Je reste davantage séduit par les rythmes plus tribaux de "Wardance" ou les ambiances plus electro-cold wave de "Follow the Leaders" et "Unspeakable", tous dotés de refrains particulièrement accrocheurs en dépit de leur froideur. Les guitares s'y font plus dissonantes, la basse plus prégnante.
Ce sont véritablement les morceaux de cette période qui me font mieux prendre conscience de l'influence qu'a KJ sur la scène metal-indus moderne, "The Hum" par exemple me semblant avoir été écrit pour Kil The Thrill. J'y retrouve un même son, une même façon d'utiliser les machines.
Néanmoins, en dépit de la bonne qualité de cette compilation, j'ai tout du même du mal à adhérer à bon nombre de chansons, trouvant le style bien moins accrocheur que dans les dernières réalisations. Les titres sont trop uniformes et il n'y a guère que "Eighties", auquel Nirvana a piqué sa ligne de basse, qui me tire un peu de la torpeur indifférente dans laquelle je m'enlise. Je dresse enfin l'oreille pour "Darkness Before Dawn" : un riff imparable et une mélodie beaucoup plus désabusée m'évoquant un Cure des grands jours. Cette impression se confirme à l'écoute de "Love Like Blood", sans doute les deux meilleures chansons de cette compilation qui se termine sur un classique de KJ, "Age of Greed", en live.
Loin d'être mauvais ou anecdotique, "Laugh" s'adresse en premier lieu à ceux qui souhaitent découvrir les débuts du groupe sans devoir s'enfiler leur discographie complète. Suffisamment bien construit pour se faire une idée assez nette, je reste cependant définitivement un fan du Killing Joke des 90's.
Pas mal 13/20 | par Arno Vice |
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