The Last Embrace
Inside |
Label :
Longfellow Deeds |
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Il y a deux éléments, que ce soit dans le métal comme dans le rock, qui sont généralement assez difficiles à concilier. Non pas parce qu'ils nécessitent une grande technicité mais plutôt parce qu'ils sont susceptibles de faire basculer en un rien de temps une musique dans le mièvre, le sirupeux, le soporifique. Quels sont-ils me demanderez-vous peut-être ? En premier, je dirais le chant féminin. Sans être misogyne, il y a aujourd'hui tellement de groupes avec une potiche au micro moulée dans un bustier noir ou sponsorisée par le rayon "randonnée" de Décathlon qu'on ne peut qu'être réticent à l'idée d'écouter un énième album de "Female Voices". Vous pourriez me sortir que c'est pareil pour les hommes et je répondrais alors que non, pour des raisons commerciales tout d'abord. En second, il y a les claviers. Va-t-on subir les assauts d'un adepte de la World Music ? Ceux d'un type qui confond "jouer du piano" et "quand j'appuie sur la touche ù de mon Mac ça fait PROUT et avec un effet Delay ça sonne du tonnerre" ? Ou enfin ceux de celui qui de toute façon ne sait pas jouer mais qui croit, bien évidemment à tort, que ce n'est pas handicapant et qu'un discours intellectualisant sur le peu d'importance que revêtent le solfège et l'oreille dans la musique contemporaine saura éblouir les crédules.
Un préambule un peu long, voire maniéré je vous l'accorde, mais déjà je fais ce que je veux et surtout il me semble utile de rappeler ces fondamentaux avant d'évoquer The Last Embrace, un groupe qui sait user avec finesse et intelligence des deux éléments décrits ci-dessus et ce en jouant du rock progressif légèrement teinté de métal atmosphérique.
Ce qui surprend à l'écoute de Inside, leur premier LP, c'est à la fois le haut niveau de maturité des compositions et la richesse des genres abordés. Un même titre, "Somewhere In The Dark Rain" par exemple, peut alterner l'acoustique, une envolée typée métal suivi d'une descente dans le plus pur style 70's (l'utilisation d'un orgue Hammond y est pour beaucoup) pour se conclure sur une plage instrumentale où la basse laisse parler tout son groove, le final n'étant pas sans rappeler les travaux les plus récents d'Anathema, voire d'un Antimatter électrique. Ces changements de climats, parfaitement maîtrisés, confèrent à The Last Embrace une originalité certaine mais surtout le groupe parvient à se démarquer aisément de la masse justement grâce aux deux points de vigilance que j'évoquais au début de cette chronique. Le clavier de Coco n'est pas juste utilisé pour "ambiancer" les titres. Chacune de ses incursions, tout en étant un hommage aux formations rock progressif de jadis (Procol Harum, ça vous parle ?), donne une couleur et une singularité qui, systématiquement, fait tendre l'oreille.
On retiendra également que les musiciens évitent d'en faire trop en collant systématiquement des solos démonstratifs, préférant une juste sobriété qui fait mouche (les guitares finales de "Inside" sont parfaites) et surtout que la chanteuse Sandy se sort de tous les registres, que ce soit dans le rock efficace d'un "Mother" qui n'est pas sans me rappeler un bon The Gathering avec un refrain très efficace, comme dans les passages plus intimistes qui sont la couleur dominante de l'album.
Ni rock, ni métal, ni atmosphérique, ni progressif mais un peu tout cela à la fois, Inside est le premier album ambitieux d'une formation talentueuse qui sait mettre sa technique au service d'un vrai sens de la composition, sans démonstration de force et avec beaucoup d'humanité, de sincérité.
Un préambule un peu long, voire maniéré je vous l'accorde, mais déjà je fais ce que je veux et surtout il me semble utile de rappeler ces fondamentaux avant d'évoquer The Last Embrace, un groupe qui sait user avec finesse et intelligence des deux éléments décrits ci-dessus et ce en jouant du rock progressif légèrement teinté de métal atmosphérique.
Ce qui surprend à l'écoute de Inside, leur premier LP, c'est à la fois le haut niveau de maturité des compositions et la richesse des genres abordés. Un même titre, "Somewhere In The Dark Rain" par exemple, peut alterner l'acoustique, une envolée typée métal suivi d'une descente dans le plus pur style 70's (l'utilisation d'un orgue Hammond y est pour beaucoup) pour se conclure sur une plage instrumentale où la basse laisse parler tout son groove, le final n'étant pas sans rappeler les travaux les plus récents d'Anathema, voire d'un Antimatter électrique. Ces changements de climats, parfaitement maîtrisés, confèrent à The Last Embrace une originalité certaine mais surtout le groupe parvient à se démarquer aisément de la masse justement grâce aux deux points de vigilance que j'évoquais au début de cette chronique. Le clavier de Coco n'est pas juste utilisé pour "ambiancer" les titres. Chacune de ses incursions, tout en étant un hommage aux formations rock progressif de jadis (Procol Harum, ça vous parle ?), donne une couleur et une singularité qui, systématiquement, fait tendre l'oreille.
On retiendra également que les musiciens évitent d'en faire trop en collant systématiquement des solos démonstratifs, préférant une juste sobriété qui fait mouche (les guitares finales de "Inside" sont parfaites) et surtout que la chanteuse Sandy se sort de tous les registres, que ce soit dans le rock efficace d'un "Mother" qui n'est pas sans me rappeler un bon The Gathering avec un refrain très efficace, comme dans les passages plus intimistes qui sont la couleur dominante de l'album.
Ni rock, ni métal, ni atmosphérique, ni progressif mais un peu tout cela à la fois, Inside est le premier album ambitieux d'une formation talentueuse qui sait mettre sa technique au service d'un vrai sens de la composition, sans démonstration de force et avec beaucoup d'humanité, de sincérité.
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
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