Goldfrapp

Felt Mountain

Felt Mountain

 Label :     Mute 
 Sortie :    mardi 19 septembre 2000 
 Format :  Album / CD   

Ovni débarqué sur terre en 2000, ce Felt Mountain n'a depuis pas pris une ride (à l'inverse de son médiocre successeur). Pour faire simple, imaginez une musique trip-hop (style Portishead avec des rythmiques moins lourdes) dans laquelle on aurait invité Ennio Morricone, le tout baignant dans une atmosphère irréelle irradiée par la voix fabuleuse d'Allison Goldfrapp.

Autant le dire tout de suite, la force de suggestion de cette musique, mystérieuse, envoûtante, et irrésistiblement sexy, à l'image des stars hollywoodiennes des années 50, est telle que l'on ne ressort pas indemne d'une écoute de ce disque.

Les seuls reproches que l'on pourrait faire à Goldfrapp seraient une durée trop courte (à peine 40 minutes) et de ne pas avoir donné une suite à la hauteur de cet album.


Excellent !   18/20
par Burette


 Moyenne 18.20/20 

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Posté le 10 avril 2005 à 13 h 18

"Felt Mountain" est le premier opus du groupe de la délicieuse Alyson Goldfrapp et de son comparse Will Gregory.

Sorti en 2000, cet album est un parfait compromis entre expérimentation et single tubesque ("Lovely Head", "Utopia").
La musique du duo anglais trouve son inspiration dans les bandes originales de films (c'était précisement le métier de Gregory), et des climats dignes des plus sombres polars ("Pilots").
La référence à Ennio Morricone est évidente et pleinement assumée, et cependant nullement étouffante tant le groupe a su garder sa personnalité et injecter des influences plus modernes (les multiples collaborations d'Alison avec Tricky et Orbital y sont pour quelque chose).

Le résultat est surprenant et parfaitement maîtrisé.
Son successseur sorti en 2003 n'a malheureusement pas réussi à faire mieux, ou aussi bien. Certainement un des meilleurs disques de l'année 2000.
Excellent !   18/20



Posté le 15 septembre 2006 à 03 h 19

Felt Mountain (2000) est un formidable petit joyau estampillé Goldfrapp, groupe réunissant la chanteuse Alison Goldfrapp et le compositeur Will Gregory. Empreint d'un trip hop sombre et baroque lorgnant vers des ambiances cinématographiques, l'univers de Felt Mountain est toujours décrit, et ce à juste titre, comme une confluence de ceux d'Ennio Morricone et de Portishead. Cette comparaison avec le groupe de Bristol, avec lequel Gregory participa en tant que saxophoniste, est notamment justifée par la présence sur l'album du guitariste Adrian Utley et d'orgues en réminiscences de certains passages de Dummy.

Alison a, quant à elle, déjà prêté sa voix durant les mid-nineties au groupe Orbital, sur leur album Snivilisation, mais aussi et surtout à Tricky, sur le "Pumpkin" du définitif Maxinquaye, morceau intensément crépusculaire, construit à partir d'un sample du groupe de Billy Corgan.

"It starts in my belly
Then up to my heart
Into my mouth I can't keep it shut
Do you recognize the smell
Is that how you tell
Us apart
I fool myself
To sleep and dream
Nobody's there
No one but me"

"Lovely Head" ouvre somptueusement l'album. Une ambiance se bâtit à partir d'un rythme lent, paisible, de quelques notes, des sifflements que l'on pourrait croire échappés d'une bande-son composée par un Morricone dépressif, et la plainte d'Alison Goldrapp s'élève, survole ce premier morceau, étonnamment aérienne, épurée, à l'image des montagnes ornant la pochette arrière du disque, paysage d'un voyage (un trip) ensorceleur.

Sur tout l'album, les compositions versent vers le minimalisme propre à certaines musiques de films des années 60 et me rappellent par instants la noirceur baroque du film Elephant Man. Même extrêmement dépouillées, elles se suffisent pour générer une atmosphère terriblement sombre, profondément envoûtante et sensuelle. Ce trip hop arbore une esthétique jazzy, empreinte quelque fois à l'easy-listening et flirte même avec la bossa-nova sur "Human". Et Alison Goldfrapp chante magnifiquement. Évoquant Beth Gibbons voire Shirley Bassey, sa voix sublime intensément chacun des morceaux, confère à "Utopia" son statut de climax et parachève le spleen cinématographique de Felt Mountain.

"It's a strange day
No colours or shapes
No sound in my head
I forget who I am"

Offrant une musique intemporelle, Felt Mountain est un pur chef-d'œuvre et constitue véritablement le sommet de la discographie de Goldfrapp. Aucun de ses successeurs (des albums electro-pop résolument axés dancefloor) n'a pour l'heure trouvé une somptuosité comparable.
Excellent !   18/20



Posté le 03 août 2007 à 16 h 37

La sortie de ce disque sur le marché en septembre 2000 annonce clairement l'arrivée d'un nouveau millénaire très terrifiant et fantasmagorique. Car ces 9 compositions n'ont pas d'homologues, elles sont vraisemblablement inimitables. Car elles partagent des émotions nouvelles, des émois frémissants uniques.
Une musique extra-terrestre, qui n'a pas réellement sa place sur terre. Allison Goldfrapp entrelace sa voix de diva avec les sonorités électroniques les plus inattendues, les plus inaccoutumés, et signe dès les premières secondes du disque, avec "Lovely Head", un hymne electro angoissant sans précédent qui restera bien longtemps dans les mémoires. Une inspiration immense, c'est aussi ce qui fait la force de ce disque: il est quasiment exempt du moindre bâclage, du moindre détour inutile. Le duo a quelque chose de concret à faire partager, quelques messages remplis de désespoirs et de pessimismes avant tout, mais également garnis d'humeurs contemplatives et solitaires, comme semble présenter la pochette arrière du disque. Chœurs puissants et déchirants, mélodies planantes, sonorités frissonnantes et même une superbe valse aux airs chaotiques, soulignant davantage le cynisme et la provocation clairement revendiqués sur cet album.
Une musique qui n'a pas réellement sa place sur Terre comme nous disions plus haut : car elle semble idéale à apprécier dans une station spatiale (si vous avez l'occasion, on sait jamais), en sirotant un cocktail empoisonné, avec vue sur cette belle planète bleue ou sur notre galaxie (voire plus loin). Car il n'existe absolument aucune frontière pour cette musique assurément intemporelle.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 17 mars 2009 à 20 h 05

Une histoire de diamants bruts. D'agent double pulpeuse irrésistible. Et d'une navette spatiale qui décolle d'une base secrète en plein désert pour aller se positionner sur une orbite stratégique. Pas de John Barry pour cet initiatique Felt Mountain mais une paire anglaise impériale. Will Gregory compositeur et commandant de bord de ce vaisseau clandestin et dans le rôle de la séductrice au trouble jeu Alison Goldfrapp, sensuelle et explosive. Le duo semble avoir investi le Albert Hall, en prenant pour otage l'orchestre symphonique qui y résidait, et ramené toutes bobines du genre pour les projeter pendant qu'ils enregistraient. Et pour un premier disque, le résultat est à la hauteur de leur audace car il ne faut pas avoir froid aux yeux de tenter de faire perdurer une intrigue de la sorte sur quarante minutes. Tout y est, de l'introduction où la fusée décolle et balaie le sable apprivoisé par Morricone lors de ses tournages, du générique "Human" mambo ronflant ardent et fougueux qui suit, la poursuite dans la fête foraine durant une superbe valse ("Oompa Radar") jusqu'à ce que le film disparaisse avec comme coup de grâce, le fatal "Horse Tears", étourdissant... Et puis il y a ces moments de dérives dans le vide ("Deer Stop" magistral, "Felt Moutain" enchanteur qui lâche prise sur l'humanité) où le suspense est mis entre parenthèses et seule la voix de la douce se propage à travers ce milieu pourtant immatériel. L'histoire se poursuit derrière puisque les cordes et les cuivres, véritables experts, évoluent toujours sur une corde sensible, intrigants et adroits dans l'art de retenir souffle et murmure. Longtemps les hommes ont cru que l'espace était rempli d'éther, car la conception du vide les effrayés. Alison, elle, touche aux deux sans peur de baigner dans ces deux théories contradictoires ou plutôt sans craindre d'échapper aux lois de la physique. Elle flotte en apesanteur dans une dimension qui n'a pas d'âge, lumineux et glacial. Chaque instant impose l'admiration face à cette beauté gelée et si beaucoup parlent de trip hop, on a ici pour beaucoup affaire à un travail de composition instrumental au poil. Les quelques ajouts annexes étant pianotés sur le tableau de bord de l'appareil sur le moment. Mais le plus paradoxal dans tout ça c'est que Goldfrapp a confectionné ce bijou dans un petit bungalow au fin fond de la campagne anglaise. Quand on y pense... ces diamants sont encore plus éclatants. Et éternels.
Parfait   17/20







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