Killing Joke

Pandemonium

Pandemonium

 Label :     Butterfly 
 Sortie :    mardi 26 juillet 1994 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Après 4 ans d'absense, Killing Joke ressussite, avec cet album titanesque, pharaonique.

Des mélodies orientales (Jaz Coleman est docteur dans ce domaine !) sont fondues dans un moule de guitares saturées à outrance, parfois enserrées dans un carcan techno toujours bien senti.
Au sein de ce mélange improbable, le premier morceau, éponyme, donne le ton : synthé et guitare arabisants sur un riff d'une puissance à couper le souffle ... Les paroles annoncent elles aussi la couleur de la suite : un parti pris mystique assumé, et, c'est assez rare pour qu'on le souligne, très intelligemment mené, loin de tous les clichés gothiques des groupes pour adolescents névrosés.
S'en suit "Exorcism", qui surenchérit encore sur le morceau précédent. Les hurlements Jaz miment à la perfection un exorcisme dont on a du mal à se remettre (une version enregistrée dans la chambre mortuaire de la grande pyramide existe, on ne fait rien à moitié chez Killing Joke ...).
"Millenium" vient ensuite remêler les arabesques à un riff cyclopéen, ingrédients repris, sans redite, dans "Labirinth" et "Communion", un morceau qui deviendra emblêmatique de leurs concerts, pensés comme des cérémonies. Mais la blague qui tue n'est pas au bout de ses ressources, et "Blackmoon" vient nous montrer s'il était besoin, que Geordie est un guitariste exceptionnel : une pièce tout en arpèges subtiles et peu orthodoxes.
N'oublions pas aussi que 'le groupe qui a toujours dix ans d'avance' se place ici en précurseur du techno-trash dans "Exorcism", "Whiteout" et "Mathematics of Chaos".

Violent et intelligent, ce groupe a une âme, ce qui se fait bien rare. Ce 'désordre indescriptible (Pandemonium) va en déstabiliser plus d'un !


Exceptionnel ! !   19/20
par Heurtar


 Moyenne 18.67/20 

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Posté le 23 avril 2006 à 10 h 56

Quel album ! Avec Youth de retour à la basse et à la production, le groupe produit là un album unique, pierre angulaire de leur dicographie. Son énorme, déluge de guitares dissonantes et au son venu d'ailleurs, les boules et samples se mélangent à la musique orientale et aux vocaux possédés de Jaz Coleman. Sans Killing Joke, il n'y aurait sans doute jamais eu Nine Inch Nails, Ministry. J'ai commencé à decouvrir cet album plusieurs années après sa sortie tant j'ai mis du mal à le comprendre, preuve que le groupe était toujours en avance sur son temps. Ecouter cet album c'est rentrer dans un monde dangereux où le métal cotoie le psychedelisme, l'indus, l'électro et les musiques orientales avec en chef d'orchestre Jaz Coleman ! Exceptionnel !
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 25 avril 2007 à 20 h 00

Après avoir été salué comme un des groupes de rock anglais les plus influents des années 80, Killing Joke revient, en cette année 1994, pour enfoncer le clou avec le mystérieux Pandemonium. Ne faisant pas les choses à moitié, le groupe se dote d'un nouveau son et d'une hargne à faire pâlir n'importe quel groupe de métal.

Finis les sons plats et sans saveur des années 80. Geordie bidouille son matériel et sort un son métallique inédit. Spatiaux, acérés et saturés à l'extrême, les riffs explosent complètement l'espace sonore. Les différentes couches de guitares forment un énorme mur du son et donnent encore plus de relief à l'atmosphère mystique et habitée du groupe. Les synthés et samples sont eux aussi orientés dans une direction ésotérique. Les origines égyptiennes de Jaz Coleman ressortent plus que jamais par l'utilisation de sons arabes. Ceci couplé à des percussions et des cordes typiquement maghrébines rend l'ambiance générale de l'album complètement folle et flippante. La voix de stentor de Jaz Coleman vient déclamer par la dessus des textes crypto-magiques. Il profite également de cette renaissance pour utiliser des vocodeurs. On a constamment l'impression d'assister à une cérémonie mystique arabe. Cet album est vraiment unique en son genre et, rien que pour cette atmosphère hallucinée, vaut largement le détour.

Chaque morceau contient son lot d'éléments propres qui le rend complètement différent et original. L'ambiance change donc d'un bout à l'autre de l'album. "Pandemonium" et "Communion" sont assez lents et emplis d'une tension malsaine et d'un entrain communicatif. Ce dernier sert d'ailleurs toujours d'introduction de concert. Ces moments posés laissent la place à des déluges de folie furieuse: "Exorcism", "Black Moon" ou "Labyrinth" balancent du gros riff, appuyés par le clavier et la voix de prédicateur allumé de Jaz Coleman, on frise le délire total. "Millennium", doté d'un riff lourd et imparable et d'un refrain arabisant mène carrément à la transe. Un peu le pendant ésotérique d'un morceau de Ministry, l'ambiance est à nouveau gorgée de sensations magiques. Plus douce, "Jana" prouve que le groupe peut aussi composer avec une plénitude éthérée. La voix, même si elle est poussée sur les refrains, parvient à faire un peu redescendre la tension. Le son, si original, donne même une patine spatiale complètement inédite à ce morceau.
Killing Joke s'essaie sur la fin du disque à d'autres sons. Boîtes à rythmes et samples technoïdes font leur apparition sur "Whiteout" et "Mathematics Of Chaos". La folie de ces deux morceaux n'en est que plus décuplée. La ligne de chant du dernier morceau ferait d'ailleurs presque penser que Jaz Coleman a atteint le dernier stade d'un état de possession mystique.

Totalement unique, pour le groupe et la musique en général, ce disque magique est la preuve que le mélange des genres, effectué par des musiciens et compositeurs de génie, ne donne pas toujours un résultat indigeste. C'est bien l'apport des musiques arabes qui donne toute sa saveur à l'album. Jamais aucun groupe n'a réussi à installer une ambiance si magique et ésotérique. Les groupes de métal-gothiques paraissent encore plus pitoyable et ridicules comparés à ce chef-d'oeuvre. Mais Killing Joke n'étant pas le genre à se répéter, cette atmosphère ne sera plus utilisée qu'avec parcimonie sur les futurs albums.
Excellent !   18/20







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