Air

Lille [Théâtre Sébastopol - Ground Zero Festival] - lundi 15 novembre 2010

Il aura fallu plus d'un an à Air pour enfin assurer une vraie tournée française. Il faut dire que depuis 98 et Moon Safari, le succès du duo versaillais à l'étranger ne s'est pas démenti. Peu de groupes de l'hexagone parviennent à s'exporter alors on ne va pas leur reprocher.
Il aura donc fallu attendre 3 ans pour revoir la (petite) troupe à Lille. Et pas n'importe où, puisque c'est tout simplement dans la salle la plus classe de la ville que Air se produisait, à savoir le prestigieux Théâtre Sébastopol.

C'est Wagner qui assure la première partie. Ce timide jeune homme, seul avec son micro et ses claviers, nous sert un mix entre le projet solo de Ross Geller et du Depeche Mode qui s'auto-parodierait. Autant dire que ça sonne bien kitsch et qu'on ne tentera pas de le retenir lorsqu'il quitte la scène au bout d'une demi-heure.
21h, Air entre sur scène avec un Jean-Benoit Dunckel tout de blanc vêtu et à l'allure toujours aussi improbable. Nicolas Godin, quant à lui, porte une écharpe blanche. On a déjà vu plus rock'n'roll...Le groupe n'est cette fois accompagné que d'un batteur qui n'est plus le même depuis la tournée Pocket Symphony. Et bien que le nouveau ne soit pas un manchot, loin de là, on regrettera quand même un peu le jeu groovy et percutant du dreadlocké qui officiait auparavant.
En revanche, le lightshow a plus de gueule, avec notamment un écran géant en fond de scène qui projette des images pas évidentes à décrire mais à l'effet globalement réussi.
Le problème, c'est que le concert aura beaucoup de mal à démarrer. Les premiers titres sont mous (d'accord, Air ce n'est pas du heavy metal, mais quand même) et les versaillais n'adressent quasiment aucun mot au public entre les titres (mise à part Nicolas Godin qui se fend de ses habituels "merci beaucoup" à travers son vocoder).
Sachant que le Théâtre Sébastopol ne propose que des places assises (qui n'étaient d'ailleurs pas toutes occupées), les conditions côté public ne sont pas non plus réunies pour susciter l'euphorie générale.
On s'ennuierait presque heureusement, le sympathique "Missing The Light Of The Day" et surtout "Tropical Disease" nous sortent de notre torpeur. Ce dernier morceau, déjà le meilleur de "Love 2", sera également le plus convaincant ce soir avec une bonne montée finale. Dommage que le soufflet retombe si vite ensuite, même "Be A Bee" manquera de pêche, idem pour "Kelly Watch The Stars". On se consolera avec "Alpha Beta Gaga", qui faisait son retour dans la setlist de cette tournée et qui était plutôt sympathique. Petit moment de bonheur également avec "Highschool Lover", extrait de l'excellente BO de Virgin Sucides.
L'ensemble est tout de même décevant et on ne se fait plus beaucoup d'illusions (à raison) pour le rappel.
"Heaven's Light" d'abord, est correct mais joué un peu trop vite.
Un blaireau qui s'est probablement retenu tout le concert finit par hurler "Sexy Boy !". Pour son plus grand bonheur, le titre était justement le prochain sur la liste. Mais là encore, déception, ce titre mythique manque d'envergure ce soir et on est presque pressé qu'il finisse.
"La Femme d'Argent" vient ensuite clôturer comme toujours les 1h30 de show avec des effets psychédéliques assez trippants sur l'écran. On se souvient quand même de version plus marquantes mais on s'en contentera.

"Love 2" n'est pas un grand album, mais on ne peut pas reprocher aux versaillais de défendre leur dernier opus. Lors de la tournée précédente, le peu de titres de Pocket Symphony dans la setlist avait suscité un peu d'incompréhension et de déception (aucun ne fut d‘ailleurs joué ce soir, et on se demande bien pourquoi).
Ceci étant, au delà d'une setlist pas entièrement convaincante, on reprochera avant tout une prestation assez soporifique du groupe. On rêve de réentendre "Sexy Boy" avec une basse bien lourde et une batterie qui en impose.
Le répertoire de Air est suffisamment fourni pour nous livrer des concerts de qualité, c'est vraiment l'interprétation qui doit (re)gagner en consistance, parce qu'à ce rythme, les versaillais finiront pas être de très efficaces somnifères.


Correct   12/20
par Billyjoe


  Setlist :
Do The Joy
Love
Remember
Venus
J'ai Dormi Sous L'Eau
Missing The Light Of The Day
Tropical Disease
People In The City
Don't Be Light
Radian
Cherry Blossom Girl
Highschool Lover
Be A Bee
Talisman
How Does It Make You Feel?
Alpha Beta Gaga
Kelly Watch The Stars
>>>
Heaven's Light
Sexy Boy
La Femme d'Argent


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