Swell

Well ?

Well ?

 Label :     Psycho Specific 
 Sortie :    1992 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Well, "Well?" is the second Swell's LP.
Ok, assez rigolé, qu'en est-il exactement ?
L' "Intro", parlée, introduit (logiquement) "At Long Last", morceau au clavier et au chant hantants et aux guitares exhorsisantes. Puis le (presque) joyeux et excellent "Everything" nous tire de notre cauchemar, avec sa rythmique légère et envolée. Le très beau "Down" nous replonge en plein rêve mélancolique via ses guitares aux mélodies lancinantes et sa basse au groove froid. Suit "Turtle Song", chanson qui met mal à l'aise, et "It's Okay", superbe morceau planant, progressif et noir. "The Price" est d'une mélancolie désarmante, tandis que "Tired", plus noise et plus groovy, est plus dynamique et un (tout petit) peu moins glauque. L'obnubilant "Wash Your Brain" est fatiguant, heureusement suivi des splendides "Soda Jerk Fountain", minuscule plage de souffle et de jazz, et de "Suicide Machine", au groove acoustique implacable. Enfin, "Thank You, Good Evening" dure 15 minutes, c'est un morceau caché.
Au final, "Well?" est un album très bon, mais peut-être un peu longuet dû sans doute à la variation d'intérêt que suscitent ses morceaux.


Pas mal   13/20
par X_Shape104


 Moyenne 16.20/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 22 novembre 2003 à 12 h 12

Réédition ne ment pas. Il y a dans ce coup de rétroviseur de Swell en direction de son passé (ressortie des deux 1ers LP agrémentée d'un CD compilant raretés et faces B de l'époque) comme un petit élan nostalgique, un soupir qui signe le deuil des grandes espérances : d'accord, on ne sera jamais le grand groupe qu'on aurait voulu être, du moins jamais aussi bons qu'à ce moment là. Quelque part, j'ai même vu passer le mot "golden age" - drôle de promo pour "Whenever you're ready" (pourtant salué, ici et là, comme le meilleur Swell). Swell a peut être surpris... par surprise. Il s'est trouvé là mais pas pour y rester. Et l'envie d'y retourner trahit le poids des ans, et surtout le contrat implicite qui lie l'auditeur à la chose, le label de confiance. C'est le type (le typus, s'entend) qui tombe un jour sur ça (l'album en question)... et qui ne s'y attendait pas. Tout bête. Sauf qu'il y a là coupure épistémologique, solution de continuité entre l'attendu (tendre vers) et le révélé (revelare, revelo : découvrir, mettre à nu). L'attendu revient à Swell comme un hommage de circonstance. Cela veut dire que des groupes aujourd'hui se tournent vers lui pour le citer comme influence. Cela devrait permettre d'entrevoir un peu ce qu'est cette émotion "originaire" (origo, originis) - émotion relative à la découverte non seulement de Swell mais du rock en général - pour ne pouvoir éviter de faner au premier hommage. Certains ont pu sur ce site apprécier quelque sortie du "carcan rock" (voir chronique de l'album "For all the beautiful people"). Pour moi c'est précisément ce "carcan" qui signe et signale la matière du choc sonore. Absurde et inutile, c'est le vide qui s'enserre lui-même pour illuminer une somptueuse et vaine dépense. Comme sur "Wash your brain" ou "Tired" : à peine les mots sont-ils posés qu'une flèche d'argent les emporte. Dans une tension méchante qui ne laisse pas de place à la redite. "...Well ?" est taillé d'une pièce. Il se (re)découvre intégralement dans la fulgurance de l'original (alchimie entre rondeur et tension, fatigue et impulsion, sécheresse et pénétration). Le trait original, voilà ce qui devrait priver les groupes de rock de tout avenir en leur laissant un présent à jamais originaire.
Parfait   17/20



Posté le 23 novembre 2003 à 11 h 52

Grand album de Swell, effort sombre et froid, Well? n'est pas un disque évident, ni très ambitieux, et pourtant c'est une vraie révélation, de celles qui forgent l'identité d'un groupe à part. Rarement acoustique et électrique ont fait si bon ménage, rarement douceur et tension se sont aussi bien accouplés: le son Swell est né, et pendant quelques années on le croie alors indécrottable. En effet, les albums se suivent et se ressemblent, aussi magiques les uns que les autres: 41, Too Many Days Without Thinking sont exactement dans la meme veine, empreints de cette mélancolie inimitable, lumineuse et sèche. Puis vient le chef d'oeuvre, For All The Beautiful People, ou comment un groupe parvient à se remettre en question et innover pour devenir encore plus puissant...mais c'est une autre histoire!
Excellent !   18/20



Posté le 15 décembre 2005 à 21 h 53

Michel Rocard avait appelé ça le devoir de grisaille. Pas la ramener. Faire profil bas. Quand on dirige un pays qui a des millions de chômeurs, on ne chante pas Tata Yoyo quand les caméras arrivent. On est digne.

Les gens de Swell sont certainement d'obédience rocardienne, et ont concrétisé le précepte de l'homme de Conflans sur cet album de 1992, leur deuxième.

Donc, par peur d'en faire trop, pour éviter qu'on les compare à Mötley Crûe, sans doute, Swell fait des chansons bien tenues, noisy juste ce qu'il faut, d'une voix atone, sans trop de solos qui dépassent, tout à l'économie. Des pochettes toutes ternes, du grunge jésuite.

En 91, après une décennie de synthé romantique et de métal glam fluo, un disque comme ça, ça faisait du bien, une ambiance sourde, blafarde, des morceaux sobrement binaires, avec une fièvre sous-jacente dans la voix.

À l'époque, après une décennie de synthé romantique et de hard-rock FM, un disque comme ça, ça faisait du bien.

Aujourd'hui ça a plus valeur de document.
Sympa   14/20



Posté le 12 février 2007 à 12 h 02

Alors que le grunge fait rage chez les teenagers américains au début des années 90, dans l'ombre de ce 'mouvement', une fourmilière de petits groupes font leur apparition dans l'underground, pratiquant un rock'n'roll hors pistes, unique.
Pour comprendre la musique de Swell, il faut situer la scène. Des quartiers populaires de San Francisco, autrefois lieux de pèlerinage de hippies et beatniks en tous genres, il ne reste que des ombres, des dingues, des junkies, des alcooliques, de vieux hippies désabusés et de l'ennui. C'est dans leur studio "41", perdu au milieu de ces fantômes, que sont enregistrés les premiers albums de Swell. Les chansons sont portées par la voix lasse de David Freel, le coup de baguette pas toujours prévisible de Sean Kirkpatrick, la basse de Monte Vallier qui groove lentement dans l'obscurité, les riffs poussiéreux et légèrement tordus de John Dettman, de l'ironie, de l'humour noir. Lorsque l'on demande à David Freel pourquoi il est si triste, il répond que ce n'est pas lui, mais sa ville qui l'est.
L'album débute avec un petit speech 'Good evening, ...', et s'achève, naturellement d'une manière similaire '...thank you very much and have a pleasant evening'. Autre originalité du groupe, ils laissaient parfois la fenêtre de leur studio ouverte pendant les enregistrements, ainsi, il n'est pas rare d'entendre la circulation et les bruits quotidiens en fond.
Quelque part entre rock torturé et folk corrompue, la musique de Swell mélange à merveille les sons de guitares électriques et acoustiques, "Wash Your Brain", "It's Okay", "Suicide Machine", en sont de très bons exemples.
Il y a aussi ce côté cinématographique dans les différentes chansons, en même temps, entre David Freel qui bidouille des courts métrages dans son coin et Sean Kirkpatrick, peintre et photographe, cela n'a rien d'étonnant, c'est d'ailleurs ce dernier qui réalisa presque toutes les pochettes du groupe.
Avec ...Well ?, Swell ramasse les déchets du rock d'hier, c'est pas bien joyeux, mais c'est du pur rock'n'roll.
Exceptionnel ! !   19/20







Recherche avancée
En ligne
119 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Levé du mauvais pied, je suis plutôt "réac'n roll" : Ras-le-bol...