Les Thugs
Nineteen Something |
Label :
Sub Pop |
||||
Enregistré par Kurt Bloch, celui là même qui s'est trouvé à deux reprises derrière les platines des Mudhoney, entre autres, Nineteen Something est sombrement grunge. Un grunge francais qui a la classe, ou des guitares grinçantes, grattantes, électrisantes se déversent a l'infini sur la bande, en une ligne droite semblable à celle de l'horizon ; ce point que semblent fixer les Thugs ; toujours plus loin. En brulot puissant et acharne, Strike avait tout ravagé sur son passage, Nineteen Something remet le couvert, mais pousse plus avant. Les colères sont réminiscentes, mais moins adolescentes, plus matures. Le groupe a vieilli dans le bon sens. Dès les premiers accords, la mélancolie s'agrippe à nous, s'inocule dans nos veines tel un mauvais virus. La musique des Thugs est bien virale, nous vidant de toutes nos émotions, nous laissant KO, sur le carreau.
"Side By Side" laisse a Kurt Bloch la possibilité de s'exprimer avec son orgue. L'ambiance devient alors incroyable, presque surréaliste, nous plongeant dans une profondeur que les Thugs ne semblait pas avoir exploitée auparavant. Echelon après échelon, le groupe poursuit sa route vers la perfection.
"Les Lendemains Qui Chantent" est un manifeste du desespoir. "Il n'y a Que La Mort Qui Tienne Promesse". Paroles d'un négativisme qui rappelle celui de Nirvana et cette désormais célèbre phrase "I'm The Worst On What I Do The Best". On s'englue dans les marécages de la plus infâme dépression. Mais "Never Work Anymore" est tellement énergétique comparée à sa précédente, qu'elle nous soustrait à cette boue collante en nous tirant par la tête, restée par chance encore à découvert. Le riff est couillu et les petits phrases chers aux Thugs brôdent des mélodies qui donnent envie d'y croire encore, jetant à toute volée notre malaise aux oubliettes. "Take Me Away" renoue avec le chant laissé un peu en friche lors de l'album précédent. Ce chant briton conservant son identité française de par l'accent. Les choeurs sont très présents et élargissent l'amplitude de la musique considérablement.
Cet album est en continuelle balance entre des chansons à la dynamique foudroyante, et des morceaux plus ambiants où la tristesse suinte au travers des murs de sons. C'est cela les Thugs, des descentes malheureuses dans les tréfonds de notre être, des réveils en sursaut où l'apitoiement n'a plus sa place.
On est loin du rock garage d'antan, le renouveau est parfait.
Le groupe a probablement sorti cette année-là son plus bel ouvrage en débalant ses tripes à même la table, nous emportant dans ses chutes et ses colères.
"Side By Side" laisse a Kurt Bloch la possibilité de s'exprimer avec son orgue. L'ambiance devient alors incroyable, presque surréaliste, nous plongeant dans une profondeur que les Thugs ne semblait pas avoir exploitée auparavant. Echelon après échelon, le groupe poursuit sa route vers la perfection.
"Les Lendemains Qui Chantent" est un manifeste du desespoir. "Il n'y a Que La Mort Qui Tienne Promesse". Paroles d'un négativisme qui rappelle celui de Nirvana et cette désormais célèbre phrase "I'm The Worst On What I Do The Best". On s'englue dans les marécages de la plus infâme dépression. Mais "Never Work Anymore" est tellement énergétique comparée à sa précédente, qu'elle nous soustrait à cette boue collante en nous tirant par la tête, restée par chance encore à découvert. Le riff est couillu et les petits phrases chers aux Thugs brôdent des mélodies qui donnent envie d'y croire encore, jetant à toute volée notre malaise aux oubliettes. "Take Me Away" renoue avec le chant laissé un peu en friche lors de l'album précédent. Ce chant briton conservant son identité française de par l'accent. Les choeurs sont très présents et élargissent l'amplitude de la musique considérablement.
Cet album est en continuelle balance entre des chansons à la dynamique foudroyante, et des morceaux plus ambiants où la tristesse suinte au travers des murs de sons. C'est cela les Thugs, des descentes malheureuses dans les tréfonds de notre être, des réveils en sursaut où l'apitoiement n'a plus sa place.
On est loin du rock garage d'antan, le renouveau est parfait.
Le groupe a probablement sorti cette année-là son plus bel ouvrage en débalant ses tripes à même la table, nous emportant dans ses chutes et ses colères.
Parfait 17/20 | par Oneair |
Posté le 04 novembre 2005 à 23 h 54 |
Nineteen Something est un superbe album album entre pop, rock, punk et noise ... et Les Thugs poursuivent, grace à ce nouveau monument, leur petit bonhomme de chemin en écrasant pas mal de monde au passage.
"Henry's Back Again déboule 'à la Thugs', guitares à l'appui, pour se finir dans une tempête noisy.
Arrive alors l'irrésistible "Side By Side" et là, je me retrouve à chanter tel un Eric Sourice :
'I remember this day/The sun shining in your eyes/Your skin burning and so sweet/Under my finger and my lips/We were always side by side/You were singing in my mind/Always side by side' ...
... pour enchainer sur "I Was Dreaming", merveille de pop à guitares aux choeurs maison signés Christophe, batteur de folie.
"Les Lendemains Qui Chantent" nous fait la surprise d'un chant en français, superbe et désabusé, sur les désillusions liées à l'existence, puis "Never Work Anymore" nous met sur le flanc avec son chant urgent et ses guitares fulgurantes sur un tempo rapide.
"Take Me Away", petite soeur de "Side By Side", apporte une unité au nombre de classiques des angevins, avant "Defeated" avec pour seul accompagnement sonore la guitare : original et réussi, notamment lorsque quelques accords acoustiques viennent enjoliver le tout sur la fin du titre.
"Ya Basta", instrumental, nous offre un festival de guitares un peu dans le style de "Allez Les Filles" sur Strike en un peu moins rapide, sur fond de voix samplée, puis "A Chance" remet le punk-rock à l'ordre du jour, "Il Gruppetto", court mais incisif, prenant le relais de manière plus véhémente encore.
Nouvel instrumental avec "While I'm Waiting", qui pourrait être un "Waiting" sans la voix, aussi pop et 'guitare' que celui-ci, puis "Magic Hour" marche sur les plates-bandes des groupes ... shoegaze et noisy, la guitare s'offrant une jolie échappée sur les deux dernières minutes.
Enfin "Soon", dernier morceau, mêle la voix d'Eric à une six-cordes noise et un orgue jouant toujours le même motif et nous montre, si besoin était, que les Thugs sont capables de tout et sont désormais un inconturnable de la scène française et internationale.
"Henry's Back Again déboule 'à la Thugs', guitares à l'appui, pour se finir dans une tempête noisy.
Arrive alors l'irrésistible "Side By Side" et là, je me retrouve à chanter tel un Eric Sourice :
'I remember this day/The sun shining in your eyes/Your skin burning and so sweet/Under my finger and my lips/We were always side by side/You were singing in my mind/Always side by side' ...
... pour enchainer sur "I Was Dreaming", merveille de pop à guitares aux choeurs maison signés Christophe, batteur de folie.
"Les Lendemains Qui Chantent" nous fait la surprise d'un chant en français, superbe et désabusé, sur les désillusions liées à l'existence, puis "Never Work Anymore" nous met sur le flanc avec son chant urgent et ses guitares fulgurantes sur un tempo rapide.
"Take Me Away", petite soeur de "Side By Side", apporte une unité au nombre de classiques des angevins, avant "Defeated" avec pour seul accompagnement sonore la guitare : original et réussi, notamment lorsque quelques accords acoustiques viennent enjoliver le tout sur la fin du titre.
"Ya Basta", instrumental, nous offre un festival de guitares un peu dans le style de "Allez Les Filles" sur Strike en un peu moins rapide, sur fond de voix samplée, puis "A Chance" remet le punk-rock à l'ordre du jour, "Il Gruppetto", court mais incisif, prenant le relais de manière plus véhémente encore.
Nouvel instrumental avec "While I'm Waiting", qui pourrait être un "Waiting" sans la voix, aussi pop et 'guitare' que celui-ci, puis "Magic Hour" marche sur les plates-bandes des groupes ... shoegaze et noisy, la guitare s'offrant une jolie échappée sur les deux dernières minutes.
Enfin "Soon", dernier morceau, mêle la voix d'Eric à une six-cordes noise et un orgue jouant toujours le même motif et nous montre, si besoin était, que les Thugs sont capables de tout et sont désormais un inconturnable de la scène française et internationale.
Parfait 17/20
Posté le 03 février 2013 à 09 h 38 |
La production n'ayant pas été satisfaisante avec le rouge Strike -oui, des productions de Steve Albini ne persuadent pas tout le temps en leurs faveurs, pour preuve aussi avec un premier enregistrement resté au placard du virulent In On The Kill Taker de Fugazi qui n'a pas contenté le groupe selon Ian MacKaye- Les Thugs ce sont remis en studio en juin 1997 pour sortir Nineteen Something, en fin de la même année et plus tard sur le label Sub Pop.
La première curiosité à l'époque fut le titre chanté en français (bien qu'on sache aussi que les angevins ont déjà fait avec une reprise des Olivensteins), le meilleur dans cette langue pour le groupe, le désenchanté "Les Lendemains Qui Chantent". Ce morceau calme et mélancolique, tenant le rythme par deux notes, privilegie le chant d'Eric Sourice au plus près de nous sur un rideau formé d'une guitare en retrait et d'un synthétiseur en guise de lanterne froide. Le violent "Never Work Anymore" suit logiquement en reprise de combat et de contestation. Des mêmes acabits punk rock, comme "Side By Side" qui précède, reviennent avec "A Chance" et "Il Grupetto". D'autres morceaux, lestés de tristesses et de colères, se dévoilent planants à l'instar de "Defeated" et d'un "Soon" sans batterie qui ne sent pas la joie. On pourrait avoir des choses à redire à l'écoute de l'instrumental "While I'm Waiting" ou du long "Magic Hour" qui n'excelle pas autant que des grands frères comme "Little Vera's Song" ou "Bulgarian Blues".
Avec tout cela, ce nouveau souffle Nineteen Something offre des courants d'air sombres, voire moroses, qui peuvent aussi bien s'intégrer dans ces débuts des années deux mille quelque chose pas autant réjouissants sur bien des côtés.
La première curiosité à l'époque fut le titre chanté en français (bien qu'on sache aussi que les angevins ont déjà fait avec une reprise des Olivensteins), le meilleur dans cette langue pour le groupe, le désenchanté "Les Lendemains Qui Chantent". Ce morceau calme et mélancolique, tenant le rythme par deux notes, privilegie le chant d'Eric Sourice au plus près de nous sur un rideau formé d'une guitare en retrait et d'un synthétiseur en guise de lanterne froide. Le violent "Never Work Anymore" suit logiquement en reprise de combat et de contestation. Des mêmes acabits punk rock, comme "Side By Side" qui précède, reviennent avec "A Chance" et "Il Grupetto". D'autres morceaux, lestés de tristesses et de colères, se dévoilent planants à l'instar de "Defeated" et d'un "Soon" sans batterie qui ne sent pas la joie. On pourrait avoir des choses à redire à l'écoute de l'instrumental "While I'm Waiting" ou du long "Magic Hour" qui n'excelle pas autant que des grands frères comme "Little Vera's Song" ou "Bulgarian Blues".
Avec tout cela, ce nouveau souffle Nineteen Something offre des courants d'air sombres, voire moroses, qui peuvent aussi bien s'intégrer dans ces débuts des années deux mille quelque chose pas autant réjouissants sur bien des côtés.
Très bon 16/20
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