Beck
Mutations |
Label :
Geffen |
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On attendait avec impatience ce retour de Beck au folk, avec le sublime "One Foot In the Grave" en ligne de mire. Ce "Mutations", malgré un très beau "Cold Brains" en ouverture, est une amère déception, le résultat sonnant comme une version grand public et énormément moins inspiré de "One Foot...". La production est tout de même plutôt soigné, mais les compositions sonnent vraiment clichées (folk à l'américaine), à l'image des slows guimauves "Nobody's Fault But My Own" et "We Live Again", pire, sont parfois totalement anecdotiques, fait incroyable pour Beck. Pour rassurer les troupes, notre homme se fend heureusement de trois merveilles, l'exotique et dansant "Tropicalia", le foutraque "Diamond Bollocks", qui aurait eu sa place sur "Odelay", et l'envoûtant "Runners Dial Zero" et son piano aux notes tristes. Ceci est un peu léger, pour un album qui souvent tend vers l'ennuyeux, et signe le premier échec artistique de Beck.
Moyen 10/20 | par X_Elmo |
Posté le 10 avril 2004 à 21 h 35 |
En abandonnant ses géniaux albums fourre-tout pour se concentrer sur un seul style, le folk-blues, Beck aurait pu perdre tout ce qui faisait son charme. Mais il a réussi, comme à son habitude, à s'approprier le style tout en conservant sa patte si particulière.
Il parvient à nous offrir ici une succession de balades magnifiques, oscillant entre folk lumineux et mélancolie, qui puise son âme à la source de la musique. L'album ne sonne pas 'daté' pour autant, grâce à une production tout en finesse qui révèle ses subtilités au fil des écoutes.
Il suffit d'écouter le sublime "We Live Again", balade du bout du monde qui vous donne envie de regarder le crépuscle d'un oeil neuf ; ou l'incomparable " O Maria" qui nous fait rêver d'un cabaret enfumé avec ses cuivres sublimes et sa voix merveilleusement enrayée, pour reconnaitre que Beck a parfaitement réussi son pari : nous offrir un album cohérent, fragile et lumineux.
Peut être un album pour le coin du feu, mais ce feux réchauffe le coeur et illumine l'âme.
Il parvient à nous offrir ici une succession de balades magnifiques, oscillant entre folk lumineux et mélancolie, qui puise son âme à la source de la musique. L'album ne sonne pas 'daté' pour autant, grâce à une production tout en finesse qui révèle ses subtilités au fil des écoutes.
Il suffit d'écouter le sublime "We Live Again", balade du bout du monde qui vous donne envie de regarder le crépuscle d'un oeil neuf ; ou l'incomparable " O Maria" qui nous fait rêver d'un cabaret enfumé avec ses cuivres sublimes et sa voix merveilleusement enrayée, pour reconnaitre que Beck a parfaitement réussi son pari : nous offrir un album cohérent, fragile et lumineux.
Peut être un album pour le coin du feu, mais ce feux réchauffe le coeur et illumine l'âme.
Très bon 16/20
Posté le 12 mars 2007 à 16 h 39 |
Un chouette disque que ce mésestimé Mutations!
Beck nous la rejoue folk, mais fini les délires lo-fi des débuts... Première collaboration avec Nigel Godrich (Air, Radiohead...), le son est pour la première fois très pro, sans pour autant décoller dans les étoiles psychédéliques qui font la particularité de Sea Change et de The Information. C'est un disque qui s'écouterait plutôt dans une vieille maison à la campagne, car il sent bon le bois et la suie. Beck nous montre qu'il est aussi à l'aise dans la déconstruction que dans les formats plus classiques, en prenant bien soin de ne pas trop se répéter d'un morceau à l'autre. Malgré le côté caméléon toujours présent, chaque morceau pris isolément est d'une facture linéaire bienvenue. En effet il y a un sacré fossé qui sépare la ballade orientalisante toutes sitars dehors qu'est "Nobody's Fault But My Own" du gentil délire latino "Tropicalia". Au delà de cette perpétuelle volonté d'abolir les frontières, il y a toujours la grande personnalité d'un compositeur de chansons toujours intelligentes et accrocheuses. Lorsqu'il compose un album, Mr Hansen prend un parti pris et ne le lâche plus. Ici il décide d'aller le plus loin possible dans les chansons de facture classique, et ça fonctionne à merveille. "We Live Again" est une chanson romantique qui semble sortie d'un autre temps, "Static" est un morceau vénéneux qui prend aux tripes. Et lorsque l'on croirait que l'album va se finir sur deux belles petites chansons bien polies, Beck nous prend au dépourvu en lachant un "Diamond Bollocks" complètement barré. Comme si toute la folie contenue explosait subitement, et courait pendant ces 6 minutes démentes, aux ponts absurdes, au jeu de batterie quasiment incontrôlable, et à son beau petit clavecin, qui maintes fois utilisé dans le disque, prend ici une place plutôt cocasse. Un morceau qui va peut être encore plus loin dans la folie que ceux d'Odelay, déjà bien givrés... C'est pour dire...
Mis à part cette exception confirmant la règle, Mutations, à défaut d'être un album intemporel dans la discographie du blondinet, est un bel essai introspectif et folk, où le songwriting se colore discrètement de fantaisie. Une belle leçon d'ouverture, de prise de risques, qui peut décevoir ou laisser indifférent, mais difficile de renier les grandes qualités d'écriture que l'on découvre ici. D'autant plus qu'il y a un petit quelque chose de viscéral dans cette manière de jouer et de présenter la chose : voir l'artwork du livret où l'on peut découvrir un magnifique labyrinthe intestinal... Le bonhomme met sa folie en veilleuse, mais ne la renie pas, et c'est tout bon!
Beck nous la rejoue folk, mais fini les délires lo-fi des débuts... Première collaboration avec Nigel Godrich (Air, Radiohead...), le son est pour la première fois très pro, sans pour autant décoller dans les étoiles psychédéliques qui font la particularité de Sea Change et de The Information. C'est un disque qui s'écouterait plutôt dans une vieille maison à la campagne, car il sent bon le bois et la suie. Beck nous montre qu'il est aussi à l'aise dans la déconstruction que dans les formats plus classiques, en prenant bien soin de ne pas trop se répéter d'un morceau à l'autre. Malgré le côté caméléon toujours présent, chaque morceau pris isolément est d'une facture linéaire bienvenue. En effet il y a un sacré fossé qui sépare la ballade orientalisante toutes sitars dehors qu'est "Nobody's Fault But My Own" du gentil délire latino "Tropicalia". Au delà de cette perpétuelle volonté d'abolir les frontières, il y a toujours la grande personnalité d'un compositeur de chansons toujours intelligentes et accrocheuses. Lorsqu'il compose un album, Mr Hansen prend un parti pris et ne le lâche plus. Ici il décide d'aller le plus loin possible dans les chansons de facture classique, et ça fonctionne à merveille. "We Live Again" est une chanson romantique qui semble sortie d'un autre temps, "Static" est un morceau vénéneux qui prend aux tripes. Et lorsque l'on croirait que l'album va se finir sur deux belles petites chansons bien polies, Beck nous prend au dépourvu en lachant un "Diamond Bollocks" complètement barré. Comme si toute la folie contenue explosait subitement, et courait pendant ces 6 minutes démentes, aux ponts absurdes, au jeu de batterie quasiment incontrôlable, et à son beau petit clavecin, qui maintes fois utilisé dans le disque, prend ici une place plutôt cocasse. Un morceau qui va peut être encore plus loin dans la folie que ceux d'Odelay, déjà bien givrés... C'est pour dire...
Mis à part cette exception confirmant la règle, Mutations, à défaut d'être un album intemporel dans la discographie du blondinet, est un bel essai introspectif et folk, où le songwriting se colore discrètement de fantaisie. Une belle leçon d'ouverture, de prise de risques, qui peut décevoir ou laisser indifférent, mais difficile de renier les grandes qualités d'écriture que l'on découvre ici. D'autant plus qu'il y a un petit quelque chose de viscéral dans cette manière de jouer et de présenter la chose : voir l'artwork du livret où l'on peut découvrir un magnifique labyrinthe intestinal... Le bonhomme met sa folie en veilleuse, mais ne la renie pas, et c'est tout bon!
Très bon 16/20
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