Mastodon
Lifesblood |
Label :
Relapse |
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A l'origine, je me suis intéressé à Mastodon uniquement pour la présence de Bränn Dailor, ancien batteur de Today is the Day et dont la performance sur l'album In The Eyes Of God m'avait traumatisé.
Lifesblood est le premier E.P. du groupe et s'il est moins bon, ou plutôt plus classique dans son inspiration, que les albums qui suivront, l'on sent déjà un potentiel créatif énorme. En même temps, il n'y a rien de surprenant à ça lorsque l'on sait le pedigree des membres qui composent Mastodon.
Déjà, même si cela peut sembler idiot de le souligner, l'esthétique du CD est superbe. Mastodon développe une identité visuelle forte où se mélangent nature et chamanisme, signe d'un groupe mature et au goût sûr et raffiné.
Musicalement, ce premier effort tient davantage de l'attaque frontale purement hardcore. J'emploie le mot "hardcore" au sens d'agressivité, d'urgence et de rapidité d'exécution. Car si l'on s'intéresse à la construction même des morceaux, on s'aperçoit immédiatement que les carcans du style sont ici explosés : pas de poses macho avec des pitbulls, de refrains scandés ou de paroles "bigger than life", et le niveau technique est très largement au-dessus de la moyenne. Le groupe ne tâtonne pas, ne se cherche pas, et ne fera qu'affiner un style dont tous les ingrédients sont déjà présents dans ce "Lifesblood" : batterie épileptique façon poulpe sous L.S.D. (mais combien il a de bras ce type ?), duos de guitares proches du heavy-metal façon Iron Maiden ou Metallica de la grand époque, multiplicité des voix, des effets, breaks soudains et toujours originaux, le tout au service d'une fluidité où transparaît l'évidence d'un talent sans limite. Mastodon, c'est une mer démontée où chaque semblant d'accalmie est suivi d'une lame de fond qui vous écrase contre une falaise abrupte.
D'une durée moyenne de deux à trois minutes, les morceaux ne laissent que peu de place aux délires psychédéliques et autres longues plages instrumentales qui caractérisent les productions suivantes. Musicalement plus proche de Today is the Day que de la scène sludge et stoner, on prend une claque de grande envergure ("Welcoming War"), sans fioritures superflues, on pense parfois à T.D.E.P des débuts ("We Built This Come Death" ou "Hail to Fire") mais avec une approche davantage orientée metal plutôt que free-jazz.
Avec "Lifesblood", Relapse lance sur le marché le nouveau mastodonte de la scène extrême, amené à devenir aussi incontournable qu'un Kraken dans une piscine municipale.
Alors ce n'est peut-être pas le disque de Mastodon à se procurer en priorité, mais il reste décisif dans la carrière du groupe et indispensable à tout fan. Enfin du sang neuf dans une scène sclérosée.
Lifesblood est le premier E.P. du groupe et s'il est moins bon, ou plutôt plus classique dans son inspiration, que les albums qui suivront, l'on sent déjà un potentiel créatif énorme. En même temps, il n'y a rien de surprenant à ça lorsque l'on sait le pedigree des membres qui composent Mastodon.
Déjà, même si cela peut sembler idiot de le souligner, l'esthétique du CD est superbe. Mastodon développe une identité visuelle forte où se mélangent nature et chamanisme, signe d'un groupe mature et au goût sûr et raffiné.
Musicalement, ce premier effort tient davantage de l'attaque frontale purement hardcore. J'emploie le mot "hardcore" au sens d'agressivité, d'urgence et de rapidité d'exécution. Car si l'on s'intéresse à la construction même des morceaux, on s'aperçoit immédiatement que les carcans du style sont ici explosés : pas de poses macho avec des pitbulls, de refrains scandés ou de paroles "bigger than life", et le niveau technique est très largement au-dessus de la moyenne. Le groupe ne tâtonne pas, ne se cherche pas, et ne fera qu'affiner un style dont tous les ingrédients sont déjà présents dans ce "Lifesblood" : batterie épileptique façon poulpe sous L.S.D. (mais combien il a de bras ce type ?), duos de guitares proches du heavy-metal façon Iron Maiden ou Metallica de la grand époque, multiplicité des voix, des effets, breaks soudains et toujours originaux, le tout au service d'une fluidité où transparaît l'évidence d'un talent sans limite. Mastodon, c'est une mer démontée où chaque semblant d'accalmie est suivi d'une lame de fond qui vous écrase contre une falaise abrupte.
D'une durée moyenne de deux à trois minutes, les morceaux ne laissent que peu de place aux délires psychédéliques et autres longues plages instrumentales qui caractérisent les productions suivantes. Musicalement plus proche de Today is the Day que de la scène sludge et stoner, on prend une claque de grande envergure ("Welcoming War"), sans fioritures superflues, on pense parfois à T.D.E.P des débuts ("We Built This Come Death" ou "Hail to Fire") mais avec une approche davantage orientée metal plutôt que free-jazz.
Avec "Lifesblood", Relapse lance sur le marché le nouveau mastodonte de la scène extrême, amené à devenir aussi incontournable qu'un Kraken dans une piscine municipale.
Alors ce n'est peut-être pas le disque de Mastodon à se procurer en priorité, mais il reste décisif dans la carrière du groupe et indispensable à tout fan. Enfin du sang neuf dans une scène sclérosée.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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