Ryan Adams
Gold |
Label :
Lost Highway |
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Deux semaines après le 11 septembre 2001, sortait cet album de Ryan Adams. Une sortie suicidaire dans une période où les Américains n'avaient a priori absolument aucune priorité en ce qui concerne la musique. Mais loin de pâtir des tristes événements qui se sont déroulés quelques temps auparavant, Ryan Adams va bénéficier du cours de l'histoire pour y laisser sa marque.
Adams a été adoubé par les grands noms de la musique anglo-saxonnes après le succès critique de son précédent album, Heartbreaker. Emylou Harris et le milieu country d'une part, mais aussi le milieu de la pop, Elton John se proclamant premier fan du jeune homme. Ce succès important comparé à son aventure avec Whiskeytown monte petit à petit à la tête d'Adams. Loin d'être le plus humble des auteurs-compositeurs du Nouveau Monde, Adams voit les choses en grand. Son précédent album n'était qu'un tour de chauffe, maintenant qu'il a les moyens, la crédibilité et une relative célébrité, il peut se donner une chance de créer ce "classique" dont il rêve. Il compose, travaille d'arrache-pied, se gorge de musique américaine et réussit à capter l'essence même de ce pays bientôt au bord du précipice pour accoucher d'une vingtaine de chansons. Un double-album. Mais la maison de disque ne voit pas cela de cette manière et ampute l'album de 5 chansons. Eternel recommencement de la lutte entre l'artiste et le distributeur ...
Gold sort donc dans la forme connue aujourd'hui de 16 chansons. Et la magie se produit. Adams vient de composer la voix de cette Amérique qui va essayer de ce battre, de se relever. Qui se voit finalement de l'intérieur et comprend qu'elle va devoir se battre, non seulement contre ses propres vices, mais aussi contre l'intérieur. Loin de prendre quelque position que ce soit, il décrit simplement les désillusions d'un peuple qui se cherche, qui cherche une véritable identité au coeur de la mondialisation. La réponse d'Adams est claire : cette identité, c'est celle de la musique country et d'une sensibilité pop mise au goût du jour. Gold est un melting pot des divers coins des USA qui se retrouvent sur une seule et même galette. Country bien sûr avec le génial "Firecracker", Pop avec "La Cienega Just Smiled", "When The Stars Go Blue", Blues ("The Rescue Blues"), Folk puis Hard (Nobody Girl"). Adams est un artiste protéiforme qui rend hommage à toute la musique qui a formé sa nation. Et quel hommage.
Adams livre réellement un classique instantané en alignant les classiques des années 2000 à venir : "New York New York", magnifique chevauchée urbaine désabusée, "When The Stars Go Blue", magnifique ballade portée par la voix cajoleuse d'Adams, "Harder Now That It's Over" bouleversant à souhait ... Adams réussit son pari. Son ambition a une valeur, elle se définit parfaitement dans la réalité et Adams n'est pas qu'un fanfaron.
Professionnel tout en restant véritablement honnête, Adams touche ce peuple qui a besoin de renouer avec ses sentiments véritables à la suite de la catastrophe qui le frappe. Cette force d'écriture, cette aisance dans le phrasé et dans la phrase qui touche au plus profond des coeurs et des sensibilités divers : Adams est un véritable chanteur de l'humanisme dans une époque qui en a cruellement besoin.
Porteur des doutes, comme des joies et de l'optimisme propre à ce peuple, Adams livre ainsi une oeuvre fragile dans sa grandeur, mais toujours d'autant plus attachante et exceptionnelle.
Adams a été adoubé par les grands noms de la musique anglo-saxonnes après le succès critique de son précédent album, Heartbreaker. Emylou Harris et le milieu country d'une part, mais aussi le milieu de la pop, Elton John se proclamant premier fan du jeune homme. Ce succès important comparé à son aventure avec Whiskeytown monte petit à petit à la tête d'Adams. Loin d'être le plus humble des auteurs-compositeurs du Nouveau Monde, Adams voit les choses en grand. Son précédent album n'était qu'un tour de chauffe, maintenant qu'il a les moyens, la crédibilité et une relative célébrité, il peut se donner une chance de créer ce "classique" dont il rêve. Il compose, travaille d'arrache-pied, se gorge de musique américaine et réussit à capter l'essence même de ce pays bientôt au bord du précipice pour accoucher d'une vingtaine de chansons. Un double-album. Mais la maison de disque ne voit pas cela de cette manière et ampute l'album de 5 chansons. Eternel recommencement de la lutte entre l'artiste et le distributeur ...
Gold sort donc dans la forme connue aujourd'hui de 16 chansons. Et la magie se produit. Adams vient de composer la voix de cette Amérique qui va essayer de ce battre, de se relever. Qui se voit finalement de l'intérieur et comprend qu'elle va devoir se battre, non seulement contre ses propres vices, mais aussi contre l'intérieur. Loin de prendre quelque position que ce soit, il décrit simplement les désillusions d'un peuple qui se cherche, qui cherche une véritable identité au coeur de la mondialisation. La réponse d'Adams est claire : cette identité, c'est celle de la musique country et d'une sensibilité pop mise au goût du jour. Gold est un melting pot des divers coins des USA qui se retrouvent sur une seule et même galette. Country bien sûr avec le génial "Firecracker", Pop avec "La Cienega Just Smiled", "When The Stars Go Blue", Blues ("The Rescue Blues"), Folk puis Hard (Nobody Girl"). Adams est un artiste protéiforme qui rend hommage à toute la musique qui a formé sa nation. Et quel hommage.
Adams livre réellement un classique instantané en alignant les classiques des années 2000 à venir : "New York New York", magnifique chevauchée urbaine désabusée, "When The Stars Go Blue", magnifique ballade portée par la voix cajoleuse d'Adams, "Harder Now That It's Over" bouleversant à souhait ... Adams réussit son pari. Son ambition a une valeur, elle se définit parfaitement dans la réalité et Adams n'est pas qu'un fanfaron.
Professionnel tout en restant véritablement honnête, Adams touche ce peuple qui a besoin de renouer avec ses sentiments véritables à la suite de la catastrophe qui le frappe. Cette force d'écriture, cette aisance dans le phrasé et dans la phrase qui touche au plus profond des coeurs et des sensibilités divers : Adams est un véritable chanteur de l'humanisme dans une époque qui en a cruellement besoin.
Porteur des doutes, comme des joies et de l'optimisme propre à ce peuple, Adams livre ainsi une oeuvre fragile dans sa grandeur, mais toujours d'autant plus attachante et exceptionnelle.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Bona |
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