LCD Soundsystem
American Dream |
Label :
DFA |
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American Dream, titre plein d'ironie et une pochette qui rappelle la couverture d'Infinite Jest de David Foster Wallace. Le voici, le voilà, le nouveau LCD Soundsystem, le premier disque post-reformation, le disque de la renaissance. Après une trilogie d'albums de haute volée, les New-Yorkais étaient attendus au tournant. Pourtant, à l'écoute de ce disque, on se demande pourquoi ils s'étaient arrêtés après This Is Happening ; ils ont de toute évidence encore tellement à donner. American Dream est un voyage : dix titres, tous très bons, et 70 minutes de musique.
Un voyage au cœur de la musique et des multiples influences de James Murphy et de ses acolytes. Si l'on découvrait cet album dans vingt ans, on aurait sans doute du mal à le situer dans le temps, tant il évoque, plus que n'importe quel autre disque du groupe, différentes époques musicales – des sonorités disco qui sortent tout droit des années 1970, des synthés new-wave à la eighties ("Oh Baby"), le dance-punk de la fin des années 2000 ("Emotional Haircut") – tout en restant moderne, voire novateur.
"Other Voices", par exemple, sonne tellement comme du Talking Heads que ça en est presque perturbant : le chant à la David Byrne, les rythmes world, les guitares post-punk dissonantes. Ce morceau aurait eu sa place sur Remain in Light entre "Crosseyed and Painless" et "The Great Curve". La comparaison ne s'arrête pas là car, deux plages plus tard, on retrouve un autre titre sous perfusion Talking Heads, le très bon "Change Yr Mind". "Call the Police" rappelle, quant à lui, certaines chansons de David Bowie période berlinoise : écoutez les chœurs, les guitares, les nappes électroniques, vous serez quelque part entre Heroes et Lodger. Quelle fraîcheur, pourtant, d'écouter en 2017 tous ces morceaux bien foutus et riches de ces influences-là !
"Tonite", malgré ses accents disco à la Moroder, est peut-être le titre le plus classique pour le groupe et aurait pu être un bonus track sur l'excellent Sound of Silver dix ans plus tôt. James Murphy parle plus qu'il ne chante sur ce morceau très minimaliste qui a pour unique squelette une boucle électro puissante répétée de la première à la dernière seconde. La plage titulaire, l'atmosphérique "American Dream", est un autre grand moment du disque : une ballade électro qui nous fait planer jusqu'aux nuages qu'on voit sur la pochette. La légèreté n'est, ne nous y trompons pas, que de façade : il s'agit d'un titre mélancolique, doux-amer, qui traite du fait de vieillir.
Le final de plus de douze minutes "Black Screen", superbe comme les neuf titres qui l'ont précédés, nous prend à contre-pied. Après une première partie calme au parfum krautrock, on attend, au fil des secondes, un crescendo, une explosion electro-punk comme sait le faire le groupe. Or, le morceau ne s'embrase jamais et prend, au contraire, plusieurs minutes pour s'éteindre, progressivement, divinement, sur un piano. Le disque s'achève, c'était la dernière surprise de Murphy.
L'avenir et l'expérience nous le diront, mais tout de même... et si American Dream était leur meilleur album ?
Un voyage au cœur de la musique et des multiples influences de James Murphy et de ses acolytes. Si l'on découvrait cet album dans vingt ans, on aurait sans doute du mal à le situer dans le temps, tant il évoque, plus que n'importe quel autre disque du groupe, différentes époques musicales – des sonorités disco qui sortent tout droit des années 1970, des synthés new-wave à la eighties ("Oh Baby"), le dance-punk de la fin des années 2000 ("Emotional Haircut") – tout en restant moderne, voire novateur.
"Other Voices", par exemple, sonne tellement comme du Talking Heads que ça en est presque perturbant : le chant à la David Byrne, les rythmes world, les guitares post-punk dissonantes. Ce morceau aurait eu sa place sur Remain in Light entre "Crosseyed and Painless" et "The Great Curve". La comparaison ne s'arrête pas là car, deux plages plus tard, on retrouve un autre titre sous perfusion Talking Heads, le très bon "Change Yr Mind". "Call the Police" rappelle, quant à lui, certaines chansons de David Bowie période berlinoise : écoutez les chœurs, les guitares, les nappes électroniques, vous serez quelque part entre Heroes et Lodger. Quelle fraîcheur, pourtant, d'écouter en 2017 tous ces morceaux bien foutus et riches de ces influences-là !
"Tonite", malgré ses accents disco à la Moroder, est peut-être le titre le plus classique pour le groupe et aurait pu être un bonus track sur l'excellent Sound of Silver dix ans plus tôt. James Murphy parle plus qu'il ne chante sur ce morceau très minimaliste qui a pour unique squelette une boucle électro puissante répétée de la première à la dernière seconde. La plage titulaire, l'atmosphérique "American Dream", est un autre grand moment du disque : une ballade électro qui nous fait planer jusqu'aux nuages qu'on voit sur la pochette. La légèreté n'est, ne nous y trompons pas, que de façade : il s'agit d'un titre mélancolique, doux-amer, qui traite du fait de vieillir.
Le final de plus de douze minutes "Black Screen", superbe comme les neuf titres qui l'ont précédés, nous prend à contre-pied. Après une première partie calme au parfum krautrock, on attend, au fil des secondes, un crescendo, une explosion electro-punk comme sait le faire le groupe. Or, le morceau ne s'embrase jamais et prend, au contraire, plusieurs minutes pour s'éteindre, progressivement, divinement, sur un piano. Le disque s'achève, c'était la dernière surprise de Murphy.
L'avenir et l'expérience nous le diront, mais tout de même... et si American Dream était leur meilleur album ?
Parfait 17/20 | par Rebecca Carlson |
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