The Last Embrace
The Winding Path |
Label :
Longfellow Deeds |
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Le Progressif (qu'il soit Rock ou Métal) n'étant pas un genre particulièrement populaire en France, la sortie d'un nouveau The Last Embrace fait figure d'un événement qui pourrait fort s'avérer plus important que prévu compte tenu de la qualité (que je ne qualifierai pas d'inattendu) de The Winding Path. En effet, ces six titres sont la parfaite synthèse du chemin parcouru ces dernières années par le quintette, entre volonté de puissance, désir de complexification et errements acoustiques. À ce titre, leur sens de l'harmonie ainsi que de la composition est ici pleinement abouti.
"On My Own", le titre d'ouverture, est une parfaite introduction à l'univers musical des Parisiens. À la fois apaisant et mélancolique, c'est d'ailleurs le titre le plus Pop du disque, il est néanmoins caractérisé par un crescendo – decrescendo instrumental, une bourrasque furieuse qui cède peu à peu le pas à une douce accalmie. Nous retrouvons d'ailleurs cette ambivalence tout au long du disque, le groupe ayant clairement opté pour une voie plus Progressive que par le passé, alternant de longues plages instrumentales où le talent d'arrangeur / compositeur de Coco s'exprime pleinement (partition pour cordes, multiples harmonies de claviers) avec des choses beaucoup plus typées Rock Métal lorsque Olivier commence à lâcher les riffs ("Nescience" notamment). Le tout est porté par une rythmique basse-batterie sobre et élégante, davantage dans la recherche de l'efficacité que dans l'emphatique stérile trop souvent inhérent à ce genre musical. Il n'y a pas grand-chose à dire si ce n'est que les 18 minutes 31 de "The Field Of Minds" (le putain de break orgue et batterie à la douzième minute !) passent toutes seules, comme un voyage en train aux côtés de l'être aimé avec pour seule occupation la contemplation des plaines défilantes un après-midi d'automne.
Les musiciens ont également eu l'intelligence de ne pas s'engouffrer dans le piège de l'instrumental à tout va, avec le risque de trop en faire. Chaque titre, aussi long soit-il, ménage des espaces aérés au chant, décidément de plus en plus émouvant, de Sandy. Elle commence à avoir une espèce de feutrine sur les cordes vocales qui la rapproche bien plus d'une Tanita Tikaram que d'une de ces gotho-pouffes produites à la chaîne par l'industrie du disque.
On aurait pu croire qu'avec "The Field Of Minds" le groupe avait tout donné, il n'en est heureusement rien. "The Fear Of Loss", dans une veine Folk guitare et voix, dégage un Spleen incroyable, sa légèreté contrebalançant parfaitement la première moitié, cossue, de The Winding Path. D'ailleurs, l'enchaînement avec l'instrumental "The Light Take Us" qui reprend là où "The Fear Of Loss" s'achève, ce qui en fait pour moi un seul et même titre, illustre bien à la fois le soin qu'ont pris les musiciens pour agencer leurs titres mais également l'évidence qu'il y a bel et bien un fil directeur, un point commun à ces six pièces. Il ne s'agit pas d'une bête collection de compositions mais d'un album pensé et écrit comme un tout, comme une existence de joies et d'attendrissements, de recueillements et d'extases, spirituelles ou amoureuses. Quasiment conceptuel, on est clairement dans la grande tradition de la musique Progressive, ici mise à l'honneur.
The Winding Path s'achève sur un "White Bird" jazzy et léger comme une plume, la production claire de Francis Caste n'étant pas étrangère à ce sentiment d'envolée que l'on ressent à chaque écoute. Un grand disque, d'évidence mon favori de la déjà longue carrière de The Last Embrace, en espérant de tout cœur que les prochaines sorties soient au minimum aussi riches en émotions.
"On My Own", le titre d'ouverture, est une parfaite introduction à l'univers musical des Parisiens. À la fois apaisant et mélancolique, c'est d'ailleurs le titre le plus Pop du disque, il est néanmoins caractérisé par un crescendo – decrescendo instrumental, une bourrasque furieuse qui cède peu à peu le pas à une douce accalmie. Nous retrouvons d'ailleurs cette ambivalence tout au long du disque, le groupe ayant clairement opté pour une voie plus Progressive que par le passé, alternant de longues plages instrumentales où le talent d'arrangeur / compositeur de Coco s'exprime pleinement (partition pour cordes, multiples harmonies de claviers) avec des choses beaucoup plus typées Rock Métal lorsque Olivier commence à lâcher les riffs ("Nescience" notamment). Le tout est porté par une rythmique basse-batterie sobre et élégante, davantage dans la recherche de l'efficacité que dans l'emphatique stérile trop souvent inhérent à ce genre musical. Il n'y a pas grand-chose à dire si ce n'est que les 18 minutes 31 de "The Field Of Minds" (le putain de break orgue et batterie à la douzième minute !) passent toutes seules, comme un voyage en train aux côtés de l'être aimé avec pour seule occupation la contemplation des plaines défilantes un après-midi d'automne.
Les musiciens ont également eu l'intelligence de ne pas s'engouffrer dans le piège de l'instrumental à tout va, avec le risque de trop en faire. Chaque titre, aussi long soit-il, ménage des espaces aérés au chant, décidément de plus en plus émouvant, de Sandy. Elle commence à avoir une espèce de feutrine sur les cordes vocales qui la rapproche bien plus d'une Tanita Tikaram que d'une de ces gotho-pouffes produites à la chaîne par l'industrie du disque.
On aurait pu croire qu'avec "The Field Of Minds" le groupe avait tout donné, il n'en est heureusement rien. "The Fear Of Loss", dans une veine Folk guitare et voix, dégage un Spleen incroyable, sa légèreté contrebalançant parfaitement la première moitié, cossue, de The Winding Path. D'ailleurs, l'enchaînement avec l'instrumental "The Light Take Us" qui reprend là où "The Fear Of Loss" s'achève, ce qui en fait pour moi un seul et même titre, illustre bien à la fois le soin qu'ont pris les musiciens pour agencer leurs titres mais également l'évidence qu'il y a bel et bien un fil directeur, un point commun à ces six pièces. Il ne s'agit pas d'une bête collection de compositions mais d'un album pensé et écrit comme un tout, comme une existence de joies et d'attendrissements, de recueillements et d'extases, spirituelles ou amoureuses. Quasiment conceptuel, on est clairement dans la grande tradition de la musique Progressive, ici mise à l'honneur.
The Winding Path s'achève sur un "White Bird" jazzy et léger comme une plume, la production claire de Francis Caste n'étant pas étrangère à ce sentiment d'envolée que l'on ressent à chaque écoute. Un grand disque, d'évidence mon favori de la déjà longue carrière de The Last Embrace, en espérant de tout cœur que les prochaines sorties soient au minimum aussi riches en émotions.
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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