The Arcade Fire

Funeral

Funeral

 Label :     Merge 
 Sortie :    mardi 14 septembre 2004 
 Format :  Album / CD   

On évoque régulièrement la scène musicale montréalaise quand il est question de rock indépendant mais il faut avouer que les discussions ont souvent tendance à se concentrer autour du label Constellation. Étiquette de qualité, certes, mais s'éloignant rarement d'une esthétique musicale d'influence post-rock, souvent instrumentale et pas forcément des plus joyeuses.
Récemment, il y a bien eu les excellents disques pop de The Dears ou encore les inattendus Unicorns, dont le premier album teinté lo-fi a allègrement tapé dans la fourmilière l'an dernier... Mais on attendait encore LE groupe qui pourrait nous redonner une nouvelle mais réelle excitation musicale au Québec.
Ne cherchez plus, il est là: The Arcade Fire. Ce nom ne vous dit peut-être pas encore grand chose mais il y a fort à parier qu'on entendra pas mal parler d'eux dans les prochains mois.

Difficile d'imaginer qu'il s'agit d'un premier album quand on écoute Funeral. Le son est excellent et la production sans reproche. Les orchestrations sont fouillées (guitares et batterie mais aussi violon, xylophone, piano voire accordéon) mais parfaites et toujours pertinentes, jamais envahissantes. Sans parler de la voix de Win Butler, haute, juste et belle, rappelant parfois celle d'un Ian Mc Culloch, excusez du peu.
Difficile également de décrire cette musique inspirée et inspirante. De la pop épique ? Du rock enlevé ? Peu importe tant l'envie n'est pas à nouveau de coller une étiquette sur un tel groupe. On est d'ailleurs assez loin de toute tendance musicale branchée et c'est heureux. Mais force est de constater qu'on se laisse gagner par les élans de ce lumineux album qu'on a envie de partager. Car, au fond, la musique, c'est aussi un partage. Et ce disque n'est pas de ceux qu'on aime écouter seul, secrètement... Cette chronique en est la preuve !

Loin des instrumentaux parfois déprimants de leurs voisins de Godspeed You ! Black Emperor (pour ne citer que les plus illustres), on sent de l'espoir dans la musique d'Arcade fire. C'est ce mot qui vient à l'esprit au fil des écoutes. Qu'il soit murmuré ou hurlé, cet espoir sonne juste et donne le ton de cet album qu'on se prend à faire tourner en boucle sur la platine. Un début en forme de sans-faute.


Exceptionnel ! !   19/20
par Mage


 Moyenne 16.04/20 

Proposez votre chronique !



Posté le 20 janvier 2005 à 23 h 40

Au premier titre "Neighborhood 1", parfaite mise en 'oreille', on laisse le groupe nous faire decouvrir peu a peu son univers et, passé la phase 'étonnement' qui ne manque pas de nous saisir on se demande a quoi on a affaire - de la pop, du rock, du folk ?) on sourit, on commence a bouger la tête d'avant en arrière de plus en plus vite jusqu'au final où l'on ferme les yeux pendant que des coeurs délicats retentissent. "Neighborhood 2", ca y est, on est un familier du groupe, on sait que ces 2 chansons ne voudront pas sortir de nos tetes de si tôt, l'accordéon est sorti, on bouge la tête à s'en péter les cervicales, on décide que, 'pas grave', on aura mal demain mais c'est trop bon !
Léger (très léger) doute avec le 3e titre, qui calme le jeu. Ce disque serait-il conçu comme beaucoup d'autres, pour les bornes d écoutes soit 2 titres excellents dès le début et le reste en dessous ? "Neighborhood 3" vient me mettre une claque rageuse et méritée pour avoir seulement envisagé cela.

Je vous laisse découvrir la suite en sachant que tout le reste de l'album est du même niveau et que vers la fin, vers "Rebellion (Lies)", en fait, vous êtes debout, comme un con dans votre appart', a danser, le poing en l'air, en cadence . Vous êtes presque dégoutés que ces 5 minutes d'orgasme auditif se terminent.
Vous pouvez aller vous coucher sur la chanson 'calme' qui clôture ce disque, vous dormirez bien, le sourire aux lèvres.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 10 avril 2005 à 23 h 38

Arcade Fire, pour moi la découverte de l'année avec les Dresden Dolls. Un premier opus incroyable de maturité. Si l'on ne peut véritablement parler d'album concept, un thème se révèle commun aux 10 titres de l'album: les drames de l'existence liés à la mort(suicide, accident). Cet album n'est pas déprimant comme ces premières lignes pouvaient le laisser supposer. L'espoir, la vie, ressortent vainqueur face à la mort. Rarement un titre récent ne m'aura autant suscité d'émotions que "Tunnels", qui ouvre la danse. Une richesse d'instrumentation, une écriture ciselée, une voix tranchante: Win Butler. La conviction de cette interprétation laisse pantois. Les paroles sont également magnifiques (les amants qui doivent creuser des tunnels à travers la neige pour se retrouver). "Laïka", dotée d'une intro à l'accordéon possède un refrain poignant au possible. Une aura se dégage de ce morceau qui traite d'un suicide. "Une Année Sans Lumière", plus conventionnel que les précédents, ne perd pourtant rien en finesse d'écriture. "Power Out" propage un optimisme extraordinaire, où tous les membres du groupes se mettent à l'unisson, et ferait courir un unijambiste. "7 Kettles" montre l'aptitude du chanteur à transmettre le frisson, titre toujours servi par des mélodies d'une rare délicatesse. "Crown Of Love", en dépit de sa rhytmique à l'ancienne dispense des couplets à fleur de peau, et l'émotion nous gagne. La fin du morceau, qui démontre la recherche des structures, se révèle aussi dansante qu'un "Common People". "Wake Up", au passage ma piste préférée, possède une force incroyable, la voix d'écorché vif de Win m'impressionne à chaque fois, les choeurs ne servent pas de décoration, ils servent véritablement la chanson. Win se lâche et hurle, moment cathartique par excellence. L'auditeur sait d'ores et déjà qu'il gardera ce morceau dans son coeur pour longtemps. La mélodie de "Haïti" est extrêmement entêtante et met en avant la voix de velours de Régine Chassagne, le texte, mélange de français et d'anglais conserve une grande subtilité. "Rebellion Lies" est à nouveau une preuve du talent du combo canadien: richesse du chant, de la mélodie... Le riff est exemplaire. "In The Back Seat", le titre à mon sens le plus puissant de l'opus. Régine Chassagne est une grande dame. Une voix comparable à Björk, la prétention en moins. Un potentiel émotionnel rarement entendu de nos jours (le refrain à tomber !) et à coup sûr la meilleure campagne de prévention contre la vitesse au volant. Un morceau de bravoure que ce premier album, qui ne peut être dû au hasard. Le combo a de le ressource et il en veut. En live, les morceaux prennent une dimension supérieure à ce qu'il paraît... La sensation de l'année je vous le dis...
Excellent !   18/20



Posté le 22 avril 2005 à 00 h 26

A ce disque, il fallait plus que ses arrangements riches, son élégance de dandy sensible, pour m'impressionner si fortement et emporter totalement mon adhésion, moi qui en musique ces derniers temps jure surtout par l'abrasion, la frontalité et la violence que je trouve par exemple chez PJ Harvey, les White Stripes, ou dans le flamenco.

La vérité quant à Funeral explose en effet après quelques écoutes: si cet album, aux mélodies magnifiques ("Wake Up", superbe), est racé, se tient droit et a une grâce sans pareille, il est néanmoins bâti sur le squelette brisé et rayonnant de la rage, celle qui éclate au début de "Neighborhood #3", ou, de façon plus subtile, en une touche incroyable de justesse et de force, dans les choeurs féminins de "Crown Of Love" - pour moi, sinon les deux moments-clé, du moins les deux instants qui me touchent le plus dans cette oeuvre.

La puissance, la richesse, la pertinence et l'aboutissement d'un tel album laissent rêveur... et surtout conquis.
Parfait   17/20



Posté le 22 mai 2005 à 21 h 32

On n'entend pas parler de The Arcade Fire partout pour rien. Et c'est d'ailleurs suffisamment rare qu'une hype soit justifiée pour qu'on le signale !

Pourtant, ce ne sont pas les premières écoutes qui m'ont séduit. Car "Funeral" semble d'abord facile d'accès, très mélodique, mais surtout sans réelle singuliarité ... C'est que les canadiens ne se laissent pas apprivoiser aussi facilement ! Difficile de dire, par exemple, si leur musique est plutôt légère, insouciante, ou carrément tragique, pesante.
C'est dire si j'ai longtemps eu -vous me pardonnerez cette expression quelque peu frivole- le 'cul entre deux chaises', tant chaque morceau est ambigu.
Puis la révélation s'est imposée peu à peu : The Arcade Fire canalise tellement d'émotions, d'influences diverses et variées (pop, psyché, punk, etc...) qu'on ne peut rester indifférent.

Alors sans que "Funeral" respire pour autant le génie, on peut au moins affirmer avec certitude que ces gens-là, monsieur, jouent une musique diablement vivante. Et c'est sans doute cela qui la rend aussi belle, voire intemporelle. Voilà.
Parfait   17/20



Posté le 04 septembre 2005 à 17 h 47

Encore une fois, un groupe suscite l'engouement, la hype enfle, les commentaires sont dithyrambiques, les concerts réputés exceptionnels, le disque fabuleux. En général, face à ce genre de phénomène, je reste méfiant. Tant de groupes et de disques ne résistent souvent pas longtemps à un tel buzz. Mais voilà que ce "Funeral" me tombe entre les mains et après quelques écoutes, l'évidence ! Un collectif de musiciens, un disque venu de Montréal, des guitares et des violons... Un bon présage, Godspeed You ! Black Emperor et A Silver Mount Zion ne sont pas trop loin.
La rumeur et le titre de cet opus faisaient de ce disque une oeuvre sombre, triste presque désespérée à l'image des albums de ces 2 grands groupes canadiens. Mais si les textes sont effectivement hantés par la mort (comme la dédicace sur le livret le laisse supposer) et la perte, les chansons sont lumineuses, pleines d'énergie communicative. L'addiction est immédiate dès le début de l'album avec un "Tunnels" superbe avec sa petite mélodie de piano, son refrain superbe, et le chant habité Win Butler qui vous prend littéralement aux tripes. Déjà un classique. Sur "Laïka", un accordéon et un violon imparables donnent la réplique aux chants superbes du couple de ce collectif (Win Butler et Régine Chassagne).
Sur "Une Année Sans Lumière", mi-anglais, mi-français, l'ambiance semble plus classique jusqu'à un crescendo final et innatendu du plus bel effet.
Un "Power out" énergique tout en guitares se charge de nous prouver à quel point ce groupe est capable de jouer avec les ambiances et les styles d'un morceau à l'autre tout en conservant une cohérence d' un bout à l'autre de l'album. "7 Kettles", petite ballade acoustique où la voix empreinte de mélancolie et de tristesse de Win Butler et des violons superbes font merveille. "Crown Of Love" est ensuite une autre ballade avec un crescendo superbe qui aboutit sur un final au violon halluciné. Et toujours ces voix comme déchirées par la tristesse qui semblent pourtant encore animées d'un petit espoir. "Wake Up" est certainement le moment le plus excitant de ce disque, un classique intemporel où une guitare très rock, des choeurs et des violons d'un lyrisme rarement entendu et la voix incansdescente de Win Butler explosent vers un climax énorme. Frissons garantis. Le morceau se transforme ensuite pour un final étonnant. ENORME ! On redescend ensuite sur Terre et vers "Haïti", chanson triste sur ce pays ravagé déclamé en anglais et français par Régine Chassagne sur une rythmique très exotique. Déroutant.
Le puissant "Rebellion (Lies)" et son riff inaugural montent lentement vers un des autres sommets de cet album. Difficile de ne pas hurler comme un possédé ce "Every time you close your eyes..." poussé par les choeurs magnifiques. Magnifique. L'album s'achève ensuite sur "In The Backseat", peut-être le morceau le plus poignant où la voix tour à tour fragile et puissament lyrique de Régine Chassagne (qui ressemble ici beaucoup à Björk) éclaire une chanson sur la perte (d'un proche tué dans un accident de voiture semble t-il). De bout en bout, cet album tient ses immenses promesses grâce à une richesse de composition, d'ambiances, un mélange de styles, et une interprétation hallucinée qui en font un disque inclassable et intemporel. Des textes marqués par le deuil mais qui trouvent dans une musique énergique et lumineuse, un espoir pour surmonter les épreuves. Ne passer pas à côté de ce disque superbe.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 13 septembre 2005 à 22 h 33

Bon qu'est-ce qu'on a là ?
Une bande de zozos canadiens qui s'agitent dans tous les sens en jouant du violon et de l'accordéon, et qui chantent comme plus personne ne le fait.
Pour être honnête, je dois admettre qu'ils ont un style, un cachet, mais je trouve les titres un peu plats. En effet, les morceaux ne sont pas très réussis à mon avis, on ne ressent aucune émotion, ça sonne plutôt creux, le tout dans un style assez démodé. En effet, le côté vintage tourne plutôt au kitsch, et l'ensemble donne un style assez daté et pas très excitant : parfois on dirait un vieux disque de Gérard Manset.
Au niveau strictement musical, sans être un mauvais disque, on n'y trouve pas son compte, les mélodies sont assez quelconques et les arrangements souvent pompeux.
Tout ça manque d'envergure, malgré un effort d'originalité incontestable.
Jettez-y une oreille tout de même, mais méfiez-vous de tous ceux qui crient au génie.
Passable   11/20



Posté le 22 septembre 2005 à 16 h 10

Alors c'est donc ça la nouvelle révolution indé, la nouvelle sensation du moment ?
Le jour où on m'a fait écouté ce groupe, j'ai cru au canular version Marcel Beliveau ; que neni, et pourtant j'étais sur une piste, celle qui mène au Canada, terre des gros farceurs à la voix nazillarde et aux chanteuses au coffre insupportable.
S'il est une voix au sein de Arcade Fire, c'est seulement celle de Regine Chassagne (pour ceux qui aiment Björk), car son pote le Fraggle rock constipé qui traîne son allure de grand bénet des carpathes, n'est quand à lui qu'un ersatz de chanteur ! C'est insupportable de l'écouter tant sa voix semble ne pas sortir du fond de son gosier, et ça c'est l'argument de choc au cas où on me demanderait de justifier cette attaque.
Si Shakespeare avait été encore vivant aujourd'hui, il aurait certainement eu l'idée d'écrire "Beaucoup de bruit pour rien" en écoutant Arcade Fire, toute cette agitation ridicule pour accoucher de quelques envolées qui séduisent ("Laika3, "Neighborhood 1") puis agacent, pour finir par irriter sérieusement sur la fin.
On ne parlera pas du concept scénique (là n'est pas le sujet je sais), avec toute cette ribambelle de clowns à casque de moto, ici et là pour créer un surnombre et nous donner l'impréssion que la musique d'Arcade Fire c'est plus compliqué qu'un Opéra de Verdi ... à moins que les casques ne soient vissés sur leur crâne pour parer une éventuelle attaque de tomates d'un public, qui forcément va se lasser de tant de pitreries débiles.
Voilà, en synthèse le mignon petit groin de Régine ne sauvera pas Arcade Fire de la noyade !
A éviter   6/20



Posté le 02 octobre 2005 à 18 h 58

Voila, ma toute première intervention sur ce site est enfin arrivée, et, bien sûr, pour ça, il fallait que je le fasse sur le meilleur groupe de l'année, ni plus ni moins : Arcade Fire.

Dès le premier titre de l'album, le très beau "Tunnels", le décor est planté : sorte de Pixies grand-orchestre, l'atmosphère que réussit à créer Arcade Fire est singulière, unique. Mais c'est bien sur "Laïka" que l'on se rend compte que ce groupe a vraiment quelque chose, car là où Bloc Party et consorts n'arriveraient qu'à reproduire une pâle copie du Gang of Four, eux innovent et surclassent leurs aînés, Win Butler et sa voix d'écorché vif chantant divinement avec le désespoir d'un Ian Curtis (Joy Division) et l'intensité névrotique d'un David Byrne (Talking Heads, influence évidente et revendiqué par Arcade Fire). "The Power Out", tout comme "Rebellion", assurément comme étant LE tube du disque, feraient passer le "Take Me Out" de Franz Ferdinand ou le "Evil" de Interpol pour du pur son NRJ. Et lorsque Régine Chassagne prend le micro, sur "Haïti"et "In the Backseat", c'est tout simplement magnifique. Comme les 3 chansons chantées par Nico sur l'album à la banane du Velvet, ces deux titres deviennent, de ce fait, les morceaux les plus émouvants de la galette. Et c'est bien là le point fort d'Arcade Fire, le truc qui les met au-dessus du lot, au-dessus des Libertines, Strokes, ou Radio 4 : l'âme, l'émotion qu'ils arrivent à mettre sur leurs chansons. Le groupe peut donner envie de chialer et de danser dans la même chanson.

Voilà, c'est très médiocre comme description de l'album, qui vaut nettement plus que ce 'que j'ai essayé d'exposer ici, mais bon, comme je l'ai dit au début, essayer de décrire cette musique est un exploit quasi-irréalisable ...
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 10 décembre 2005 à 20 h 40

Après la découverte du fabuleux "Rebellion (Lies)", m'était fort envie d'écouter cet album tant encensé d'ailleurs. Et là, une grosse claque ... amère. Pas de relief, un ennui du début à la quasi-fin (quand même un petit plaisir en réécoutant "Rebellion (Lies)"), tant l'univers musical de ces canadiens me passe au-dessus de la tête. Bref, pour reprendre une chronique précédente, on peut effectivement parler de beaucoup de bruit pour rien. On va éviter les jeux de mots avec 'Funeral', mais je n'en pense pas moins.
Sans intérêt   8/20



Posté le 30 décembre 2005 à 20 h 16

Voici donc l'album de l'année 2005. Cette affirmation peut paraître péremptoire à première vue mais c'est une certitude pour ceux qui, ensorcelés par ce disque lumineux, mélancolique et dansant, l'écoutent en boucle en arrivant même à le préférer aux bons vieux classiques que l'on croyait indépassables.
Leur nom se trouve sur toutes les lèvres, les références aux artistes les plus prestigieux sont convoquées dès que l'on tente de définir cette musique pourtant indescriptible. L'influence des Talking Heads est indéniable, mais elle noyée sous une multitude de trouvailles et ne s'embourbe pas dans ce coté cérébral et peu flexible qu'affectionne les new-yorkais. L'émotion y est permanente. C'est une grande prise de risque en cette période de retour du rock où l'apparence et la coupe de cheveux ont autant d'importance que les partitions. La sincérité est d'ordinaire un handicap pour faire son trou dans les charts.
Ce collectif canadien s'impose sans peine comme la meilleure formation du monde. Ils bénéficient certes de l'absence de disques importants sur ces derniers mois. Et l'on peut néanmoins mettre en lumière certaines limites: une inconstance sur scène notamment. Ils alternent les shows mémorables et les prestations décevantes. Sans compter les approximations du chanteur et un manque de glamour général du groupe. Des faiblesses jamais mentionnées dans les journaux. Ces derniers ayant pris fait et cause pour ce groupe très doué mais pas si attachant que ça.
Mais c'est une autre histoire.

Un bon disque bien sympa donc... et certainement culte.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 23 janvier 2006 à 18 h 21

Ma révélation musicale de l'année ! J'ai entendu parler d'eux la veille du Festival Rock en Seine où je me rendais. Une fois sur place, j'ai tenu à aller les voir immédiatement. Et là la claque ! Déjà la surprise est de taille quand on voit tous ces musiciens qui arrivent à jouer de concert sans se marcher les uns sur les autres. On a rarement vu une telle harmonie dans un orchestre aussi varié.
Deuxième grande surprise, les artistes changent d'instruments comme on change de chemise, et cette polyvalence leur permet de toucher à tout, ce qui est très impréssionnant quand on est musicien et qu'on connait le temps nécessaire à l'apprentissage d'un instrument.
Revenons-en maintenant à l'album. Il est empreint d'une double face : les mélodies harmoniques comme "Crown Of Love", et les morceaux brut, rock à la "Power Out". Cela donne une certaine dualité à l'album et on passe aisément d'une ballade à un morceau rock allumé, où les cris de Win Butler vous prennent au corps. Du bon, et même du grandiose !
L'alternance se fait aussi dans le chant et ce cher Win, qui manie aussi bien la voix calme et posée que les cris énervés, se fait souvent accompagner au micro par Régine Chassagne, mais lui laisse le chant ("Haiti").
Bref variété, polyvalence sont les maîtres mots de cet album. A écouter sans modération !
Excellent !   18/20



Posté le 29 janvier 2006 à 12 h 52

Tout simplement un album de l'année. Vous verrez, The Arcade Fire sera grand, on les écoutera encore en 2035 comme on écoute les Beatles aujourd'hui. C'est le disque d'une vie, rien d'autre. Ce sont quand même les seuls à être crédibles en nous balançant de l'accordéon avec une guitare en plein milieu d'une chanson !!!
Tous les "Neighborhood" sont d'une profondeur incroyable. Les Arcade Fire sont les précurseurs d'un nouveau style, certes encore inconnu, mais quel album, quelle présence en concert !!!! Ils sont tous simplement phénoménaux. Rien d'autre.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 12 février 2006 à 00 h 43

Il y a des choses que l'on ne saurait expliquer, des évènements improbables qui déboulent sans crier gare. Un coup de foudre. Un coup de cœur. Une pulsion inexplicable qui bouscule toute logique, qui bouscule toute prévisions. The Arcade Fire est arrivé dévastant toute référence, piétinant tout antécédent, balayant tout acquis tel un éléphant dans un magasin de porcelaine. Nous dans le rôle du magasin de porcelaine. Funeral est un ovni, un objet intemporel, un vaisseau insubmersible voguant sur ce début de vingt-et-unième siècle. On connaît l'histoire qui en devient presque anecdotique : avant l'enregistrement de l'album, une pluie de décès familiaux vient endeuiller les membres du groupe et nomment ainsi leur album Funeral. Qui aurait cru qu'un premier album d'un groupe canadien inconnu au bataillon jusqu'alors chamboulerait autant le paysage musical contemporain ?

Dès les premiers retentissements du clavier sur "Neighborhood #1 (Tunnels)", l'univers mi-baroque mi-lyrique d'Arcade Fire pose ses fondations. Le chant envolé et décousu de Win Butler évoque et interpelle. Cette voix pressante puise sa force dans l'urgence, elle reste et prends ses marques insidieusement, tout en faisant corps avec la mélodie, indissociable de la chanson en elle-même. Ce qui fascine d'entrée dans Funeral et ceci après uniquement quelques écoutes, est la difficulté de compréhension et d'appréhension de l'album, l'impossibilité de le classer dans tel ou tel genre. Funeral déroute, embrouille son auditoire. Cet album est définitivement à résonance pop, par ses mélodies entraînantes, un son irréprochable et abordable à toute oreille réceptive, mais il est également parsemé de double sens, de chemins entrecroisés qui fait tout le charme de l'univers d'Arcade Fire. Ce monde clair-obscur nous est présenté tel le niveau intermédiaire entre la rudesse du monde réel et la beauté du songe. Tout se passe à ce niveau, dans cet entre-deux mondes où se retrouve coincée la créativité d'Arcade Fire. Cette errance est mise en scène par le propos plus que présent de la perte d'innocence de l'enfance au sein des textes des chansons de Funeral. Une perte d'innocence, une sensibilité froissée voire brisée, la nostalgie d'une époque dorée durant laquelle rien n'avait de limite, une époque où le rêve permettait tous les excès. 'Now that I'm older / My heart's colder' crie Win Butler sur "Wake Up". La dualité se caractérise par l'association oxymétrique des paroles et de la mélodie dans Funeral. En effet, d'une chanson à l'autre la rudesse du monde est exprimée par les paroles tristement réaliste, situationniste, apposée à une mélodie inspirée par le songe, l'émerveillement, la légèreté, et vice-versa. "Neighborhood#4 (Power Out)" repose sur une mélodie entraînante, un brûlot de power-pop mené tambour battant sur un rythme martial, sur lesquels s'ajoutent des textes mélancoliques et grandiloquents 'When the power's out / And the whole world sing / Take it from your heart / Put it in your hand'. En opposition "Rebellion (Lies)" dispose des paroles lourdes, réalistes 'People say that you'll die / Faster than without water / But we know it's just a lie / Scare your son, scare your daughter' engoncés d'une mélodie dont le rythme imposé par le clavier de Régine Chassagne, est porté jusqu'au cieux par les violons en contrebas. Cependant, ces deux pôles s'emmêlent, se mélangent, puis s'enchevêtrent ; "Wake Up" commençant sur un environnement sombre et solennel se termine sur un rythme effréné, "Une Année Sans Lumière" débute sur une mélodie naïve et se finalise sur une chorale inspirée et constrictive. Ces chansons s'emboîtent pour ne finalement plus former qu'un immense dévalement de son, 7ème ciel d'un univers côtoyant joie et tristesse. Il s'agit bien là de la plus grande richesse de cet album, ce pouvoir de déconcerter intrinsèque, cette quasi-infinie possibilité de lecture faisant varier à chaque écoute la manière d'aborder ce son, et d'appréhender ses propres émotions.

Dès la première écoute de la galette, on doit faire face à un mur du son, une cavalcade de mélodies, une voix au couteau, un chant imposant qui invoque. Pas mal se dit-on, ça revaudrait bien une seconde écoute. Puis une troisième. Puis une quatrième. Jusqu'à ce que nous arrive un jour l'illumination, l'évidence même qui nous dévisageait depuis le départ, nous n'avons pas affaire à un disque commun, le triste univers décrit par Arcade Fire prend peu à peu forme sous nos yeux, le monolithe kaléidoscopique nous contemple. On approche très rapidement de la définition même du sublime. Le sublime est l'admiration face à quelque chose qui nous dépasse, qui nous fait peur, auquel on est soumis mais duquel nous sommes protégés mais dont nous avons conscience de son effet dévastateur. C'est cette distance en tant qu'auditeur qui nous permet de savourer et admirer ce monde proposé au sein des dix titres de Funeral. Ce monde désenchanté vécu et retranscrit par ce groupe axé autour du songwriting du couple Win Butler et Régine Chassagne est un portrait d'une société où la solitude, le mal-être, la sensation de ne pas trouver sa place, sont devenues valeurs communes. Funeral demeure en quelque sorte une introspection, un réquisitoire, un plaidoyer contre l'auteur de tous les maux de la Terre, c'est un témoignage non pas seulement d'une époque, mais d'un sentiment général de solitude, de perte d'innocence, de désillusion, ce qui rend son écoute d'autant plus unique, car dépendant de chacun, touchant là où chacun trouve ses propres failles, creusant au fur et à mesure des écoutes son bonhomme de chemin vers ce que chacun possède de plus profond : sa propre âme.

La Discothèque Idéale (grand D et grand I, pas celle de Manœuvre) a accouché d'un nouveau-né au doux nom de Funeral. Cela fait maintenant plus d'un an depuis que le CD a pour la première fois atterri dans le lecteur, et l'effet est toujours aussi saisissant. Le pouvoir de fascination est toujours aussi intense malgré les quelques centaines d'écoutes. Il y a des choses que l'on ne saurait expliquer, des évènements improbables qui déboulent sans crier gare. Un coup de foudre. Un coup de cœur. Une pulsion inexplicable qui bouscule toute logique, qui bouscule toute prévisions.

En 2005, The Arcade Fire est le plus grand groupe du monde.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 21 mars 2006 à 00 h 09

J'ai acheté cet album il y a quelques mois suite au buzz sans précédent qui a entouré ce groupe depuis pas mal de temps (album de l'année des Inrocks, adoubement de son altesse David Bowie etc...). Force est de constater que je reste un peu sur ma faim.

Certes ce groupe possède d'indéniables qualités mélodico-dramatiques et savent vraiment écrire des chansons (Neigbourhood#3, Rebellion, In The Backseat); la qualité des compositions, c'est d'ailleurs la principale force de ce disque.

Vous me direz, que demander de plus ? eh bien, pêle-mêle, une production digne de ce nom (il faut bien l'avouer, le son d'Arcade Fire est quand même franchement pourrave et lassant, à faire passer votre chaîne hifi pour un transistor mono à la grand-papa), un chanteur qui en soit vraiment un, des arrangements un peu moins grossiers, bref une forme à la hauteur du fond de leurs chansons. Mettant ces lacunes sur le compte du premier album (excès d'optimisme ?) je mettrais quand même 14/20.
Sympa   14/20



Posté le 05 mai 2006 à 17 h 25

J'ai beau écouter cet album et le réécouter, je ne comprends toujours pas l'engouement qu'il suscite. L'impression qui pour moi ressort toujours à la fin de l'écoute de ce disque est un profond ennui. Ca partait déjà mal je déteste la voix du chanteur, presque toujours gémissante et bêlante, les deux premiers titres ("Neighborhood 1" et "2") sont banals et chiants au possible. Il faut attendre "Une Année Sans Lumière" pour avoir enfin une once d'émotion. "Neighborhood 3" est un voisin un peu moins emmerdant que les premiers (puisque 'neighborhood' signifie 'voisin'...) avec une musicalité plutôt intéressante. "Neighborhood 4" trouve son intérêt dans le fait que le chanteur y soit discret (et puis c'est doux, pas très original c'est sur mais doux). "Crown Of Love" démarre plutôt bien, dommage qu'elle tourne en rond pendant plus de 3 minutes 30. "Wake Up" est un morceau sympa, rien a dire, tandis que "Haiti" me relance dans ma crise de bâillements. "Rebellion (Lies)" est peut être au final le titre le plus intéressant de l'album, même si je suis toujours loin de crier au génie. Le dernier titre "In The Black Seat" m'a rappelé les mauvais moments passés à écouter la voix hurlante et insupportable de Bjork (vade retro !) sur une mélodie ennuyeuse.
Voila, au final on a un album (pour moi) plutôt moyen, ni atroce ni génial, aucun titre ne se dégage particulièrement, bref c'est d'un profond ennui.
Moyen   10/20



Posté le 31 juillet 2006 à 17 h 32

Profitons enfin que le calme soit revenu, plus d'une année après la révélation de The Arcade Fire exposée sous une pluie d'ovations et de polémiques.
Apprécier Funeral dépend des jours et d'un état d'esprit. Un jour son écoute frise l'agacement comme en réaction aux choeurs entendus dans "Wake Up". Un autre jour, dans le besoin, il entraîne dans quelque chose d'embellie au milieu de la nuit. On accompagne ces arcadiens dans leurs ballades et leurs farandoles folk et disco ; on pleure leurs morts dans une fête cathartique. Malgré les drames, la vie continue, transperce les plaines de cendres. Les rites du deuil sont là pour fatiguer la douleur. Parole de Confucius. Funeral me fait exactement penser à tout ça !
Excellent !   18/20



Posté le 31 mai 2007 à 19 h 50

Désolé, mais je ne vais pas me démarquer en disant qu'Arcade Fire est un groupe ringard, qui cache la misère de ses compositions derrière des kilos d'instruments... Je vais plutot suivre cette mode Arcade Fire, car cet album est un chef d'oeuvre de la musique pop.
Je l'ai acheté dans l'euphorie totale, l'album de l'année des Inrocks, les fameuses 4 clefs de Télérama... Tout laissait présager un bon album, ou une belle escroquerie. C'était en fait une véritable bombe, qui ne vous offre aucun temps de répis, pas une chanson pour se dire "là je respire, elle n'est pas terrible". Rien de cela, de "Neighborhood 1 (Tunnel)" à "In The Backseat" il n'y a que des chansons de très grandes qualités. Les plus faibles dépassent largement les adorés Arctic Monkeys, Littl'ans ou Coral de l'époque. Ces groupes pop qui se veulent acteurs du renouveau. Alors les mélodies, comme toujours dans la pop, sont simples, mais fortes, elles tiennent parfaitement, tout en semblant à la limite parfois.Cette aspect friable apparait notamment dans la voix de Win Butler. Une voix particulière, que soit vous adorez, soit vous haïssez, un peu comme un Brian Molko. Si parfois elles sont détestées, au moins elles font parler.
On commence donc par un "Tunnel" exceptionnel, qui part sur plusieurs pistes très différentes, et monte petit à petit. Jouissif ! Ensuite une nouvelle bombe tubesque "Laïka". Les voix de Chassagne et Butler se mélangent, parfois énervées parfois très douces comme dans les dernières secondes. Ce début laisse pantois, on peut encore faire des choses aussi belles sans trop se répéter dans la musique populaire. "Une Aannée Sans Lumière" est très douce, avec ces quelques paroles en français (avec l'accent anglais bien sûr), splendide, cette chanson est très simple, mais les effets faciles marchent. Et l'accéleration finale est marrante. "Power Out" nous lance directement dans un grand fouillis de guitare, basse, piano,... Le refrain est splendide, et les "houhou..." si faciles mais si bons. On vient de dépasser les 4 premières chansons, toutes très bonnes, voire fabuleuses. L'album ne peut pas durer comme ça longtemps. En effet, on croit a une légère baisse de régime sur "7Kettles", peut être que l'album va baisser en qualité petit à petit jusqu'à la fin. Rien de cela.
Alors ce "7 Kettles" est moins bon que le début de l'album, mais comme je l'ai dit plus haut, leurs plus faibles titres restent fabuleux. Sa douceur, vous berce tranquillement, rien de surprenant dans cette chanson, les paroles restent assez étranges. Elles le sont souvent chez Arcade Fire. On ne parle pas de Dance-floor comme chez les Monkeys, de drogue comme chez Mr Doherty, ou d'apocalypse comme chez Muse, mais de tout cela, de l'homme. Leur point de vue est beaucoup plus spirituel, nous sommes un coeur qui aime, des yeux qui éclairent une relation... Mais aussi des envies étranges, entre celles de quitter la famille, le cocon familial, et celle de rester au chaud avec ses proches. (lire Serge Tisseron, avec ses shèmes d'enveloppe et shèmes de transformaton). Tout quitter pour l'amour est-ce une erreur, ils ne répondent pas à ça mais nous donnent des indices tout le long de l'album. "Crown Of Love" reste une des chansons les plus belles de l'album. Rien à dire, sa douceur est juste, sincère, ils sont plus justes que sur le titre d'avant. "Wake Up" propose a l'enfant de se lever, d'agir enfin, tout en lui disant parfois de ne pas grandir "don't grown up". Ce tube, reste un véritable hymne, et ses choeurs vous restent dans la tête des heures durant. Viens le plus simple (instrumentalement parlant et mélodiquement parlant) "Haïti", Régine Chassagne chante merveilleusement bien, en français, en anglais, un hymne à son pays de naissance... et là viens ce lien fabuleux avec la chanson qui suit "Rebellion Lies", entre bruits aigus étranges, caisson de batterie, apparait un riff de basse simple et ma-gni-fique !!! Mes tripes se tordent dans tous les sens durant ces premières secondes. Et puis quelle chanson derrière, la meilleure de l'album sans aucun doute, la meilleure d'Arcade Fire peut être, la meilleure de tous les temps ?... allez j'arrête mais je pose quand même la question. Tout est parfait, les choeurs lancent des "Lies Lies" fabuleux, les paroles sont suptiles et splendides, rien à redire. Après cette montée jouissive, la fin de l'album approche, et on va quitter les funérailles avec la douce Régine, sur un calme et triste "In the Backseat", qui nous parle de la mort de Alice, et de la fin des illusions de Mme Chassagne... Splendide... allez intemporel disons-le.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 14 juillet 2007 à 13 h 21

L'histoire d'Arcade Fire est assez impressionnante : tout droit sorti du Québec dont on ne connaissait pas grand chose à part Céline Dion et Simple Plan, ce groupe est tout simplement devenu une référence en simplement quelques mois, le temps de se rendre compte de la grande qualité d'un premier album que la plupart des groupes n'arrivent pas à atteindre au bout de cinq opus. Funeral sonne déjà comme l'album de la maturité alors qu'il ne s'agit que de leur premier essai. Un album finalement difficile à décrire, sorte de pop mélancolique qui semble venir d'une autre époque (seuls les quelques rythmes de batterie à la Franz Ferdinand nous rappelle que nous avons affaire à un groupe contemporain). Des titres comme "Wake Up", "Crown Of Love", "Neighborhood 1 (Tunnels)" ou encore "In The Backseat" où la voix de la chanteuse rappelle beaucoup Björk, sont autant de titres magnifiques où Arcade Fire étale déjà toute sa classe. Si on veut chipoter, on pourra toujours regretter une production qui aurait gagné à être plus pointue et des compos dont les ambiances varient assez peu. Toujours est-il que Funeral impose d'entrée Arcade Fire comme un des rares groupes des années 2000 à faire (quasiment) l'unanimité alors même qu'ils évoluent dans un style en marge des productions actuelles. Un très bel album à posséder...
Parfait   17/20



Posté le 12 novembre 2007 à 14 h 36

Premier album de The Arcade Fire (hé oui!): Funeral (enterrement ?), du doute à la certitude.

Les premières écoutes m'ont laissées perplexes, un sentiment de simplicité, de légèreté se répercutait en moi malgré les très belles mélodies. Mais ce tout m'intriguait en même temps. Ce qui m'a fait aboutir aux écoutes suivantes car difficile de classer ce disque. Et au fil des écoutes cette 'simplicité' s'est vu transformée en sincèrité. L'utilisation de multiples instruments plutôt originaux pour un son 'rock' (accordéon, harpe, xylophone, orgue, violoncelle...), le ton grave ou bien joyeux (parfois les 2 en même temps) font de cet opus un album complexe, complet et subtil d'où se dégage une réelle personnalité, un son unique aux émotions variées.

Cette marche funèbre (thème de la mort récurrent tout au long de l'album) serait-elle une sorte d'hommage aux proches emportés (?), et parallèlement un hymne à la vie?

En tout cas, ce que l'on retiendra de ce disque c'est que l'on a, là, affaire à un album vivant, paradoxal mais authentique.
Excellent !   18/20



Posté le 04 janvier 2009 à 14 h 46

Est-il encore utile de présenter Arcade Fire ? Je ne le pense pas.
Etant allergique à toute cette scène hype dont les critiques fort élogieuses sont souvent injustifiées, j'ai mis du temps avant de m'atteler à l'écoute de ce premier disque.

Quelle erreur. Dès la première écoute, je me suis dit qu'il se passait quelque chose, je ne parvenais pas à définir quoi... mais à présent je le sais : Funeral, malgré sa caractéristique funèbre représente la naissance d'un grand groupe. Un de ces groupes qui marque leur époque, pas forcément par un franc succès commercial mais qui la marque par le passage d'une vision à celle d'une autre vision, en l'occurrence ici du rock. Par là, j'entends que je n'aurais jamais imaginé qu'on puisse faire du rock une espèce de symphonie mélodramatique aussi énergique ! Dès la première piste, l'auditeur décolle pour un autre monde et, restant sur sa faim, ne peut s'empêcher d'écouter toutes les pistes de cette oeuvre dont aucune pièce ne peut être retirée.

Par d'ailleurs, le seul reproche que je pourrais faire à ce disque serait que, justement, l'auditeur reste sur sa faim. On ne peut s'empêcher de penser : "Ce disque était-il un simple échauffement ? Ou les Montréalais nous ont-ils déjà montré toute l'ampleur de leur talent ?". C'est cette petite inquiétude qui conclut ce premier disque, avec la voix, à la fois fébrile et puissante, de Régine Chassagne dans "In the Back seat".
Excellent !   18/20



Posté le 16 janvier 2010 à 20 h 03

J'ai écouté Funeral une dizaine de fois, je ne comprends vraiment pas ce qu'on trouve à cet album, il n'est pas nul mais n'a vraiment rien du tout d'extraordinnaire..
La meilleur chose chez ce groupe est indéniablement la musique, très riche, très diverse elle procure quelques émotions mais qui ne suffisent pas à rendre accro.
La voix de Butler, par contre, est ce qu'il y a de pire dans ce groupe, c'est énervant, à la limite inaudible... heureusement que sur certaines chansons Régine Chassagne avec sa voix d'ange rattrape un peu le coup.

Les deux seules chansons de cet album qui m'auront marqué tout particulièrement sont "Wake Up" et "Rebellion": "Wake Up" pour l'émotion qu'elle procure quand tout le groupe ce met à crier et "Rebellion" pour son riff terrible, et pour toute la musique en général, ca change de ryhtme à chaque fois ! Les deux premiers "Neighborhood" sont assez simplistes et ne reste pas bien encrés dans la mémoire, il faut un peu de temps pour enfin avoir le refrain dans la tête, et apprécier la chanson (l'apprécier un peu, parce que la voix de notre papillon laisse quand même à désirer ).

"Une Année Sans Lumière" est la chanson la plus calme de cet album, elle n'en est pas pour autant mauvaise, une ballade agréable mélangeant le français et l'anglais. In the backseat chantée intégralement par Régine Chassagne, est une piste trés interéssante, elle fait naître beaucoup "d'espoir" grâce à cette voix toujours parfaite et par ces cordes maniées avec une finesse et une beauté inégalable.

En conclusion Funeral est un bon album, pas non plus génial mais qu'on réecoute pour la magnificence de sa musique et qui sans cette voix très médiocre de la part de Butler aurait mérité une meilleure note.
Sympa   14/20



Posté le 15 septembre 2010 à 16 h 12

Un ami m'a fait écouter The Suburbs il y a peu. Je me suis bien fait ch... ennuyé. Je connaissais Arcade Fire de nom mais ne m'étais jamais penché sur le sujet. Ne voulant pas rester sur cet arrière-goût désagréable, j'ai décidé d'écouter l'album Funeral. Le 1er du groupe. Celui qui a eu le plus de succès et le plus représentatif pour les fans.
Vu que cet album a été écrit après les décès de proches des compositeurs, le ton y est forcément mélancolique voire triste. Mais jamais morbide. C'est déjà ça d'évité.
C'est le concept même de la musique de AF qui me gène. Le rock des années 2000 se résume, à quelques exceptions près, à un revival des 50-60-70-80's. Sur quelques chansons, ça passe mais un album entier c'est un manque d'originalité.
Cet album manque cruellement de spontanéité, de feeling et surtout de folie en dépit d'une grosse orchestration. Ca reste toujours très pépère. Les arrangements ont beau être variés, ils n'ont rien de subtils. Les changements de rythmiques qui se veulent surprenants sont téléphonés, comme sur "Crown Of Love" qui se termine en une version disco ridicule sur laquelle je me suis mis à fredonner "Alexandrie Alexandra". D'après leur producteur, il fallait reprendre la recette revival qui marchait le mieux en 2005. Merci Franz Ferdinand. Sur l'intro de "Rebellion (Lies)", on peut chanter "Seven Nation Army" des White Stripes sur la rythmique.
La plupart des ballades sont redondantes en dépit des zolis violons. On rajoute un tas d'effets selon le son de l'époque qu'ils veulent plagier, une bonne couche de révèrbe un peu partout pour donner un effet onirique, une profondeur superficielle. On trafique surtout la voix du chanteur. Une nécessité tout à fait compréhensible. On lisse à fond au mixage et on repolit encore le tout au mastering avec un niveau de sortie qui tue la dynamique tout en grossissant l'ensemble, telle la grenouille qui veut se faire plus grosse qu'elle ne l'est. Donc dans l'ère du temps (contradictoire pour un groupe qui veut sonner 'old', non?!) pour obtenir un bel objet bien formaté.
La seule qui me paraisse un tant soit peu sortir du lot c'est "In The Backseat". Peut-être parce qu'il y a enfin une voix féminine (et non efféminée) expressive, claire et agréable. Mais aussi un tantinet plus de folie dans la structure de la composition et dans son interprétation. Pour une fois, et la dernière, les violons, sur le fade out final, ne paraissent pas inoffensifs.
Je ne pense pas que Arcade Fire soit un mauvais groupe. Il possède de bons musiciens (sauf le chanteur) et sa réputation scénique a fait ses preuves. Mais AF me parait quand même très surestimé, comme pas mal de groupes des années 2000 d'ailleurs. Après la bonne impression du 1er album, on a souvent l'impression que ces groupes ont tout dit.
Sans intérêt   8/20







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