Supergrass
I Should Coco |
Label :
Parlophone |
||||
Pour raconter l'histoire de Supergrass, c'est dans la campagne d'Ofxord, Anglettere, qu'il faut chercher. Si on s'y prend bien, on y verra alors trois ados jouant quelques unes de leurs compositions à un troupeau vaches bien disposées à les écouter. La composition du public étant un peu frustrante, quoique peu contraignante, nos amis décidèrent de passer aux choses sérieuses et de se produire ailleurs que dans un champ. Ce n'est qu'après quelques concerts, peu nombreux mais convaincants, que Gaz Coombes (chant et guitare), Danny Goffey (batterie) et Mickey Quinn (basse) se font repérer.
C'est en regardant les membres du groupe discuter et rigoler ensemble à l'entrée d'un bar que le producteur, Sam Williams, décide de s'occuper d'eux. Il déclarera plus tard que I Should Coco est le meilleur album auquel il a eu affaire durant toute sa carrière. On le comprend. Quand ils signent sur Parlophone, ils n'ont que 16 et 18 ans mais font pourtant preuve d'une immense maturité musicale. La progression des morceaux est digne de celle des Red Hot dans un style quelque peu différent. Entre punk et pop, ils vont même jusqu'à inclure un harmonica dans une de leur ballade, miam.
Le délire musical commence par "I'd Like To Know", titre sur lequel Supergrass nous montre que même si ils sont jeunes, ce n'est pas pour autant qu'ils ne savent pas jouer. La manière dont ils triturent les accords et l'harmonie du morceau force à l'admiration. "Caught By The Fuzz" s'inscrit dans la même lignée, les accords s'enchaînent rapidement, le rythme soutenu semble nous courir après tandis les cœurs chantent des "ouuuuhwahouuuuu" comme pour nous narguer. "Mansize Rooster" ne nous laissera pas de répit, le ton est plus léger mais l'urgence des accords ne faiblit pas, toujours saupoudré de cœurs grotesques passant de houba à des cris aigu balancés pas le bassiste qui au passage ne craint pas l'extinction de voix. Bon, le moment est arrivé de trouver un peu de paix dans ce monde brut avec "Alright", petit morceau pop mais pas trop caramélisé, comme on les aime. Comme le chante Gaz, on est jeunes, on s'éclate, tout va bien. Au tour de "Loose It" maintenant, on abandonne le chapeau de paille et la clope qu'on avait dans le bec pour supplier celui qui nous accompagne de nous tenir la main, la tension est remontée et ne redescendra qu'un peu avec "Lenny", morceau plus punk à la progression toujours aussi impressionnante. La guitare ne se fait pas pour autant trop prétentieuse et on la suit volontiers dans ses envolées saturées. "Strange Ones", "Sitting Up Straight" et "She's So Loose" ne dérogent pas à la règle, passant du lent au rapide, du riff au solo, du pardon à l'accusation. Tout ça, c'est du punk rock comme on les aime, énervé mais pas répétitif, le tout un peu décalé comme nous le montre encore "We're Not Supposed To", chanson un peu débile à la mélodie gentillette chantée par des espèces de petites bêtes qui font penser aux Gremlins en plus inoffensifs. Voilà enfin le repos nostalgique servit par les magnifiques "Time", ballade frissonnante accompagnée d'un harmonica et "Sofa (Of My Lethargy)" qui nous donnent l'impression de partir loin, très loin. On imagine des mouettes dans un ciel bleu et un bateau au milieu de la mer, et ces images, qu'on trouverait pathétiques en temps normal, nous font ici carrément planer. Vient ensuite le dernier morceau, "Time To Go", celui-là on ne l'écoute pas, on le déguste en remerciant vivement les trois musiciens et en les priant de revenir très vite.
C'est en regardant les membres du groupe discuter et rigoler ensemble à l'entrée d'un bar que le producteur, Sam Williams, décide de s'occuper d'eux. Il déclarera plus tard que I Should Coco est le meilleur album auquel il a eu affaire durant toute sa carrière. On le comprend. Quand ils signent sur Parlophone, ils n'ont que 16 et 18 ans mais font pourtant preuve d'une immense maturité musicale. La progression des morceaux est digne de celle des Red Hot dans un style quelque peu différent. Entre punk et pop, ils vont même jusqu'à inclure un harmonica dans une de leur ballade, miam.
Le délire musical commence par "I'd Like To Know", titre sur lequel Supergrass nous montre que même si ils sont jeunes, ce n'est pas pour autant qu'ils ne savent pas jouer. La manière dont ils triturent les accords et l'harmonie du morceau force à l'admiration. "Caught By The Fuzz" s'inscrit dans la même lignée, les accords s'enchaînent rapidement, le rythme soutenu semble nous courir après tandis les cœurs chantent des "ouuuuhwahouuuuu" comme pour nous narguer. "Mansize Rooster" ne nous laissera pas de répit, le ton est plus léger mais l'urgence des accords ne faiblit pas, toujours saupoudré de cœurs grotesques passant de houba à des cris aigu balancés pas le bassiste qui au passage ne craint pas l'extinction de voix. Bon, le moment est arrivé de trouver un peu de paix dans ce monde brut avec "Alright", petit morceau pop mais pas trop caramélisé, comme on les aime. Comme le chante Gaz, on est jeunes, on s'éclate, tout va bien. Au tour de "Loose It" maintenant, on abandonne le chapeau de paille et la clope qu'on avait dans le bec pour supplier celui qui nous accompagne de nous tenir la main, la tension est remontée et ne redescendra qu'un peu avec "Lenny", morceau plus punk à la progression toujours aussi impressionnante. La guitare ne se fait pas pour autant trop prétentieuse et on la suit volontiers dans ses envolées saturées. "Strange Ones", "Sitting Up Straight" et "She's So Loose" ne dérogent pas à la règle, passant du lent au rapide, du riff au solo, du pardon à l'accusation. Tout ça, c'est du punk rock comme on les aime, énervé mais pas répétitif, le tout un peu décalé comme nous le montre encore "We're Not Supposed To", chanson un peu débile à la mélodie gentillette chantée par des espèces de petites bêtes qui font penser aux Gremlins en plus inoffensifs. Voilà enfin le repos nostalgique servit par les magnifiques "Time", ballade frissonnante accompagnée d'un harmonica et "Sofa (Of My Lethargy)" qui nous donnent l'impression de partir loin, très loin. On imagine des mouettes dans un ciel bleu et un bateau au milieu de la mer, et ces images, qu'on trouverait pathétiques en temps normal, nous font ici carrément planer. Vient ensuite le dernier morceau, "Time To Go", celui-là on ne l'écoute pas, on le déguste en remerciant vivement les trois musiciens et en les priant de revenir très vite.
Excellent ! 18/20 | par Gia |
Posté le 26 juin 2006 à 17 h 38 |
Etre jeune, aller vite, hurler comme des porcs. Pour certains, cela fait peur. Pour d'autres, c'est un idéal.
Il est évident que les trois zozos de Supergrass appartiennent à la deuxième catégorie. Ils sont jeunes, anglais, et ils veulent faire du rock'n roll.
Et tant mieux pour nous, parce que cet album est tout simplement magnifique. Des mélodies imparables, des textes savoureux, un jeu de gratte sensationnel. Recenser les perles de cet album reviendrait à en recopier la track-list.
Allez... pour mémoire, on citera les deux chefs-d'oeuvre ultime de cet album, à savoir "Caught By the Fuzz" et "Strange Ones".
Supergrass est un groupe que beaucoup de gens oublient. Ils ont tort. Précipitez-vous sur cet album.
Il est évident que les trois zozos de Supergrass appartiennent à la deuxième catégorie. Ils sont jeunes, anglais, et ils veulent faire du rock'n roll.
Et tant mieux pour nous, parce que cet album est tout simplement magnifique. Des mélodies imparables, des textes savoureux, un jeu de gratte sensationnel. Recenser les perles de cet album reviendrait à en recopier la track-list.
Allez... pour mémoire, on citera les deux chefs-d'oeuvre ultime de cet album, à savoir "Caught By the Fuzz" et "Strange Ones".
Supergrass est un groupe que beaucoup de gens oublient. Ils ont tort. Précipitez-vous sur cet album.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 15 juin 2010 à 11 h 15 |
Les derniers riffs de guitare ont été lancés, nous ne reverrons plus Supergrass (à moins d'une énième reformation à 60 ans pour montrer qy'au fond, ils sont toujours aussi jeunes). Ils seront certainement peu nombreux à déplorer cette perte, pourtant énorme. Car chez Gaz Combes et ses sbires, il y avait une fraîcheur et une sincérité qu'on ne retrouvait nulle part ailleurs. Ils ont incarné à mes yeux une certaine conception du rock'n roll qui s'est parfaitement exprimée dans la trilogie I Should Coco, In It For The Money" et Supergrass. Trois albums de pop, punk, rock idéaux, d'une richesse mélodique infinie.
La première pierre a donc été posée en 1995. Tous justes sortis de l'adolescence, les Oxfordiens livrent un premier ouvrage sans retenu et marquant, enchaînant les tubes les uns après les autres. Il y a bien sûr "Alright" et son refrain accrocheur mais pas seulement. Les trois chansons qui ouvrent le disque sont exceptionnelles. Le rythme est effréné, la mélodie entêtante, les guitares s'entrechoquent. C'est aussi le premier contact avec la voix si reconnaissable de Gaz, à la croisée de Robert Plant, de Mick Jagger et Jack White. Portée par une énergie inépuisable, le leader de Supergrass donne déjà sa pleine mesure et poursuit son entreprise de démolition sur des morceaux comme "Lose it" et "Sitting Up Straight". La fin du disque est marquée par deux perles. "She's So Loose", déjà, est d'une urgence démoniaque, sublime, inoubliable. Personnellement, l'une des meilleures chansons du trio. Ensuite, "Sofa (Of My Lethargy)" est tout à fait légitime pour rentrer dans ce Panthéon. Une ballade qui nous surprend lors du refrain à basculer dans une envolée punk très bien placée. "Time To Go", elle, correspond à un atterrissage tout en douceur après un voyage génialement tumultueux.
On a souvent reproché à Supergrass une proximité trop grande avec les modèles Buzzcocks et autres Magazine. Une critique rebattue qui fait l'impasse sur un élément essentiel, à savoir le plaisir de jouer qui transparaît à chaque note. Gaz et ses camarades savaient que la nouveauté ne résidait pas tant dans le façonnement d'un style que dans la manière de saisir sa guitare et jouer sans arrière-pensées. Ils nous l'auront appris ou tout du moins rappelé et ce n'est pas un luxe dans une époque dominée par l'électro.
La première pierre a donc été posée en 1995. Tous justes sortis de l'adolescence, les Oxfordiens livrent un premier ouvrage sans retenu et marquant, enchaînant les tubes les uns après les autres. Il y a bien sûr "Alright" et son refrain accrocheur mais pas seulement. Les trois chansons qui ouvrent le disque sont exceptionnelles. Le rythme est effréné, la mélodie entêtante, les guitares s'entrechoquent. C'est aussi le premier contact avec la voix si reconnaissable de Gaz, à la croisée de Robert Plant, de Mick Jagger et Jack White. Portée par une énergie inépuisable, le leader de Supergrass donne déjà sa pleine mesure et poursuit son entreprise de démolition sur des morceaux comme "Lose it" et "Sitting Up Straight". La fin du disque est marquée par deux perles. "She's So Loose", déjà, est d'une urgence démoniaque, sublime, inoubliable. Personnellement, l'une des meilleures chansons du trio. Ensuite, "Sofa (Of My Lethargy)" est tout à fait légitime pour rentrer dans ce Panthéon. Une ballade qui nous surprend lors du refrain à basculer dans une envolée punk très bien placée. "Time To Go", elle, correspond à un atterrissage tout en douceur après un voyage génialement tumultueux.
On a souvent reproché à Supergrass une proximité trop grande avec les modèles Buzzcocks et autres Magazine. Une critique rebattue qui fait l'impasse sur un élément essentiel, à savoir le plaisir de jouer qui transparaît à chaque note. Gaz et ses camarades savaient que la nouveauté ne résidait pas tant dans le façonnement d'un style que dans la manière de saisir sa guitare et jouer sans arrière-pensées. Ils nous l'auront appris ou tout du moins rappelé et ce n'est pas un luxe dans une époque dominée par l'électro.
Exceptionnel ! ! 19/20
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