Liars

Sisterworld

Sisterworld

 Label :     Mute 
 Sortie :    lundi 08 mars 2010 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

On entre par la petite porte, de petites volutes vocales nous accueillent, avant que la voix d'Angus Andrew, cet énergumène dégingandé ne nous parvienne, suivi de près par une explosion de riffs ravageurs, presque reconnaissables à la première écoute.

Pas de doute, le nouvel album des Liars est un album des Liars. Le doute était permis en attaquant le fabuleux Drum's Not Dead (2006), ici on arrive presque en terrain conquis, même si chaque morceau est une surprise, on attend l'évolution avec envie, on suit le groupe n'importe où, car de toute façon sa direction sera la bonne.

Des cordes, un petit xylophone, l'intro à la basse de "No Barrier Fun", les chamaniques "Here Comes All The People" & "Proud Evolution", "Drip" a l'aspect angoissant de l'industriel froid, "Scarecrows On A Killer Slant" très agressif (construit bien évidemment pour exploser en live)....

Certains aiment parler de disque de la maturité (expression totalement galvaudée) ici c'est davantage un disque d'aventuriers (ne serait ce que par son disque supplémentaire, contenant non pas des remixes mais des relectures par d'autres) maitrisé d'un bout à l'autre.

Au fil des années, Liars devient indispensable, toutes les suppositions sont à envisager concernant le prochain, mais laissons cet album mûrir...
et cloîtrons nous un moment dans ce monde parfait, rempli de soeurs malveillantes mais tellement aguicheuses...


Excellent !   18/20
par X_Lok


 Moyenne 17.00/20 

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Posté le 27 septembre 2010 à 19 h 31

Sisterworld est un temple au milieu du désert, seuls les plus désespérés s'y rendent, ceux qui n'ont plus rien à perdre, à qui ils ne reste que l'asservissement et le sacrifice dans l'espoir d'un au-delà meilleur. À l'intérieur, on découvre une architecture complexe, abritant une secte s'adonnant à la torture et au suicide collectif. Les pires ignominies semblent coexister en ce lieu, la vie n'ayant plus de sens, le disciple semble explorer les pires facettes du genre humain; il s'habitue à la douleur, viole son prochain et jouit de sa souffrance. Hommes et femmes exécutent une danse tribale, profonde et langoureuse. Ils se contorsionnent à l'extrême, on finit par entendre leurs os craquer, les yeux révulsés ils assistent enfin à l'avènement de leur divinité. Le dernier jour tombe, les ténèbres envahissent le ciel, une tempête apocalyptique, le temple s'effondre de toutes parts. Notre prince, stoïque, admire une dernière fois son empire avant d'être engloutit, avec le reste, sous les sables.

Le 5ème album des Liars est un vrai trip en profondeur, entre funk tribal et mystique ("Proud Evolution") et noise schizophrène sous sédatifs ("Scissor"). Les morceaux sont agencés de telle manière qu'il ressort de cet album une véritable trame narrative, l'ajout discret de cordes, de piano et d'électronique, participant à renforcer une ambiance presque cinématographique. Tel un film de Kubrick, Sisterworld joue avec nos nerfs et nos attentes, nous laissant parfois sur notre faim mais favorisant souvent notre imagination. Vous l'aurez compris, ce disque est froid et violent, il peut être ennuyant, mais révèle au fil des écoutes un pouvoir hypnotique et fascinant. Seul les plus désespérés oseront s'y aventurer, ceux qui n'ont plus rien à perdre... mais ceci est une histoire que vous connaissez déjà...
Très bon   16/20







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