The Dillinger Escape Plan

Paris [Le Trabendo] - lundi 19 juin 2017

Je le sais pourtant que les concerts du dimanche soir, c'est piégeux. Mais pouvais-je décemment manquer D.R.I. au Gibus ? Je ne les avais jamais vus sur scène et j'ai encore les K7 copiées que m'avait données ma cousine alors que je devais avoir 14 ans : Crossover et Thrashzone. Du coup, ça devenait une sortie obligatoire en dépit du connard qui avait allumé la fournaise sur la ville.

Une cannette à la maison, suivie d'un Ricard pour me mettre dans l'esprit, un demi au PMU juste à côté de la salle, ça ferme, direction le bar en face avec deux potes qui m'ont rejoint, pintes x pintes au carré, re pintes dans la salle, si le concert fut en deçà de mes espérances, ma cuite, elle, était bien au-delà. Résultat : un lundi de taf catastrophique, fatigué et nauséeux, le ventre vide à force de sauter des repas comme un gros con, tant et si bien que je fus à deux doigts de ne pas aller à The Dillinger Escape Plan. Trop naze, trop merdeux, le bide en vrac, vraiment pas de quoi faire le fanfaron.
Ce concert aurait dû avoir lieu en mars je crois, mais à cause d'un accident de tour-bus, la date avait été reportée. Là encore, pouvais-je manquer la tournée d'adieu ? D'autant que mon pote qui les avait vus quelques jours plus tôt au Brutal Assault m'avait bien vendu la set-list... Le Trabendo, c'est loin mais m'y voilà. On rentre, et direct c'est le sauna. La première première partie, God Mother, envoie du gros Grind, ça bastonne et je devrais aimer ça mais mon état réclame de l'air, aussi tiède soit-il.

Direction terrasse, où je resterais jusqu'à la fin du set de Warsawwasraw, que j'avais déjà vu en ouverture de Fuck The Facts. Putain, même de l'extérieur, c'est bien vénère mais y a rien à faire, le Libanais me reste sur la brioche aussi lourd qu'un parpaing. Je bois de l'eau, j'ai des sueurs froides, je pense sérieusement à rentrer chez moi.
Toujours en vie pour le début de Dillinger, retour dans la salle. Un brouillard de fumigène et d'eau a recouvert l'endroit. Direct je sue mes toxines, une horreur. La gueule, le bide, le cul, une vraie fontaine, et pas de jouvence. Tant pis. Bien installé derrière la console de mixage, je suis prêt. Direct c'est la branlée. Les mecs attaquent dans le dur : "Prancer" et "When I Lost My Bet" de One Of Us Is The Killer, "Panasonic Youth" de Miss Machine, je ne regrette pas l'effort mental effectué pour rester sur place, d'autant que la transpiration me fait aller étonnamment mieux. J'émerge, mais pas suffisamment pour me remettre à téter de la binouze : je suis resté à l'eau toute la soirée. Même mon pote insubmersible est resté sobre. Faut dire qu'on était ensemble la veille et que lui non plus n'était pas trop fraîcheur Narta.
En dépit de ce début canon, le set me paraît terriblement inégal. En effet, si je mets de côté le début et la fin (de "Farewell, Mona Lisa" au démentiel "43% Burnt" en passant par un "The Mullet Burden" monstrueux), tout le bloc central est pour moi trop axé sur des titres à refrain mélodique qui me laissent aussi de marbre que sur disque. Mon camarade, qui n'a pas la langue dans sa poche, ne s'y trompe d'ailleurs pas en me susurrant à l'oreille "t'as vu tous ces gros tatoués qui font ohohohoho en chœur ?" Et c'est vrai qu'il y a du gros tatoué. Le look classique : bermuda, t-shirt, musculation, bras bariolés, écarteurs d'oreilles, cheveux courts et mèches, la panoplie. Y a pas mal de belles gonzesses, ça change un peu des concerts True Underground où l'on retrouve toujours les mêmes mamies saoules.

Bon, si j'arrête de faire mon pisse-froid 5 minutes, c'est quand même sévère ce qu'ils envoient les mecs. L'énergie pure. Epileptique. Quand ça part sur les plans techniques, ils sont intouchables. Et le batteur putain ! Qu'est-ce qu'il nous a mis dans la gueule ! Pec ! Mais moi ce que j'aurais réellement aimé, c'est un set de maximum 45 minutes avec que du brutal parce que, encore une fois, dès que ça devient mélo, bah c'est un peu naze je trouve. Peut-être que c'est bien qu'ils arrêtent là les types, sur un dernier super album.
Au retour, je lis un peu de Zola dans le métro. Je ne suis pas trop mal loti en définitive.


Bon   15/20
par Arno Vice


  Setlist :

01 : Prancer
02 : When I Lost My Bet
03 : Panasonic Youth
04 : Black Bubblegum
05 : Symptom Of Terminal Illness
06 : Milk Lizard
07 : Surrogate
08 : Nothing To Forget
09 : One Of Us Is The Killer
10 : Good Neighbor
11 : Farewell, Mona Lisa
12 : Sunshine The Wherewolf
13 : Limerent Death
14 : The Mullet Burden
15 : 43% Burnt


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